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» Le Conseil ajourne, pour complément d'examen, la demande des ouvriers tendant à obtenir gratuitement les outils supplémentaires qui leur sont nécessaires; il passe ensuite aux communications diverses.

» Il prend connaissance d'une requête des ouvriers du puits no 4, demandant le prolongement de la warocquière jusqu'à l'étage en exploitation de 510m, ou bien l'autorisation de remonter par les cages d'extraction, et réclamant en outre sur l'aérage qui, par les grandes chaleurs, laisse à désirer. L'Administration déclare qu'elle mettra à l'étude le remplacement de la warocquière par une machine d'extraction. Elle examinera également la question d'aérage soulevée par les ouvriers de ce puits.

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On le voit, tous les intérêts de l'ouvrier ont ainsi une tribune ouverte. Il n'est plus la machine vivante, il est l'homme pensant et raisonnant; on ne lui dit pas : marche! mais « juge! »

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Encore sur ce mot faut-il s'entendre. Le Conseil n'a que voix consultative; l'Administration seule décide et décrète, mais elle écoute d'abord et ensuite dit ses raisons. C'est beaucoup pour l'ouvrier, qui se sent agrandi et relevé ; et il en coûte peu à l'Administration, puisqu'il lui suffit d'être raisonnable.

Un résultat assez inattendu produit par les Conseils a été celui-ci. « Les ouvriers, me disait un ingénieur, choisissent toujours pour délégués des meneurs. Un meneur est toujours, dans une certaine mesure, plus homme d'esprit que les autres. Il comprend mieux nos raisons; après un an au Conseil, il est converti et tient avec le patron. De ce moment, l'ouvrier n'en veut plus, et en nomme un autre, qui finit encore par tourner au patron, et ainsi de suite. L'effet moral, pour être lent, est infaillible. »

Je passe sous silence les autres institutions patronales de la même Société. Elles sont d'ordre charitable ou philanthropique. J'ai signalé de préférence les Conseils de

conciliation et d'arbitrage, parce qu'ils reconnaissent mieux le droit de l'ouvrier à la considération et au respect, et qu'ils relèvent ainsi de l'équité et de la justice.

Derrière l'exposition des charbonnages est étalée l'exposition des verreries; très belle, mais sans aucun détail bien neuf. Et j'allais oublier un appareil pour relever les hautes eaux dans les égouts! Cent petites bouteilles, attachées en échelle sur une réglette, et ouvrant leur goulot de centimètre en centimètre, les unes après les autres, depuis le bas jusqu'en haut. Comme il faut les laver après chaque mesure, je plains la lavandière !

La section allemande, qui occupe tout le reste du quadrant sud-ouest, a une entrée spéciale, à gauche de l'entrée générale, et c'est par là qu'il convient d'y pénétrer. Elle ouvre sur ce que j'appellerais volontiers un salon d'honneur; de droite et de gauche sont élevés deux portiques d'un effet grandiose. Le génie allemand y apparaît sous la figure de deux femmes un peu trop plantureuses en vérité mais d'un effet fort décoratif. Sur l'un d'eux, le long de la frise, court une légende :

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Le portique de droite donne entrée dans le salon des pianos, et les auditions de la maison Blüthner y étaient courues à l'égal des auditions d'Érard et de Pleyel en France. Le portique de gauche n'est qu'une fausse porte et n'ouvre sur rien : l'exposition se développe tout entière en avant et sur la droite.

Beaucoup de produits chimiques et pharmaceutiques, et de forts beaux : les « Verein chemischer Fabriken » de Manheim, avec leurs soudes caustiques et leurs sulfites de soude purs pour photographie; l'Institut Raoul Pictet,

avec ses procédés de désinfection; un bloc énorme de sel gemme de Friedrichshall; les produits du D' Marquart : ferripyrophosphate, ferrolactate, nitrate d'urane, sulfate de manganèse, malate de fer et rubidium métallique. Une armoire très élégante de produits pharmaceutiques, sous la firme J. Diedrich Bieber de Hambourg; les produits chimiques de Rutgers phénol absolu, acénaphtène, naphtaline en écailles et en bâtons.

Au milieu de tout cela, un brillant étalage de douilles pour cartouches et obus; un plan avec maquette d'un four à coke à récupération; des ivoires magnifiques, des thermomètres médicinaux, des bronzes, des meubles, et au bout, dans un pavillon spécial, une exposition sportive.

Sur le côté gauche, à l'entrée Normal-Uhren und electrische Uhren von Th. Wagner de Wiesbaden. Très intéressant et très remarquable le régulateur central. Après chaque minute, il déclanche un appareil de contact assez compliqué, il est vrai, mais d'une précision telle qu'il assure, sans écart, le mouvement correspondant à deux cents cadrans électriques, en connexion avec lui, sur tous les points d'une ville. Très doux le nom que donne la langue allemande à ces cadrans conjugés au régulateur : elle les nomme des horloges sympathiques.

