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rience très facile; elle réussit également bien avec l'eau, l'éther, l'alcool, etc. On peut préparer, pour les besoins d'un cours et une fois pour toutes, une collection de liquides magnétiques et diamagnétiques en tubes scellés; on peut aussi se procurer des niveaux vides, munis d'un robinet à l'une de leurs extrémités, et que l'on remplit des liquides que l'on veut étudier.

J. THIRION, S. J.

SYLVICULTURE.

Du rôle de la couverture du sol sur la fixation de l'azote. On a fait ressortir, ici-même, dans une précédente revue de sylviculture (1), l'inconvénient majeur, constaté par des expériences directes, d'enlever, dans les forêts, la couverture du sol, c'est-à-dire la couche de feuilles mortes et autres débris végétaux qui y reposent.

Or, il résulte des recherches de laboratoire faites par d'illustres chimistes, MM. Berthelot et Schlosing, Müntz et Coudon, que la terre nue ou découverte ne fixe pas d'azote, et que la présence de l'azote dans le sol est exclusivement attribuable à l'action de micro-organismes, bactéries et moisissures.

On connaissait déjà, par expériences directes, l'influence prépondérante de la couverture du sol sur sa teneur en azote. Les recherches des savants qu'on vient de nommer en donnent la raison. Tous les forestiers savent combien la couche de feuilles mortes à moitié convertie en terreau favorise la propagation des mycéliums et des moisissures et par suite la fermentation ammoniacale. Il résulte de là que non seulement l'enlèvement, mais même le remuement des feuilles mortes, tout en nuisant à la formation du terreau, diminue la fixation de l'azote par le sol en arrêtant le développement des micro-organismes.

Aussi est-il aisé de remarquer la moins bonne venue des jeunes peuplements forestiers situés à proximité de lieux habités et que bêtes et gens piétinent fréquemment, sans d'ailleurs rien

(1) Rev. des quest. scient., octobre 1893, p. 626-728.

enlever de la couverture du sol. Mais le fait que les éléments de de cette couverture sont incessamment remués, comprimés ou déplacés par les pieds des passants, suffit à empêcher ou tout au moins entraver le développement des mycéliums, moisissures, microbes, et par conséquent à restreindre la fixation de l'azote dans le sol; et l'on n'ignore pas que les jeunes bois dont les racines ne plongent pas encore profondément en terre sont plus exigeants en principes azotés superficiels que les vieux arbres (1).

Influence du froid sur les végétaux ligneux. C'est un brusque dégel à la suite d'un froid vif qui amène la destruction des plantes ligneuses, bien plus que le gel lui-même. Il existe en Sibérie, par 72o de latitude, où le thermomètre descend parfois à 47°, des forêts de mélèze, de bouleau et de pin cembro. Au nord du Canada, par 69o de latitude, on trouve, près du fleuve Mackenzie, des saules, des aunes, des genévriers et plusieurs variétés de pins. Au sud du Kazan, rive occidentale du Volga, contrée très froide où le thermomètre a marqué 40o en 1877, on trouve en grand nombre des pommiers de verger bien venants, au point que cette partie de la Russie produit des pommes pour une valeur de 250 000 francs par an.

Quand des plantes sont détruites par la gelée, cela ne provient pas, comme on l'a cru longtemps, de la fracture par distension des parois des cellules sous l'action des liquides qu'elles contiennent transformés en glace. Pendant les hivers 1887-1888 et 1890-1891, M. Cavallero constata, à l'aide du microscope, que les tissus de ceps de vigne gelés ne présentaient aucun déchirement. Le déchirement sous l'action du gel serait très rare, et de plus les cellules ne gèleraient jamais le microscope révèle que les petits cristaux de glace ne se forment pas dans les cellules, mais seulement dans les méats intercellulaires. D'ailleurs, ces faits s'observent aussi bien sur les végétaux qui résistent au froid que sur ceux qui y succombent; ce n'est donc pas là un signe caractéristique. Les modifications chimiques qui accompagnent toujours les tissus d'une plante tuée par le froid ont sur ce résultat une action beaucoup plus grande.

