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de pression pour le gaz, exposés par Nicolas Chamont de Bruxelles, et tous de très bonne facture.

Plus loin, distrait, je lis sur des poêles et des cuisinières en fonte: Familistère Godin, etc. Laeken. » Familistère! Ce mot me donne la sensation vague d'une mine à explorer... N'y a-t-il pas là un vieux ressouvenir de Fourier et de ses phalanstères ? J'interroge on me répond très gracieusement et l'on me passe en lecture un curieux volume où je trouve tous les détails d'une association peut-être unique en notre pays.

L'association a été fondée à Guise par J.-B. Godin. Godin, né en 1817, était fouriériste et saint-simonien convaincu. Parti de très bas, il était arrivé très haut, grâce à une intelligence remarquable servie par une volonté de fer. C'était une belle âme désireuse de bien faire, mais manquant totalement de formation philosophique et religieuse, imbue d'ailleurs de tous les préjugés de son temps. Entraîné par l'utopie phalanstérienne, il ne tarda pas, dans son bon sens, à laisser en arrière toute la contrefaçon de religiosité dont elle s'était affublée, pour s'en tenir à ce qu'il pouvait y avoir de sérieux dans ses doctrines économiques. Il créa parmi ses ouvriers une association dont il fut le bailleur de fonds et, tant qu'il vécut, le maître. Association très complète, très bien liée, et qui réalisait ou devait réaliser plus tard l'union dans les mêmes mains du capital et du travail.

Quand il mourut, en 1879, il légua à ses ouvriers associés la moitié de sa fortune, soit 4 600 000 francs, et l'association, le Familistère, vola de ses propres ailes. Il vola fort bien, car en 1888 le capital, presque doublé, s'élevait à 8 692 000 fr.

Voici quelques détails sur son mécanisme et son fonctionnement. Il comprend deux maisons, celle de Guise et celle de Laeken, et s'occupe exclusivement de fonderie de fer poêles, baignoires, pompes, etc., etc.

Le personnel est à Guise de 987 hommes, 54 femmes,

et 96 enfants de 14 à 17 ans ; à Laeken, de 207 hommes et 5 femmes; soit en tout, tenant compte des gens de service, 1451 ouvriers.

Les ouvriers sont associés, sociétaires ou participants. L'ouvrier admis dans le Familistère devient, après un an de stage, participant, c'est-à-dire qu'il touche une part de bénéfice qui, toutefois, ne lui est pas remise en mains propres, mais déposée à la caisse d'épargne, jusqu'à concurrence de 500 francs, taux d'une action de la Société. Après trois ans de travail, le participant devient sociétaire. Enfin tout sociétaire qui achète une part du fond social s'élevant au moins à 500 francs devient associé.

La Société est gouvernée par un directeur-gérant élu par les associés, mais inamovible. Il est entouré d'un Conseil de gérance, nommé aussi par élection, et comprenant des conseillers tantôt inamovibles, tels que les directeurs commerciaux, les directeurs du matériel et de la fabrication, etc., etc., tantôt amovibles. Ceux-ci sont renouvelés tous les trois ans.

Le bénéfice net est ainsi partagé :

au fonds de réserve.

Ces primes de leur côté sont ainsi réparties :

25 p. c.

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1 p. c.

2 p. c.

3 p. c.

à chaque membre du conseil de gérance (ils au conseil de surveillance.

aux ouvriers distingués.

[sont seize).

Dans ces conditions, le salaire moyen s'est trouvé :

Pour les hommes, en 1888,

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fr. 5,32,

2,76,
1,60,

Le Familistère a d'ailleurs institué pour ses ouvriers des écoles primaires et professionnelles, des caisses de secours

mutuel, des caisses de retraite, des caisses d'assurance contre les accidents, des coopératives de consommation, des maisons ouvrières, des cercles de récréation et de jeu, etc.

Sans doute, la tentative est à très petite échelle, mais elle mérite d'être étudiée. Les quinze ans qu'elle a duré ont la valeur d'un argument.

Tout le reste du quadrant sud-est et le quadrant nord-est tout entier sont occupés par la France. C'est à dessein que je l'ai réservée pour couronner nos promenades dans les galeries. J'ai déjà dit que rarement la France avait exposé aussi grandement à l'étranger. C'est vrai surtout au point de vue scientifique.

Il y a pour la section française, comme il y avait pour l'allemande, une entrée spéciale à front des galeries. Pénétrons par là.

