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>> consolateur, vrai Dieu et vrai homme, me tend » la main, je suis soulagé dans mon affliction et

plein de joie; mais quand il me laisse à moi» même, je retombe dans le trouble, je meurs.

Cependant je revis en lui, lors même que les » forces m'abandonnent entièrement. Je lui dis » souvent en gémissant: Si vous imposiez un tel » fardeau à Moïse ou à Pierre, ils en seraient acca» blés. Que dois-je donc être moi qui ne suis >> rien, comparé à eux? Il faut donc que tu viennes » aider ton Pierre dans le pontificat, ou que tu >> le voies succomber. Mais je recours à ces paro»les: Scigneur, ayez pitié de moi, parce que je suis » faible'; et à celles-ci : Je suis devenu un prodige » aux yeux d'un grand nombre, parce que vous êtes » mon protecteur tout-puissant 2. Je n'oublie pas >> non plus les paroles de l'Evangile : Dieu est assez » puissant pour faire naître de ces pierres des enfants » d'Abraham 3. »

Au mois de novembre de cette année, Grégoire convoqua un nouveau synode; ce fut le cinquième de son pontificat. Les deux rois y envoyèrent des ambassadeurs. Le but de cette assemblée était le rétablissement de la discipline ecclésiastique, l'arrangement de l'affaire des deux rois, ou du moins la recherche des moyens pour y parvenir.

1 Ps. VI.

2 Ps. LXX.

Luc., m. Epist., v, 21.

On délibéra longuement sur des questions aussi importantes. Le pape avait fortement à cœur le repos de l'Empire, ainsi que le salut et la réforme de l'Église. Il ne pouvait obtenir l'un sans l'autre, car le pontife voyait bien par le passé qu'il ne pouvait se flatter d'aucun espoir de changement, tant que les évêques opposés à son plan et à ses vues trouvaient un puissant appui dans l'un des deux rois pendant leur désunion. Comme les envoyés de l'Empire ne faisaient qu'élever des plaintes, le saint Père ne pouvait et ne voulait point prendre sur lui de décider seul cette affaire; il renvoya encore une fois à une diète générale, et les ambassadeurs de Rodolphe et de Henri jurėrent, au nom de leur maître, qu'aucun d'eux ne mettrait obstacle à la tenue de cette assemblée.

Toutes les autres décisions de ce synode' sont fortement empreintes de l'esprit de Grégoire, on y découvre à chaque trait son plan de réforme. Les anciens canons contre la simonie et l'incontinence des clercs furent renouvelés et confirmés; et comme, dans ces temps de désordre, un grand nombre de domaines ecclésiastiques avaient été pillés et dévastés, on porta ce décret : « Quiconque >> retiendra des biens ecclésiastiques qu'il a reçus » d'un roi, d'un prince séculier, ou des évêques, et » des abbés, malgré eux, sera excommunié, s'il ne >> les restitue pas aux églises. » Un autre canon n'est

Voy. Mansi, Coll. conc., t. xx, p. 508. Labb., t. x, p. 371.

pas moins explicite : « Quiconque vendra des prébendes, des archidiaconats, des dignités on » toute autre charge ecclésiastique, ou qui ne » fera pas les ordinations suivant les statuts des >> saints Pères, sera exclu du ministère; car il >> est juste que celui qui reçoit gratuitement l'é

piscopat, ordonne gratuitement tous ceux qui >> font partie du clergé de son église'. Aucun laïc »> ne pourra posséder des dimes qui ont été des» tinées à un usage pieux *. »

Un décret fut également rendu contre les Normands. L'évêque de Rosella étant venu passer quelque temps au monastère du Mont-Cassin, y mit en dépôt une forte somme d'argent, pour la soustraire à la rapacité des Normands qui faisaient de fréquentes incursions dans son diocèse. Jourdan, prince de Capone, en ayant été informé, envoya quelques soldats pour s'emparer du dépôt. Les religieux déclarèrent que l'argent était confié à saint Benoît et qu'ils ne le donneraient à aucun

Si quis præbendas, archidiaconatus, præposituras, vel aliqua officia ecclesiastica venderit, vel aliter quam statuta sanctorum Patrum præcipiunt, ordinaverit, ab officio suspendatur dignum est enim, ut sicut gratis episcopatum accepit, ita membra ejusdem episcopatus gratis distribuat, Labb., Concil., t. x, p. 373.

