Sayfadaki görseller
PDF
ePub

tions sont tout aussi favorables que celles offertes aux industries et aux municipalités en temps normal. Tous les prêts sont amortissables; si 40 ans est le délai maximum, l'emprunteur jouit néanmoins après les 5 premières années de la faculté de rembourser quand il lui plait tout ou partie du solde de sa dette. La banque ne consent que des prêts sur première hypothèque et ne dépassant pas 50% de la valeur de la terre, plus 20% de la valeur des bâtiments assurés. Il faut aussi que l'emprunt soit contracté pour l'un ou l'autre des quatre buts. prévus par la loi : achat de terrain, achat de machines agricoles, d'animaux, de fertilisants, construction ou travaux assimilés à . la construction, comme le drainage, remboursement de dettes préexistantes.

Un Federal Board» de contrôle et de surveillance examine les opérations des banques, abaisse le taux d'intérêt si celui d'un district lui semble trop élevé, exige des rapports réguliers sur la marche des affaires. Ce bureau comprend 4 membres et un président nommés pour 8 ans par le Président des ÉtatsUnis, au traitement de 10000 dollars; ils ne peuvent être directeur ou administrateur ou conseiller (officer or director) d'aucune société bancaire, ni appartenir tous au même parti politique.

Les joint stock land banks » jouissent de plus de liberté; la loi cependant exige que leur capital ne soit pas inférieur à 250 000 dollars et c'est du Federal Board qu'elles doivent recevoir la charte les autorisant à commencer leurs opérations. Elles ne peuvent exiger un intérêt dépassant de plus de 1% celui qu'elles servent à la dernière série de leurs obligations. Pour étendre leur activité, les deux catégories de banques sont en effet autorisées à émettre, par tranches de 50 000 dollars maximum, des cédules ou bons qui ne peuvent dépasser 20 fois le capital et les réserves des banques fédérales et 15 fois celui des autres. C'est grâce à cette émission de titres accessibles à toutes les bourses les coupures étant de 25, 50, 100, 500 et 1000 dollars que les banques offrent aux fermiers des prêts à un taux d'intérêt si modéré, et comme la garantie de ces bons repose, non sur la solvabilité d'un agriculteur isolé, mais sur la valeur des terres et des fermes de toute une contrée, les risques sont minimes. A l'hypothèque il faut ajouter la garantie partielle de la farm association» et chaque série de cédules, émise par une banque fédérale, est garantie par les onze autres. L'État, qui ne perçoit aucun dividende comme souscripteur du premier

capital des banques fédérales, a été autorisé à acheter leurs obligations; le Trésor en possédait pour 90 millions de dollars en avril 1919. Les banques d'émission mème peuvent en acquérir dans les limites prévues par la loi, et grâce à ces cédules, l'offre et la demande des capitaux s'équilibrent assez facilement, tandis qu'autrefois des capitaux prêts à se lancer dans des entreprises agricoles ignoraient les besoins locaux, ou se trouvaient trop éloignés du théâtre des opérations pour s'y intéresser ou s'y fier.

Mais puisque les fermiers ont la faculté de rembourser leur dette après 5 ans, les cédules émises peuvent après le mème laps de temps être remboursés en dehors des dates ordinaires. Actions et obligations des banques fédérales sont exemptes de tout impôt, même des taxes des États et des municipalités. Joint et federal banks doivent verser à la réserve 25 % de leurs revenus nets jusqu'à ce que cette réserve atteigne 20% du capital; une fois ce minimum atteint, 5% chaque année suffisent. En février 1919, les prèts hypothécaires consentis par les banques fédérales se montaient à 168 millions de dollars; dès le début, vu leur taux de 5 et de 5,5 %, 70% des demandes qui leur ont été adressées visaient le remboursement de dettes anciennes trop pesantes. L'on compte déjà plus de 3365 associations. Les 9 joint banks existant en 1919 avaient avancé 7 290 000 dollars.

