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Au sortir de la section allemande, des brochures, marquées à l'angle des couleurs nationales, rouge, blanc et noir, et au centre de l'aigle prussienne, exposent au visiteur le mécanisme et les résultats de l'assurance ouvrière dans l'empire allemand.

Les lois, ou plutôt le système des lois édictées en Allemagne touchant l'assurance obligatoire est trop connu. pour qu'il y ait lieu de l'exposer ici. On sait qu'elles protègent l'ouvrier contre la maladie, les accidents, l'invalidité et la vieillesse. Les différentes caisses qui y concourent sont alimentées, d'une part par des prélèvements sur le salaire des ouvriers, et d'autre part par des cotisations imposées aux patrons. La caisse d'invalidité et de vieillesse s'alimente, en plus, par une donation fixe de l'Empire. Voici le résultat global de toutes ces caisses pour l'année 1893, tel qu'il est fourni par l'Office impérial des assurances à Berlin.

Population totale de l'Empire: 50 000 000.
Ouvriers salariés :
12 500 000.

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On y voit entre autre que les frais de gestion, si élevés qu'ils soient, ont été fortement exagérés par les adversaires du système. Ils sont loin de dévorer, comme on l'avait soutenu, le tiers ou le quart de la recette.

A signaler également dans l'exposition allemande les

nouvelles lampes à pétrole de Freemann et Wolff, à Zwickau en Saxe.

En 1885, les lampes Sépulchre et belge avaient fait faire un pas énorme à ce genre d'éclairage. Celles-ci sont appelées, me semble-t-il, à autant de succès, du moins pour l'éclairage des grandes salles et des ateliers. Je n'ai pu juger que de leur lumière, qui est éblouissante. Leur mécanisme m'est resté caché, et les circulaires de la maison sont muettes. Mais la nécessité de les embrancher sur une conduite aérienne et la présence d'une turbine injectrice me font croire que le liquide, avant de s'enflammer, subit une pulvérisation totale. Elles brûlent sans verre, à la manière des flammes de nos becs papillon, mais avec une intensité lumineuse très supérieure. Une lampe de 24mm a une intensité de 22 bougies étalon.

Des études comparatives établissent ainsi les prix de revient 30 becs de gaz de 14 à 16 bougies brûlant pendant 4 heures exigent une dépense annuelle de 1260 à 1460 fr. par an; 30 lampes à pétrole de 20 à 22 bougies coûteraient dans les mêmes conditions 360 à 456 fr. Les premiers donneraient une lumière totale de 420 à 480 bougies; les secondes, de 600 à 960 bougies.

On voit que ce système mérite d'être étudié de près. Il est installé en Belgique chez M. Émile Henricot, à Court-St-Étienne. L'installation comprend 200 lampes.

Devant la section allemande, dans le quadrant nordouest, s'ouvre la section d'Angleterre. Je ne sais s'il faut en attribuer la raison au défaut d'ordre ou à mon état d'esprit, mais j'ai eu beaucoup de peine à m'y retrouver et je ne parviens à classer mes souvenirs qu'en suivant le catalogue.

Des appareils de projection très soignés et très robustes d'York and Son. Les microscopes Watson: exposition splendide. Tous les types de fabrication de la maison y sont étalés, depuis le microscope d'étudiant jusqu'au

microscope le plus compliqué du spécialiste. Tous les accessoires des collections d'objectifs, de revolvers, de cuvettes, de polariseurs, de micromètres, etc. Je remarque en particulier deux exemplaires magnifiques: un grand statif monoculaire, mouvement télescopique à crémaillère, les deux tubes télescopiques gradués, mouvement lent à vis, mouvement d'ensemble à crémaillère; plaque tournante graduée, déplacement latéral du chariot gradué, centrage par deux secteurs, condenseur Abbe, etc.

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Un second grand statif binoculaire a tous les détails que je viens de dire. Sa plaque tournante s'incline autour d'un axe horizontal, et son inclinaison est mesurée sur un cercle vertical perpendiculaire à cet axe, sur lequel elle mord par un engrenage de roues d'angle. A côté des microscopes, des niveaux d'Égault, des compas de marine, un théodolite. Et en dehors de l'armoire, un télescope réfracteur.

Je n'ai pu juger ces appareils qu'au point de vue du mécanisme et de la construction extérieure: leur valeur optique m'est inconnue, et je ne sais si elle peut rivaliser avec les Zeiss et les Reichert qui jusqu'ici tiennent la corde. Mais au point de vue du statif, pour employer le mot courant, ils sont certainement de tout premier ordre, robustes, élégants, d'un luxe de bon aloi et d'un très beau dessin technique.

