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Ensuite les évêques de Brixen élurent unanimement pour pape Guibert de Ravenne, sous le nom de Clément III. Celui-ci parut devant l'assemblée revêtu des habits pontificaux, et promit avec serment de couronner le roi Henri. Il retourna en Italie avec pompe, à la tête d'un cortège de ses partisans 2. Henri et ses adhérents écrivirent de leur côté à différents princes, et notamment en Angleterre, pour faire reconnaître le nouveau pontife; mais nulle part on ne s'empressa 'de souscrire à une semblable nouveauté. La lettre de Lanfranc à Hugues le Blanc, légat de l'antipape, montre assez quelles étaient les dispositions peu favorables de Guillaume."

Plusieurs choses que j'ai trouvées dans vos » lettres m'ont déplu. Je n'approuve pas que vous outragiez le pape Grégoire, que vous l'appeliez Hildebrand, que vous insultiez ses légats, que

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necromanticum, pythonico spiritu laborantem et idcirco a vera fide exorbitantem, judicamus canonice deponendum et expellendum, et, nisi ab ipsa sede his auditis descenderit, în perpetuum condemnandum.» Labb., t. x, p. 389.— Il est assez étonnant que les modernes détracteurs deGrégoire aient avoué qu'on ne saurait excuser les exagérations contenues dans ce décret. (Note du trad.)

1 Chron. Hirsaug., ann. 1080. Plusieurs écrivains, tels que Bertold de Constance, ann. 1080, disent que le concile fut d'abord tenu à Brixen. La Chronique de Hirsaug. donne pour date, Cal. julii feria V, indictione III. On le place d'ordinaire au 25 juin.

* Gullie!m. biblioth., dans Baron., anp. 1080. Baronius place ici la lettre de Henri qu'on a rapportée plus haut.

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» vous exaltiez si haut Clément. Il est écrit qu'il » ne faut ni louer un homme vivant, ni manquer » à son prochain. Qui peut répondre de ce que » l'on sera devant Dieu ? Je crois cependant que le glorieux empereur a eu de grandes raisons pour entreprendre une si grande affaire, et qu'il n'a » pu remporter une si grande victoire sans le se» cours de Dieu '. Je n'approuve pas que vous veniez en Angleterre, si le roi ne vous en a » pas donné la permission. Notre île n'a pas en» core rejeté Grégoire, et n'a pas décidé à quel pape elle obéirait. Ce n'est qu'après avoir » écouté les deux partis, qu'elle jugera avec » maturité. »

Pendant que la nouvelle de l'élection de Brixen se répandait en Italie, les affaires d'Allemagne prirent une tout autre tournure. On avait repris les hostilités. Les cris de guerre se faisaient entendre de tous côtés; les deux rois se préparaient à une lutte acharnée, et partout où se rencontraient les partisans de Henri et ceux de Rodolphe, il y avait de sanglants combats. Princes, comtes, chevaliers, pages, évêques, abbés, moines, tous ceignaient l'épée. C'était une époque d'effroyables désordres 2. Ulrich, abbé de Saint

« Credo, dit-il, quod gloriosus imperator sine magna ratione tantam rem non est aggressus patrare, nec sine magno auxilio Dei tantam potuit victoriam consummare, Baron, c. xxi, p. 552.

