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nelle reconnaissance 1. Aussitôt le son du clairon martial se fit entendre; tous les soldats coururent aux armes; les campagnes se couvrirent au loin des troupes que leurs chefs rangeaient en bataille la chaleur était extrême et le terrain ne permettait pas à l'empereur de placer toute la masse des combattants sur un seul front. En tête se trouvait Rodolphe; un privilége antique accordait aux Souabes de former l'avantgarde des armées impériales et d'ouvrir le combat. Les autres princes avaient reçu l'ordre de se tenir près des bataillons souabes et de les soutenir au besoin. Près de Rodolphe se tenait Welf 2 avec ses Bavarois au cinquième rang était placé l'empereur, ayant sous ses ordres une troupe choisie parmi les jeunes guerriers les plus dévoués, disposés dans un ordre admirable et couverts de brillantes armures. Dans cet ordre on s'approcha de plus en plus du camp saxon 3, établi près de Negelstaedt, non loin de Hohenbourg et de Langensalze. Au même moment ar

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Marian. Scot. raconte qu'un émissaire vint trouver l'empereur et lui donna le faux avis que les Saxons se mettaient en mesure de commencer le combat: à cette nou. velle, Henri fit aussitôt mettre ses troupes en mouve

ment.

• Carmen de Bello Saxon.

3 Lamb. Schafnab.

Il est fait mention du premier de ces lieux par Bruno, du second par Lambert d'Aschaffenbourg: la plupart des historiens appellent ce combat la bataille de l'Unstrut.

riva au camp des Saxons un messager du roi pour leur annoncer que l'empereur, las de discuter avec eux, était prêt à demander justice par la voie des armes, et qu'il fixait la bataille au lendemain1. Peut-être Henri cherchait-il à tromper l'ennemi; peut-être aussi ce message avait-il été expédié plus tôt. Les Saxons se reposaient encore, persuadés que le roi se trouvait bien loin d'eux et qu'un cavalier ne pourrait franchir en un jour l'espace qui les séparait, bien moins une armée avec ses lourds bagages. Tout entiers aux soins de leur corps, ils ne s'attendaient à rien moins qu'à l'approche de Henri, et lorsqu'un courrier vint leur annoncer la marche des troupes impériales, un grand nombre ne voulut point y ajouter foi. Mais soudain ils virent s'élever dans l'air un épais nuage de poussière; bientôt après, une multitude innombrable couvrit la vaste plaine, et les rayons du soleil reflétaient sur le fer brillant des lances. Le mouvement fut dès lors général

Annal. Hildesheim.; Chron. Lobiense, ann. 1075; Annalista saxo, eodem anno.

1 Helmod., Chron. Slavoz., 1, 27, dit : « Cum non longe abesset pugna, factum est ex consilio utriusque partis, ut laudaretur pax usque post biduum, sperantes bellum pace sopiri. Saxones ergo pace delectati, statim exuerunt se armis, et diffusi sunt per latitudinem campi, figentes castra et curam corporis exsequentes. » Dans une Histor. Imperat. anonymi Saxon., recueillie par Mencken, 111, p. 20, il est fait également mention d'une trève conclue pour quelques jours: « Fecerunt treugas, et treugis stantibus rex cum impetu se super incautos Saxones repente irruit. »

parmi les Saxons; de toutes parts on criait aux armes! car on voyait l'ennemi presser sa marche; l'espace entre les deux armées se rétrécissait de plus en plus, et l'épouvante des Saxons allait sans cesse croissant. Beaucoup d'entre eux prirent la fuite au milieu de ce tumulte; un petit nombre de guerriers seulement réussirent à fixer leur armure; plusieurs, impatients du retard, oublièrent même de reprendre les vêtements dont ils s'étaient dépouillés, pour se reposer plus à leur aise; le soldat n'attendait point son compagnon d'armes; dès qu'une troupe était prête, elle s'élançait en avant; plusieurs même se hasardèrent jusqu'au delà du fleuve. On ne pouvait songer ni à ranger les hommes en bataille, ni à leur adresser des paroles d'encouragement, ni à placer des sentinelles pour défendre le camp contre la surprise de l'ennemi, ni à rien de ce que réclament les règles de la tactique militaire. Un corps de cavalerie était parvenu à se rallier; ils avaient repris courage, et comme ils apercevaient devant eux Rodolphe et ses bataillons disposés en ordre, ils se précipitérent sur eux avec impétuosité, et sans avoir attendu le signal du combat '. Ainsi s'engagea la bataille : c'était un mercredi 2. La