* On trouve dans ce concile un décret remarquable, qui fait honneur à la mémoire du pontife. Il prescrit aux évêques de faire enseigner les lettres dans leurs églises. Ut omnes episcopi artes litterarum in suis ecclesiis doceri faciant. (Labb., Concil., t. x, p. 372.) Il y aurait un beau chapitre à faire sur ce que les papes ont fait pour le progrès des sciences et des lettres. (Note du trad.)

mortel; qu'on l'avait placé dans le sanctuaire, si toutefois quelqu'un était assez téméraire pour y porter une main sacrilége. Les soldats s'inquiétèrent peu de la menace des moines, s'emparèrent de l'argent et l'apportèrent à leur maître. Dès que Grégoire fut informé de cette spoliation, il en fut vivement ému; il fit cesser sur-le-champ au Mont-Cassin l'office divin, fit découvrir les autels et reprocha à Didier, abbé du monastère, sa grande négligence et sa coupable pusillanimité. « Si l'affection pour votre communauté, disait » Grégoire, n'avait retenu mon juste courroux, » j'aurais puni d'une manière plus sévère l'oubli >> de votre devoir; car il est plus tolérable d'aban>> donner au pillage des hameaux et des châteaux >> que d'exposer au mépris un lieu saint, aussi » célèbre dans le monde entier.1» Le pontife écrivit à Jourdan lui-même une lettre très-vigoureuse2, et porta ce décret dans le synode : « Si >> un Normand ou toute personne s'empare des >> biens du Mont - Cassin, ou emporte injuste>>ment quelque chose de ce monastère, sans le res» tituer après deux ou trois avertissements, il sera >> excommunié. » Mais Jourdan ne restitua pas seulement la somme; il fit encore d'autres riches présents pour réparer sa faute3.

Leo Ost., III, c. 45 46.

2 Epist., VI, 37.

Leo Ostiens., 111, c. 46,

>> surpris, que vous vouliez diminuer nos droits et » vous exempter, seul, de ce que nos prédéces>> seurs ont pratiqué dans toutes les occasions. >> Vous savez qu'Osius présida au concile de Ni»cée, et Cyrille au concile d'Ephèse, comme lé>> gats des papes, que saint Grégoire donna à Sya» gre, évêque d'Autun, suffragant de Lyon, la >> commission de tenir dans la Gaule un coneile » général, et que, pour un pareil sujet, il fit son » légat en Afrique un moine nommé Hilaire. Quant >> à ce que vous dites de votre privilége, nous ré>> pondons que l'on peut, suivant les circonstan>> ces, les personnes, les temps et les lieux, ac>> corder des priviléges qu'il est permis ensuite >> de révoquer dans d'autres circonstances, si la »> nécessité ou une plus grande utilité le demande. >> Car les priviléges ne doivent pas ruiner la dis

cipline établie par les Pères, mais pourvoir à » l'utilité de l'Eglise de là vient que l'autorité » de l'Eglise d'Arles, qui s'étendait sur tout le >> royaume de France, alors plus grand qu'au>> jourd'hui, a cessé au bout de quelque temps, » et que le saint Siége a délégué son pouvoir à » d'autres, selon qu'il lui a plu. Votre Eglise de >> Reims elle-même a été quelquefois soumise à un >> primat après le pape '. » Grégoire termine en ordonnant à Manassès de se justifier devant l'évêque de Die et l'abbé de Cluny..

Epist., VI, 2.

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