Sayfadaki görseller
PDF
ePub

sante discussion à laquelle ont pris part MM. d'Ault du Mesnil, Capitan et de Mortillet, qui se sont efforcés de justifier par des considérations archéologiques l'établissement d'une période dite acheuléenne. Mais il résulte des faits invoqués de part et d'autre que l'acheuléen représenterait tout au plus un facies archéologique local. Au point de vue géologique, il ne se distingue ni par la stratigraphie, ni par la faune. C'est avec raison que M. d'Acy assimile la zone inférieure de Saint-Acheul à celle de Chelles, contrairement à l'opinion de M. de Mortillet qui, ne trouvant pas à Saint-Acheul le type idéal qu'il s'était fait de Chelles, se refuse systématiquement à synchroniser ces deux gisements.

Silex chelléens de la grotte de l'Herm (1). Des fouilles récentes, opérées dans la grotte de l'Herm (Ariège) pour l'exploitation des phosphates, ont fait découvrir des instruments en quartz du type chelléen, au milieu d'une assise quaternaire à ossements d'ours, de lion, d'hyène, de cerf, de glouton, etc. M. Cartailhac pense que ces ossements ainsi que les outils de pierre ne sont pas à leur place, mais qu'ils sont descendus de la surface par des fissures. M. d'Acy a fait observer (2) que la présence d'instruments chelléens dans les grottes n'est pas aussi rare que M. Cartailhac paraît le supposer. Il en cite vingtneuf exemples. Ces types chelléens, c'est-à-dire taillés sur deux faces, se trouvent généralement dans des zones moustériennes. Le vrai chelléen avec faune chelléenne s'est montré seulement dans quelques grottes d'Angleterre.

L'art à l'époque des cavernes (3). La civilisation de l'âge du renne est née sur le sol de l'Europe occidentale et surtout de la Gaule. Elle s'y est développée. Elle y eut son apogée, ses transformations et son déclin. M. Piette, auteur de fouilles merveilleusement fécondes dans les cavernes du midi de la France, a cherché à tracer, d'après les nombreux matériaux recueillis jusqu'à ce jour, l'histoire de la sculpture et de la gravure à l'époque quaternaire. C'est ce qu'il appelle la période glyptique, pendant laquelle l'homme quaternaire cisela l'os, la corne, l'ivoire, la pierre, à l'aide d'outils en silex.

[blocks in formation]

Il subdivise cette période en deux assises. La grande abondance des équidés caractérise l'assise inférieure. Les cervidės prédominent dans l'assise supérieure. Puis, en s'appuyant toujours sur le caractère de la faune, il forme deux groupes dans chacune de ces divisions, ce qui donne en définitive quatre époques qu'il appelle l'élaphienne, la rangiférienne, l'hippiquienne et l'éléphantienne. Ces noms sont empruntés à la faune.

L'époque éléphantienne, la plus ancienne, est représentée, d'après M. Piette, par deux stations types, Solutré en Mâconnais, et Brassempouy dans le département des Landes. L'art de cette époque a produit des sculptures en ronde-bosse sur ivoire et sur pierre. A Brassempouy on sculptait l'ivoire; à Solutré la pierre.

L'époque hippiquienne comprend deux phases. La plus ancienne est caractérisée par des sculptures plates, en bas-relief, sur bois de renne. C'est la période la plus brillante de la sculpture quaternaire. Elle révèle des artistes laborieux qui s'appliquaient à reproduire les formes animales les plus variées. On a trouvé des études d'écorchés, de pieds, de têtes qui font connaître leurs procédés de travail. Ils exécutaient aussi de nombreux motifs d'ornementations géométriques, la volute, le cercle, la torsade, etc. Cette assise est bien développée dans les grottes du Mas d'Azil. d'Arudy, de Lourdes, à la Madeleine et à Laugerie-Basse.

L'autre phase, plus récente, vit paraître un genre de travail nouveau. L'artiste traçait son dessin sur un os mince, qu'il découpait ensuite en suivant les contours du profil. C'est ce qu'on observe dans les grottes du Mas d'Azil, de Gourdan, d'Arudy. Ce niveau n'est pas représenté dans les stations des affluents de la rive droite de la Garonne.

