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être le porteur d'une lettre qu'ils écrivirent au pape Eleuthère. Saint Jérôme assure positivement qu'il la rendit à ce pontife1.

Dans cette lettre, après avoir salué l'évêque de Rome comme leur père, les martyrs de Lyon ajoutent : « Nous avons chargé » Irénée notre frère et notre compagnon, de rendre ces lettres à » votre paternité. Nous vous supplions de le considérer comme >> un homme tout-à-fait zélé pour le Testament de Jésus-Christ. » C'est en cette qualité que nous vous le recommandons. Si nous >> avions cru que le rang et la dignité suffisent pour donner la justice et la vertu, nous vous l'aurions recommandé d'abord » comme prêtre de l'Eglise; car il l'est effectivement. »

Le motif de cette députation était de procurer la paix aux Eglises divisées sur la question du jour auquel devait être célébrée la fête de Pâques. On croit qu'il fut aussi porteur des lettres que les mêmes martyrs écrivirent aux Eglises d'Asie et de Phrygie, au sujet des troubles que les nouvelles prophéties de Montan y avaient causés depuis quelque tems.

Saint Irénée, en remplissant cette mission, échappa à la persécution de Lyon, et survécut à saint Pothin dont la dignité lui fut conférée, en sorte qu'il fut le second évêque de l'église de Lyon. Cette ville changea bientôt de face sous la conduite de son nouveau pasteur, et Dieu donna tant de force à ses prédications, qu'en peu de tems il la rendit presque toute chrétienne 3. Pour préserver son peuple des erreurs qui se répandaient dans les provinces voisines du Rhône, saint Irénée s'appliqua à en faire connaître toute l'absurdité 4, à en découvrir toutes les contradictions, à fournir des armes pour les combattre, à confirmer les néophytes, et à ramener même les hérétiques dans le sein de la foi. C'est dans ce dessein qu'il composa ses livres contre les hérésies, dans lesquels il rapporte en détail toutes les extravagances des Valentiniens et des autres hérétiques de ces tems-là, et donne toutes sortes de moyens pour les combattre. Il travailla

In catalog., chap. xxix.

2 Eusèbe, livre v, chap. 4.

3 Grégoire de Tours, histoire des Francs, livre 1, chap. 20.

4 C'est ce que lui-même dit dans sa préface au livre v. Contrd hæreses, page 291.

aussi beaucoup pour procurer la paix entre les Eglises 1, au sujet de la fête de Pâques; et fit en sorte, par ses soins, qu'il fut permis à chacun de suivre l'ancien usage de son Eglise. C'est ainsi, observe l'historien grec Eusèbe', qu'Irénée, remplissant toute la signification de son nom qui, en grec, signifie pacifique, se montra véritablement amateur de la paix par la douceur de ses mœurs, par la modération de sa conduite, et par le mouvement qu'il se donna pour établir un accord parfait entre toutes les Eglises.

Le gouvernement des empereurs romains qui s'étaient succédés après la mort de Marc-Aurèle, avait ainsi laissé prospérer le Christianisme dans les Gaules, lorsque l'empereur Sévère qui revenait victorieux de l'Orient, l'an 202 de notre ère, mécontent des Juifs qui s'étaient révoltés contre lui en Palestine, ordonna une persécution violente contre eux, et y enveloppa les Chrétiens. Saint Irénée, à l'âge de quatre-vingt-deux ans, ne pouvait échapper à cette persécution: il reçut la couronne du martyre, et avec lui une multitude innombrable de son peuple 3. Le Mis de FORTIA-D'URBAN.

De l'académie des Inscriptions et Belles-Lettres.

· Anatol. Apud Bucherium, p. 445.

2 Liv. v. chap. 24.

3 Grégoire de Tours, livre I, chap. 27 de l'Hist. des Francs.St. Jérôme, sur le chap. XXIV d'Isaie.

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BREF. Ce mot, considéré sous une acception générale, a été pris par divers auteurs, et notamment par Maffei ', pour un titre, une note, un acte judiciaire, un instrument quelconque. Il est actuellement restreint à certains actes émanés des papes. Rendus par des princes séculiers, ils étaient appelés préceptes ou ordonnances.

Les Grecs et les Latins ont fait un égal usage de ce mot. Quelques auteurs prétendent que les Latins ont tiré des Grecs leur breve, brevetus, brevicellum, pytacium, pyctatiolum, scheda, cedula, etc. La barbarie a donné naissance à tous les dérivés et diminutifs de ces mots, dont l'analogie saute aux yeux, et dont le sens est à peu près le même, excepté que pytacium paraît plus particulièrement consacré à signifier des billets, des tablettes manuelles, des écriteaux.

Originairement les brefs répondaient à leur nom par leur brièveté : mais dans la suite on ne prit pas garde à la signification du mot, et on en fit de très-longs.

Il n'est pas hors de propos d'entrer dans quelques détails sur l'attribution de ce mot à différens actes.

