Sayfadaki görseller
PDF
ePub

d'éviter au début toute méprise qui entraînerait nécessairement de graves conséquences.

La prudence obligeait de choisir une veine bien caractérisée et, de préférence, une veine actuellement exploitée sur le plus de points possibles (1).

Cette veine, il faut maintenant l'étudier pas à pas, la suivre d'une concession à l'autre, l'observant directement partout où elle se laisse voir, l'étudiant dans les documents là où elle n'est plus à atteindre.

Nous ne saurions nous empêcher de rendre ici un hommage public de sincère gratitude à Messieurs les membres de l'Administration des mines et aux directeurs et ingénieurs des charbonnages, qui nous font toujours le plus obligeant accueil et qui témoignent par là du zèle éclairé qu'ils ont pour le progrès de la science.

L'étude d'une veine de houille comporte l'étude de beaucoup d'éléments. Tous doivent entrer en ligne de compte, si l'on prétend en faire une description aussi complète que l'exige une monographie.

Il y a lieu de distinguer d'abord la veine elle-même et les roches encaissantes.

Outre son allure, qui dépend en général de l'allure de la formation houillère elle-même, une veine peut varier dans son ouverture et sa composition et dans les accidents géologiques qui s'y rencontrent.

L'ouverture n'est autre chose que la puissance de la veine, mesurée depuis sa base, qu'on appelle mur, jusqu'à son sommet qui s'appelle toit.

(1) Nous nous sommes arrêté, pour le moment : dans le bassin de Liége, à la veine Stenaye (syn: Oliphon, Grande-Dacque, Saint-Lambert, Poignée d'or, etc.); — dans le bassin de Charleroi, à la veine Onze-Paumes (syn. Marengo-Saint-Louis, Sainte-Barbe, Dix-Paumes, etc.); — dans le bassin du Couchant de Mons, aux veines Abbaye (syn. : Torioire) et Breze (syn. Hanas).

Quand nous aurons terminé les monographies de ces veines, nous comptons en choisir d'autres, de manière à étudier successivement toutes celles qui se trouvent dans nos bassins.

Ce caractère varie, et l'on n'en comprend bien les variations qu'après un examen des variations subies par la veine elle-même dans sa composition.

Il est rare de trouver une couche dont toute l'ouverture ne soit occupée que par du charbon.

Ordinairement elle se divise en plusieurs lits, ou layes, séparés les uns des autres par des bancs de pierres ou de terres plus ou moins houilleux. De nombreuses observations (1) nous ont montré que les lits de houille et leurs intercalations stériles forment généralement comme des amas lenticulaires superposés variant en longueur et enchevêtrés par leurs extrémités amincies. Ce fait, joint aux variations occasionnées par des failles ou des mouvements locaux et par leurs réactions, nous montre à l'évidence que la puissance des veines doit varier; et de fait elle est très variable.

Il faut même une grande expérience pour reconnaître en maints endroits la composition moyenne caractéristique du niveau.

Cette composition moyenne n'est cependant pas illusoire; elle est basée sur un fait. Si variable que soit une veine dans sa puissance totale et dans la puissance de chacun de ses lits, elle ne l'est cependant pas autant dans la nature de ses roches constitutives, ni dans leur ordre de superposition.

Ainsi la laye-au-toit, lit de houille supérieur, est-elle dure et consistante, se cassant en rhomboïdes, d'un éclat métallique comme c'est le cas pour la Petite-Dure, occupant cette situation dans la veine Stenaye du bassin de Liége; -elle gardera partout ces caractères. Si même la veine vient à faire totalement défaut en certains points, ce ne sera qu'exceptionnellement qu'elle changera assez

(1) Nous avons choisi parmi les fruits de nos recherches plusieurs échantillons intéressants qui se trouvent exposés dans les Halles de l'industrie de l'Exposition universelle d'Anvers. On y voit aussi des séries de coupes tendant à établir les variations dont nous parlons ici.

pour perdre son aspect propre. Cet aspect, nous le voulons bien, on le définira avec peine, mais on ne s'y trompera pas.

Une veine pourra donc se trouver réduite à sa plus simple expression, mais ce qui en restera sera ordinairement assez caractérisé pour qu'un œil exercé puisse en reconnaître la physionomie.

A cette composition, que nous appellerons lithologique, il faut en ajouter une autre, qui s'appellerait mieux composition chimique.

L'industriel, d'après l'usage qu'il en fait, désire trouver dans la houille certaines proportions de cendres, de matières volatiles et de coke.

Les essais faits à cette fin donnent des résultats qui ne manquent pas d'intérêt. Cette composition plus intime paraît sensiblement indépendante des conditions physiques du gisement et se continue avec une constance à laquelle ne nous habituent pas les autres éléments constitutifs d'une veine.

