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au point de vue des qualités que l'on veut leur faire acquérir; il est possible en effet de varier la saveur des légumes en les greffant sur des plantes de saveur différente. On pourrait aussi, par des greffes raisonnées et faites en temps opportun, obtenir un même légume à des époques différentes de l'année.

En second lieu, la greffe des bourgeons à fleurs faite à une époque convenable de l'année retardant la floraison des Crucifères (Choux), ce qui n'est pas toujours vrai pour d'autres plantes, — ce retard fournirait peut-être l'occasion de supprimer l'hybridation par les insectes et, par suite, de conserver pures les variétés de Choux.

La supériorité des graines de Chou-rave greffé sur Chou-cabu, variété vigoureuse, sur les graines de Chou-rave non greffé fait croire en outre à l'auteur que la greffe sur variétés vigoureuses permettrait peut-être de conserver des variétés difficiles à maintenir, et de régénérer des variétés usées.

La forme hypothétique donnée à ces assertions est naturellement la seule qui leur convienne, aussi longtemps qu'elles n'auront point reçu la sanction d'une plus longue et plus large expérience.

L'auteur est plus catégorique vis-à-vis de l'impossibilité de greffer des plantes herbacées étiolées. On savait du reste déjà que la même impossibilité existe pour les plantes ligneuses, et que les arbres à feuilles panachées se greffent d'autant plus difficilement que la panachure est plus marquée.

Enfin Daniel affirme, contrairement aux idées qui ont cours sur la matière, que la greffe suivie de semis peut donner des variétés nouvelles.

On ne peut soutenir en effet que, même dans les espèces ligneuses, le greffon conserve toujours aussi intactes qu'on le dit généralement les variétés de l'espèce et n'est jamais influencé en rien par le sujet. La culture des arbres fruitiers fournit elle-même de nombreux exemples du contraire.

D'autre part, dans les plantes herbacées, l'influence du sujet sur le greffon se traduit souvent d'une manière tangible, ce qui ne doit pas étonner si l'on admet que les conditions générales du milieu modifient les plantes et si l'on considère que le milieu dans lequel végète le greffon est assurément bien spécial.

Enfin, et ceci est décisif, l'auteur dont nous résumons les travaux a obtenu, par semis de graines récoltées sur greffons, des variétés assez tranchées pour l'intéresser à leur destinée dans l'avenir.

Qui vivra, verra!

ALPH. MEUNIER.

GÉOGRAPHIE.

Positions astronomiques relevées au Sahara par Fernand Foureau (1). Cet explorateur, au cours d'un voyage fait d'octobre 1893 à mars 1894, et qui l'a conduit jusque près d'Inçalah (Sahara), a déterminé astronomiquement la position d'un bon nombre de points. La liste des 138 observations qu'il a faites a fourni à la Société de Géographie de Paris les éléments pour déterminer respectivement la latitude et la longitude de 52 et 54 localités.

D'après ces données, Hassi-El Gara (El Golea) se trouve par 0° 30′ 57′′ long. E. de P. et 30° 33′ 03′′ lat. N; pour Inçalah nous avons 6° 23′ 40" long. E. de P. et 27° 11' 0" lat. N. Inçalah est donc reporté à un degré environ vers l'est, contrairement aux observations du major Lang.

Le cours du Niger en aval de Tombouctou (2) Les documents reçus, en juillet 1894, du Soudan français, ont permis à M. P. Vuillot de dresser un intéressant croquis du cours du Niger. Ce fleuve n'avait jamais été levé avec précision entre Kabara, au sud de Tombouctou, et les rapides de Bourroun. Mungo Park a parcouru cette section en 1806; le résultat de ses observations a été perdu dans le désastre qui anéantit sa mission. En 1854, le voyageur allemand Barth a suivi la rive gauche du Niger; mais le croquis au 1: 1 000 000 qu'il a fait de ce fleuve, et qui a servi au commandant de Lannoy de Bissy pour sa carte d'Afrique au 1: 2 000 000, n'est qu'approximatif.

