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Par tout cet exposé intuitif, le cultivateur n'aura pas de peine à se renseigner sur la valeur du sol qu'il exploite et à s'orienter pour raisonner ses opérations.

L'adaptation de la carte agricole au plan parcellaire des communes est certainement une innovation heureuse. qui rend la lecture de la carte facile, non plus seulement aux spécialistes, mais à tous les cultivateurs, une innovation de nature à hâter les progrès de la culture rationnelle.

Le cultivateur, désormais édifié, saura se rendre compte des éléments fertilisants qui préexistent dans son champ ou qui y font défaut, des amendements à y introduire, des plantes à cultiver, des parties où la culture ne saurait le rémunérer de son travail et de ses dépenses.

Et si le cultivateur ne peut par lui-même utiliser la totalité de ces renseignements, il aura à sa disposition, pour le guider, les conférenciers agricoles, les agronomes de l'État, l'instituteur lui-même qui, par ses rapports journaliers avec les cultivateurs, peut être considéré comme le plus précieux collaborateur de l'enseignement agricole.

Chaque commune aurait ainsi sa carte agricole propre ; celle-ci pourrait être déposée à l'école communale et servir utilement à l'instituteur, aux conférenciers, aux agronomes de l'État pour la création et la direction des champs d'expériences.

BOTANIQUE ET ZOOLOGIE.

II.

CULTURES SPÉCIALES.

L'École de La Louvière (ancienne école d'agriculture pratique de Mont-sur-Marchienne) avait présenté comme

à l'échelle de 1: 20 000 et comprenant plus de vingt communes des cantons de Virton, Florenville et Étalle, fut envoyée à M. Carnot. L'École reçut à ce sujet une lettre des plus flatteuses du frère du Président de la République, professeur à l'École des mines de Paris.

programme de son exposition la question suivante : Exposer les moyens intuitifs les mieux adaptés à l'enseignement de la physiologie botanique et de l'agriculture.

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Les difficultés consistent à choisir, parmi les expériences, celles qui incarnent une vérité physiologique importante au point de vue de la culture; à employer les moyens les plus simples, les appareils les moins coûteux et les procédés les plus sensibles pour ces démonstrations; à présenter enfin les expériences dans un ordre à la fois logique et pratique.

Ce thème a été exécuté d'une façon méthodique et scientifique par M. le professeur Buisseret, ingénieur agricole de l'Université de Louvain, et a valu au compartiment de l'agriculture une de ses principales attractions.

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De l'ensemble des expériences exposées in vitro on peut déduire une foule de conclusions pratiques d'une importance capitale concernant choix des graines, conditions d'un bon semis, importance de l'espacement régulier des plantes, danger de l'effeuillage, restitution de l'azote et des sels minéraux, forme sous laquelle il convient de les restituer, explication des façons de culture en vue de l'emmagasinement et de la conservation de l'eau dans le sol, de la diffusion des engrais, de la nitrification, de la circulation de l'air, la taille des arbres, l'importance des courants aériens, la sélection des graines et moyens d'empêcher le croisement, les remèdes aux maladies des plantes, le rôle utile ou pernicieux des végétaux inférieurs en agriculture, les moyens de favoriser ou entraver leur développement. L'École de la Louvière exposait également la belle carte géologique agricole des environs de Mont-sur-Marchienne, élaborée en 1887-88 à la demande de l'Inspection de l'agriculture par MM. Poskin et Stainier, aujourd'hui professeurs à l'Institut de Gembloux.

L'École pratique de Leuze avait exposé également un magnifique herbier de la région, datant du commencement

du siècle; on sait que cette école est la première école d'agriculture créée par feu Rogier dans le Hainaut. Elle est dirigée aujourd'hui par M. Moulart, qui a pris vivement à cœur la diffusion de l'enseignement de l'agriculture dans sa région.

Deux écoles, Avelghem et Carlsbourg, se sont donné libre carrière dans le domaine zoologique, en concentrant pourtant leurs soins, la première, à l'exhibition des oiseaux utiles et nuisibles à l'agriculture, la deuxième, à celle des insectes.