En tous cas, il résulte de nombreuses observations, entre autres de MM. Cavallero, Sachs, Drude, que c'est le dégel brusque ou rapide qui est la cause principale de la mort des plantes gelées: on en a vu revenir et continuer à vivre lorsque les précautions

(1) L. Detrie, Rev. des Eaux et Forêts, juin 1894.

requises avaient été prises pour ne laisser le dégel s'opérer qu'avec lenteur. Lors d'un dégel trop prompt, l'eau quitte les tissus avant d'avoir pu être résorbée par eux; au contraire, en cas de dégel suffisamment lent, l'eau qui en provient rentre dans les cellules et rétablit l'équilibre primitif (1).

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Les bois préservés de la vermoulure. M. Émile Mer a constaté que la poussière de bois provenant de la vermoulure est dépourvue d'amidon, bien que les parties du tissu ligneux attaquées soient riches en cette substance. C'est donc l'amidon qui attire les insectes dans les pièces de bois.

On peut aisément faire disparaître cette matière, soit en décortiquant l'arbre sur pied plusieurs mois avant l'abatage, soit plus simplement en pratiquant une incision annulaire au haut du fût propre au service, en ayant soin de supprimer tous les rejets ou pousses qui viendraient à se produire au-dessous de l'incision. On peut rendre ainsi le bois parfait et même l'aubier réfractaires à la vermoulure (2). M. Mer a réuni, dans une des salles de l'École forestière de Nancy, des billes de chêne écorcées dont l'aubier est absolument intact, avec des billes non écorcées où l'aubier est entièrement vermoulu. Une fois l'amidon disparu, l'aubier n'a plus rien à craindre des insectes xylophages. Les unes et les autres sont restées en contact pendant trois ans sans qu'aucun des insectes ou larves qui pullulaient dans l'aubier des billes non écorcées ait pénétré dans l'aubier de leurs voisines décortiquées (3).

Les mycorhizes et la végétation du pin sylvestre. Quand on retire de terre avec précaution les racines d'un jeune pin, hêtre, charme ou autre plant forestier, ayant crû dans un sol meuble et riche en humus, on observe, sur les ramifications de l'appareil radiculaire, de nombreuses radicelles courtes et divariquées, d'aspect coralliforme, dont la surface est recouverte d'une sorte de manchon formé par un feutrage de filaments mycéliens étroitement appliqués contre elles. A l'intérieur, ces filaments pénètrent çà et là dans les cellules de l'écorce, tandis que, à l'extérieur, devenus plus lâches, ils se prolongent en plus

(1) Revue des sciences naturelles appliquées, avril 1894.

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(2) Acad. des sciences, 20 novembre 1893. Bulletin de la Société des agriculteurs de France, Comptes rendus de la session de 1894, 4e fascicule, p. 555.

(3) E. Henry, Rev. des Eaux et Forêts, décembre 1893.

ou moins grande abondance dans le sol, simulant les poils absorbants qui manquent d'ailleurs dans les racines ainsi enveloppées. On appelle mycorhizes (μúxns, champignon, pia, racine) les racines ou portions de racines ainsi associées à des mycéliums. M. Frank, directeur de l'Institut de physiologie végétale de Berlin, s'est livré à ce sujet à de longues et minutieuses expériences en ce qui concerne le pin commun ou sylvestre, ayant cultivé de jeunes tigelles de cette essence les unes dans de la terre normale riche, les autres dans de la terre de même nature, mais stérilisée, où ne pouvait vivre le champignon formant mycorhize avec leurs racines (1). Dans le premier cas, les jeunes tigelles se sont développées avec une végétation luxuriante; dans le second, elles ont pris un aspect rachitique et n'ont fait que dépérir. Le savant physiologiste en conclut que "le développement normal des pins est une conséquence de la symbiose de leurs racines avec certains champignons,; car d'autres plantes, semées dans le sol stérilisé incapable d'alimenter les pins, y ont prospéré aussi bien, sinon mieux, que dans la terre non stérilisée.