Depuis l'occupation de Tombouctou par les Français, de nombreuses reconnaissances ont apporté des éléments nouveaux. Le lieutenant de vaisseau Hourst, commandant la petite flottille stationnée sur le Niger, a utilisé ses canonnières pour relever le cours du fleuve entre Tombouctou et Ghefrago, situé à 37 kil. 500 mètres en aval de cette ville. C'est prolonger vers l'est l'œuvre des lieutenants Caron et Lefort et compléter, par des données précises, la carte de Barth. Qu'on ne voie pas dans cette affirmation un reproche à l'adresse du voyageur allemand. Si l'aspect et le détail des rives du Niger présentent de nos jours

(1) COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE DE PARIS, 1894, pp. 360-368.

(2) Ibid., pp. 368-370 et un croquis.

des différences sensibles, s'il s'est formé là des villages et des lacs, c'est l'effet des migrations des peuplades et des modifications constantes dans le régime des cours d'eau coulant pardessus berges. La narration de Barth reste absolument intacte.

Le Yavari (1). Ce cours d'eau, qui rencontre l'Amazone par trois embouchures, forme la limite entre le Pérou et le Brésil; les postes les plus avancés que ces puissances y ont établi sont ceux de Leticia et de Tabatinga.

Le Yavari est une belle rivière; sa largeur n'est jamais inférieure à 1000 mètres; son cours bien encaissé ne forme pas d'îles.

Les affluents de droite (côté du Brésil) sont le Ytecuai et le Curuza, tous deux navigables; ils ont pour tributaires, le premier le Ytui et le Rio Blanco, le second le Manuel Pardos.

Du côté du Pérou, le Yavari se grossit du Yavari-Midi et du José-Galvez, peu navigables l'un et l'autre.

Le Yaquarana n'est autre chose que le Haut-Yavari.

Malgré leur hauteur, les rives du Yavari sont inondées tous les quatre ans. C'est pour ce motif qu'on n'a pas fondé de vrais villages sur ses rives. On n'y rencontre que des entrepôts de commerce, sortes de campements dont le plancher est à 2 mètres au-dessus du sol.

La région du Curuza et de l'Ytecuai est beaucoup plus productive que celle de l'Ucayali. Elle est très riche en gommes et en caoutchouc. On extrait deux espèces de caoutchouc du Caucho et du Jebe. Le caucho est abattu et on en prend toute la substance laiteuse. L'exploitation de la gomme du jebe se fait par des incisions pratiquées au tronc de l'arbre. Ces incisions annuelles, loin d'être nocives, ne font qu'augmenter la matière laiteuse.

Une partie peu connue du territoire péruvien les sources du Purus et de l'Yurua (2). La partie la moins connue du territoire péruvien forme un vaste triangle dont le méridien de la rivière Urubamba constitue la base du côté du Brésil. Son côté septentrional s'étend du milieu du cours du Madeira jusqu'aux sources du Yavari (parallèle 7° lat.); le côté méridional n'est autre que la rive gauche du Madeira, celle du Beni jusqu'à son confluent avec le Madidi, enfin cette dernière rivière jusqu'à son origine.

(1) Traduit du journal péruvien EL COMERCIO. Ibid., pp. 377-379. (2) Traduction du journal péruvien EL COMERCIO (2 juillet 1894). Ibid., pp. 379-381.

Cette aire immense est arrosée par le Madre de Dios (anciennement l'Amarumayo), un des plus puissants affluents du Madeira. Le Purus et le Yurua, qui comptent parmi les plus grands tributaires de l'Amazone, y ont leurs sources. L'arbre à caoutchouc y abonde. L'exportation de ce produit, rien que sur les rives du Purus, s'est élevée à 900 000 l. s. pendant l'année 1889, d'après les constatations du Dr P. Ehrenreich, commissaire allemand pour l'exploration de ces régions.

Le Purus est navigable sur 2000 milles environ depuis sa source jusqu'à son embouchure dans l'Amazone. Son principal affluent c'est l'Acre. Il n'y a qu'une faible distance entre le Haut Purus et le Camisea, qui va grossir l'Urubamba.