L'École d'agriculture de Grammont a consacré toute sa « loge » à la culture principale de sa région, le tabac. Cette exposition a été particulièrement remarquée par S. M. le Roi des Belges, lors de sa visite à l'exposition collective des écoles. Cette exposition comprenait, outre la collection complète des variétés de tabac cultivées dans cette région, aux diverses phases de leur développement, de nombreux tableaux donnant l'analyse physique et chimique des plantes et du sol; les plans des champs d'expériences, les statistiques du développement de cette culture, les formules d'engrais, etc.

Les Écoles d'Avelghem, de Thielt et de Deynze exposaient également les produits, semences, engrais, etc., intéressant les cultures dominantes de leur région, c'està-dire la chicorée et le lin. Les cultures expérimentales instituées par les professeurs de ces écoles ont donné également des résultats fort remarquables.

L'École de Hasselt rivalisait avec celle de Virton, de Dinant et de Carlsbourg au point de vue des observations intéressant particulièrement l'étude du sol et du climat. Les recherches de M. l'abbé Smets ont mis particulièrement en évidence l'importance du rôle que joue la magnésie dans le sable campinois et l'action fertilisante des phosphates de scories.

Cette école a développé sur une grande échelle les cultures, instituées à Louvain en 1884, dans les sables naturels et le limon.

L'École régionale de Huy, située sur la crête de partage du Condroz et de la Hesbaye, exposait également divers produits intéressants de l'analyse du sol par la plante dans les sols de ces deux régions, et une carte géologique agricole très suggestive des environs de cette ville, présentant des affleurements de roches si variées.

III.

ÉCOLES PRIMAIRES, ÉCOLES VOLANTES,
ÉCOLES MÉNAGÈRES.

Enfin, l'exposition des écoles de laiterie et des écoles ménagères agricoles constituait une véritable révélation pour beaucoup d'agronomes, qui ne se doutaient pas des efforts tentés par le Gouvernement pour développer l'éducation professionnelle de la femme dans le sens agricole comme dans la carrière industrielle.

Pendant que les orateurs et les journalistes socialistes et démagogues continuent à réclamer des réformes sans se donner la peine de constater les progrès réalisés, le Gouvernement répond en marchant, comme le philosophe grec, à ceux qui nient le mouvement.

Déjà des centaines de jeunes filles sont initiées dans nos principales régions agricoles aux principes de l'agronomie, de la mécanique agricole et de la comptabilité rurale. A côté des écoles fixes, des écoles ménagères, de nombreuses écoles volantes circulent dans toutes nos provinces et inculquent gratuitement aux filles de nos cultivateurs les notions scientifiques indispensables à la pratique de l'agriculture rationnelle. Le jury a constaté que plusieurs de ces écoles fabriquent dans la perfection

certains fromages, comme le Brie, le Camenbert, le Hollande, le Pont-Lévêque, le Port-Salut.

Enfin, le département de l'Agriculture s'intéresse également au progrès de l'enseignement primaire dans nos campagnes.

Contrairement aux belles théories développées par de nombreux agriculteurs en chambre, il préconise la simplification de cet enseignement dont le programme est beaucoup trop surchargé.

L'exposition de l'École primaire de Mousty prouve qu'un instituteur peut sans frais et sans efforts initier les enfants d'un village aux principes des sciences naturelles et aux premiers principes de l'agriculture rationnelle.

M. Borlée a réussi à inspirer à ses élèves le goût de l'histoire naturelle pendant les récréations et promenades. Son exposition est tout à fait locale, c'est-à-dire qu'elle est formée exclusivement des produits naturels de la région, recueillis par les enfants sous sa direction:

Le programme de l'enseignement primaire doit être déchargé comme celui de l'enseignement moyen: apprendre à lire, à écrire et à compter, voilà l'idéal (voir Bulletin de la Société scientifique de Bruxelles, 3 section, janvier 1895). Le reste est inutile ou dangereux (1), ou peut s'apprendre en quelques leçons. «Non multa sed multum. »

V. D. B.

(1) C'est l'enseignement de l'histoire dans les écoles primaires qui a déterminé la guerre scolaire; or, l'expérience prouve que les enfants de la campagne ne profitent guère de cet enseignement, nécessairement très incomplet et qui absorbe un temps précieux.

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