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Une dynamo-motrice actionnant la papeterie de Naeyer, développant normalement 40 chevaux effectifs et capable, au besoin, d'un effort presque double.

J'y vois pour la première fois une machine à vapeur actionnant directement l'axe d'une dynamo. Ce groupe a été acquis par l'État belge pour l'éclairage d'une de ses gares principales. Il se compose d'une machine Willams de 100 chevaux tournant à la vitesse de 400 tours par minute et accouplée directement à une dynamo du système H. Pieper. Cet ensemble électrogène, compact, occupe un emplacement étonnamment réduit, eu égard à sa puissance. La marche est absolument silencieuse, sans aucune trépidation; c'est à peine si l'on s'aperçoit que la machine à vapeur et la dynamo sont en mouvement. Cette dernière est munie d'un enroulement Compound et débite 500 ampères à la tension de 120 volts.

Mais bientôt j'en aperçois d'autres : une machine de Lebrun faisant 350 tours et attelée à une dynamo fournissant 12 500 watts à la tension de 125 volts; une machine de la Société de construction mécanique de Munich pouvant donner de 160 à 400 tours et attelée à une dynamo Bouckart fournissant de 40 000 à 110 000 watts.

Il faut que je me borne.

Jaspar, au milieu de dynamos de tout genre, exposait le chronographe de Le Boulangé, une presse hydraulique de 300 atmosphères et une presse à forger de deux millions de kilogrammes fonctionnant dans les usines de Cockerill.

Carels de Gand avait également construit une machine verticale à grande vitesse, à tiroirs rotatifs équilibrés actionnant une dynamo Dulait.

La Société Van Rysselberghe-Moris exposait ses turbines accouplées aux dynamos, son système de conduite d'eau et de conduite électrique, et, parmi diverses applications possibles,...des fers à repasser et des fers à gaufres chauffés par l'électricité!

Des turbines, on ne voyait qu'un petit modèle tournant

entre deux glaces, et si vite qu'en somme on n'y voyait rien. Les grandes tournaient dans leur enveloppe d'acier, silencieuses. Par bonheur, une brochure corrige ce qu'il y a de fâcheux dans ce mystère.

La turbine Van Rysselberghe est très apparentée au plateau des sirènes de Savart et de Helmholtz. L'ajutage qui lui apporte l'eau sous pression de 50 atmosphères est latéral; les auges sont forées de part en part dans le plateau de la turbine; l'eau y entre par une face et sort par l'autre, après avoir dépensé presque toute sa force vive. Si je ne me trompe, dans la pensée de Van Rysselberghe, les ajutages d'attaque devaient être multiples et répartis sur tout le pourtour, ce qui rend plus frappante l'analogie avec les sirènes.

La turbine exposée a 888 millimètres de diamètre entre deux auges opposées. Le nombre de ses auges est de 240, et elle fournit 900 tours à la minute. On assure que le rendement de la turbine Van Rysselberghe est de 70 à 75. En admettant que le rendement de la dynamo soit de 90 p.c., ce qui n'a rien d'exagéré, on arrive à un rendement total de 63 à 67 p.c.

Ce qui frappe à première vue, c'est l'extrême simplicité de cette installation électrique. Turbine et dynamo n'occupent pas certainement en surface deux mètres carrés et en hauteur un mètre !... L'axe de la turbine et l'axe de la dynamo ne font qu'un, et les ailes de la turbine ne sont pas à 20 centimètres des bobines de la dynamo. Il n'y a pas de groupe plus simple ni plus étroit; seulement cette simplicité est assez illusoire: elle vient de ce que les pompes hydrauliques, les accumulateurs et la machine à vapeur motrice sont cachés quelque part, là-bas, en dehors des galeries, et que nous ne les voyons point. Soyons de bon compte. Une installation électrique complète ordinaire comprend :

1° Une machine motrice à vapeur ou à 2o Une dynamo productrice d'électricité.

lle SÉRIE. T. VII.

gaz.

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3o Une conduite électrique aérienne ou souterraine. 4° Enfin une consommatrice quelconque d'électricité, lampe, bain électrolyseur, dynamo-motrice, etc.

L'installation de Van Rysselberghe de son côté comprend :

1° Une machine motrice à vapeur avec son condensateur accumulateur et ses pompes mettant l'eau sous pression. 2o Une conduite hydraulique souterraine conduisant cette force motrice nouvelle.

3° Une turbine motrice.

4° Une dynamo productrice d'électricité.