Des observations, voire des objections d'une sérieuse portée sont opposées à cette conclusion de M. Frank par M. L. Mangin, son traducteur, lui-même botaniste distingué, et par M. E. Henry, professeur de sciences naturelles à l'École forestière de Nancy.

On peut se demander d'abord si, dans toute espèce de sols et avec toutes variétés de pin, notamment avec le pin maritime. hôte des sables les plus stériles, les relations des champignons et des racines s'établiraient comme dans le riche humus sur lequel ont été faites les expériences avec le pin sylvestre.

De plus, il y aurait lieu de rechercher si la richesse de végétation attribuée à la symbiose des mycéliums de champignons avec les racines du pin ne proviendrait pas surtout de la présence des bactéries, lesquelles auraient été détruites par la stérilisation du sol porteur des pins rachitiques et mal venants. Il résulte, en effet, des expériences dont M. Laurent a rendu compte en 1886 à l'Académie des sciences de Belgique, que dans du terreau stérilisé la végétation est incomparablement inférieure, pour les mêmes plantes, à celle qui a lieu dans une terre non stérilisée. De nombreux travaux ultérieurs ont du reste établi que la ger

(1) Die Ernährung der Kiefer durch ihre Mykorhizapilze. BERICHTE DER D. BOT. Gesellschaft, Bd X, 1892, Heft 9, t. XXX. Trad. par M. L. Mangin, Rev. des Eaux et Forêts, mars 1894.

lle SERIE. T. VII.

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mination ne se fait pas dans des sols où l'on a introduit, même à faible dose, des antiseptiques mettant obstacle à la pullulation des microbes.

On le voit, la question est loin d'être résolue. Mais la voie nouvelle de recherches inaugurée par M. Frank mérite d'attirer l'attention des savants et d'être suivie par eux.

Destruction des vers blancs. Quel est le forestier, ayant eu à diriger des pépinières, qui n'ait vu souvent ses semis, voire ses repiquements les mieux réussis, détruits de fond en comble par la larve du hanneton, le ver blanc ? Larve maudite non seulement des forestiers, mais de tous les horticulteurs, jardiniers, pépiniéristes, etc.

Un professeur d'agriculture de la Drôme, M. Puille, annonce comme très efficace, pour la destruction du ver blanc, le procédé suivant : Cultiver sur le terrain envahi des crucifères, telles que moutarde blanche, ravenelle, colza, etc., puis les enfouir comme engrais vert à une certaine profondeur, en y ajoutant du plâtre dans une proportion calculée à raison de 800 à 1000 kilogr. à l'hectare. Ce mélange, en se décomposant dans le sol, dégagerait de l'hydrogène sulfuré qui ferait périr toutes les larves se trouvant au-dessus.

Si ce procédé a l'efficacité annoncée, il faudra toujours le faire précéder les semis comme les repiquements, dans les planches des pépinières qui leur sont destinées (1).

Destruction des massifs résineux par la chenille lasiocampe. Le Lasiocampa ou Bombyx pini est une grosse chenille velue (ários, velu; xáμлn, chenille) qui, lorsqu'elle s'introduit dans les pineraies, y exerce les plus grands ravages et tend à tout détruire.

Une invasion de ce redoutable parasite désole depuis trois ans les plantations de pins de la Champagne crayeuse. M. de Taillasson, inspecteur des forêts en retraite, qui a accompli une grande partie de sa carrière dans ce pays, a signalé le fait à la section de sylviculture de la Société des agriculteurs de France, dans sa séance du 4 mai dernier (2). Dans les massifs où l'insecte a passé, on se croirait dans des bois incendiés: plus d'aiguilles (feuilles) aux arbres, et ceux-ci d'une couleur sombre et noirâtre;

(1) Bulletin de la Société centrale forestière de Belgique, juin 1894. (2) Bulletin de la Société des agriculteurs de France, 1er juillet 1894.

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