Les Américains ont donc établi l'enseignement agricole; ils trouvent chez eux et reçoivent aussi du Chili plus facilement. que nous les fertilisants nécessaires; un système de crédit rural vient d'être organisé; qu'en conclure? Simplement, que la culture intensive est chez eux possible. Pour qu'elle devienne une réalité et se généralise au point de caractériser la production de l'immense steppe centrale, c'est-à-dire pour que le farmer triomphe de la loi du moindre effort, l'indispensable aiguillon de la nécessité devra se faire de plus en plus sentir.

Les États-Unis sont arrivés, qu'on nous permette cette catachrèse, à un tournant, un virage de leur histoire économique. Avant la guerre, ils devaient à l'Europe 20 milliards de francs empruntés pour l'établissement de leurs industries et de leurs chemins de fer; depuis 1914, ils ont racheté au moins les 3/4 de cette dette et les Alliés leur doivent actuellement environ 50 milliards de francs. A cette créance, ajoutez l'accroissement formidable de leurs exportations. Durant la décennium qui précéda la guerre, un excédent d'exportations de 450 millions de

dollars en moyenne payait dividendes et intérêts aux détenteurs européens de fonds américains, le fret dù aux pavillons étrangers, soldait les dépenses des touristes et voyageurs, compensait les envois d'argent faits par les émigrants à leurs familles. Mais en 1919, la valeur des exportations atteint le double de celle des importations, 8 milliards de dollars contre 4 (chiffres arrondis).

Avant la guerre, on estimait à 500 000 environ le nombre de citoyens américains possesseurs de fonds d'État; la dette fédérale était minime, inférieure à un milliard et ses titres se trouvaient en très grande partie détenus par les banques, à cause du bizarre système de circulation fiduciaire. Le premier emprunt de la Liberté réunit difficilement 4 millions de souscripteurs, mais lors des derniers appels au crédit ce chiffre se serait élevé à 20 millions.

Quelle que soit l'exactitude de ces statistiques toujours un peu flottantes, elles révèlent un changement dans la mentalité de la population; les Etats-Unis qui d'après le WASHINGTON POST (20 mai 1919) étaient une « nation de gens gagnant et dépensant de l'argent », apprécieront davantage l'épargne.

Comme ces statistiques, un récent projet de loi montre l'orientation nouvelle des esprits les banques nationales seraient autorisées à placer en titres de sociétés américaines s'occupant d'opérations financières à l'étranger jusqu'à 5 % de leur capital et de leurs réserves, et les Caisses d'épargne à placer une partie de leur capital en titres d'États étrangers.

Au budget fédéral, révolution plus radicale; depuis toujours n'y figuraient comme recettes que les douanes et les droits frappant boissons alcooliques et tabac. En 1913, après de longues discussions et le vote d'un amendement à la constitution, fut établi un léger impôt sur le revenu. Actuellement, dans un budget de 5 milliards, ou le quintuple de celui de 1915, les impôts frappant la richesse, autrefois inconnus, impôts sur le revenu, sur les sociétés, sur les successions, sur les bénéfices exceptionnels représentent plus des 3/5 du total. Et ces changements dans la situation réciproque de pays créanciers et débiteurs, dans les sympathies du peuple pour les fonds d'État, dans la politique financière du gouvernement, prennent d'autant plus d'importance qu'on peut y ajouter, les dates le permettent, l'adoption du nouveau système de circulation fiduciaire inauguré en 1914.