Enfin, touchant presque à la section belge, aux alentours des édifices en chocolat Stollwerck, deux étalages de tout premier ordre l'exposition Felten et celle du Phoenix.

La maison Felten date de 1750. Le fond de sa fabrication est la tréfilerie et toutes ses applications cordes métalliques, câbles électriques et téléphoniques, aériens, souterrains et sous-marins, ronces artificielles, etc., etc. Son usine principale couvre, à Mulheim sur le Rhin, plus de 40 hectares, occupe 2600 chevaux-vapeur et 2500 ouvriers, et produit par an, en moyenne, 50 000 tonnes.

Des usines ou des ateliers secondaires s'occupent de la corderie de chanvre et de lin, de la galvanisation, et de

l'isolation par la gutta-percha, le caoutchouc et l'oconite. L'oconite est un caoutchouc vulcanisé par un procédé nouveau, qui le rend plus isolant, plus résistant et moins fusible.

Les vitrines de l'étalage laissent voir, suivant leur section et leur longueur, tous les genres de fils et de câbles construits par la maison. Simples cordes métalliques d'abord; câbles télégraphiques galvanisés, isolés par le caoutchouc, la gutta, l'oconite, la fibre imprégnée et le papier; câbles à un fil, à dix fils, à vingt fils, avec armature spiralée ou armature plate, etc., etc. Échantillons d'un câble retiré de la mer après une immersion de près de 40 ans. Les mêmes détails reproduits pour les fils et les câbles téléphoniques; câbles pour torpilles; câbles pour l'éclairage électrique ; fils pour cordes de piano en acier; fils à âme d'acier et à enveloppe de bronze.

Au centre, trois pyramides, montrant l'emballage usité dans les expéditions. Chacune d'elles pèse 10 tonnes. Plus loin, un concentrateur de réseau téléphonique; sur les côtés, des échantillons de caoutchouc brut et de gutta, puis des boîtes de jonction pour câbles.

A tous points de vue, exposition très remarquable, mais... fâcheuse pour le fabricant de linoleum qui a couvert le parquet. Ce tapis s'est tant gondolé qu'il en devient dangereux.

L'exposition du Phoenix rivalise de beauté et de richesse. La production courante de cette Société était connue. Établie à Laar, à Eschweiler-Aue, à BergeBorbeck et à Kupferdreh, elle occupe 5000 ouvriers et fournit par année 250 000 tonnes de fontes Thomas et 230 000 tonnes d'acier Thomas et Siemens-Martin. Elle fabrique les rails, les traverses, les fers et aciers du commerce, les tôles d'acier pour navires et chaudières, les essieux, bandages et roues montées pour locomotives, wagons et tramways.

Des échantillons de ces divers produits, étalés surtout

en profils, forment le fonds de son exposition. Mais elle a surtout mis en lumière un article de production nouvelle : les flacons d'acier étiré sans soudure pour gaz liquéfiés à haute pression. Il y en a au centre toute une pyramide, et ils remplissent encore presque tous les côtés.

La manière dont on les fabrique est curieuse. On prend un lingot d'acier massif et on y ébauche le flacon par laminage et forgeage; après on l'emboutit sous la poussée de puissantes presses hydrauliques. On arrive ainsi, sans surchauffage, à l'étirer sous une épaisseur de parois minimum et avec une régularité parfaite. Le poids des flacons étirés est, à capacité égale, la moitié de celui des flacons anciens fabriqués au feu de forge. Leur résistance est double. Enfin, lorsqu'ils cèdent à des pressions d'essai, ils n'éclatent pas mais se déchirent, écartant ainsi tout danger d'accident.

Le visiteur a la preuve sous les yeux. Un flacon pour oxygène de 37 litres éclate à 510 atmosphères, un second à 460, un troisième à 455, un quatrième à 525. Aucun n'a d'éclat, mais une déchirure presque en ligne droite, suivant une génératrice du cylindre; on dirait d'un tuyau de plomb crevé par la gelée. Les flacons pour acide carbonique sont éprouvés à 250 atmosphères, et leur capacité varie de 1 à 40 litres; les flacons pour hydrogène sont éprouvés à 300 atmosphères, et leur capacité varie dans les mêmes limites.

Un patin à angle s'adapte à la base des flacons et leur donne l'assiette voulue pour l'équilibre.

Je remarque encore des cuivres magnifiques de l'ElmoresMetall-Actien-Gesellschaft; quelques instruments électrothérapiques de Blänsdorff; les pompes à incendie de Beduwé à Aix-la-Chapelle, et une exposition de poudre sans fumée. L'exposant, dans son prospectus, signale tous les grands prix de tir aux pigeons décrochés avec sa poudre, à Monte-Carlo, à Monaco et autres lieux. Voilà une poudre qui vise bien !

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