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médiatement après son avénement au trône, Canut envoya au saint Père une ambassade pour l'assurer de sa soumission à l'Eglise romaine comme nous le verrons plus loin, la bienveillante réponse de Grégoire ne fut pas inutile.

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Ce fut dans le même esprit qu'il écrivit à Alphonse, roi de Castille, pour louer sa fidélité et sa dévotion envers saint Pierre, « à qui Dieu, sou» mettant toutes les puissances et toutes les principautés de ce monde, a donné le droit de lier » et de délier dans le ciel et sur la terre 1. » Il l'engage ensuite à se considérer comme ayant reçu du Très-Haut la mission spéciale de travailler au bien de son peuple, de suivre pour cela en tous points les conseils des légats, de détacher ses pensées des grandeurs périssables de cette terre pour les porter tout entières sur les biens éternels. Afin de soutenir sa foi, il lui envoie une clef d'or qui avait été bénite avec les chaînes de saint Pierre, puis il recommande à sa protection les légats qui

transire nesciunt, et habentem deserere nequeunt, gressus tuos constanter dirigas, et affectum mentis intendas.» Une autre chose que nous voyons dans cette lettre, c'est qu'il prie le roi de lui envoyer un clerc qui puisse s'instruire à Rome, et instruire ensuite ses compatrioles. (Note du trad.)

1 Omnipotenti Deo laudes et gratias agimus, qui gloriam vestram gratia suæ visitationis illustrans, beato Petro, apostolorum principi, fide ac devotione conjunxit, cui omnes principatus et potestates orbis terrarum subjiciens, jus ligandi atque solvendi in cœlo et in terra contradidit. Epist., VII, 6.

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avaient mission de travailler aux affaires de l'E

glise dans son royaume.

Grégoire avait appris, par les ambassadeurs que Rodolphe avait envoyés après la bataille de Fladenheim, avec quelle anxiété on attendait en Allemagne la décision du saint Siége: personne ne se doutait certainement, au moment de l'ouverture du septième synode qu'il tint à Rome et qui fut le plus nombreux de tous, de l'influence que ce jour devait exercer sur les événements ultérieurs.

Le concile commença par renouveler les anciens canons. La défense des investitures fut intimée de nouveau tant aux clercs qu'aux laïcs; l'anathème et l'interdit furent prononcés contre ceux qui transgresseraient la loi, donneraient ou recevraient une dignité ecclésiastique quelconque'. Thédalde de Milan, Guibert de Ravenne et quelques autres évêques furent de nouveau excommuniés et déposés; on confirma le décret qui avait été porté dans le précédent synode con

Les canons de ce concile se trouvent dans Colet., t. XII, p. 638; dans Labb., t. x, p. 381. Les deux canons les plus importants sont le second et le sixième. « Si quis imperatorum, regum, ducum, marchionum, comitum, vel quilibet secularium potestatum aut personarum investituram episcopatuum vel alicujus ecclesiasticæ dignitatis dare præsumpserit, ejusdem sententiæ vinculo se obstrictum esse sciat. Insuper etiam, si resipiscat et ecclesiæ propriam libertatem dimittat, divinæ animadversionis ultionem in hac præsenti vita tam in corpore suo quam cæteris rebus suis sential, ut in adventu dominici spiritus salvus fiat. »

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tre les Normands qui envahissaient ou pillaient les domaines de saint Pierre. Enfin on ajouta cette disposition importante: « Quand à la mort d'un >> 'pasteur il s'agit de pourvoir aux besoins d'une