5o La lampe, ou la machine, ou le bain consommateur. Comparez vous verrez que la conduite électrique à grande distance a été supprimée. Et c'est bien ce que voulait Van Rysselberghe, évitant ainsi tous les déchets du fait des résistances. Le moteur a été rapproché de la dynamo; mais pour arriver à ce résultat, il a fallu amener sur place, au lieu même de la consommatrice, une force capable de mettre en branle le moteur; la conduite. hydraulique a remplacé la conduite électrique; et outre la turbine motrice, il a fallu la machine à vapeur, les pompes et l'accumulateur. C'est incontestablement une complication. Amène-t-elle un bénéfice, et les déchets entraînés par les résistances de la conduite électrique compensent-ils l'introduction de ces nouveaux organes ? L'avantage qu'y voyait Van Rysselberghe était de remplacer une conduite électrique, où la perte de charge est en raison inverse du carré du diamètre des conducteurs, par une conduite hydraulique, où cette même perte n'est qu'en raison inverse de la cinquième puissance du diamètre. L'expérience tranchera, mais je pense qu'elle se fera longtemps attendre jusqu'ici les personnes qui installent chez elles la lumière de la Société anversoise ne veulent guère admettre ni dynamo, ni turbine; elles prennent l'électricité à l'usine la plus proche, ce qui fait réapparaître les conduites électriques des systèmes anciens.

La Compagnie Hydro-Électrique anversoise, concessionnaire du double service de distribution d'électricité et de force motrice à Anvers, a adopté le système Van Rysselberghe et déclare s'en trouver très bien. Son service général a été inauguré, le 5 mai dernier, par un brillant éclairage du Vieil-Anvers et d'autres entreprises à l'Exposition. Actuellement le service des particuliers en ville comprend plus de 15 000 lampes installées. La lumière est brillante et fixe. L'eau foulée à une pression de 52 1/2 atmosphères est livrée chez le consommateur au prix de 20 à 25 centimes le mètre cube, lorsqu'il s'agit de force motrice; lorsque le particulier s'en sert pour actionner une dynamo et produire ainsi lui-même son éclairage, le mètre cube d'eau est compté à 40 centimes. Le courant électrique fourni directement est livré aux particuliers à raison de 80 centimes le kilowatt-heure.

Notons ici quelques détails sur les installations de la Compagnie. Elle a élevé à l'extrémité sud de la ville une usine de pompage et de foulage d'eau. L'eau prise dans un bassin contigu est foulée dans des accumulateurs, sous la pression de 52 1/2 kilogr. par centimètre carré. Une canalisation en tuyaux d'acier, d'une étendue actuelle de six kilomètres, distribue l'eau dans les principales artères. Sur cette canalisation, la Compagnie a établi trois premiers postes de production, comprenant chacun quatre dynamos d'une puissance de 33 000 watts l'une. La perte de charge constatée à l'extrémité de la ligne ne dépasse pas 1 1/2 atmosphère. Un seul homme est préposé à la surveillance de chaque poste. On a aussi établi, à l'une de ces stations, une batterie d'accumulateurs qui est chargée aux heures où la consommation lumière se ralentit.

Quant aux gaufres électriques, je suis convaincu qu'elles peuvent être aussi succulentes que celles dont les Zélandaises du jardin faisaient les honneurs, mais je comprends difficilement que pour laver la rue on prenne du savon de toilette.

La Société l'Électrique de Bruxelles exposait des appareils d'éclairage et de très nombreux accumulateurs Julien, mais son exposition présentait un attrait particulier : on y exécutait sous les yeux des visiteurs les très remarquables expériences de MM. Lagrange et Hoho sur le chauffage et le travail électrique des métaux.

Le point de départ est celui-ci plongez dans une cuvette, en rapport avec l'anode positive d'une pile puissante et pleine d'eau rendue conductrice par l'addition de 1/10 de carbonate potassique, un morceau de fer relié à l'anode négative, l'électrolyse déterminera autour du fer la formation d'un manchon d'hydrogène. Si le courant est intense, sous l'action de la chaleur de décomposition, l'hydrogène s'enflammera, chauffera le fer, le rougira et souvent le fondra. Ajoutez que la résistance que cette enveloppe gazeuse interpose au passage du courant entre le fer et l'électrolyte doit élever de son côté le fer à des températures énormes.

Planté avait constaté le phénomène sans pressentir les applications qu'en tireraient MM. Lagrange et Hoho. Ceux-ci en ont fait bénéficier la métallurgie.

J'ai vu souder ensemble des barreaux d'acier de 2 centimètres de côté, et la soudure était parfaite.

J'ai vu tremper ces mêmes barreaux à un millimètre de profondeur, à deux, à trois millimètres, comme le demandait un ingénieur anglais qui suivait la démonstration. Je les ai vu tremper à tel point de leur longueur à l'exclusion de tout autre; pour y arriver, on se bornait à isoler le barreau sur les points réservés en les couvrant d'une gaîne de caoutchouc.

On m'a montré des anneaux, formés par soudure, d'acier Bessemer et de fer, de fer et d'acier dur, des rivets, des boulons, des fourchettes de plusieurs métaux, etc., etc.

Et rien n'est saisissant comme de voir cette tige froide plongée dans l'eau froide s'envelopper d'une atmosphère enflammée qui bouillonne, rougir bientôt et blanchir comme

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