A la base des assises rangifériennes, on trouve encore quelques gravures à contours découpés; mais elles disparaissent à la partie moyenne, pour faire place à la gravure proprement dite, dont les spécimens abondent à la Madeleine, aux Eyzies, à LaugerieBasse, à Bruniquel.

A l'époque élaphienne, le renne devient rare. On grave sur la ramure du cerf, sur pierre, sur os. Cette époque a fourni des œuvres d'un fini remarquable, des scènes de chasse où tous les détails sont traités avec précision. Mais il s'y mêle déjà des produits de décadence, d'une recherche exagérée ou puérile. On connaît quelques statuettes en ronde-bosse attribuées à cet étage. Il y en a même en ivoire. M. Piette pense que l'éléphant ne vivait plus à cette époque et que l'on employait l'ivoire fossile. lle SÉRIE. T. VII.

17

Avec l'époque élaphienne disparurent le renne et les artistes qui utilisaient son bois. Peut-être des invasions vinrent-elles hâter la décadence et la ruine des familles qui pratiquaient la sculpture et la gravure dans le sud-ouest de la Gaule. Le changement du climat y fut certainement aussi pour quelque chose.

Telle est, en peu de mots, la théorie développée par M. Piette. Elle soulève plus d'une objection. D'abord elle s'appuie sur des documents encore inédits pour la plupart. On n'a publié qu'une très faible partie des richesses artistiques recueillies dans les gisements quaternaires. Ensuite on ne trouve nulle part la série complète des quatre assises que nous venons d'étudier. L'arrangement proposé par M. Piette ne repose donc pas sur des données stratigraphiques indiscutables. Enfin les populations dont il est question menaient une vie assez nomade, en sorte qu'il a dû se produire, sur un point donné, soit des lacunes, soit des mélanges d'éléments étrangers venant interrompre le développement régulier des industries locales. Dès lors il est difficile d'établir des rapports chronologiques entre les divers gisements. Voici un exemple des difficultés de la question. M. Piette place les couches de Solutré, à sculptures sur pierre, à la base de son époque éléphantienne, à côté de Brassempouy. D'après mes dernières recherches, ces couches occuperaient au contraire le sommet de la série quaternaire. Il est probable qu'on découvrira de nouvelles stations qui obligeront peut-être à remanier encore la classification proposée. Il faut s'attendre à des surprises. Quoi qu'il en soit, les observations de M. Piette, limitées aux gisements qu'il a luimême explorés, ont une valeur incontestable et un très grand intérêt.

Toujours à propos de l'art des cavernes, le savant archéologue a récemment appelé l'attention sur des statuettes féminines en ivoire, qui appartiendraient à la plus ancienne période (1). Il estime qu'elles fournissent de précieux renseignements sur les caractères physiques des races quaternaires. L'une d'elles présentait un visage en losange, des pommettes saillantes, des lèvres épaisses, un menton fuyant, un corps velu, puis la stéatopygie et le développement des nymphes signalés chez les femmes Hottentotes. Mais il y avait aussi, à la même époque, une autre race chez laquelle ces derniers caractères ne se montrent pas. Je n'ose pas suivre M. Piette dans cette étude anthropologique

(1) Piette, L'Époque éburnéenne et les races humaines de la période glyptique. St-Quentin, 1894. In-80 de 27 pages.

où il introduit peut-être plus de précision que ne le comportent des œuvres d'art bien primitives, où il est difficile de faire la part de la fantaisie et celle de la réalité. Il y a des statuettes mycéniennes stéatopygiques qui donneraient une idée bien fausse de la race grecque des temps homériques, si l'on ne possédait d'autres documents plus exacts.

La race basque (1). Si les Basques représentent, comme on le croit généralement, une des plus anciennes races de l'Europe, il est intéressant de rapprocher l'étude qu'en a faite M. le Dr Collignon des données empruntées par M. Piette à l'art des cavernes.

