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1, 35. D'autres anthropologistes ont constaté, pour dixsept hommes et dix femmes, une moyenne de 1m, 46 (1).

Ces chiffres et ceux que fournissent d'autres auteurs appellent quelques observations. S'ils s'accordent à montrer que les races de pygmées n'atteignent pas ordinairement 1, 50, ils ne permettent pas d'arriver à un degré plus grand de précision. La raison en est que, jusqu'à présent, les mensurations n'ont pas porté sur un nombre assez considérable de sujets. Presque toujours, les explorateurs ont borné leurs observations à quinze ou vingt personnes au maximum. De là, des divergences dans les résultats et des moyennes d'une approximation trop large.

IV.

Si l'exiguïté de la taille constitue le caractère le plus déterminant des pygmées, d'autres anomalies corporelles ne doivent pas être négligées. Il faut en tenir compte, surtout si l'on prétend établir entre les diverses populations de pygmées répandues sur la surface du globe un lien d'unité de race.

La forme des cheveux mérite avant tout de fixer l'attention. Virchow a constaté chez les Négrilles africains une tendance marquée à la chevelure en spirale. Aussi, plusieurs auteurs n'hésitent-ils point à voir dans cette particularité de la chevelure un caractère de race.

La largeur relativement forte des épaules en serait un autre. Il a été établi que certains pygmées, qui mesuraient 1,37 de taille, avaient jusqu'à om,37 de largeur d'épaules. Or, pareille proportion est celle d'un homme ayant 1TM,66 de long. Même en Afrique, om,39 d'épaules supposent une taille de 1,80. Toutefois, ce point doit être élucidé davantage. Si quelques explorateurs ont fait à cet égard

(1) Cfr ZEITSCHRift der GesellsCHAFT FÜR ERDKUNDE, 1892, p. 86.

des observations qui ne manquent pas de valeur, il s'en faut que ces observations soient complètes. Jusqu'à présent, nous n'avons trouvé de renseignement de ce genre que pour les Akkas.

Quelle est la couleur des pygmées? Il y a une assez grande diversité. Les Aëtas des Philippines, comme les Mincopies des îles Andaman, sont d'un noir très prononcé. D'après Schweinfurth, le teint des Akkas rappelle la couleur du café légèrement brûlé. Les Bushmen ont la peau d'un brun foncé, où Fritsch trouve des teintes de cuivre rouge (1). Malgré quelques variétés de teint que présentent les pygmées, les anthropologistes s'accordent sur un fait. Partout les pygmées tranchent nettement, pour la couleur de la peau, sur les populations qui les entourent.

D'autre part, il nous faut écarter résolument certains traits que l'on a voulu donner comme propres aux pygmées. Émin-Pacha a constaté chez eux le plissement prononcé de la peau sur le front et autour des yeux (2). Ce n'est pas là un caractère de race. M. John Mac Kenzie pense que l'action du soleil suffit à expliquer ces rides (3). On les trouve cependant aussi chez les Akkas, qui habitent au fond des bois et qui n'affrontent guère les ardeurs du soleil tropical, et Fritsch a relevé la même particularité sur les enfants des Bushmen élevés dans les fermes des Boers, où ils sont à l'abri des influences climatériques que l'on assigne comme cause aux rides du front. Quoi qu'il en soit de l'explication de M. Mac Kenzie, le fait qu'elle vise est d'importance trop menue et ne dépasse guère la portée d'un accident individuel.

Déjà M. de Quatrefages avait averti que le développement anormal de l'abdomen n'est pas, chez les pygmées, un véritable caractère de race (4), et qu'il tient en grande

(1) Die Eingeborenen Süd-Afrikas, p. 401.

(2) ZEITSCHRIFT FÜR ETHNOLOGIE, 1886, pp. 145 suiv. (3) PETERMANN'S MITTHEILUNGEN, 1872, p. 191.

(4) Les Pygmées, p. 263.

partie à leur genre de vie, à la qualité de leur nourriture, peut-être aussi aux conditions générales de leur habitat. On sait, en effet, que chez les Akkas ramenés en Europe par le comte Miniscalchi, on a vu, au bout de quelques semaines, sous l'influence d'un régime sain et régulier, le développement excessif de l'abdomen disparaître et la colonne vertébrale reprendre son état normal. Aussi le D' Schweinfurth, qui avait rencontré au Caire les deux Akkas du comte Miniscalchi, et qui, dans la description qu'il en fit, avait revendiqué le volume exagéré de l'abdomen comme un caractère de race, fut-il bien surpris lorsqu'il retrouva à Vérone les deux pygmées débarrassés de leur gênante obésité.

