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il en offre aussi d'autres où la chlorophylle est disséminée en grains de forme irrégulière qui rappellent les granules chlorophylliens ou chloroleucites des plantes, mais qui ne peuvent en aucune manière être envisagés comme des individus autonomes analogues aux algues.

Les infusoires occupent un degré si bas dans l'échelle animale qu'il n'est pas étrange de les voir jouir de quelques propriétés des plantes.

Les recherches de Ch. Brongniart et H. Becquerel (1) ont une portée plus considérable.

Elles ont trait à un insecte bien constitué, de l'ordre des orthoptères, chez qui la couleur verte aide à la ressemblance protectrice. C'est le Phyllium, ainsi appelé parce que la forme aplatie de son abdomen lui donne l'air d'une feuille. La ressemblance s'accentue encore chez la femelle par la structure des élytres dont les nervures imitent celles des limbes foliaires.

Les Phyllium sont herbivores, et montrent une préférence marquée pour les feuilles du goyavier. Ils ne sont pas verts dès leur naissance. De l'ovule, qui ressemble à une véritable graine non seulement par sa forme mais aussi par la structure de ses membranes, sort une larve d'une belle couleur rouge sang. Cette larve est d'une voracité extrême; elle grandit rapidement et en même temps sa coloration change et se transforme en celle de la nourriture qu'elle affectionne.

Les observateurs avaient pour tâche de démontrer deux choses: la première, que la couleur verte de l'animal était bien celle de la chlorophylle, la seconde, qu'elle n'était pas due à des végétaux microscopiques associés au Phyllium.

Pour identifier la couleur verte avec la chlorophylle, ils soumettent à l'examen spectroscopique le bord aminci de l'abdomen. Les bandes d'absorption sont les mêmes que celles de la chlorophylle, et l'extrémité rouge du spectre disparaît comme pour la couleur verte des feuilles. Pour mettre cette ressemblance dans tout son jour, ils ont comparé entre eux le spectre d'une feuille vivante et celui d'un Phyllium vivant aussi. Il n'y avait pas plus de différence entre les deux spectres qu'entre ceux de deux feuilles différentes.

De plus, la substance verte de l'animal se dissout dans l'alcool

(1) La Matière verte chez les Phyllies, Orthoptères de la famille des Phasmides. COMPTES RENDUS, CXVIII, pp. 1299 et suiv.

Ile SERIE. T. VII.

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comme celle des plantes, et la dissolution donne un spectre identique à celui de la chlorophylle.

Chose frappante : les Phyllies, comme les feuilles, deviennent jaunes après la mort.

La couleur verte des Phyllies ne proviendrait-elle pas d'une symbiose ? C'était le second point à élucider. Quand on examine au microscope des coupes faites sur les bords de l'abdomen perpendiculairement à la surface, on trouve d'abord la couche chitineuse, qui forme le revêtement ou squelette extérieur des insectes, puis de grosses cellules destinées à sécréter la chitine. Entre ces cellules s'étend du tissu conjonctif, et c'est dans ce tissu conjonctif qu'on voit les granules verts d'où dérive la coloration de l'insecte. L'aspect de ces granules, d'une forme ovoïde irrégulière, exclut toute idée de rapprochement avec des algues.

Par la forme de leur corps, par la chlorophylle qu'elles possèdent, par différents détails de structure, les Phyllies ressemblent aux plantes. Ne faut-il pas les ranger dans le règne végétal? Sappey (1) s'est attaché à combattre ce scrupule, et se fondant sur l'examen des appareils aérifère, vasculaire et locomoteur qui les rapprochent des autres insectes, il conclut résolument que "le Phyllium pulchrifolium n'est pas un végétal, mais un animal parfaitement caractérisé

Beaucoup de naturalistes avaient, je crois, cette opinion avant. qu'elle fût énoncée par l'honorable académicien. Les esprits ne sont pas encore préparés à l'idée d'une plante munie d'une tête distincte, d'une paire d'yeux, d'une paire d'antennes et de trois paires de pattes.

