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Sur la question d'origine des pygmées, il serait imprudent d'échafauder, dans l'état présent de la science, une théorie nécessairement hypothétique et hasardée. Nous voyons les pygmées répandus à l'état sporadique depuis l'Extrême-Orient jusqu'à l'ouest de l'Afrique (1). Sont-ils venus d'Afrique en Asie et en Malaisie? Est-ce le contraire qui est vrai? Nous n'en savons rien, et j'avoue que, pour l'heure présente, je trouve moins de force aux raisons que j'ai fait valoir, dans un précédent travail (2), pour la migration d'Asie en Afrique.

Avant de rechercher quel fut le point de départ de l'extension des pygmées, il faudrait avant tout être fixé sur l'identité de race des pygmées d'Asie et d'Afrique. Sans doute, cette identité n'est pas improbable, mais elle est loin d'être un fait démontré. Tant que ce point ne sera pas acquis, il sera oiseux de discuter sur l'origine géographique de ces curieuses tribus.

En attendant, le mieux sera de recueillir patiemment, ainsi que nous l'avons fait dans ce travail, toutes les données des explorateurs sur les pygmées.

Mieux connus, ils livreront peut-être un jour, comme d'autres peuples, la clef du mystère qui enveloppe encore leur histoire si ténébreuse à présent. A moins, ce qui est également probable, qu'ils ne disparaissent complètement de la surface du globe.

Et alors ceux qui, dans quelques siècles, liront nos dissertations, auront bien de la peine à nous croire. Nous avons réhabilité les anciens, parce que nous avons pu voir de nos yeux les pygmées de leurs légendes et rétablir ainsi la vérité dans leurs descriptions un peu fantaisistes. Pouvons-nous espérer une égale créance, quand tout moyen de contrôle aura disparu ?

(1) Voir la carte.

J. VAN DEN GHEYN, S. J.

(2) L'Origine asiatique de la race noire. COMPTE RENDU DU DEUXIÈME CONGRÈS SCIENTIFIQUE DES CATHOLIQUES, Paris. 1892, section d'anthropologic, p. 152; et REVUE DES QUEST. SCIENT, t. XXIX, pp. 428 et suiv.

L'EXPOSITION UNIVERSELLE D'ANVERS

Suite (1)

Poursuivons notre marche. La cartoucherie d'Anderlecht a dessiné un très coquet monument tout en cartouches, douilles et amorces. Il est flanqué de droite et de gauche par deux troupiers en bronze, très fièrement campés sur leur socle. Une inscription rappelle que la Société fabrique en moyenne 150 000 000 de cartouches par an. C'est un beau chiffre, mais j'imagine que les carabinettes Flobert entrent pour beaucoup dans cette consommation.

Des expositions d'armes de chasse et de guerre, des meubles et des bronzes, les cigares de Tinchant, encore des meubles, les bronzes de Luppens, des autels de bois, de pierre et de cuivre, des ornements d'église et, contre une cloison de fond, dans un couloir étroit, de magnifiques tapisseries de Malines signées « Braquenié ». Je les ai longtemps et à diverses reprises admirées : la fille du brocanteur, le magistrat en robe rouge et son pendant en robe noire forment des tableaux de toute première beauté. Certes il est peu de produits dont notre pays puisse tirer autant d'honneur. Mais pourquoi les avoir relégués dans ce corridor de prison cellulaire, pourquoi les avoir pendus à ce dos d'armoire ? Le visiteur ne peut pas reculer d'un mètre; il doit les voir le nez sur la trame, sans aspect d'ensemble, dans des conditions absolu

(1) Voir la livraison précédente, octobre 1894.

ment désastreuses et agaçantes, Voyez comme sont exposés en France les Gobelins et les d'Aubusson. C'est en face, au lieu des insignifiantes extensions de la papeterie, qu'il eût fallu les mettre, bien en lumière, bien en aspect. Au reste, j'étendrai le reproche à presque toute cette galerie. Elle donne, à partir du centre, au lieu d'une sensation d'ordre et de beauté, une sensation d'entassement à tout hasard; il y vient des ressouvenirs d'entrepôt et de dépôt de bagages. On étouffe; ces étalages qui se succèdent et se touchent les coudes, au lieu de se faire valoir, se détruisent; ils s'écrasent, ils se superposent dans l'oeil pour y faire un fouillis; c'est comme un bataillon de soldats on voit le premier rang, puis derrière, des képis, des pompons et des bayonnettes : une masse sans distinction. Il eût fallu mettre les choses plus au large, comme on fait d'un état-major. Il y a beaucoup de très jolis monuments, dont de loin on ne voit que la tête passer par-dessus les autres, et dont de près, faute de recul, on ne voit que les pieds.

