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NOUVELLE

REVUE DE BRUXELLES.

Imprimerie de De Mortier frères.

REVUE DE BRUXELLES.

RELIGION, MORALE,

PHILOSOPHIE, QUESTIONS POLITIQUES, LITTÉRATURE,

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MONSEIGNEUR L'ÉVÊQUE DE LIÉGE ET LA PRESSE LIBÉRALE.

Les journaux libéraux se sont occupés, récemment, d'un document en date du 15 mai 1844, et d'après lequel Monseigneur l'Évêque de Liége aurait porté son attention sur la bonne et la mauvaise presse; et suivant des habitudes très-connues, les écrivains de gauche ont poussé les plus hauts cris. Ainsi, ces Messieurs veulent bien se réunir en Comités pour organiser, discipliner leurs moyens d'attaque; ils veulent bien que chacun remplisse son devoir, dans leur parti; ils veulent bien faire des quêtes à domicile pour soutenir leurs institutions, leurs idées; ils veulent bien verser des fonds pour traduire en flamand les plus misérables ouvrages qui aient jamais déshonoré les littératures; ils veulent bien correspondre par circulaire, ordres secrets, pour qu'on agisse en tous les sens, dans toutes les directions; et ils ne sauraient souffrir, eux si dévoués à la liberté, que les hommes qui ne partagent pas leurs opinions osent la plus petite démarche dans l'intérêt de leurs idées? quel libéralisme que celui-là!

Il est vrai que ces amateurs de grands principes font un appel à la susceptibilité de Messieurs les Doyens quoi de plus inquisitorial, leur disent-ils, que la parole de l'Évêque de Liége? quoi de plus indigne du caractère sacerdotal? quoi de plus propre à encourager la délation dans les rangs du Clergé? on dirait vraiment à entendre ces vertueux journalistes, que tout est perdu s'ils n'interviennent; que c'en est fait de toute dignité humaine, s'ils n'accourent à son secours? mais pourquoi se donner tant de peine? ne sait-on pas que le Clergé a mille

fois plus de bon sens que tous ceux qui le conseillent en ce moment? ne sait-on pas qu'il n'y a pas de si modeste curé, de si modeste vicaire qui ne voie beaucoup plus loin et de beaucoup plus haut qu'eux tous?

Du reste, est-ce qu'un Evêque n'a pas le droit de s'adresser à son Clergé? est-ce qu'il n'y a pas entre eux solidarité de doctrine, de tendances, de but? est-ce que ce n'est pas là une famille spirituelle dont l'Evêque est le père, dont les Prêtres sont les enfants. Et qui donc pourrait avoir à blâmer la sollicitude d'un père pour les siens?

D'un autre côté, n'est-il pas vrai qu'il y a de par le monde un abus effrayant de paroles niaises et de pensées plus niaises encore? que sur cent journaux qui existent, il y en a la grande majorité qui n'appartient en propre à aucune espèce de pensée, à aucune doctrine; qui par cela même sont toujours à la merci d'hommes parfaitement médiocres, parfaitement absurdes. Or, quand le journalisme fait l'opinion, quand il commande en souverain absolu aux masses, est-il bien étonnant qu'un Pasteur de peuples songe à les préserver de tout contact avec des trivialités qui circulent de toutes parts?

Lorsque la police apprend qu'un marchand vend des denrées mauvaises, elle se hâte de le signaler à l'attention publique et de le punir. Et l'on ne voudrait pas qu'un Evêque songeât à la santé, à l'édification des âmes, lui qui n'est dans le monde que pour les sauver? Ceci serait évidemment contraire, non-seulement à tous les précédents de l'Eglise, mais aux notions de plus simple bon sens.

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