Thermométrie et calorimétrie animales. Rien d'aussi aisé que de mesurer la température intérieure d'un animal: il suffit de plonger un thermomètre dans une cavité du corps. Le dégagement de chaleur produit par un animal est plus difficile à déterminer. Avec les calorimètres ordinaires, on estime aisément le nombre de calories dégagées dans une réaction chimique. Mais les conditions à réaliser pour la mesure des calories rayonnées par la peau d'un animal sont tout autres que celles de la calorimétrie chimique. La réaction chimique s'opère instantanément, ou du moins dans un laps de temps très court; la réaction animale exige souvent un temps d'observation très long. Dans les calorimètres ordinaires, l'enceinte où s'opère le

(1) Note sur le Phyllium pulchrifolium. COMPTES RENDUS, CXVш, p. 1393.

dégagement de chaleur est isolé complètement de l'air ambiant; mais quand on veut examiner le pouvoir calorifique d'un animal vivant, on ne peut pas commencer par l'asphyxier; il faut bien lui fournir un air constamment renouvelé.

Aussi beaucoup de tâtonnements ont été nécessaires avant d'arriver à construire des appareils de calorimétrie animale suffisamment exacts. D'Arsonval en a trouvé deux; le second surtout est ingénieux en ce qu'il est facile à réaliser, s'adapte à de grands animaux et donne rapidement des résultats très précis.

Voici en quoi consiste le premier (1).

Prenons une marmite à double fond. Cette marmite a nécessairement deux cavités, l'une tout à fait intérieure et qui existe dans toute marmite, l'autre comprise entre les deux fonds et que nous appellerons cavité annulaire, parce que sa coupe horizontale est un anneau.

Un plateau circulaire sert de support à cette marmite préalablement renversée; ce plateau est muni d'une rainure circulaire destinée à recevoir le bord ou plutôt l'anneau qui entoure l'ouverture libre de la marmite. En versant de la glycérine dans cette rainure, on interrompt toute communication entre la cavité intérieure et l'air ambiant.

Il faut cependant que cette communication existe, sous peine d'asphyxier l'animal qui doit être introduit dans la cavité intérieure lorsque l'appareil fonctionne. Deux tubes assurent cette communication. L'un part du sommet de la cavité intérieure, et traversant le double fond débouche à l'extérieur. L'autre est dressé verticalement en dehors de l'instrument, mais, comme le corps de pompe d'une machine pneumatique, communique par un canal, creusé dans le plateau, avec la cavité intérieure du récipient. La comparaison est d'autant plus exacte que le tube vertical comme le corps de pompe est relativement large : c'est qu'il doit recevoir un bec de gaz qui, allumé, entretient le courant d'air dans l'appareil.

Veut-on maintenant mesurer le dégagement de chaleur d'un animal, on le place au milieu du plateau et on renverse sur lui la marmite. Le corps de l'animal échauffe peu à peu l'air de la cavité intérieure, et il continue à abandonner de la chaleur jus

(1) COMPTES RENDUS HEBD. DE LA SOC. DE BIOL., 17 fév. 1894, 10e série, t. I, p. 155. Cfr IBID., séance du 29 nov. 1884, et ARCH. DE PHYSIOL. NORM. ET PATH., Oct. 1890.

qu'à faire atteindre à l'air circulant un certain maximum de température. L'élévation de température de la cavité intérieure ainsi que le rayonnement direct de la peau détermine l'échauffement de la cavité annulaire comprise entre les deux fonds et y provoque une augmentation de pression. Supposons la cavité annulaire en relation avec un manomètre ordinaire : le mercure montera dans la branche libre.

Il faudrait corriger les indications du manomètre par les variations de pression et de température du milieu ambiant. Mais il est plus simple d'éviter ces corrections en mettant le manomètre en communication avec un second calorimètre identique au premier, mais ne renfermant pas d'animal. Dans ces conditions, les variations du manomètre ne dépendent plus que de l'animal introduit dans le premier calorimètre.