église, le clergé et le peuple doivent choisir, à » la demande de l'évêque député par le pape ou > par le métropolitain, un nouveau pasteur, en » mettant de côté toute ambition, toute crainte >> et toute faveur, et en prenant le consentement » du siége apostolique ou du métropolitain. Qui» conque, cédant à des motifs coupables, agit con> trairement à ce canon, rend son élection nulle, » et n'aura plus le pouvoir d'élire. La légitimité » de l'élection vient de la confirmation du pape » ou du métropolitain. Car si, selon le pape Léon, » celui qui doit consacrer, perd la grâce de la bé» nédiction en ne consacrant pas selon les rites, » celui qui a le pouvoir d'élection doit être privé de ce pouvoir s'il en abuse 1. »

Ensuite parurent devant le concile les envoyés de Rodolphe qui élevèrent contre Henri les plaintes les plus graves, et dirent : « Envoyés par no

tre seigneur le roi Rodolphe, et par les sei>> gneurs de son empire, nous nous plaignons à Dieu, à saint Pierre, à Votre Sainteté et à tout le »concile de ce que Henri, que votre autorité apo

stolique a privé du royaume, l'a tyranniquement envahi malgré votre sentence, en portant par1 Labb., t. I, p. 382.

» tout le fer, le feu et la dévastation. Sa cruelle

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impiété a dépouillé de leurs siéges les archevê» ques et les évêques; il a causé la mort du vénérable Werner, archevêque de Magdebourg, et l'évêque Adalbert, de Worms, gémit dans ses pri» sons contre les ordres du saint Siége. Plusieurs » milliers d'hommes ont déjà été tués pour sa dé»fense, un grand nombre d'églises incendiées, » et des reliques profanées et pillées. Les attentats » de Henri sont innombrables contre nos princes qui ont refusé de lui obéir comme à leur roi, et » la diète que vous aviez indiquée pour rétablir la justice et la paix, n'a pu être convoquée par son opposition et par celle de ses adhérents. C'est pourquoi nous vous supplions de nous faire jus>> tice à nous et à l'Eglise de Dieu, de ce prince » persécuteur et sacrilége 1.

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Sur cela, le pape enflammé de zèle se lève et dit avec force :

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« Saint Pierre, prince des apôtres, et vous saint Paul, docteur des nations, daignez, je vous prie, » me prêter l'oreille et m'écouter favorablement. » Comme vous êtes les fervents disciples de la » vérité, aidez-moi pour que je ne m'en écarte » pas, en sorte que mes frères aient plus de » confiance en moi, qu'ils sachent et qu'ils com» prennent que c'est par la foi que j'ai en vous, après Dieu et sa sainte mère la Vierge Ma

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Paul Bernr., c. cvi.

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»rie, que je résiste aux pêcheurs et aux méchants, » et que je soutiens vos fidèles serviteurs. Vous sa » vez, en effet, que c'est malgré moi que j'ai été » promu aux ordres sacrés, que c'est malgré moi » que j'ai suivi le pape Grégoire au delà des monts, que c'est malgré moi que je suis revenu avec le » pape Léon vers l'Eglise romaine dans laquelle » je vous servis; enfin, c'est surtout contre mon gré, au mépris de ma douleur, de mes gémis» séments et de mes larmes que j'ai été placé, quoiqu'indigne, sur votre trône. Si je fais cette déclaration, ce n'est pas pour dire que je vous » ai choisis; mais que c'est vous-mêmes qui m'avez choisi, et qui m'avez imposé le lourd far»deau du gouvernement de votre Eglise; et parce > que vous m'avez fait monter sur cette montagne sainte, que vous m'avez ordonné de crier et de reprocher au peuple de Dieu et aux enfants de l'Eglise leurs prévarications et leurs crimes, les > ouvriers de Satan se sont élevés contre moi, voulant répandre mon sang de leurs propres » mains. Les rois de la terre, les princes du » siècle, les ecclésiastiques, les courtisans et le » peuple se sont réunis contre le Seigneur et con» tre ses oints et ont dit: Brisons leur joug et »jetons-le loin de nous, et dès lors ils ont mis >> tout en œuvre pour se défaire de moi par la » mort ou par l'exil.

. Ps. 11.

T. II.

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