'Suivant Hémold, la bataille commença à trois heures de l'après-midi.

"C'est l'opinion de Lambert et de Brunon. Les auteurs ne s'accordent pas sur la date précise de cette mémorable journée. Bertold., Const., Chronogr. Wurzeb., mettent

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violence de l'attaque des Saxons fut telle que Rodolphe, malgré ses étonnants prodiges de valeur et les efforts de ses troupes, ne put soutenir pendant une heure le choc de l'ennemi. L'avant-garde plia; mais Welf tint ferme avec ses Bavarois et appuya le courage chancelant des soldats de Rodolphe. On combattit d'abord avec la lance et le javelot; ensuite on tira le glaive, et c'était là le fort des Saxons : des deux côtés, on lutta avec un courage et un acharnement sans exemple : l'ennemi épouvanté ne put refuser aux guerriers saxons son estime et son admiration. Le soleil dardait encore ses rayons brûlants, et des tourbillons de poussière permettaient à peine aux combattants de distinguer leurs amis. de leurs ennemis, Le carnage devint plus sanglant et plus affreux : l'armée royale éprouva des pertes. considérables. Ernest, margrave de Bavière, qui occupait une place distinguée parmi les grands de l'Empire et qui avait cueilli de nombreux lauriers dans la guerre contre les Hongrois, fut

le 8 juillet; Marian. Scot. et l'annaliste de Hildeshem, le 9 juillet; Brunon et l'Annaliste saxon mettent le 13. LamEbert, d'ordinaire si scrupuleux pour les dates, n'en met aucune. L'opinion la plus généralement reçue est celle de Brunon. La réunion de Breitungen avait été fixée au 8 juillet; on avait pris quelques jours de repos, marché un jour et demi, en sorte que la bataille s'engagea le 13. Des raisons aussi péremptoires ne se présentent pas pour faire admettre le 13 juin. (Wilken, Manuel de l'Histoire d'Allemagne, pag. 221.)

rapporté dans sa tente mortellement blessé, et expira le lendemain. Le comte Engelbert, deux fils d'Eberard, comte de Nellenbourg, encore à la fleur de l'âge; une multitude de guerriers, venus de la Souabe et de la Bavière, versèrent leur sang pour la cause du roi; peu de soldats sortirent de combat sans blessures. Rodolphe se distinguait.. de tous les autres par sa chevaleresque bravoure; plusieurs fois il avait été atteint par le glaive ennemi; on prétend même qu'au milieu d'un tourbil lon de poussière, on a vu Udon, margrave du Stade, son proche parent, lui porter au visage un coup tellement rude, que, sans la visière baissée de son casque, il eût reçu une profonde blessure 1. Mais sa cuirasse d'airain lui servit de rem-. part contre le fer ennemi, jusqu'à ce que, tout meurtri de coups, il fut obligé de quitter le champ de bataille*, où il voulait prouver son dévouement à l'empereur Henri.

Ce que Rodolphe était dans l'armée du roi, Otton de Nordheim l'était dans celle des Saxons. A la tête d'une troupe de jeunes et vaillants guerriers, qui formaient autour de lui comme un bataillon sacré, il combattait comme un héros; se trouvant partout dans la mêlée, on le voyait tantôt dans

1 Annal. Saxon., ann.. 1075.

Quamquam tenacissimæ presidio ictus omnes frustraretur, multis tamen ex assidua contusione membrorum affectus est incommodis. Lamb. (Note du trad.)

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