Pour pouvoir enregistrer d'une manière continue les indications du calorimètre, d'Arsonval l'a habilement modifié. Les deux calorimètres ne sont plus reliés par un manomètre, mais de chacune des deux cavités annulaires part un tube-vertical qui se recourbe ensuite pour plonger respectivement dans le mercure de deux bocaux placés sur les deux plateaux d'une balance. En supposant toutes les conditions égales pour les deux calorimètres, la balance restera en équilibre tant qu'on n'aura introduit d'animal dans aucun des deux. Vient-on, au contraire, à placer un animal dans un des calorimètres, la chaleur de la cavité annulaire va faire refluer le mercure hors du tube vers le bocal, ce qui équivaut à une augmentation de charge du plateau correspondant de la balance. La balance s'inclinera, et on conçoit qu'il soit facile de lui faire inscrire automatiquement ses oscillations et d'estimer ensuite à l'aide d'une source connue de chaleur la valeur des oscillations en calories.

Le second calorimètre (1) imaginé par d'Arsonval est d'une simplicité qui n'est surpassée, à ce qu'il paraît, que par son exactitude. C'est une espèce de tente formée par un cylindre en laine de deux mètres de hauteur; ce cylindre adhère hermétiquement au plafond, qui est un simple disque en bois percé d'une ouverture donnant entrée dans une cheminée. Le sujet dont on veut mesurer le rayonnement s'affuble du cylindre de laine; l'air s'échauffe autour de lui, et en vertu de sa moindre

(1) L'Anémo-calorimètre, ou nouvelle méthode de calorimétrie humaine, norm. et path. ARCH. DE PHYSIOL. NORM. ET PATH., 1894, 5e sér., t. VI, pp. 360 et suiv.

densité sort par la cheminée. Un anémomètre placé dans la cheminée mesure la vitesse du courant.

Telle est la délicatesse de l'instrument qu'au bout d'une minute l'anémomètre a atteint sa vitesse maximum et donne pour l'homme 2500 tours en un quart d'heure, soit 166 tours à la minute. L'instrument, contrôlé par des sources de chaleur connues, a toujours donné les résultats les plus concordants. La vitesse est en raison directe de la racine carrée du pouvoir calorifique de la source de chaleur.

Grâce aux perfectionnements qu'il a apportés à la calorimétrie, d'Arsonval a pu prouver que la machine animale est loin de se conformer aux lois des calorifères ordinaires. Donnez la température interne d'un calorifère, vous saurez combien de calories il émet à l'extérieur; augmentez sa température, le nombre de calories deviendra plus grand; diminuez-la, il deviendra plus petit.

Pour l'organisme animal, le thermomètre ne s'accorde pas toujours avec le calorimètre. Il en est des exemples bien frappants (1). Si on fait pénétrer dans le sang d'un lapin soit le bacille pyocyanique, soit sa toxine, le thermomètre monte, les indications du calorimètre, au contraire, descendent.

On pourrait croire à une influence des vaisseaux de la peau. Les petites artères cutanées se contractant, le sang arriverait avec moins d'abondance à la périphérie et dégagerait par conséquent moins de chaleur à l'extérieur.

Cette explication, si elle peut s'appliquer à la toxine pyocyanique qui est vasoconstrictrice, ne peut convenir à la tuberculine qui est vasodilatatrice et donne cependant naissance au même conflit entre le thermomètre et le calorimètre.

Voici encore un autre résultat intéressant donné par l'instrument de d'Arsonval (2). La toxine pyocyanique, filtrée sur du noir animal, perd de son pouvoir nocif; or dans ce cas, au lieu de produire une diminution de rayonnement calorifique, elle en détermine au contraire une augmentation.

Toxicité du sang.

Le sang est la source de la vie, mais il

(1) A. d'Arsonval et Charrin. Variations de la thermogénèse animale dans les maladies microbiennes. COMPTES RENDUS DE LA SOC. DE BIOL., 17 fév. 1894, 10e sér., t. I.

(2) D'Arsonval et Charrin. Influence des sécrétions cellulaires sur la thermogénèse. COMPTES RENDUS DE LA Soc. de BIOL., 3 mars 1894, 10e sér., t. I, p. 217.

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