Sayfadaki görseller
PDF
ePub

dans le développement du cerveau, c'est chose fort probable, bien que pas aussi péremptoirement démontrée -pour cet organe que pour les tissus épithéliaux et pour les cellules du sang.

Nous ferons toutefois une simple remarque à ce sujet. C'est très beau de dire que les anomalies et les régressions ataviques s'expliquent désormais par la lutte des phagocytes. Mais on pourrait poser une question : « Qu'estce qui détermine la phagocytose dans un sens plutôt que dans un autre? Pourquoi telles cellules dévorent-elles telles autres, plutôt que vice versa ? »

On me répondra probablement que c'est là une détermination provenant en dernière analyse de la génération. On me répondra: «Par atavisme ».

La phagocytose ne donne donc pas la dernière réponse, puisque après elle il y a le principe qui la détermine.

C'est là tout simplement une énigme en physiologie.

[ocr errors]

Concluons. Le génie dépend de l'activité extrême du cerveau; tout le monde est d'accord sur ce point. Cette activité extrême dépend de la constitution de l'organe; tout le monde est encore unanime.

Ce phénomène est-il pathologique et dégénératif? Lombroso l'affirme; mais sa démonstration est insuffisante, et il semble qu'il faille conclure en sens contraire, parce qu'il y a des génies qui ne présentent aucun caractère dégénératif, et que surtout il en est beaucoup qui, tout en présentant quelques-uns de ces caractères, ne les réunissent pas au point de pouvoir être tenus pour des dégénérés et des épileptiques. Et cette conclusion est corroborée par la comparaison avec un phénomène analogue à celui du génie, celui de l'activité étrange que l'on observe dans le feu oratoire.

Bien plus encore on se convaincra que le génie n'est pas un effet de la dégénération, si l'on examine ces hommes dans lesquels la dégénération est manifeste, et

qui, tout à la fois, présentent des caractères géniaux. Nordau a largement raison lorsqu'il écrit :

[ocr errors]

Dans de nombreux cas, le dégénéré supérieur... possède un talent particulièrement développé, aux dépens, il est vrai, des autres facultés, qui sont complètement ou partiellement étiolées.

C'est ce qui permet à l'homme compétent de distinguer, au premier coup d'oeil, le génie sain du dégénéré hautement ou même très hautement doué. Que l'on enlève à celui-ci la faculté particulière par laquelle il est un génie, et il restera toujours encore un homme capable, souvent d'une intelligence et d'une habileté supérieures, moral, apte à discerner, qui saura partout tenir sa place dans notre engrenage social. Que l'on tente la même épreuve avec le dégénéré, et l'on n'a qu'un criminel ou un fou que l'humanité saine ne peut plus employer à rien (1). »

A ces hommes, en effet, manque cette force de volonté qu'il faut pour le génie, afin qu'il puisse non seulement percevoir, en un moment donné, un éclair de lumière. intellectuelle, mais conduire à bon port une grande entreprise; il leur manque, d'autre part, la nécessaire connexion des actes intellectuels entre eux et avec ceux de l'imagination, sans laquelle connexion on peut rêver, mais non penser.

De ce défaut d'une volonté forte et de la coordination voulue entre les puissances, dérive cet amour des songecreux dont parle si bien le même Nordau: Le dégénéré n'est pas capable de diriger longuement, ou même un instant, son attention sur un point, pas plus que de saisir nettement, d'ordonner, d'élaborer en aperceptions et jugements les impressions du monde extérieur que ses sens, fonctionnant défectueusement, portent dans sa conscience distraite. Il lui est plus commode de laisser produire à ses centres cérébraux des images demi-claires, nébuleu

(1) Max. Nordau, Dégénérescence, pp. 43-44.

sement fluides, des embryons de pensées à peine formés, de se plonger dans la perpétuelle ébriété de phantasmes à perte de vue, sans but ni rive, et il n'a presque jamais la force d'inhiber les associations d'idées et les successions d'images capricieuses, en règle générale purement automatiques, ni d'introduire la discipline dans le tumulte confus de ses aperceptions fuyantes (1).

