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saupoudrée d'une substance phosphorescente, disposée obliquement à leur direction. Leur trace s'observe d'ailleurs directement, si l'on opère sur un pinceau cathodique mince et délié, délimité par des diaphragmes dans un tube chargé d'oxygène pur; le rayon prend alors une coloration jaune d'or, assez vive pour être photographiée. M. Villard a fait usage de ce procédé pour suivre des yeux les déviations que produisent les champs électrostatiques et magnétiques. Il a disposé à l'intérieur du tube-ampoule un condensateur plan, développant un champ électrostatique, de direction perpendiculaire au rayon cathodique passant entre les armatures; attiré d'une part par le plateau +, repoussé par le plateau -, le faisceau dessine une parabole. Dans un champ magnétique uniforme, un rayon lancé normalement aux lignes de force trace un arc de cercle; un champ d'une centaine de Gauss suffit pour obtenir un enroulement d'un tour entier, sur une circonférence de quelques centimètres de rayon (1).

e

Mais l'école de Cambridge avait inauguré précédemment une balistique électronique, moins brillante peut-être, non moins féconde en résultats, basée de même sur la mesure de la déviation de ces rayons cathodiques par les forces électrique et magnétique, et dirigée spécialement en vue de déterminer la valeur du rapport e étant la charge et m la masse des particules (2). Les expériences de MM. J. J. Thomson et Wilson sont devenues classiques. Une équation, renfermant, en plus de e et de m, la vitesse w, a été fournie par le phénomène statique, une autre par le phénomène magnétique; l'étude de la condensation ayant donné la valeur de e, on a pu calculer les deux autres incon

nues.

m'

(1) Villard, Les rayons cathodiques et l'aurore boréale JOURNAL DE PHYSIQUE, juin 1908, 4e série, t. VII, p. 429.

(2) J. J. Thomson, PHILOSOPHICAL MAGAZINE; t. XLIV, p. 293; 1897.

La masse de l'électron est invariablement la 2000° partie de celle de l'atome d'hydrogène, le plus léger des atomes connus, et sa vitesse oscille entre 30 000 et 60 000 kilomètres par seconde. L'électron reste identique à lui-même en toute circonstance: il voyage sans support atomique, et possède son individualité propre, bien different de l'ion+, de masse plus grande, animé d'une moindre vitesse, de qualité variable avec la nature des gaz mis en expérience. Ce pourrait bien être l'atome privé de quelques électrons ? On y a vu un noyau central, dont la structure détermine la nature du corps simple considéré, autour duquel les électrons tourneraient comme les planètes tournent autour du Soleil, en nombre variable, d'après la valeur du corps simple.

Mais nous quittons la terre ferme de l'expérience indiscutable, des constatations formelles et des mesures. précises et nous sortons des limites que nous nous étions tracées dans ce travail.

Son objet principal était de retracer l'histoire et de faire l'examen critique des hypothèses et des théories, qui ont eu cours successivement dans l'enseignement et dans la science, et de montrer comment elles ont conduit aux doctrines admises actuellement.

L'hypothèse de la matérialité de l'électricité et des fluides continus, qui a prévalu d'abord et a été longtemps acceptée, avait été progressivement écartée : on devrait dire qu'elle l'a été provisoirement, car on en avait gardé le souvenir et conservé le vocabulaire ; celui-ci se prêtait mieux que tout autre à l'expression des faits.

On a été ramené à cette manière de voir par la force des choses, par l'impérieuse domination d'une idée, qui s'imposait, en vertu même de la part de vérité qu'elle "enfermait.

L'hypothèse a revêtu une forme nouvelle, concordant mieux avec les découvertes de la science: des vérifications expérimentales extrêmement ingénieuses ont démontré qu'elle correspondait dès lors à une réalité. << Entre une hypothèse et un fait », avait dit Eugène Vicaire, et nous avions noté ce jugement au début de notre étude, « il n'y a qu'une différence de certitude » et non pas de nature ». L'hypothèse de la matérialité sous une forme particulaire, granulaire et discontinue, est devenue un fait, par la constatation de sa réalité.

