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représentant les différentes usines dans tout leur développement. Au centre, sur une table étagère, sont étalées les matières premières de la fabrication, ses produits et ses sous-produits :

Carbonate de soude pur,
Bicarbonate de soude,

Cristaux de soude,

Soude caustique,

Sel de soude caustique granulé et en poudre,
Chlorure de calcium en poudre et cristallisé,
Acide chlorhydrique,

Chlorhydrate d'ammoniaque,

Sulfate d'ammoniaque,

Alcali à 22° et 29°,

Phosphates et craies phosphatées.

A gauche, sur une table latérale, des parallélipipèdes et des cylindres, marquant aux yeux, par leurs proportions grandissantes, les progrès continus de la production s'affirmant de plus en plus chaque année. Elle est arrivée à dépasser 400 000 tonnes par an!

Enfin, dans une étagère de droite, les restes de deux sauriens fossiles trouvés dans les exploitations de Ciply: Mosasaurus Lemonnieri Dollo, Prognathosaurus Solvayi Dollo, offerts tous deux par M. Solvay au musée d'histoire naturelle de Bruxelles.

Enfin, et pour compléter par un mémoire écrit cette installation parlante, une charmante brochure d'un vrai luxe typographique donne à la fois : l'histoire du procédé Solvay pour la fabrication de la soude; les résultats de son introduction dans l'industrie; les détails d'organisation de chaque usine; les institutions ouvrières; et enfin les emplois industriels de la soude Solvay. On voit que la monographie est complète. Elle permet de juger en connaissance de cause.

L'histoire de la découverte du procédé de fabrication de la soude à l'ammoniaque est très compliquée : les pre

miers brevets datent de 1838. Ceux de Solvay ne datent que de 1861. Tous les essais tentés avant lui ne donnèrent aucun résultat pratique sérieux. Solvay fut le véritable créateur de la méthode, et c'est à bon droit qu'il lui a passé son nom.

M. Fr. Dewalque, notre éminent confrère, a traité cette question très en détail dans son Rapport de 1885 sur la grande industrie chimique, et il n'y a point lieu d'y ajouter. Quant à la nature même de la méthode et aux détails de son application, ils sont tenus secrets. On en parle dans les traités de chimie industrielle, mais il est rare que les auteurs soient bien renseignés.

Le nombre total des ouvriers employés par la Société est près de 6500; la force motrice utilisée de 9500 chevaux-vapeur.

Les institutions fondées en faveur des ouvriers sont nombreuses :

1° Une série de secours médicaux absolument à charge de la Société qui, en plus, intervient pour un tiers dans les frais de pharmacie.

2o Le salaire est payé intégralement à l'ouvrier pendant tout le temps que dure l'incapacité complète de travail. 3o L'assurance contre les accidents survenus dans ses usines est prise tout entière à charge par la Société.

4o Le produit des amendes, doublé par la Société, est versé dans la caisse de secours aux ouvriers nécessiteux.

5o Les ouvriers sont affiliés à la Caisse générale de retraite. Une retenue de 1 1/2 p. c. sur les salaires, doublée par la Société, leur assure à 60 ans une pension normale de 400 francs. De plus, la Société fait annuellement, en faveur des ouvriers ayant plus de 10 ans de service, un versement spécial progressant avec le nombre d'années.

6o Une caisse spéciale, exclusivement alimentée par la Société, a pour but de procurer aux ouvriers un petit

capital au moment de la retraite. Les versements annuels représentent 20 p. c. du traitement.

7° Enfin la Société a construit 263 maisons ouvrières. Elles sont occupées gratuitement par les employés. Les ouvriers paient un loyer de 10 à 12 francs par mois, soit 4 p. c. d'intérêt du capital engagé.

Vous m'en voudriez, Messieurs, si je ne vous signalais pas ici la création scientifique due à Solvay: l'Institut physiologique de Bruxelles, confié à la direction de M. le professeur Héger. Certes, c'est l'indice de très hautes préoccupations, et l'on aime à voir suivre le généreux souci du bien-être matériel des ouvriers par le souci supérieur d'ouvrir des voix nouvelles à la science. Je voudrais pouvoir y applaudir sans réserve. Mais le discours inaugural prononcé par M. Solvay lui-même me fait peur... A côté de très belles conceptions scientifiques, y a là des envolées vers des doctrines bien aventureuses. On peut voir beaucoup de choses dans un courant électrique; mais y découvrir la cause génératrice de l'idée, l'y chercher même, c'est s'assurer de cruelles déconvenues!

il

A côte de la soude, des toilettes de bal, des cartouches de chasse et de guerre, des chasubles et des dentelles, encore des dentelles, une ombrelle à 20 000 francs, et les porcelaines, les faïences et les céramiques de la maison Boch de La Louvière.

