Sayfadaki görseller
PDF
ePub

important; je vous exposerai, dans ma première partie, les motifs qui vous engagent à secourir votre église; je vous montrerai, dans la seconde, que le plus nécessaire de tous les secours est celui qu'elle réclame en ce moment pour l'éducation des jeunes élèves destinés à perpétuer le sacerdoce parmi nous.

O mon Dieu! donnez-moi des paroles persuasives et touchantes! donnez à mes auditeurs des esprits dociles, et des entrailles qui se laissent émouvoir ! — Ave, Maria.

PREMIER POINT.

Les deux plus puissans motifs se réunissent pour vous engager à secourir votre église : le devoir, et l'intérêt. Premièrement le devoir: devoir de religion, parce que vous êtes Chrétiens; devoir de reconnaissance et de justice, parce que vous êtes Français.

Jésus-Christ, vous le savez, mes Frères quoiqu'il n'ait pas voulu, pendant sa vie mortelle, exercer sa domination ici-bas, est le suprême roi et le véritable maître de l'univers. En tant que Dieu, il possède et gouverne essentiellement toutes choses; en tant qu'homme, il a tout reçu de son Père. Les nations lui ont été données pour héritage, et le monde entier

pour domaine : Dabo tibi gentes hæreditatem tuam, et possessionem tuam terminos terræ (1). L'Eglise est l'épouse de ce grand Roi; de là le titre de maîtresse des nations qu'elle porte dans les Ecritures, Domina gentium (2). Reine à lá vérité d'un empire spirituel, elle n'a pas reçu pour son partage les richesses de la terre; mais son divin Époux n'a pas négligé les besoins de son pélerinage, il lui a donné les rois pour nourriciers (3) et tous les peuples pour tributaires. Ecoutez comme il lui parle d'avance, par la bouche d'Isaïe : « O toi qui sembles délaissée et stérile, quelle sera ton admiration et ta joie, lorsque les jours de ta fécondité et de ton abondance seront venus! Tes enfans accourront vers toi des régions les plus éloignées, portant à tes pieds leurs trésors; des peuples que tu ne connais pas viendront construire de leurs mains tes remparts; ils abattront les cèdres des montagnes, et arracheront, des entrailles de la terre, l'or, l'argent et l'airain, pour l'ornement de tes murs; leurs princes feront gloire de te servir; tu suceras le lait des nations, et tu seras nourrie de la substance des rois. Ainsi l'ordonne le Dieu fort de Jacob : tout peuple et tout royaume qui refusera d'obéir sentira le poids de sa vengeance: Omnis gens

[merged small][ocr errors][merged small]

et regnum quod non servierit tibi, peribit (1). »

Vous reconnaissez dans ces belles paroles, non-seulement une promesse solennelle faite à l'Eglise, mais encore un ordre exprès donné, sous les peines les plus rigoureuses, aux nations et à leurs chefs, de pourvoir à ses besoins et à l'entretien de son culte.

Mais quoi! ces promesses devaient-elles donc s'accomplir, sous le règne de la pauvreté évangélique? Oui, mes Frères. Ecoutez maintenant Jésus-Christ lui-même, et vous retrouverez, dans la divine simplicité de son langage, tout ce que viennent de vous représenter les sublimes figures d'Isaïe. Il donne à ses apôtres les mêmes droits que marque le prophète, et fait les mêmes menaces que lui, ou de plus terribles encore, à quiconque négligerait de secourir, dans leurs personnes, son Eglise naissante: « Allez, leur dit-il, et dans quelque ville ou quelque maison que vous entriez, demeurez-y, mangeant et buvant ce qui s'y trouve; car l'ouvrier est digne de son salaire (2). Mais si quelque ville ou quelque maison se ferme devant vous secouez contre elle la poussière de vos pieds ; et en vérité, je vous le dis, Sodome et Gomorrhe seront traitées avec moins de rigueur, au jour du ju

[blocks in formation]
[ocr errors]

gement, que cette ville: Tolerabiliùs erit terræ Sodomorum et Gomorrhæorum, quàm illi civitati (1). » N'êtes-vous pas effrayés de cet arrêt, mes Frères? Si, dès les premiers jours du christianisme, et lorsque le nom de JésusChrist commençait à peine à retentir dans le monde, c'était déjà un devoir pour des peuples qui entendaient parler de sa divinité pour la première fois, d'ouvrir leurs portes aux prédicateurs évangéliques, et de partager avec eux l'abondance de leurs maisons; comment douter de l'obligation bien plus étroite où est une nation chrétienne, de contribuer de ses biens aux nécessités de son Eglise, et à la conservation de son sacerdoce? Si c'est un crime égal à celui de Sodome, d'avoir refusé une assistance passagère à un seul ministre de la religion du Sauveur; que sera-ce, de laisser sans ressource les élèves du sanctuaire, l'unique espérance de cette religion sainte, et d'exposer ainsi, par une sordide avarice, le ministère tout entier et le christianisme lui-même, à périr dans un royaume? Ah! mes chers Auditeurs, je frémis à la pensée du jugement que vous auriez à subir, je ne dis pas si un pareil malheur arrivait, mais si, par votre faute, une seule vocationecclésiastique était étouffée dans son germe,

[blocks in formation]

et ne pouvait se développer. Arrêtez-vous, je vous en conjure, un moment à cette réflexion. Vous savez avec quelle sévérité le souverain Juge traitera au dernier jour ceux qui auront négligé les besoins d'un seul pauvre, fût-ce du plus abject et du plus inutile des hommes, d'un petit enfant à la mamelle. Il leuf dira, en les condamnant à un éternel supplice: Ce que vous avez refusé au moindre de ces petits, vous me l'avez refusé à moi-même: Quandiù non fecistis uni de minoribus his, nec mihi fecistis (1). Que dira-t-il donc, et quels anathèmes lancera-t-il contre vous, lorsqu'il s'agira, non plus d'un enfant inutile et vulgaire, mais d'un enfant de bénédiction, qu'il avait choisi pour être l'ornement de sa maison, le soutien et la consolation de son Eglise, le sauveur après lui de plusieurs milliers d'âmes rachetées par son sang; et qui, privé de secours, ne trouvant, à l'entrée de la carrière sainte, que dénûment et misère, aura manqué à une si glorieuse destinée? Il vous dira: Regarde cet enfant. Je l'avais appelé comme Samuël; il devait, comme lui, sanctifier son peuple; comme lui, confondre les adorateurs de Baal; comme Nathan, dire la vérité aux rois; comme Paul, annoncer mon nom aux nations infidèles.

(1) Matth. xxv, 45.

« ÖncekiDevam »