Enfin, il reste à observer les accidents géologiques. Entendons par là les rognons de pyrite ou de sidérose, certains minéraux à l'état cristallin ou lamellaire, des fossilisations assez apparentes, des galets, des cailloux,

etc....

Voilà ce qui doit être étudié pour la veine elle-même; mais un bassin houiller est loin d'être composé uniquement par des lits de charbon.

Ces lits se trouvent séparés par de puissants sédiments formés de toutes les nuances, de roches, du schiste le plus feuilleté au grès le plus compact. L'ensemble des couches qui s'étagent au-dessus ou au-dessous d'une veine s'appelle stampe supérieure ou inférieure. Ces stampes doivent aussi entrer en ligne de compte, il faudra même s'en occuper jusqu'à la rencontre des deux veines les plus rapprochées, et en étudier la puissance, la composition, ainsi que les accidents géologiques qui s'y observent.

La variabilité de la puissance des stampes atteint au moins celle des veines. On peut s'en faire une juste idée rien qu'à l'inspection de la première planche du mémoire de M. Briart (1). Les sédiments s'en vont tantôt croissant, tantôt diminuant, et permettant à des veines de se fondre, après avoir longtemps chevauché à respectable distance.

Les variations de puissance et de constitution dans le sens latéral des sédiments stériles formant les stampes du houiller, et ces mêmes variations constatées dans les veines elles-mêmes, constituent un fait d'une portée incontestable au point de vue géogénique.

Il nous faut insister sur ce point.

C'est un des arguments capitaux des défenseurs de la formation par transport. M. Fayol met ce fait au nombre de ceux dont la théorie des deltas rend seule suffisamment compte.

En constatant que le parallélisme parfait des veines, que les cartes se plaisent à rendre, n'existe pas, que de plus les veines, elles aussi, ne présentent pas cette constitution immuable qu'on leur attribue, nous venons de faire un nouveau pas vers la théorie de la formation par transport. Et, notons-le en passant, ce pas, nous le devons au procédé même de notre méthode.

Qu'on ne nous dise pas que ce caractère lenticulaire des dépôts est, au contraire, un argument en faveur de la théorie opposée, vu que la tourbe présente ordinairement ce facies.

Il est inutile de reprendre un procès jugé (2). La tourbe ne peut être prise comme terme de comparaison, elle qui doit son existence à des conditions de milieu incompatibles avec celles où se forma la houille.

Nous irons même plus loin, en prétendant que, s'il y a analogie entre ces deux dépôts, c'est pour autant qu'il y a eu transport pour la tourbe et formation sur place pour

(1) Alph. Briart. Étude sur la structure, etc., p. 136.
(2) A. de Lapparent. Traité de géologie, 3e édit., p. 343.

la houille. Rien n'empêche, à notre avis, de croire dans certaines proportions à la coexistence de ces deux causes. Plutôt mécanique et extrinsèque, l'action de ces agents ne présume rien touchant les phénomènes géogéniques proprement dits.

Deux caractères bien nets se font remarquer dans la composition des stampes. Le mur d'abord c'est la roche immédiatement inférieure à une couche en situation normale. Ensuite le toit, qui s'applique immédiatement sur le haut du lit charbonneux. Sans parler de différentes particularités de nature et d'aspect, qu'il n'y a pas lieu d'examiner ici, signalons que le mur ne contient guère que des empreintes de racines de végétaux (1), tandis que le toit fournit surtout, en fait de fossiles, des feuilles, des branches et des tiges, et aussi la plupart des troncs debout, connus sous le nom de cloches.

Le toit et le mur ont rarement plusieurs mètres de puissance; le reste de la stampe est constitué par des schistes, des psammites et des grès fort variés de facies et contenant çà et là des minéraux cristallisés ou amorphes et quelques lits fossilifères.

Ces lits fossilifères, qu'ils soient directement en contact avec les veines ou éparpillés dans les stampes, seront de notre part l'objet d'une attention particulière.

Il nous faudra d'abord rechercher leur valeur stratigraphique, savoir si certaines espèces fossiles qu'ils renferment peuvent renseigner avec certitude sur le niveau. où on les rencontre, observation qui nous amènera forcément à connaître l'ordre de succession verticale ou chronologique des êtres, et la surface de leurs habitats. respectifs.

L'histoire évolutive pourra donc aussi trouver des lumières dans nos observations, sans parler des échantil

(1) Nous publierons prochainement à ce sujet une note dans les ANN. DE LA SOC. GÉOL. de Belgique.

« ÖncekiDevam »