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aucun avertissement ni commentaire, le pompeux éloge du protestantisme, qui termine le premier livre du professeur allemand; éloge dans lequel on attribue à l'Allemagne le mérite immortel d'avoir rétabli le Christianisme dans sa forme la plus pure depuis les premiers siècles, et d'avoir découvert de nouveau la vraie religion 1. Ailleurs ce sont des accusations contre le clergé romain qu'on reproduit sans même prendre la peine de remarquer qu'elles ne sont appuyées sur aucune preuve 2. Plus loin, l'écrivain protestant dénaturant le sens d'une constitution des Jésuites, en tire une conséquence si extraordinaire qu'il termine sa note erronée en s'écriant on en croit à peine ses yeux quand on lit de pareilles choses! et le traducteur n'avait d'abord fait aucune remarque sur ce passage, qui est expliqué et réfuté seulement dans l'appendice publié après coup!

C'est avec regret que nous avons vu aussi un ouvrage si intéressant, si instructif, écrit dans un style qui révèle chez M. Haiber un homme malheureusement trop étranger aux formes et aux règles grammaticales de notre langue. Nous n'insisterons pas sur les noms propres méconnaissables, tels que Livius, Thuanus, sous lesquels, en France, peu d'hommes du monde reconnaîtront certainement Tite-Live et de Thou. Nous passerons si l'on veut sur les épithètes barbares comme la puissance borgienne pour la puissance des Borgia; mais nous ne pouvons ne pas signaler l'emploi de certaines constructions qui peuvent être dans le génie du langage allemand, mais qui répugnent invinciblement à nos formes grammaticales. Ainsi nous trouvons: Je ne puis pas me persuader que jamais le concile aurait eu lieu sous lui. -Toute grande pensée, si elle ne réussit pas, elle peut ne plus vivre. On nepeut nier que les villes lui facilitaient grandement cette extension d'autorité, etc.; ajoutez à cette négligence de style une grande incorrection, surtout dans la reproduction des textes latins, italiens et espagnols cités en note par l'auteur;

Tom. 1, p. 176.

Id. P.
111.

-Celui-ci d'autant moins excusable qu'il est dans le texte français et 'non dans une note.'

mais ici le traducteur peut donner pour excuse q Ranke luimême a cité et copié ses textes avec une extrême négligence.

Si le zèle de MM. Haiber et de Saint-Chéron avait dû se borner à la traduction de l'Histoire de la papauté, nous nous serions abstenu de ces observations. Mais l'Histoire d'Innocent III, qui vient de paraître sous leur nom, nous prouve qu'ils ne s'arrêteront dans cette belle et louable carrière, que lorsque les bons livres à traduire manqueront entièrement à leur activité; dès-lors nous avons dû leur signaler quelques défauts qui déparent trop leur dernier ouvrage, pour qu'ils ne se fassent pas une loi de les éviter soigneusement dans leurs futures publications.

H. G.

www

Accord de la Religion et des Sciences.

S'IL EST VRAI QUE LE CHRISTIANISME AIT NUI AU DÉVELOPPEMENT DES CONNAISSANCES HUMAINES,

OU DU MOINS A CERTAINES SCIENCES.

Premier Article.

De l'histoire des sciences mathématiques en Italie, de M. Libri. — De la cosmographie de M. Letronne.

Du sens littéral de la Bible.

- Les

Saints Pères ont-ils puisé leurs opinions cosmographiques dans la Genèse? De la structure du firmament.

- De la pluralité des cieux.

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De la configuration de la terre et des cieux. Les erreurs cosmographiques des Pères ne peuvent être attribuées à la Bible.-Contradictions de M. Letronne. -Les Pères n'ont point de cosmographie Conclusion.

propre.

En lisant le mois passé l'ouvrage que M. Libri vient de faire paraître sous le titre d'Histoire des sciences mathématiques en Italie, et où la religion est considérée généralement par l'auteur,comme fatale aux études, j'ai trouvé dès les premières pages, le titre d'un mémoire publié par M. Letronne, sur la Cosmographie des pères de l'Eglise. J'avouerai ingénuement qu'assez peu curieux de journaux, j'avais à peine entendu parler dans le tems de ce procès intenté aux premiers docteurs chrétiens; et supposant qu'il ne s'agissait là que d'une des échappées théologiques de nos cours supérieurs, j'avais alors laissé passer la nouvelle sans plus m'en soucier. Mais trouvant dans un ouvrage grave, tel que celui de M. Libri, qu'on y renvoyait comme à la chose jugée, et que la pièce en question existait dans la Revue des deux mondes (15 mars 1834), je cédai à la curiosité de connaître cet article indiqué comme très-intéressant par mon auteur. Passant donc pour le moment du membre de l'académie des sciences à l'académicien des