[ocr errors]

Nordau a vu en cela beaucoup plus clair que Lombroso, son maître, parce que celui-ci a confondu, en un pêlemêle déplorable, fous et génies, et déséquilibrés, et dégénérés, sans définir à ses propres yeux et à ceux du lecteur l'objet de son étude. C'est là ce qui manque surtout à son œuvre la vue claire du sujet.

(1) Ouvr. cité., p. 39.

L'abbé MAURICE DE BAETS.

LA HOUILLE

EST-ELLE

UNE ROCHE ERUPTIVE?

C'est une réponse affirmative que M. F. Rigaud, chimiste attaché à la Compagnie des chemins de fer de l'Est, vient de donner à cette étrange question, dans un article de fond de la Revue scientifique (1). Tâchons de suivre aussi fidèlement que possible le raisonnement de l'auteur.

Le creuset du laboratoire, et mieux encore les hautsfourneaux de l'industrie, montrent que l'eau agissant sur un bain de fonte donne, par « réduction de celle-ci, des traces d'hydrocarbures (pp. 386 et 387).

"

Or l'hypothèse la mieux établie et la plus reçue, touchant la constitution interne du globe, prétend qu'il y a sous la croûte solide un noyau igné, auquel les calculs sur la densité totale de la terre nous obligent de donner comme densité 7, celle de la fonte (pp. 387 et 388).

D'autre part nous pouvons supposer que l'eau peut pénétrer par infiltration, sous sa propre pression, jusqu'au contact de ces masses de fer incandescent, sans cesser de rester liquide. Car son point d'ébullition prend des

(1) M. F. RIGAUD. La Formation de la houille. REVUE SCIENTIFIQUE, (4), t. II, septembre 1894, pp. 385-396.

accroissements de plus en plus grands à mesure qu'elle se trouve sous des pressions de plus en plus fortes (p. 388).

Dans ces conditions, les réactions chimiques se passeront sans doute dans les profondeurs du globe comme nous les voyons se passer sous nos yeux, avec cette différence toutefois que la quantité des produits sera proportionnée à la quantité des corps réagissant. Les traces d'hydrocarbures du laboratoire deviendront donc des masses appréciables au fond de la terre.

Il se pourra faire maintenant que des éjaculations volcaniques amènent à la surface les produits de ces gigantesques réductions. Ce seront des bitumes qui s'épandront en nappes autour de l'orifice des cheminées d'apport.

Toutefois il ne faut pas perdre de vue que l'origine végétale d'une partie de la houille est un fait (p. 389); pour que les deux modes de formation puissent coexister, il faudra donc supposer un synchronisme régulier et constant entre les éruptions bitumineuses et les apports de végétaux par voie d'alluvion (pp. 391 et 392).

Ces principes posés, voici comment M. Rigaud met sa théorie en harmonie avec celle de M. Fayol (1):

- Dans la sédimentation qui a comblé les estuaires en créant de grands deltas, tantôt les cours d'eau ont apporté seulement des matières pierreuses: il s'est alors formé des bancs de grès ou d'argiles renfermant un assez grand nombre d'empreintes animales, parfois des empreintes végétales, des troncs d'arbres silicifiés, etc.; tantôt les eaux ont amené des produits de sources bitumineuses, ou bien ont rencontré ces sources dans le lieu même du dépôt : alors les empreintes végétales abondent, sont noires et brillantes, les traces animales font défaut, et il s'est formé un banc de houille ou de schistes charbonneux suivant. l'importance relative de l'apport hydrocarburé (p. 392). »

(1) Nous soulignons, dans les citations, les mots qui sont spécialement en désaccord avec les faits.

« ÖncekiDevam »