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et plantureux paysages d'Afrique. Il est déplorable qu'un prix d'entrée spécial en ait écarté tant de visiteurs.

En redescendant le pont, toujours dans les jardins, et en appuyant sur la gauche, nous rencontrons le quartier du Vieil-Anvers, avec sa grande porte d'entrée, sa rue de la Chapelle, sa Grand'Place, sa Bourse et sa rue de la Bourse, et ses gardes, et ses boutiquiers, et ses serveurs et ses serveuses, tous et toutes dans le gracieux et très riche costume du xvime siècle. C'est en effet un quartier de la ville au xvime siècle que l'on a voulu reproduire. La reconstitution est de tous points parfaite et fait le plus grand honneur à M. l'architecte Van Cuyk qui en donna les plans. Deux de ces monuments sont hors pair : l'hôtelde-ville et la maison des échevins. Mais j'ai peur qu'on ne me rappelle que l'archéologie est, pour notre Société, terre étrangère, terre amie pourtant et que j'aime à saluer.

Tout à côté du Vieil-Anvers, le cyclorama des Alpes. Une toile immense de 6000 pieds carrés, peinte par MM. Burnaud, Baud-Bory et Furet, reproduit un des plus beaux panoramas des Alpes bernoises. Le spectateur est censé au cœur de l'Oberland, sur le sommet du Manlichen, à 7000 pieds au-dessus du niveau de la mer. Il voit tout autour de lui le Rothorn, le Weissenstein, le Faulhorn, le Tillis, le Wetterhorn, le Schreekhorn, la Jungfrau, le Breithorn, le Jura et le lac de Thoune. L'illusion est d'autant plus saisissante que les dimensions de la toile ont été calculées avec une précision vraiment scientifique. Elle est à 13 mètres de distance de l'observateur, et les dimensions angulaires données aux objets sont prises, sur le cône idéal qui part de l'œil à la montagne, à treize mètres de l'oeil l'effet de perspective lointaine est ainsi d'une correction rigoureuse.

L'exécution picturale est d'une très grande beauté et rend à la perfection la tonalité particulière aux Alpes, unique au monde, quand le soleil les baigne. Tous les éléments caractéristiques du paysage alpestre s'y trouvent

rassemblés sous les yeux émerveillés du touriste: glaciers étincelants, vastes champs de neiges éternelles, parois de rochers vertigineuses au flanc desquelles flotte l'écharpe blanche des cascades, pâturages où sont blottis des chalets épars, vallées profondes que sillonne l'écume des torrents, coteaux verts où se dessinent les taches plus sombres des forêts, terres cultivées, villages prospères enfouis dans d'opulents vergers; et puis, de l'autre côté, contrastant avec l'aspect tourmenté des grands massifs alpestres, une perspective immense ouverte sur la plaine mollement ondulée, l'élégant Interlaken, le bleu lac de Thoune, l'horizon lointain du Jura fuyant à perte de vue, tout un tableau riant et reposé : l'idylle à côté du drame.

Du cyclorama on arrive assez directement à l'entrée principale des galeries, où nous devons pénétrer encore. Nous rencontrons à droite le pavillon de la Chambre de commerce d'Anvers, avec ses très belles cartes murales et ses statistiques officielles, et plus loin, dominant tous les jardins, la grande tour blanche, accostée de quatre boeufs, montée par la société Kemmerich. C'est tout un monument et de grande allure, et qui témoigne bien en faveur de l'alchimie industrielle. Elle tourne en or toute cette viande.

Nous avons traversé, durant notre première promenade dans les galeries, la grande croix que dessinent leurs axes, mais nous avons laissé de côté les alentours, ce que j'ai appelé les quadrants de la croix. Il nous reste à les parcourir.

Le quadrant sud-ouest comprend une partie de la section belge et la section allemande. Commençons par la partie belge, la première que nous rencontrons à l'entrée.