Pour l'industrie, cette date est aussi le commencement d'une

période nouvelle. C'est à cause du blocus de l'Allemagne que les Américains se sont décidés à produire de nombreux articles qu'ils se contentaient autrefois d'importer de Germanie: matières colorantes, produits pharmaceutiques et chimiques, sous-produits extraits de la houille, que leurs fours à coke négligeaient trop souvent de récupérer, verrerie de laboratoire. C'est la guerre sous-marine qui les a lancés, et avec quelle impétuosité, dans l'industrie des constructions navales, languissante chez eux avant 1915; en 1918, n'ont-ils pas construit plus de 3 millions de tonnes, ou 25% de plus que le reste du monde, record que l'Angleterre n'avait jamais atteint? C'est à cause des commandes des Alliés, à cause de l'isolement des anciens clients. des Alliés, que toutes les industries américaines ont pris un essor tel que le marché intérieur ne peut leur suffire et ainsi, au point de vue commercial, ils ont pris pied et vigoureusement sur les marchés d'Amérique du Sud, de Chine, des Indes, d'Afrique et même d'Europe.

Cette expansion coïncidant avec le développement de leur marine marchande, et l'inauguration du canal de Panama, inaugure vraiment pour eux une phase nouvelle d'activité économique et si les fermiers à l'Est, au Centre et au Sud adoptent de plus en plus nombreux les méthodes de culture intensive, industrie, finance, commerce, transports maritimes, agriculture rénovés et transformés feront des États-Unis une société économique dont la constitution, l'allure, le rang et les aspirations trancheront sur l'époque de Mac Kinley comme celle-ci sur l'époque déjà lointaine d'Abraham Lincoln.

A nous, la guerre a cruellement rappelé l'importance de la maitrise des vivres. Sans viser un résultat irréalisable, puissent nos mesures législatives et notre activité sociale favoriser le développement de l'agriculture! Citadins, industriels, banquiers, commerçants ne songent-ils pas trop exclusivement à elle en simples villégiateurs, à cause des richesses de notre pays noir? Inutile de dresser ici le catalogue des qualités reconnues aux populations rurales. Si nous voulons les apprécier dans un cadre pris hors de nos frontières, la province de Québec nous en montrera la vigueur physique et morale, l'aisance, l'ordre et le bonheur. Comment oublier et méconnaitre le degré de force et de vie que de grands pays doivent à leurs paysans?

J. CHARLES, S. J.

BIBLIOGRAPHIE

I

ŒUVRES COMPLÈTES DE CHRISTIAAN HUYGENS publiées par la Société Hollandaise des Sciences. Tome quatorzième. Calcul des probabilites. Travaux de Mathématiques pures. 1655-1666, Un volume grand in-4° de (vi) 555 pages. - La Haye. Martinus Nijhoff, 1920.

Le nouveau volume des Euvres complètes de Christiaan Huygens se compose de quatre parties que nous allons parcourir successivement.

1° Calcul des probabilités. En 1654, un gentilhomme de Paris, joueur émérite, et qui se piquait de mathématiques, le chevalier de Méré, proposait à Pascal quelques problèmes sur les jeux de hasard. Il s'ensuivit, par l'intermédiaire de Carcavy, une correspondance demeurée célèbre entre Pascal et Fermat.

L'année qui suivit cet échange de lettres entre les deux savants français, Christiaan Huygens, tout jeune encore, vint à Paris avec son frère Louis et son cousin Doublet. Il ne comptait qu'un peu plus de vingt-cinq ans, mais s'était déjà fait un nom par deux petits volumes fort remarqués dans lesquels il réfutait avec succès les fausses quadratures du cercle de Grégoire de SaintVincent. En arrivant à Paris, les trois voyageurs n'y rencontrèrent ni Pascal, ni Fermat, ni Carcavy; mais ils furent mis en relation avec Claude Mylon et avec Roberval. Ce dernier connaissait les problèmes du chevalier de Méré. C'est par la voie de Mylon et de Roberval, que Huygens en apprit les énoncés, au nombre de deux. Le premier de ces énoncés est universellement connu dans l'histoire des mathématiques sous le nom de problème des « partis », c'est-à-dire, du partage des enjeux. Les éditeurs des Euvres de Huygens proposent d'appeler le second « Problème des dés ». Il consiste en ceci : Étant donné un nombre de dés cubiques, quelle est, quand on les jette, la

« ÖncekiDevam »