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moins la pensée qui domine dès les premières pages, est ceci Dieu ayant fait toutes choses avec poids, nombre et mesure, tout est harmonie dans la nature, et l'objet des sciences est précisément d'arriver à découvrir, ou au moins à soupçonner, les diverses parties de cette harmonie générale; et lorsque, par la recherche des causes, nous sommes arrivés, de cause seconde en cause seconde, à la cause première; lorsque nous avons bien étudié cette cause première et nous sommes bien pénétrés de tout ce que la foi et la raison nous montrent en elle», si, revenant sur nos pas, nous envisageons de nouveau la création, nous la comprenons mieux, nous y trouvons la réalisation concrète des caractères que nous avons vus en Dieu à l'état d'idées, et nous établissons entre les créatures un ordre vrai, l'ordre que le Créateur y a mis.

Mais où trouvera-t-on l'indication authentique de cet ordre donné par Dieu même ?

- Dans la Bible, évidemment », répond notre auteur. Voilà un évidemment qui ne nous paraît pas si évident. Nous y reviendrons; n'anticipons pas.

L'alliance de la foi et de la science, tel est le but que poursuit l'auteur, et c'est incontestablement un bel idéal, un idéal souverainement désirable. Y arriverait-on, et surtout y arriverait-on prochainement, par la méthode qu'il propose, c'est une autre question. Assurément une connaissance approfondie de tout ce que la philosophie chrétienne et la théologie nous apprennent sur l'existence de Dieu, sur sa nature, ses attributs, sa Providence, sur le rôle et la destinée de l'homme, sur ses fins dernières, sur les conséquences, l'influence dans la nature entière du péché originel, une telle connaissance constituerait une préparation excellente, bien qu'indirecte, à l'étude des sciences proprement dites. Il en résulterait une forte culture préalable de l'esprit, le rendant apte à se rendre un compte bien plus exact de la portée des connaissances qui feraient l'objet de ses travaux. A une condition toute

II SÉRIE. T. VII.

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fois c'est que l'homme de science n'apporte pas de parti pris ou d'idée préconçue dans ses recherches; qu'il n'emploie, dans la branche des connaissances humaines qu'il veut approfondir, que les méthodes qui sont propres à cette science, et qu'il n'ait recours qu'aux ressources de l'induction rationnelle, comme l'a si judicieusement fait observer Mgr Hulst, au dernier Congrès scientifique des catholiques (1).

Le pieux et érudit missionnaire attribue, on vient de le voir, un rôle important à la Bible dans l'étude des sciences. I voit dans les connaissances étendues de Salomon, dont le livre de la Sagesse nous donne le tableau, la fusion des sciences dans la théologie, et comme une sorte de modèle que l'on devrait s'efforcer de suivre. Pour lui, l'objet de la Bible est double: sans doute, elle est avant tout destinée à notre instruction surnaturelle; mais, -secondement et accessoirement, il est vrai, elle doit aussi nous renseigner sur les vérités de l'ordre naturel, au moins dans leurs rapports avec les choses et les vérités d'un ordre supérieur. Les vérités naturelles, les secrets mêmes et les lois de la matière ne sont pas, de leur nature, impropres à devenir l'objet de la révélation; et la révélation de la constitution intime, des origines mystérieuses, des raisons finales du monde et des êtres matériels, peut avoir un rapport avec la fin surnaturelle de l'homme et n'être pas étrangère à la mission de la Bible. »

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Si la révélation est d'abord la règle négative et le préservatif de la science humaine, celle-ci peut et doit demander secours et direction à la science révélée, en la prenant pour règle positive, autant que possible, les premiers principes, ou du moins quelques-uns des éléments essentiels de chacune des sciences de la nature, les sommets de leur objet principal se rencontrant tous dans la Bible.

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(1) Cfr REV. DES QUEST. SCIENT, octobre 1894, p. 690.

D'après cela, le groupement et la classification des sciences humaines, leur théorie synthétique, doivent reposer avant tout sur deux idées générales, savoir: 1o le vrai point de départ, et 2° la fin dernière de toute science. Le vrai point de départ est la parole de Dieu; la fin dernière et nécessaire de toute science est le salut des âmes. Répudiant l'emploi des tableaux synoptiques et des dictionnaires, vouant au ridicule le Tableau des connaissances humaines d'Ampère, notre auteur se plaint de l'extrême division qu'on a introduite entre les différentes sciences. Celles-ci n'étant que des branches d'une science unique, la science universelle de ce qui existe, l'application de la science humaine, toujours la même, aux différents objets qui composent le monde », si l'on y introduit trop de divisions, on ne comprendra plus rien au monde où tout se tient. Tout en distinguant les sciences selon leurs objets respectifs, il faut les grouper dans un ordre naturel, propre à exprimer leurs relations, et tendre toujours à les réunir en une seule science universelle.