Nous voici au bout de la galerie. Le Musée royal d'histoire naturelle a dressé là une reproduction en staff de l'Iguanodon de Bernissart et une photographie de l'Elephas primigenius de Lierre. On a tant montré et nous avons tant vu ces deux vieux personnages qu'il n'y a plus rien de neuf à en dire.

Plus intéressants sont les panneaux de marbre amincis par usure mécanique jusqu'à la transparence. On en préparait autrefois, comme encore aujourd'hui, des fragments réduits qui servent à l'étude microscopique des roches; ici les moindres pièces ont dix centimètres de côté, les plus grandes vont à 25 et 30 centim. Elles font saisir d'ensemble l'origine de ces pâtes durcies. Je signale en particulier le petit granit de Sprimont, le calcaire à Stromatoporoïdes de Vodelée, et le calcaire à Favosites de Wellin.

Nous sommes au bout de cette première galerie, au pied de l'escalier qui devait conduire au château aérien. Déci

dément, la Belgique n'est pas hospitalière aux ballons captifs! On les annonce à son de trompe, on les dessine, on les grave sur cuivre, on les peint sur affiches à des hauteurs vertigineuses... Le moment venu, rien : les plus bienveillants se laissent gonfler, restent quelque temps à se balancer sur leurs amarres, et puis crèvent... Je ne sais pas ce qui a retenu dans les limbes des possibles le château aérien ; je sais une chose, c'est qu'en lisant les fantastiques descriptions qui en avaient été faites, beaucoup de gens s'étaient dit : « Attendons!» L'événement ne leur a point donné tort. Et on l'avait muni de tout, même de paratonnerres à aigrettes!

En redescendant la galerie par le côté gauche, on rencontre l'étalage des papeteries dont j'ai parlé tantôt. Derrière une de ses vitrines, pour faire valoir une marque de papier, se trouve fort irrévérencieusement étalée une eau-forte magnifique signée : Marie, comtesse de Flandre."

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Une exposition des produits céramiques de Jurbise, et plus loin, dans un petit pavillon insignifiant, les ciments de North's Portland. Il méritait mieux. C'est lui qui a fourni les matériaux du grand pont monumental reliant les jardins à l'exposition congolaise. Pont magnifique, d'une seule arche, portant sur 25 mètres. Les enrochements voisins sont du même ciment encore. On sait d'ailleurs que sa composition régulière, la craie de Visé et l'argile de Beersse qui en sont la base, lui donnent des qualités exceptionnelles. Après de multiples essais, il a été admis dans la construction des forts de la Meuse.

Il a servi à un de nos jeunes confrères, M. Dewalque, dans une étude très intéressante sur l'adhérence des ciments aux différentes variétés de briques en usage dans notre pays. Étude d'une grande portée pratique pour nos constructeurs et qui renversera un de leurs préjugés les plus résistants. Les résultats obtenus par M. Dewalque sont consignés dans un tableau graphique, reproduisant toutes

ses expériences de rupture, et trop modestement caché sur un des murs de ce pavillon déjà trop modeste.

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Je ne parviens plus à me rappeler où j'ai vu exposés les ciments Josson de la Société Niel-on-Rupel. Quand je veux m'en souvenir, je vois passer dans mon imagination des champs et des plaines, et sur le mur de toutes les petites fermes de grandes enseignes blanches; Niel-onRupel, Niel-on-Rupel... Ce n'est évidemment point là, et je confonds avec des souvenirs de voyage en chemin de fer. Quoi qu'il en soit, c'est la société la plus forte du pays, produisant par année 72 000 tonnes de Portland artificiel. Elle exporte ses ciments dans toutes les parties du monde, et les analyses qu'on en a faites les classent en tout premier rang. Sa craie vient d'Harmignies, près Mons, et son argile des bords du Rupel. Ses fours et ses moulins occupent 20 hectares et nécessitent une force de 1750 chevaux-vapeur. Le ciment de Niel a été admis, concurremment avec le North's Portland, par le génie militaire belge.

Au centre à peu près de la galerie, le monument très réussi de l'amidonnerie Remy, et à sa droite le salon c'est vraiment un salon - des usines Solvay. Je ne crois pas qu'il y ait dans toutes les galeries une exposition mieux comprise, réalisant mieux la vraie conception de ce que devrait être le grand concours des industries qu'on nomme une exposition universelle.

Au fond, sur le panneau central, une mappemonde très correctement dessinée, marquant par de gros clous dorés à tête arrondie la situation géographique des différentes usines Solvay. En Belgique : Bruxelles, Couillet, MesvinCiply, Havréville, Hémixem; Sarralbe, Wyhlen, Bernburg, Roschwitz en Allemagne; Sandbach, Northwich en Angleterre; Ebensee en Autriche ; Dombasle en France; Beresniki, Linitchansk en Russie, et Syracuse en Amérique.

Le long de la cimaise sont rangées des photographies

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