Du reste, les observations plus complètes qui ont été faites ont démontré combien M. de Quatrefages avait vu juste. Il est aujourd'hui établi que chez les Akkas, les Batouas et les Bushmen, le développement de l'abdomen ne constitue qu'un caractère pathologique individuel. On le retrouve, du reste, non seulement chez les populations de pygmées, mais chez d'autres qui n'ont rien de commun avec elles.

D'autre part, on signale parmi les marques distinctives des pygmées la forme catarrhinienne du nez. Le nez des Mucasseguere, à ce qu'affirme Serpa Pinto, est absolument aplati sur la figure. Fritsch et Schweinfurth ont constaté la même particularité chez les Bushmen et les Akkas. Il faut en dire autant des Veddahs de Ceylan.

Plusieurs auteurs admettent encore comme trait propre aux pygmées la longueur exagérée du tronc comparativement à la partie inférieure du corps.

M. Langer, le célèbre anatomiste viennois, insiste beaucoup sur la disproportion qui existe chez les pygmées entre la boîte crânienne et la partie faciale, et dans cette dernière sur l'excès de la largeur sur la longueur. Les observations de Wissmann, de Schweinfurth, de Fritsch, de Falckenstein et de Virchow confirment ces données de

M. Langer, en ce qui concerne les Batuas, les Akkas, les Bushmen, les Obongos et les Veddahs.

S'il faut en croire certains auteurs, l'arrêt dans le développement du sternum serait encore un caractère particulier aux pygmées. M. von Hellmuth Panckow (1) partage cette opinion. A notre avis, les constatations qui ont été faites à cet égard, seulement sur quelques squelettes de Bushmen signalés par le Dr Mense, sont trop peu nombreuses pour autoriser une conclusion d'une portée si générale. Aussi M. Virchow, qui a contrôlé les recherches du Dr Mense, n'ose-t-il pas décider si cette réduction du sternum constitue un signe de race, ou si elle est un cas pathologique individuel.

Sans attacher à la croyance populaire plus de valeur qu'elle ne comporte, il est intéressant de relever, avec M. von Hellmuth Panckow (2), que les peuples africains reconnaissent l'unité ethnique des Négrilles. En effet, ils les désignent par le même terme générique de Wotwa, Atschúa, Wotschúa, Akkoa. C'est une preuve que lorsque, dans leurs migrations à travers le continent noir, les Bantous ont rencontré les pygmées, ils y ont vu une population unie, bien distincte des autres. Voilà pourquoi ils lui ont gardé un nom identique, qui s'est modifié seulement par des différences dialectales.

V.

De ce que nous venons d'établir jusqu'à présent, il résulte avec certitude qu'il existe en Asie et en Afrique de nombreuses populations de pygmées, que des données anthropologiques suffisamment caractéristiques permettent de rattacher à une race unique. Les Aétas des Philippines,

(1) Zeitschrift der Gesellschaft für ErdkundE ZU BERLIN, t. XXVII, 1892, p. 98.

(2) IBID., t. II, p. 101.

les Mincopies des îles Andaman, les Veddahs de Ceylan, les Kanikars du sud de l'Inde, les tribus noires de l'Afrique centrale et les Bushmen reproduisent, avec certaines divergences accidentelles, un type unique.

L'ethnographie ne contredit pas ce résultat. M. von Hellmuth Panckow, dans le travail que nous avons cité plusieurs fois déjà (1), a recueilli les principaux traits de l'état social, de l'industrie, de la religion et du langage des populations pygmées, et l'ensemble de cette description concorde assez bien pour ne pas infirmer la thèse de la communauté d'origine des pygmées.

Voici les traits généraux de cette description. En Asie et en Afrique, partout où on les a rencontrés, les pygmées vivent complètement isolés. A l'exception peut-être de quelques tribus sédentaires des Veddahs à Ceylan, ils demandent leur subsistance à la chasse. Ce genre de vie explique bon nombre des particularités de l'existence des pygmées.

De là provient en effet leur habitation rudimentaire. La plupart du temps, la feuillée des bois ou une fente de rocher suffit à leur abri; les huttes constituent un luxe exceptionnel et transitoire. Parfois même, comme les Kanikars au sud de l'Inde, les pygmées se fabriquent une habitation dans les branches des arbres à la façon d'un nid d'oiseau.

Tout entiers à la chasse, les pygmées ne travaillent point à la terre, ne pratiquent aucune industrie. Ils se procurent des armes, des vêtements, des ustensiles de ménage, en échangeant la chair et la dépouille des animaux qu'ils ont tués.

L'isolement des pygmées en a fait, parmi les peuples d'Afrique et d'Asie, une véritable caste. A de rares exceptions seulement, les pygmées se sont unis à d'autres races; l'endogamie prédomine chez eux. Aussi certains auteurs

(1) ZEITSCHR. Der Gesellsch. FÜR ERDKUNDE ZU BERLIN, t. cité, pp. 101-119.

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