Devant l'entrée, la maison Lefranc étale grandement ses couleurs et ses encres d'imprimerie; Brigonet et Maville, ses produits chimiques et pharmaceutiques; la maison Coignet, ses incomparables gélatines; Rugaud et Meyer, les couleurs et les cires; Artus, les huiles de pied de mouton; Asselin, son exposition de matières perdues et les produits qu'il en tire; Bernard, les phosphates et les superphosphates; Brichet, les produits de la pharmacie centrale; Michaud, les savons et les glycérines.

Un exposant m'offre un sachet très souriant qui, m'assure-t-il, contient sous forme maniable le premier des antiseptiques. Suit une théorie enthousiaste, à la manière des boniments de foire, sur l'antisepsie et ses merveilles. Le sachet contient une carte de papier buvard imprégnée de sublimé corrosif; laissez-la dégorger dans deux litres d'eau, la solution antiseptique est faite. Fort bien; mais si un enfant vient à mâcher le papier pour en faire des ballettes ?

Voici, au milieu d'expositions toutes remarquables et

portant toutes ce caractère de propreté exquise et d'élégance parfaite qui caractérise la section française, les instruments de science. C'est pour nous une vraie bonne fortune.

La maison Richard frères, avec la collection complète de ses instruments enregistreurs. Je ne puis pas les énumérer tous; je dirai ceux qui m'ont frappé davantage.

Un anémomètre-anémoscope. La tige de l'anémomètre est solidaire d'un cylindre vertical portant la feuille d'enregistrement; le stylet enregistreur est fixé à un mécanisme d'horlogerie, qui descend régulièrement le long d'une colonne à crémaillère parallèle au cylindre. L'ordonnée verticale donne le temps, l'horizontale les directions du vent. Quant à la vitesse du vent, mesurée par un moulinet à ailette, je présume qu'on la déduit du nombre de tours inscrit par un électro-aimant qui glisse avec le mécanisme d'horlogerie devant une bande d'enregistrement spéciale. Un anémomètre enregistrant la composante verticale du vent.

Je retrouve ici l'indication du baromètre avertisseur des dépressions atmosphériques dont j'ai parlé en visitant les charbonnages belges. Je trouve, en plus, son prix, 165 fr. Il n'est pas à faire reculer nos administrateurs.

Je passe sur tous les autres enregistreurs météorologiques. Voici les enregistreurs électriques, ampèremètres, voltmètres, wattmètres, compteurs horaires.

Un planimètre de système tout nouveau, éliminant toutes les erreurs de glissement des roulettes ordinaires.

Devant ces instruments si divers, enregistrant tous leurs données, on ne s'étonne plus de la réputation que s'est faite la maison Richard, non seulement en Europe, mais un peu par tout le monde.

La maison Vion expose des microscopes, des lunettes et des niveaux ; j'y signalerai un télescope fort bien monté. La maison Barthélemy, qui s'est fait des tachéomètres une spécialité remarquable, en expose de très beaux entourés

de théodolites, de clinomètres, de niveaux d'Égault et d'étuis de mathématiques.

Verdin a réuni dans son étagère tout le très délicat et très ingénieux outillage qui sert aux enregistrements Marey dans les étude physiologiques.

Hurliman, des cercles de Borda, des sextants, et un pied en cuivre que je trouve excellent pour les établir dans des mesures sur sol ferme.

Un sextant armé d'une lunette Fleuriais pour les observations de nuit.

Un sextant avec gyroscope collimateur.

A la mer, le seul repère présentant le caractère de fixité indispensable pour la mesure des hauteurs d'astres est la ligne de démarcation entre le ciel et l'eau. Que la présence d'un banc de brume ou l'obscurité viennent à rendre cette ligne invisible ou diffuse, et aussitôt la détermination de la position du bâtiment devient impossible.

Le problème ayant pour objet la recherche d'un procédé permettant d'obtenir des hauteurs d'astres sans intervention de l'horizon de la mer, qui était déjà important pour la marine à voiles, est devenu d'un intérêt de premier ordre pour la marine à vapeur. Il a été résolu par M. l'amiral Fleuriais, qui a imaginé de crocher sur le sextant ordinaire le gyroscope collimateur.

Il se compose essentiellement d'un corps de révolution, pouvant tourner et osciller avec la plus grande facilité autour d'un point de son axe de figure voisin du centre de gravité et situé au-dessus, et d'un tambour protecteur. Ce corps de révolution ou tore a la forme d'un segment sphérique ayant pour centre l'extrémité du pivot de suspension. Intérieurement, la pièce est évidée, de manière à concentrer toute la masse utile vers la circonférence et à une faible hauteur au-dessus et au-dessous du plan diamétral principal.

Une large et profonde gorge annulaire pratiquée dans l'équateur du segment est en partie remplie par huit coins

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