Un brave Rein and Son expose toute une collection. d'instruments pour tous les degrés de surdité.

Watson expose, à part, des objectifs et des chambres photographiques. Goertz en avait fait autant en Allemagne, mais je me réserverai d'en parler en rencontrant les objectifs de la section française. Toute une collection très belle de lentilles à échelons pour phares et lanternes de la maison Chance à Birmingham.

De magnifiques chronomètres de marine exposés par Roskelt, les seuls, je pense, qu'on rencontre dans toute l'exposition actuelle. L'infortune de ces appareils est que,

conduits presque du premier coup à la perfection par leurs inventeurs, ils ferment la porte à tout perfectionnement essentiel de leur mécanisme.

Il y a beaucoup de machines à écrire dans l'exposition; celle du type North a sur les autres l'avantage de laisser voir sur-le-champ ce que l'on écrit ; par contre, elle ne se prête pas au changement de caractères. Toutes les lettres y sont soudées chacune à un levier qui s'abaisse et frappe le papier lui-même. Dans les autres, l'ensemble des lettres est solidaire et gravé sur un disque tournant, qui vient se présenter à la place voulue devant un frappeur unique; ceci permet des disques de rechange. L'avantage de lire ce que l'on écrit est assez grand, toutefois, pour qu'on se résigne à garder toujours la même écriture.

L'exposition des produits chimiques et pharmaceutiques était, en Angleterre, particulièrement pauvre : une seule maison importante y était représentée : la Permanent Nitrate Committee. Son nitrate de soude, exporté du Chili, s'élevait en 1890 à 1 050 000 tonnes.

Mais une surprise nous a été réservée.

J'imagine, Messieurs, un pauvre diable d'Hindou famélique, la tête et les reins couverts d'une bande de coton blanc, et tout à coup découvrant, au détour d'une route, un de ces Rajahs du Bengale, sur un cheval superbe, tout caparaçonné d'or et de perles fines, ruisselant lui-même de bijoux et de pierreries. Le misérable, devant cette massive richesse, doit éprouver quelque chose de ce que nous éprouvions devant l'armoire où Johnson et Matthey avaient étalé leur platine, leur palladium et le reste de l'admiration mêlée à je ne sais quel respect, à une vénération vague et inconsciente; une admiration presque stupide! Avez-vous vu cela?» me demandait un professeur de l'université de Bruxelles; et il y avait dans le ton de sa voix le « Avez-vous lu Baruch? de La Fontaine. Songez donc! Un bloc de platine pur, fondu au feu des gaz combinés poids, 100 kilogrammes; valeur, 161 300

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francs. Un bloc de palladium pur: poids, 1000 onces, valeur, 175 000 fr. Une batterie de deux chaudières pour la concentration de l'acide sulfurique: valeur, 188 000 francs. Et ainsi de suite: un bassin en platine doré de plus d'un mètre de diamètre, des serpentins, des creusets, des cuvettes, un lingot de rhodium, de l'iridium, du ruthénium, et le reste, et le reste.

Sur un des côtés, un mètre étalon international en platine iridié, un kilogramme étalon, le mètre thermométrique et les tubes en platine iridié qui ont servi aux expériences du Comité international pour l'étude des dilatations, et le reste, et le reste.

On m'a assuré que l'ensemble des pièces exposées là représentait une valeur de près d'un million, et l'on ajouta cette très divertissante histoire. L'exposant, après avoir bien rangé sur velours noir ces belles pièces blanches, les recommanda vivement aux surveillants, les assura à je ne sais quel office, puis très tranquille s'en retourna à Londres... en laissant la clef sur la porte! Il s'en aperçoit deux jours après, s'épouvante, télégraphie. On retrouve la clef sur place et l'armoire intacte. Les visiteurs qui avaient passé là par milliers-o siècle de la science! avaient cru voir des bassinoires en fer-blanc !

Il reste du quadrant nord-ouest, après la section anglaise, la bonne moitié, occupée par la Belgique. C'est là que j'ai découvert après long temps - les produits des forges

belges.

La Providence de Marchienne-au-Pont expose des profils, des fers pliés et tordus à froid.

Les forges de Clabecq, des tôles énormes; j'ai noté quelques dimensions:

12 500 sur 1 500 et 8 millimètres

12 500 sur 1 200 et 22

38 500 sur 250 et 6,50

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