inscriptions, je me mis à lire la Revue des deux mondes. J'eus lieu de reconnaître tout d'abord, aux nombreuses citations d'auteurs ecclésiastiques et d'écrivains allemands, que le directeur de la bibliothèque du roi n'avait point dérogé, et qu'on avait fait aux Saints-Pères, l'honneur de les enterrer avec quelque appareil. Toutefois ayant bien, moi aussi, une certaine teinture de ces auteurs, et de plusieurs moyens appelés en aide par ce savant antiquaire, je ne me tins point pour dit tout ce qu'avait dit l'auteur aux abonnés de la Revue. Seulement mon examen de l'Histoire des sciences mathématiques en Italie se trouvait ajourné par cet examen nouveau, et je savais d'ailleurs qu'il avait été répondu à M. Letronne, par M. l'abbé Delalle. Aussi n'aurais-je pas manqué de revenir à M. Libri, si son collègue de l'institut n'eût été présenté par lui comme un important auxiliaire, dont l'appréciation, par conséquent, ne me détournait point de mon but ; et s'il ne m'eût paru qu'on pouvait dire quelque chose après les lettres du théologien qui avait remarqué l'article de la Revue dès son apparition.

Celui-ci, en homme entendu, avait compris que le titre donné par M. Letronne à son article, ne désignait pas précisément le but de l'écrivain, mais que l'attaque couvrait une feinte plus ou moins reconnue par l'auteur ; qu'au fond, c'était la Genèse qu'on attaquait sous le nom des Pères, puisqu'après avoir bien poussé ceux-ci, on leur tend définitivemant la main, en disant qu'ils étaient franchement plus à plaindre qu'à censurer, n'ayant fait réellement que de commenter Moïse et l'interpréter du mieux qu'ils le pouvaient en leur âme et conscience. Répondant donc à l'intention beaucoup plus qu'aux paroles de l'académicien, M. Delalle s'occupait surtout à venger l'Ecriture Sainte. Mais, tout en reconnaissant la sagacité de cette polémique, un certain faible pour l'érudition, ne me permettait pas de voir sans quelque chagrin, tant de citations et de notes bibliographiques franchies comme d'un pas dans la réponse, de manière à faire croire que M. Letronne y avait perdu son la

1 Aussi, laissant le mot de cosmographie employé par M. Letronne, la réponse annonce par son titre qu'elle est surtout dirigée vers la cosmogonie, ce qui n'est point mon but.

tin (pour ne rien dire du grec et de l'allemand): Or, quel amateur de recherches, n'éprouverait pas un certain dépit à voir les recherches, même d'un adversaire, écartées presque sans up férir, fût-ce du meilleur droit du monde 1?

1

C'est ce qui m'a fait commencer ma réponse à M. Libri par une discussion du témoignage qu'il invoque, afin de laisser aux laïques qui se donneront la distraction de traiter des matières de théologie (bien que M. Guizot ne le leur conseille point, ni moi non plus, à vrai dire ), la consolation de penser qu'il pourra leur être répondu précisément sur le terrain où ils ont eu la complaisance de s'engager. Aussi répondant encore plus aux paroles du savant antiquaire, qu'à ses vues, je m'attacherai à peu près uniquement à ce qu'il y avait de positif, comme on dit, dans son article. Après quoi, j'en viendrai à l'Histoire des sciences mathématiques en Italie, si rien n'y met obstacle.

Voici, ou je me trompe fort, le fond de l'article publié dans la Revue; et pour qu'on puisse me rectifier ou me suivre, je noterai les pages où se trouvent les assertions que j'extrais.

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« Les Saints-Pères n'ont voulu admettre dans l'exposition des » passages de l'Ecriture qui ont rapport à la cosmologie, que l'interprétation littérale; si bien que toute interprétation prise d'un autre point de vue, était dissimulée plus ou moins par ses > auteurs, et écartée par les théologiens ".>

« Cette interprétation emporte nécessairement des consé⚫quences absurdes 3. »

« Cette interprétation néanmoins est la seule orthodoxe; en > ce sens du moins, que seule elle répond à la doctrine de l'ins

1 Pendant que j'écrivais ceci, on m'a fait connaître une autre réponse, insérée par M. Foisset dans les Annales de Philosophie chrétienne. T. vin, p. 210; article écrit avec beaucoup de mesure et de sens, mais auquel il m'a semblé qu'on pouvait ajouter quelque chose sur la question principale et sur la manière dont elle avait été traitée par la Revue, attendu que M. Foisset se place surtout au point de vue historique, qui ne lui permettait point ces détails. Cet article servira donc de complément à celui qui a déjà été inséré dans les Annales.

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