Voir le 9e art. dans le No 96, t. xvi, p. 436.

2 Istor. Diplom. page 88, 89.

3 Gloss. med. et infim. Græcit, et Gloss, med, et infim, Latinit.

BREFS DES ROIS ET DES PARTICULIERS. Dans les anciens tems, et presque jusqu'à nos jours, les lettres, jussions, mandemens, billets, tant des rois que des particuliers, s'appelèrent breves et brevicola.

Dès le 14° siècle, on appcla tout court brevets les actes qu'on avait appelés auparavant breveti salvationis, brefs de sauveté ; breveti salvi-conductûs, brefs de sauf-conduit; breveti victualium, brefs de victuailles, qui regardaient particulièrement les navires pour leur sûreté contre les naufrages ou contre la disette.

Le breve sacramenti, qu'on trouve dans les capitulaires de Baluze et dans Grégoire de Tours, était l'acte dressé après la prestation de serment de fidélité au roi, et signé des témoins, ou lorsqu'en justice, on se purgeait par serment de quelques accusations. Le breve victoriale était l'acte du gain d'une cause; breve originale, la première pièce d'une procédure, c'est-à-dire l'assignation; breve inquisitionis, un bref d'enquête pour faire des informations juridiques : il est d'usage dès le 12° siècle; breve de stabiliâ, un bref d'establie, acte par lequel les dues de Normandie mettaient en sequestre entre leurs mains un fief en litige; breve refutationis 4, un bref de cession et de désistement; breve annuitatis, depuis long-tems en usage en Angleterre, est un bref d'annuité pour poursuivre un débiteur qui ne paie pas quelque revenu annuel; breve principis revient aux lettres de cachet, ou aux committimus, ou aux évocations; breve de capellâ, est un bref de la chancellerie; breves pro quæstâ, fórt à la mode aux 13o et 14° siècles, étaient des pancartes portant permission de quêter; brevis de convenientiâ 3 était un accommodement, ou une transaction. Il serait trop long de s'appesantir sur les autres actes qualifiés du nom de brefs, comme breves donationum, investituræ 7, breve patens, breve clausum, breve de excommunicato capiendo ou deliberando, etc., dont la signification est évidente. On

1 Tom. II, col. 486, 492.

› Hist. page 41.

3 De Re Diplom.suppl. p. 80.

↳ Annal. Bened. t. iv, page 701.
col. 432.

5 Hist, de Langued. t. 11,
6 De Re Diplom. page 8 et 20.
7 Spicil. t. v, page 376.

ne dira rien non plus de nombre de brefs qui n'ont été d'usage qu'en Normandie et en Angleterre, et qui ne sont point connus ailleurs.

En général les assignations, citations, décrets, tous actes par lesquels on était appelé en justice, et les lettres de chancellerie qui autorisaient à intenter une action contre quelqu'un, s'appelèrent assez communément, les premiers brevia judicialia, et les autres brevia magistralia. Mais tous ces actes varièrent à l'infini selon les différences des cas.

On peut mettre aussi au nombre des brefs les lettres de défense, cedule inhibitoriæ, puisqu'elles en portent le nom; les breves mortuorum, dits, antérieurement au 11° siècle, litteræ currentes, etc., etc. Les lettres des papes qui ont porté et qui portent encore souvent le nom de brefs, brevia, breveta, méritent aussi quelque attention.

BREFS DES PAPES. On commence au 13° siècle à découvrir dans certains rescrits des papes, les premières traces de brefs; leur forme ne fut néanmoins fixée qu'après le milieu du 15e. Toute la différence qu'il y a entre ces rescrits et les autres bulles, gît dans la suscription. Au lieu de dire, un tel, serviteur des serviteurs de Dieu, etc., on dit, un tel, Pape V, VI, VII, selon le rang.

Au 15° siècle, le pape Eugène IV enchérit encore sur ses prédécesseurs pour préparer les voies aux brefs proprement dits. Ses lettres ne portent point dans leurs dates l'année de l'incarnation ni les calendes; mais elles sont données sub annulo nostro secreto; au lieu que l'essence du bref exigerait qu'elles fussent sub annulo piscatoris. D'ailleurs elles portent, selon la forme des brefs, la date du jour du mois.

On fit usage dans les brefs d'une écriture différente de celle des bulles; la ronde ou française était affectée aux bulles, l'italique le fut et l'est encore aux brefs. Les successeurs d'Eugène IV, dans les brefs qu'ils donnèrent sub annulo piscatoris, y insérèrent aussi quelquefois l'année de l'incarnation, ou l'année du Seigneur, que Nicolas V introduisit, mais dont le commencement n'était pas encore fixé invariablement. Ce même pape le premier cette forme que les brefs ont suivie depuis : Nicolaus, Papa V, dilectis filiis salutem et apostolicam benedictionem... Datum Romaa pud S. Petrum, sub annulo piscatoris, die 15 aprilis 1448,

donna

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