Le littoral du Congo

Les rivières N'Dogo et N'Gové (1). français est loin d'être connu. Tantôt on ne possède que des données imparfaites sur plusieurs de ses points, comme les pays des N'Comis et du Fernan-Vaz; tantôt on se trouve devant des erreurs graves : c'est ainsi que les rivières N'Dogo (nom donné par les indigènes à la rivière de Setté Cama) et N'Gové ne sont pas des lagunes, mais des voies fluviales très commerçantes. Ces deux cours d'eau baignent un riche et immense territoire, dont le caoutchouc et l'ivoire sont exploités par les négociants anglais et allemands. Le N'Dogo a un développement de 220 kilomètres environ. Il est très sinueux. Sa source se trouve dans le pays des Eschiras, sur la chaîne de montagnes d'IgombiN'Dellé. Depuis son embouchure jusqu'à Capa, situé à 50 kil. en amont, le fleuve forme comme un immense lac, où la largeur atteint parfois 10 et 12 kilomètres. Cette partie de son cours est parsemée d'environ 500 îles fertiles et boisées comme la grande forêt; un bon nombre a une superficie de 100, 200 et même 2000 hectares.

Le N'Dogo alimente divers lacs ou lagunes: Cimba, Sounga, N'Gamba, etc. La navigation est possible aux petits vapeurs de 80 à 100 tonnes sur un parcours de 50 à 60 kilomètres. A la saison des pluies, les chaloupes à vapeur peuvent remonter jusqu'à Kengas, à 215 kilomètres de l'océan Atlantique. Les rapides de Mabandi, situés encore plus en amont, sont abordables en tout temps aux pirogues de 2 à 3 tonnes.

La rivière N'Gové ne ressemble guère à sa consœur. A son

(1) Notice, par Auguste Foret, administrateur colonial. Ibid., pp. 417-420 et un croquis.

embouchure elle forme aussi un immense lac, mais on n'y trouve que 4 ou 5 îles. Le N'Gové sert de déversoir au lac de M'Bori-Polo. Il sert de refuge aux hippopotames et baigne un pays plat, souvent marécageux à la saison des pluies, très boisé et riche en caoutchouc, en ébène et en okoumé, acajou femelle qui atteint des dimensions extraordinaires.

On rencontre d'assez nombreux éléphants entre ce fleuve et les lagunes du Fernan-Vaz.

Un volcan sous-marin dans la mer Caspienne (1). - Les officiers de l'aviso russe Lotzman (Pilote) ont commencé l'étude d'un volcan sous-marin qui s'est formé pendant l'été de 1894, dans la partie méridionale de la Caspienne, à 45 kilomètres minimum de la côte. Le sommet du volcan se trouve par 38° 13′ 30′′ lat. N. et 57° 37' long. E. de Gr; il est en-dessous du niveau de la mer. Le cratère, d'où jaillit de la boue jusqu'à une certaine hauteur, mesure à peine 6 mètres de diamètre. Les pentes de la colline sous-marine sont si douces qu'à la distance de 380 mètres du pic, la profondeur de la mer n'est que de 15 mètres. A la distance de 1800 mètres, cette profondeur devient très-grande.

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Conditions climatériques du poste russe du Pamir (2). Ce poste militaire se dresse à l'altitude de 3700 mètres; il est établi par 38° 8' 30' 7 lat. N. et 43° 37′ 20′′ long. E. de Poulkova, c'est-à-dire au sud-ouest du lac Rang-Koul, et au confluent du Mourghab et de l'Ak-Baïtal. C'est le centre même du massif montagneux du Pamir.

De tous les postes de l'empire des czars, celui du Pamir se rapproche le plus, par son climat, de la région transbarkalienne; mais l'hiver y est un peu moins froid et l'été un peu plus frais.

Les observations climatériques, qui font l'objet de cette note, vont de septembre 1893 à août 1894.

La température la plus basse (24o 9 C) a été constatée en janvier; la température la plus élevée (+ 16o 8 C) en juillet. Pour l'année, la moyenne est 1o I C.

Chaque mois on a relevé des gelées matinales.

La quantité d'eau recueillie ne dépasse pas 48,4 mm. pour

(1) Communication de M. Venukoff. Ibid., pp. 448-449.

(2) Traduction d'une note envoyée de Tachkent par M. Émile Muller. Ibid., 1895, pp. 4-5.

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