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honorable; qui, ne vous proposant pour but de vos modestes travaux, ni la gloire, ni la fortune, mais l'intérêt de l'Eglise et de l'état, nous préparez dans le silence une précieuse génération de sujets fidèles à leur prince, de courageux défenseurs de la patrie, de citoyens sobres et industrieux, d'époux et de pères vertueux et chrétiens. Continuez avec courage vos pénibles mais importantes fonctions; secondez le zèle du charitable pasteur dont les soins et les largesses ont réuni autour de vous cette nombreuse famille, pour être nourrie du pain de la vérité et instruite dans la science du salut; dites souvent à vos élèves, que sans vertu il n'est point de bonbeur, et que sans piété il n'y a point de solide vertu; ne cessez point de leur proposer l'exemple du saint Enfant dont ils entendent l'éloge, et qui, par l'incomparable innocence de ses premières moeurs, a mérité d'être à jamais cité comme le modèle et invoqué comme le patron du plus faible et du plus intéressant des âges.

Mais suivons les progrès de notre Saint, et montrons-le maintenant comme le modèle de la jeunesse. Il est une saison de la vie, où les passions qui agitent le cœur humain brûlent déjà de tous leurs feux, et où la raison qui doit les combattre et les réprimer, n'a pas encore acquis toute sa force. C'est à cette

époque critique de l'adolescence et de la première jeunesse que la plupart des hommes s'égarent, et se précipitent dans des désordres qui remplissent souvent tout le reste de leurs jours d'opprobre et d'amertume. Notre jeune Saint fut exempt de ce malheur. Prévenu dès longtemps de la grâce, et fidèle à y correspondre plein de la salutaire crainte du Seigneur, et de cette véritable sagesse qui surpasse l'expérience des vieillards, il comprit que le plus précieux et le plus fragile des trésors, celui d'un cœur pur ne se conserve que par des précautions sévères, une résistance constante aux penchans de la nature, et la fuite de toutes les occasions périlleuses. On ne lui avait pas enseigné les admirables axiomes de notre nouvelle philosophie: que les passions sont le principe des vertus mêmes, et qu'il faut s'étudier plutôt à les exalter qu'à les vaincre ; que le plaisir des sens est le mobile des bonnes actions, et le grand ressort de la morale ; que les danses, les spectacles et les plus profanes divertissemens sont plus favorables que nuisibles à l'innocence. Une doctrine si charnelle, et à peine digné du paganisme, ne lui eût inspiré que de l'horreur. Instruit à une autre école, il mortifiait sa chair, veillait sur tous les mouvemens de son cœur, fuyait les jeux bruyans du cirque, la pompe vaine ou indécente

des théâtres, et l'oisiveté de ces assemblées dangereuses, où sont étalées toutes les séductions et tendus tous les piéges de la volupté. L'étude, la prière, la lecture des livres saints, la société de quelques pieux amis, les œuvres de miséricorde, partageaient tout son temps, et ne lui laissaient point de loisir pour des amusemens pernicieux ou frivoles. Cependant, s'il eût voulu suivre les goûts ordinaires de son âge, il ne manquait d'aucun moyen de les' satisfaire. La mort prématurée des auteurs de ses jours l'avait laissé, dès l'entrée de la jeunesse, maître absolu de son sort et possesseur d'un héritage immense. Au lieu de consumer ses grands biens en de honteuses débauches ou en des profusions insensées, il aima mieux en faire le trésor des pauvres. Il recherchait les besoins cachés et la misère timide, afin de les soulager en secret. Rien de plus touchant que les saintes adresses, les aimables industries dont il usait pour dérober, non-sculement aux regards étrangers, mais aux objets mêmes de ses largesses, la source d'où elles se répandaient sur eux, voulant qu'on ne pût rendre grâce qu'à la seule Providence dont il était le ministre invisible. Mais enfin Dieu permit qu'un bienfait répété le décelât. Deux sœurs ver tueuses, que n'avait pu doter un père autrefois opulent, mais réduit par une suite de malheurs

à une extrême indigence, avaient reçu de cette main inconnue des sommes qui leur procurèrent des établissemens honorables; une troisième sœur, non moins digne d'intérêt que ses aînées, conçut l'espoir d'être aussi favorablement traitée à son tour; on attendit un troisième don, et l'attente ne fut point déçue: mais cette fois on observa si bien, que le mystérieux bienfaiteur fut aperçu au moment où il déposait sa dernière offrande, et ne put plus échapper ni à la reconnaissance qu'il avait éludée si long-temps, ni même aux applaudissemens públics que sa modestie avait tant redoutés. On sut dès lors à qui attribuer cent autres libéralités secrètes, dont on avait cherché en vain à découvrir l'auteur; et il n'y eut personne qui n'admirât, dans une si grande jeunesse, une charité si ingénieuse, si prodigue et si humble.

O religion de mon Dieu! voilà les goûts que vous inspirez, les inclinations que vous mettez dans le cœur de ceux qui vous obéissent, les jouissances dont vous les rendez avides. O mille fois heureuse la jeunesse docile à votre voix, et fidèle à vos maximes! elle est chérie du ciel et de la terre; elle trouve la vraie gloire avec la vertu, et le bonheur présent avec les solides espérances de l'avenir. Quelle paix, quelle joie pure, quelle constante sérénité dans une âme pieuse et innocente! Mais où est la consolation,

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si

où est le bien qui reste à l'impie? Répondez ici vous-même, infortuné jeune homme, qui avez secoué le joug de la foi et qui vivez au gré de vos passions. Dites-nous si votre cœur n'est pas demeuré vide depuis que vous en avez ba: votre Dieu; s'il n'est pas agité comme une mer en courroux, depuis que vos désirs déchaînés ne cessent d'y exciter des orages; vous avez trouvé dans le vice le contentement et le bonheur que vous y cherchiez ; si votre conscience est tranquille; si les ennuis, les dégoûts et les noirs chagrins ne vous poursuivent pas jusqu'au milieu de vos délices criminelles ; s'il ne sort pas du fond de votre âme un cri accusateur et une réponse de mort qui vous trouble et vous épouvante ? Insensé ! vous vous raillez de la vertu, et au fond vous enviez le calme dont jouit l'homme vertueux; vous vous glorifiez de vos désordres, et, malgré vous, vous en sentez l'infamie et la honte; vous bravez les foudres du Ciel, et en secret vous tremblez. Ah! mes Frères, si la jeunesse ne fut jamais plus dissolue que de nos jours; si aux écarts et aux faiblesses de nos pères ont succédé des débauches monstrueuses et d'exécrables raffinemens de volupté ; si les tribunaux retentissent de crimes autrefois inouïs; s'il n'est point rare de voir parmi nous des jeunes gens qui, dans cette fleur de leurs années,

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