2 Nulle part la vie n'était en sûreté.

Gall, avait demandé à Henri des secours, pour protéger son monastère et se venger de ses ennemis. Le monarque lui envoya des forces considérables; et son propre frère Lutold, duc de Carinthie, lui amena quelques renforts. A la tête de ces troupes, Ulrich attaqua Otton de Marchdorf, dans le Linzgau, s'empara de son bourg et de son château et les réduisit en cendres. Il fit éprou ver le même sort au comte Marquard de Bregence, qui, du haut de son castel, eut la douleur de voir les débris fumants de sa cité. Dans la Thurgovie, le riche comte Hartmann de Kybourg, un des plus implacables ennemis de Henri, ne fut pas mieux traité; il se vit obligé de payer à l'abbé de SaintGall une forte rançon pour la délivrance de son fils. Mais aussi beaux qu'étaient pour Ulrich ces moments de triomphe, aussi tristes devinrent ses jours, lorsque Henri rappela de toutes parts ses soldats. Alors il ne lui resta plus d'autre abri contre le courroux des princes irrités, que le château de Rachenstein, construit sur une haute montagne; et comme il ne tarda pas à être vivement attaqué, il se vit contraint de chercher un asile en France.

D'un autre côté, les démêlés de Frédéric de Hohenstaufen avec Welf, avec Berthold de Zaringen et Berthold fils de Rodolphe, prirent une tournure fâcheuse pour Henri; car, avant de se retirer

Tschudy, ann. 1080.

en Saxe, Rodolphe avait recommandé son fils aux soins de ces deux seigneurs. En conséquence, Berthold de Zaringen et Welf, après avoir rassemblé les fidèles vassaux du prince, se rendirent à Ulm et prêtèrent à Berthold, fils du nouveau roi, le serment de fidélité. Dès que Frédéric en fut instruit, il rassembla ses troupes dispersées dans la Bavière, dans la Souabe et dans la Rhétie, et marcha contre Ulm. Ses adversaires eurent à peine quitté cette ville, qu'il en prit possession. Welf revint bientôt l'attaquer, à la tête d'une nombreuse armée; mais Frédéric brava longtemps ses efforts par le moyen des châteaux qui entouraient la cité...

Le pays était partagé entre les divers chefs des deux armées; le duc Berthold occupait la Souabe occidentale, et Welf les provinces du sud-est. Le parti de Henri se trouvait cantonné entre le lac de Constance et la ville de Fribourg, tandis que Frédéric était dans le nord-est de la Souabe; mais le point central des forces de Henri était aux environs de Ratisbonne '. Pour tromper ses ennemis, Henri eut encore recours à ses anciens artifices, aux négociations; mais en vain, Frédéric fut battu à Hochstatt, sur le Danube, par le vaillant Welf, qui s'empara, pour la troisième fois, d'Ausbourg, ville dévouée aux intérêts de Henri.

Voyez Pfister, Histoire de la Souabe, première partie, p. 149.

Enfin, au mois d'octobre de cette année, Henri se mit en marche pour la Saxe, à la tête d'une armée bien disciplinée et pleine d'ardeur. Rodolphe, prêt à le recevoir, vint au-devant de lui avec de nombreuses troupes, jusque près de Cancul', où il campa. Dès que Henri en fut informé, il y envoya des espions pour connaître les forces de ses ennemis, et songea aux moyens de les diviser. Dans cette vue, il détacha, dans sa marche sur Erford, un corps de cavalerie, pour faire diversion du côté de Goslar. Quand on vit l'incendie de plusieurs villages, l'armée saxonne fut fort inquiète. On la divisa sur-le-champ en deux corps, dont l'un alla protéger Goslar et les environs. Henri, à la tête de son principal corps, s'empara d'Erford, qui fut livrée aux flammes, après avoir été horriblement saccagée; mais il évita un engagement général avec les Saxons. Ceux-ci s'aperçurent bientôt qu'ils étaient trompés, le corps détaché se rapprocha donc de Henri qui se hâta de regagner Naumbourg. Les Saxons, par une marche forcée, prirent les devants et sauvèrent cette place du pillage et de l'incendie. Dès que Henri fut une fois sur le sol de la Saxe, il fit mettre tout à feu et à sang et s'avança ainsi, en dévastant le pays, jusqu'aux bords de l'Elster. Là il voulait attendre le renfort des Bohémiens, pour pénétrer

L'Annal. saxon l'appelle Canoul, sans qu'on puisse préciser quel est ce lieu.

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