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courante que nous appelons houillification? Ce mot, nous le voulons bien, voile une ignorance, mais plutôt une ignorance de détail, de procédé, qu'une ignorance de fait. Ce fait, nous le connaîtrons mieux, voire même parfaitement, quand nous connaîtrons la vraie composition des plantes houillères, l'activité chimico-physiologique des eaux des temps géologiques, et peut-être aussi les micro-organismes facteurs de cette fermentation particulière.

On le voit, l'argumentation de M. Rigaud ne témoigne pas qu'il ait beaucoup profité des progrès réalisés depuis que la science ne travaille plus à coup d'exégèse scientifique ".

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Revenir à l'exposé de M. Rigaud dont nous avons dû gratifier le lecteur nous imposerait, à celui-ci et à nous, une peine peu proportionnée au profit qu'on pourrait en espérer.

Contentons-nous de signaler certaines difficultés que fait naître naturellement un moment de réflexion sur la théorie qui nous occupe.

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Comment se fait-il que le bitume plutonien soit toujours arrivé à point nommé? Qu'est-ce qui l'avertissait de l'époque des apports végétariens»? Car M. Rigaud est bien obligé de constater qu'ordinairement la houille contient des traces de végétaux (p. 381). Il dit même, modestement cette fois, qu'il ne répugnerait pas à trouver des couches de houille purement bitumineuses, seulement il a oublié d'en citer le gisement. Il aurait grand' peine à les signaler dans les bassins belges. Nous l'attendons même à la découverte d'un échantillon dont la genèse ne trouverait nulle part ailleurs que dans sa théorie une explication péremptoire.

Les bassins houillers se trouvent ordinairement superposés à d'anciens accidents de la croûte terrestre. Les

cassures que ces accidents ont occasionnées sont les cheminées d'apport du bitume éruptif (p. 392).

Soit. Mais pourquoi ces cheminées sont-elles toutes bouchées? Comment les oscitations des fourneaux internes du globe ne parviennent-elles pas à les rouvrir? A moins qu'à force de réductions il n'y ait plus de carbone, ou que l'eau ne trouve plus son chemin pour atteindre les profondeurs de la terre.

Si la houille est une roche éruptive, M. Rigaud devrait nous expliquer pourquoi nous ne connaissons nulle part le chemin qu'elle a suivi? pourquoi de plus nous ne constatons nulle part les caractères propres aux phénomènes de cette nature? Où trouve-t-on, mêlé à la houille, de la fonte, du laitier ou quelque roche enfin dénotant une origine interne? Nous serions même très heureux de connaître un seul de ces phénomènes métamorphiques qui accompagnent toute action éruptive.

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Un mot pour finir. Dans le hors-d'œuvre philosophique qui sert d'introduction à l'étude de M. Rigaud, l'auteur s'en prend aux défenseurs de la foi, de la religion révélée, qui, pour les besoins de leur cause, ont... enlevé le carbone à la chimie minérale pour en faire l'élément essentiel de la vie organique (p. 386)! Voilà une accusation aussi neuve et aussi inattendue que la théorie à laquelle elle vient prêter son appui.

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G. S.

BIBLIOGRAPHIE

I

PRÉCIS D'HYGIÈNE PUBLIQUE ET PRIVÉE, par le Dr AUG. GARTNER, professeur d'hygiène et directeur de l'Institut d'hygiène à l'Université d'Iéna, traduit et annoté par A. VANDERSTRAETEN, Docteur à Bruxelles, et H. HANQUET, Docteur à Vilvorde. Un vol. in-80 de xiv-437 pp., avec 106 fig. dans le texte. Bruxelles, Lamertin; Paris, Octave Doin, 1895.

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L'hygiène publique et privée entre de plus en plus dans les préoccupations de chacun. Les progrès réalisés par les administrations publiques dans l'hygiène générale sont énormes. Faut-il rappeler ces immenses travaux exécutés avec succès dans nos grandes villes, qui ont assuré la salubrité des agglomérations humaines les plus importantes? Qui douterait encore de la puissance de l'hygiène en présence de ces fléaux épidémiques qui ont plusieurs fois menacé l'Europe tout entière et qui ont toujours été réprimés avec une rapidité relative?

De même, dans le ressort de l'hygiène privée, nous pourrions enregistrer de nombreuses améliorations: la faveur de plus en plus grande des exercices corporels, le souci des soins de la peau, la sollicitude avec laquelle on s'assure de la pureté des eaux de boisson, des aliments, etc., etc.