Avec le Val-St-Lambert, la « Keramis» de Boch partage l'honneur d'exciter dès les premiers pas l'admiration des étrangers pour l'industrie de notre pays.

un

Son exposition est assurément au tout premier rang des plus remarquables. Elle comprend deux parties salon, sur le côté de la galerie, consacré tout entier à ce que j'appellerai la section décorative de son usine, et au centre, sur de vastes étagères, l'étalage complet de ses faïences et porcelaines de luxe.

Dans le salon, un grand panneau de chasse occupe la place d'honneur ; il est très brillamment traité en teintes

bien douces, parfaitement fondues, peut-être un peu trop fades; un dessus de cheminée en camaïeu bleu absolument magnifique; des tableaux en camaïeux bleu et sépia qui sont de vrais chefs-d'oeuvre de peinture, et des plats décoratifs d'une vigueur et d'un coloris saisissants. Sur les étagères, toute la fabrication courante de la Société assiettes, bols, tasses, cruches, plats, pots à conserves, services de table et de toilette en pâte blanche ou en pâte ivoire. Majoliques et barbotines. Faïences stannifères, genres Delft, Rouen, Nevers, St-Amard, en camaïeu bleu et polychromes. Faïences siliceuses; vases et plats en imitation des faïences de Rhodes et des faïences persanes; vases plats et potiches en imitation de porcelaines japonaises. Grands vases modelés, médaillons avec émaux pour décoration architecturale. Carreaux genre Delft; carreaux avec émaux majoliques pour plafonds et frises, etc., etc.; le tout d'une richesse et d'une exécution parfaites. Il y a tel vase en bleu de roi qui imite à s'y méprendre les plus beaux produits de Sèvres.

Beaucoup de gens passent et admirent; très peu savent ce qu'il faut de patience, d'énergie, de talent, de persévérance pour arriver à de pareils résultats.

Il n'y a pas de petite pensionnaire qui, au sortir de son couvent, ne commette les horreurs que l'on appelle la peinture sur porcelaine. Nos églises, il y a quelque vingt ans, et nos autels étaient envahis par des vases aux formes indéfinissables, sur lesquels on peignait avec le même bon goût des Sacrés-Cours et des Vierges. Sèvres lui-même avait été atteint par la lèpre de cette décoration maladive. Il fallait une réaction énergique; ce fut M. Lauth qui la détermina en France, et M. Boch en Belgique.

Permettez-moi de vous arrêter un moment sur ce point. La porcelaine, pour être convenablement cuite, demande une température de 140 degrés pyrométriques environ. La fine faïence feldspathique, dite terre anglaise ou faïence de Wedgwood, celle que travaillait Bernard de

Palissy et qui constitue la plus grande part de la fabrication de la maison Boch, n'en demande pas autant, il est vrai: 100 degrés pyrométriques lui suffisent; mais elle n'échappe pas aux difficultés que ces hautes températures opposent à la décoration.

La vraie décoration artistique de la faïence, comme de la porcelaine d'ailleurs, est celle qui, appliquée sur la pâte dégourdie, noyée ensuite dans le bain de couverte, est portée avec la pâte au grand feu, fond avec elle, se mélange à la couverte et ne fait qu'un, si je puis ainsi parler, avec l'objet qu'elle décore. Les couleurs prennent alors un moelleux, un velouté, une transparence et une profondeur qui leur permettent de lutter avec les émaux les plus riches.

Le malheur est que la plupart des couleurs ne peuvent aller au grand feu. Les hautes températures les décomposent, et la palette du peintre est singulièrement réduite. Il lui reste le noir pur par l'oxyde d'urane, le noir bleuâtre par l'oxyde de cobalt et de manganèse, le bleu par l'oxyde de cobalt pur, le vert par l'oxyde de chrome, le jaune par l'oxyde de titane, le brun écaille par l'oxyde de manganèse et la terre d'ombre, le brun marin par l'oxyde de chrome et le chromite de fer, et le bistre par l'oxyde rouge de fer. C'est peu pour l'artiste, mais il a une double ressource. Il peut, au lieu de poser à plat ses couleurs sur la porcelaine dégourdie, les mélanger avec de la pâte, et appliquer cette pâte ainsi colorée, couche par couche, jusqu'à produire des reliefs d'un effet saisissant. Il peut renverser cet ordre: colorer la porcelaine et, par-dessus la couleur, poser par couches graduées de la pâte blanche. Au sortir du grand feu, la pâte fondue aura des transparences qui la feront comparer aux camées antiques.

Mais pour manier ces ressources, il faut le talent de l'artiste, la persévérance du travailleur qu'aucun échec ne rebute et qui ne se repose qu'arrivé au terme. Il est

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