Les Basques ou les cantons basques se trouvent en partie sur la France, en partie sur l'Espagne. Les Basques de France sont brachycéphales; les Basques d'Espagne dolichocéphales. Ils diffèrent donc entre eux par le crâne. Mais par les traits de la face ils se ressemblent, et se distinguent de tous leurs voisins. D'après M. Collignon, le type basque espagnol résulte de croisements. Le type basque français représente la race pure. Voici ses traits principaux : taille élevée, larges épaules, affectant le type carré des statues égyptiennes; bassin droit et rétréci comme chez les anciens Égyptiens et les Berbères; jambes grêles; crâne sous-brachycéphale par suite du gonflement considérable qu'il présente à la hauteur des tempes; tête étroite; menton prodigieusement pointu; cheveux bruns, légèrement ondulés; yeux bruns. Les deux particularités frappantes sont le renflement du crâne au niveau des tempes, et le rétrécissement de la face vers le menton.

Les Basques ou Vascons occupaient primitivement le cours supérieur de l'Ebre (la Navarre actuelle). Ils s'établirent en France vers 587 après J.-C., chassés probablement par les Wisigoths. C'étaient des Ibères. Mais d'où venaient les Ibères? Les rapports anthropologiques des Basques et des Égyptiens les rattacheraient aux races nord-africaines (Chamites blancs).

Les pygmées à l'époque quaternaire (2). — M. Gaudry, rendant compte à l'Académie des sciences de Paris (séance du 22 octobre 1894) des fouilles du Dr Nüesch dans la grotte de Schweitzersbild (Suisse), a annoncé la découverte de 26 sque

(1) L'ANTHROPOLOGIE, 1894, p. 276.

(2) La Nature, no du 27 octobre 1894.

lettes dans une assise de l'âge du renne et, parmi ces squelettes, des pygmées adultes dont la taille moyenne ne dépassait pas Im.34. Ils avaient été inhumés avec des silex taillés dans la main. On connaissait les géants de l'époque quaternaire; voici le tour des nains. C'est encore à l'Afrique que fait penser cette curieuse trouvaille.

L'art décoratif à l'époque néolithique (1). C'est une opinion assez répandue que l'art des cavernes finit brusquement à l'époque néolithique, et qu'à partir de ce moment, jusqu'à l'âge des métaux, on ne trouve plus qu'une industrie grossière, dénuée de tout caractère artistique. Cela n'est pas rigoureusement exact. Sans parler des poteries, parfois ornées avec goût, il existe dans les collections des objets en bois de cervidés qui présentent une décoration plus ou moins soignée et sur lesquels M. d'Acy a appelé l'attention. Ce sont des marteaux, des cassetêtes, des gaînes de haches ornées de reliefs ménagés dans la corne, de traits gravés, de dents de loup au pointillé. Ils proviennent de trouvailles faites en France à Montières (Somme), à Fontaine-sur-Somme, dans les dragages de la Seine, au dolmen de la Justice, à Chassemy. M. d'Acy rappelle que des objets analogues ont été trouvés en Scanie, en Danemark, en Hanovre, en Suisse. Une houe en bois d'élan, des tourbières de la Scanie, porte deux figures d'animaux, probablement des cervidés. Enfin M. d'Acy cite les curieuses statuettes en os découvertes à Basaïka, en Sibérie, par M. Savenkov, qui les rapporte à une époque antérieure à l'usage des métaux. Mais toutes ces pièces appartiennent-elles vraiment à l'époque de la pierre? On sait que l'industrie néolithique a persisté longtemps après la découverte des procédés métallurgiques.

Le syllabaire mycénien (2). - On a cru longtemps que la civilisation mycénienne, qui nous reporte aux temps héroïques de la Grèce, était une civilisation muette, dépourvue d'écriture. Cependant quelques indices avaient fait entrevoir dans les îles et sur les rivages de la mer Egée, à Chypre, en Crète, à Hissarlik, à Mycènes, les traces d'un alphabet antérieur à l'alphabet phénicien. Un savant anglais, M. J. Evans, a rapporté, d'une exploration récente dans l'île de Crète, des documents qui font

(1) L'ANTHROPOLOGIE, 1893, p. 385.

(2) Ibid., 1894, p. 407.

« ÖncekiDevam »