Il est incontestable qu'une grande part de ces progrès revient aux nombreux traités d'hygiène qui ont vu le jour depuis quel ques années. Malheureusement la plupart des livres consacrés à cette branche importante des connaissances humaines ne sont pas à la portée de tous; ils sont trop théoriques, trop scientifiques. Il faut avoir un vrai désir de s'instruire pour en entre

prendre la lecture. Il est bien vrai qu'à côté de ces ouvrages classiques, il en est d'autres plus modestes, qui ont surtout pour but de vulgariser les notions d'hygiène. Mais il faut convenir que presque tous ces livres écrits pour les profanes manquent de rigueur et de précision scientifiques; ils sont presque toujours remplis d'idées surannées, de préjugés anciens ou même d'erreurs flagrantes.

Le Dr Gärtner a conçu le projet de publier un traité qui fût aussi concis que possible et cependant absolument complet. Il a voulu vulgariser les notions scientifiques les plus récentes, tout en restant dans le domaine de la pratique. Exposer tout ce qui est nécessaire et utile pour les applications de l'hygiène publique et privée, éloigner tout ce qui est de pure théorie, tel est le plan que s'est proposé le professeur allemand, et il a pleinement réussi dans la tâche qu'il a assumée.

L'auteur a eu l'heureuse idée de renoncer à l'ancienne division des matières, telle que nous la voyons encore figurer dans la plupart des manuels d'hygiène. Sans s'astreindre à un ordre déterminé, il a examiné successivement toutes les questions qui ressortissent de cette branche des connaissances humaines ; il les a creusées laborieusement et les a exposées avec autant d'érudition que de lucidité.

Le premier chapitre est consacré à l'étude de l'atmosphère : éléments constitutifs de l'air (azote, oxygène et ozone, acide carbonique, ammoniaque, acide nitrique et acide nitreux, substances organiques, eau, poussières et micro-organismes), propriétés physiques de l'air (température, pression, vents); influences hygiéniques des éléments constitutifs, de la pression atmosphérique, de la température, du temps et du climat.

Dans un second chapitre, l'auteur s'occupe de l'eau : il fait connaître les qualités de l'eau de boisson et de l'eau destinée aux usages domestiques; il décrit les méthodes d'examen de l'eau ; il étudie les provenances de l'eau; enfin il examine les différents moyens d'approvisionnement d'eau.

Le troisième chapitre concerne le sol : le Dr Gärtner considère les processus de décomposition du sol, la structure mécanique du sol, ses propriétés physiques (chaleur, humidité, air du sol); il passe en revue les bactéries pathogènes du sol et les maladies telluriques, enfin il expose les mesures préventives à employer contre l'action nocive du sol.

L'alimentation et les aliments font l'objet du quatrième chapitre. Les notions sur l'alimentation en général sont exposées de

main de maître ; l'auteur étudie en détail les aliments en particulier, notamment la viande, les œufs, le lait, le beurre, les fromages, le pain, les légumes, les condiments et les boissons; enfin les dispositions légales qui peuvent être édictées sur ce point important de l'hygiène publique sont indiquées sommairement.

La question des habitations et des agglomérations urbaines comprend cinq chapitres : nous y trouvons d'abord des considérations générales sur les conditions de salubrité des habitations, tant à la ville qu'à la campagne, puis sur les agglomérations urbaines, à propos desquelles l'auteur fait connaître la règlemen tation des bâtisses. Vient ensuite l'étude de la température des habitations protection contre la chaleur et contre le froid. La ventilation des maisons et des grands établissements est examinée d'une manière approfondie: modification de l'air par le séjour de l'homme et rôle de la ventilation, quantité d'air neuf et espace cubique nécessaires, systèmes de ventilation, fonctionnement en été et en hiver. L'éclairage des habitations est également exposé avec soin action de la lumière, éclairage par la lumière du jour, éclairage artificiel. Enfin un chapitre est consacré à l'étude de cette grande question de l'éloignement des immondices.

L'auteur consacre ensuite quelques pages aux précautions à prendre à propos des décès et des inhumations: dangers qui peuvent provenir des cadavres avant les sépultures, dépôts mortuaires, décomposition des cadavres et dangers qui peuvent en résulter pour la santé; installation des cimetières et crémation. L'hygiène scolaire est exposée dans un chapitre spécial, dans lequel le Dr Gärtner examine les maladies infectieuses qui peuvent affecter les écoliers, les maladies scolaires, la construction et l'aménagement des écoles, l'hygiène de l'enseignement, l'entretien de l'école.

L'hygiène industrielle est l'objet de toutes les préoccupations à notre époque; l'Allemagne se distingue spécialement par les progrès réalisés dans ce domaine; aussi le professeur d'Iéna a-t-il cru devoir étudier ce sujet sous toutes ses faces. Il s'occupe d'abord des effets nuisibles des professions sur les travailleurs; puis il fait connaître ce qui peut être réalisé pour prémunir le public contre les dangers et les incommodités provenant de l'industrie et de certaines professions; enfin il expose les mesures à prendre pour assurer le bien-être de l'ouvrier.

Enfin le dernier chapitre de l'ouvrage est consacré à la prophyIle SÉRIE. T. VII.

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