Elle a donné naissance à la théorie électronique, basée sur la connaissance du fait. Cette théorie est une œuvre ingénieuse de l'esprit, comme les précédentes. Elle se modifiera, on n'en peut douter, car elle devra s'adapter à des découvertes nouvelles ; et elle se trouvera elle-même un jour trop courte, par un côté ou l'autre ; à son tour, elle connaîtra la sénilité et ses impuissances.

Elle passera mais l'électron restera.
C'est ce que je voulais démontrer.

AIMÉ WITZ. Correspondant de l'Institut.

PROGRÈS ET TENDANCES

DANS

L'EVOLUTION VEGETALE (1)

Celui qui veut se livrer à une étude approfondie du problème de l'évolution organique et des hypothèses qui prétendent expliquer l'origine des espèces, doit s'attendre à connaître des moments de véritable désarroi intellectuel. Plus la réflexion se prolonge et plus il apparaît clairement que, seule, l'idée d'un développement progressif du monde vivant par voie d'évolution est apte à nous rendre intelligible l'oeuvre du Créateur. Mais si, convaincu de la réalité même de l'évolution, on s'adonne à en rechercher les causes, si on s'efforce de se représenter les processus de l'évolution, les voies qu'elle a pu ou qu'elle a dû suivre, les moyens que la vie y a mis en œuvre, les influences qui sont entrées en jeu, l'intelligence demeure souvent déconcertée comme devant un insondable mystère. Tous les procédés invoqués par les hypothèses courantes, tous les phénomènes du monde actuel auxquels elles demandent la lumière, paraissent impuissants à nous fournir une explication. L'impression qui en résulte est parfois si décourageante qu'on ressent le besoin d'éprouver à nouveau les fondements de sa conviction touchant le fait même de l'évolution. Mais plus on scrute ces fondements, et plus la conviction devient ferme et lumineuse. On en vient alors à songer qu'il faudrait peut-être, pour trouver une

(1) Conférence faite à Lille le jeudi 25 novembre 1920, à l'Assemblée générale de la Société scientifique de Bruxelles.

voie d'explication, se dégager une bonne fois des hypothèses qui ont le plus généralement cours, se dégager même de certaines conceptions qui sont comme incorporées à la notion d'évolution et que toute interprétation paraît devoir présupposer. Il faut se remettre entièrement devant la lumière des faits et s'efforcer de les analyser à fond, en eux-mêmes, sans vouloir les traduire dans les termes que fournissent les hypothèses en faveur. C'est ce que j'ai commencé de faire et je voudrais vous exposer la conclusion à laquelle une première étape m'a conduit, en ce qui concerne du moins l'apparition de types d'organisation vraiment nouveaux.

Voici cette conclusion: l'évolution demeure incompréhensible si on admet que, même pour la production de nouveaux types d'organisation, elle s'est faite par des transitions lentement graduées, ainsi que le supposent les interprétations courantes. Il faut admettre au contraire qu'elle a pu comporter l'apparition, d'emblée, de formes nouvelles hautement differenciées, à partir de stades beaucoup plus simples et, dans cette production de formes complexes, il faut voir l'œuvre des tendances foncières de la vie, qui la poussaient vers des réalisations toujours plus hautes, en utilisant toute l'amplitude des possibilités qu'offraient à son développement les conditions nouvelles de milieu. Cette conclusion, je ne puis songer à vous la démontrer parfaitement en une brève conférence; je voudrais du moins vous en exposer l'application à un exemple tiré du règne végétal et ainsi orienter vos réflexions dans la voie qui, seule, me paraît mener à la vérité.

L'exemple que j'ai choisi est l'origine de la vie terricole, c'est-à-dire l'apparition des végétaux qui, vivant sur un sol émergé, doivent y puiser l'eau nutritive, tandis qu'ils épanouissent dans l'air leur appareil

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