Souvent, faute d'une vue suffisamment profonde et philosophique, on fait des sciences différentes de connaissances qui ne sont, au fond, que des points de vue distincts d'une même science.

Plus prudente, l'ancienne philosophie était opposée d'instinct à ces tendances de classification compliquée ; « elle tendait plutôt à simplifier les nomenclatures, en synthétisant et en forçant les sciences à se rapprocher par leurs points communs ».

Pour établir une vraie et complète classification des sciences humaines, il faut une vue philosophique supposant un principe commun, également applicable à toutes les sciences, et exprimant le point de vue unique dans lequel elles se réunissent toutes pour former faisceau ». Et notre auteur ne voit cela nulle part en dehors des deux idées générales exprimées plus haut. Il faut à ce groupement le lien et le ciment des vérités révélées; « il

faut ployer toutes les sciences vers la théologie, les surnaturaliser en les fondant en elle, à leur profit et au sien, à leur gloire et à la sienne ».

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Dans les sciences naturelles, il faut commencer par l'ontologie naturelle, c'est-à-dire par l'étude philosophique des êtres en s'appuyant sur le dogme de la création; prendre, dans le livre de Job (chap. XXVI-XXVIII, XXXVIIIXLI), le tableau des recherches scientifiques de l'homine, des merveilles de la nature inanimée et du règne animal ». On reconnaîtra, dans une foule de passages de la Bible, notamment dans les Proverbes (VIII, 15, 31) et dans les Psaumes (ps. 49), « la composition, l'ordre et la beauté de la nature, et la claire indication « que les principes des sciences, surtout des sciences naturelles, nous sont donnés par Dieu ». La doctrine de la déchéance, suite du péché originel, nous en montre les effets dans la nature entière ces effets sont visibles « partout, même en géologie; partout la vie surgit du sein de la mort; partout aussi l'action du démon se fait sentir ».

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D'une manière plus générale, l'auteur expose ainsi le système de classification des sciences qui lui paraît préférable :

Poser d'abord, comme principes généraux, les bases philosophiques et théologiques des sciences formant le domaine de la philosophie naturelle.

Passer de là aux sciences exactes ou mathématiques, qui sont les premières, étant les plus abstraites et les instruments des autres sciences.

Ensuite, appuyé toujours sur le terrain théologique, s'élever aux sciences cosmographiques et astronomiques, comprenant le système du monde, la météorologie et tout ce qui s'y rattache.

Suivent toutes les branches des sciences naturelles : géologie (comprenant sans doute la paléontologie), minéralogie, physiologie et biologie (ces deux dernières englobant de même, évidemment, la botanique et la zoologie).

En tant que sciences d'application, les sciences médicales, chirurgicales et pharmaceutiques doivent venir en dernière ligne, dit J.-B. Aubry (1).

II.

LA THÉOLOGIE DES SCIENCES ".

MATHÉMATIQUES, COSMOGRAPHIE.

Les considérations dont les pages qui précédent donnent un aperçu sommaire, forment la substance des six premiers chapitres de l'ouvrage, sur seize dont il se compose. Elles en sont comme la partie préliminaire, une sorte d'introduction où sont posés les principes d'après lesquels, selon l'auteur, doivent être envisagées toutes les sciences.

Les chapitres qui suivent sont consacrés à l'application. On y indique comment on doit faire usage, dans chaque ordre de connaissances, des principes posés. Le savant missionnaire donne successivement les éléments de son système.

C'est d'abord la Théologie des sciences exactes, puis la Théologie des sciences cosmographiques.

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La Théologie des sciences naturelles comprend cinq divisions. Dans la première, on s'efforce d'établir les rapports de la géologie avec la révélation, sous cette rubrique générale La Géologie et la Bible. La question du transformisme occupe la seconde et la troisième, à l'occasion, dans celle-là, de la zoologie, dans celle-ci, de la biologie et du principe vital. L'anthropologie et les théories préhistoriques font le sujet de la quatrième division; et la dernière, envisageant la science de la physiologie, traite à ce propos du magnétisme animal.

Quant nous arrivons à la Théologie des sciences physiques et chimiques, nous la trouvons répartie en deux

(1) Cependant il place après elles, au sixième rang, mais dans ce premier exposé seulement, les sciences physiques et chimiques.

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