Le long des murs, des plans de construction, dont beaucoup sont remarquables : les ascenseurs de La Louvière; un modèle du dispositif employé pour l'immersion des conduites d'eau potable dans l'Yssel; les plans très

beaux de la gare du chemin de fer de Saragosse à Madrid; le plan d'un gazomètre de 3700me pour les installations de Bruxelles ; vingt autres qu'il me faut bien passer, car cette tapisserie technique ne finit pas; les plans de la surélévation des voies pour la nouvelle station d'Anvers ; les plans d'agrandissement pour Anvers; tout le petit hameau de Ste-Anne transformé en jardin public; plan et relief du port de Heyst, du canal et du port de Bruges; modèle de l'Hôtel du ministère des chemins de fer, postes et télégraphes; maquette de l'Hôtel du gouvernement provincial de Bruges; projet de rectification de l'Escaut au delà d'Anvers par M. Van den Broeck, etc., etc.

Entre tous ces plans sont rangées des voitures de tout genre et de toute dénomination, élégantes et brillantes comme des laques japonaises, et plus loin l'exposition des charbonnages belges. Celle-ci a été faite suivant un plan très bien conçu; elle est traversée par un couloir d'honneur où trônent les bustes de Cauchy, de Devillez, de Guibal, etc., etc.

Nos charbonnages ont richement exposé leurs installations, leur outillage et leur production. Les plans des concessions et des veines sont magnifiques. Je remarque que l'usage des coupes sur glaces juxtaposées se généralise; elles sont très parlantes.

A signaler une carte générale avec coupes des bassins de Mons, de Charleroi, de Namur et de Liége; les diagrammes de vente du Trieu-Kaisin; la cage avec parachute de Monceau-sur-Sambre.

Je m'arrête volontiers à l'exposition de Marihaye. Sa production a été en 1893 de 445 546 tonnes; le nombre de ses ouvriers de 2400, et la somme de leurs salaires 2 488 845 francs.

En 1890, la production avait été de 444 454 tonnes, inférieure de 1092 tonnes à celle de 1893. Pourtant les salaires, en 1890, étaient de 3 004 377 francs, supérieurs

de 515 532 francs à ceux de 1893. On voit la dépréciation survenue dans le travail en 4 ans !

La Société a établi en faveur de ses ouvriers :

1° Une caisse de prévoyance, alimentée uniquement par les patrons.

2o Une caisse de secours, alimentée par des retenues sur le salaire et les subventions patronales. Cette caisse fournit un service médical et pharmaceutique gratuit pour les ouvriers; des indemnités de chômage en cas d'accident ou de maladie; les frais de funérailles; des subventions aux invalides et aux vieillards, etc., etc.

3o Des maisons ouvrières, dont la propriété s'acquiert par annuités de 200 à 300 francs, comprenant le loyer de l'année. En outre, la Société avance sans intérêts, à tout ouvrier qui veut construire, la somme nécessaire à l'achat du terrain et à la construction. La Société loge ses ouvriers célibataires dans des chambres louées à fr. 2.50 par homme et par quinzaine; elle leur fournit dans ces conditions la literie, le linge et le chauffage des chambrées.

4o Des bains et lavoirs pour les ouvriers mineurs. Au prix de 4 centimes, le mineur reçoit son bain, son savon, son essuie-mains, et en plus le lavage de son costume de mineur. Il retourne chez lui sa toilette achevée et en costume propre.

5° Enfin des écoles primaires et une école de mineurs où sont enseignés le français, l'arithmétique, le système métrique, la géométrie pratique, le dessin, l'exploitation des mines et le levé des plans. Les livres classiques et les objets d'écolage sont payés par la Société.

Voici un peu plus loin une locomotive électrique pour la traction dans les mines, du système Julien, construite et exposée par la Société l'Électrique de Bruxelles. Encore l'Iguanodon de Bernissart.

Des lampes de sûreté de tout système par Descamps Michel.

Un concasseur pour gailletteries d'Allard.

Une installation très réussie du charbonnage de la Providence de Marchienne, et le monument du Bassin de Liége avec sa fière devise: «È l' wâde di Diew! A la garde de Dieu ! »

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Trois objets touchent de plus près aux sciences dans cette belle exposition noire.

Les échantillons du musée géologique des bassins houillers belges, exposés par notre confrère le R. P. Schmitz, très intéressants mais bien mal mis en lumière et en valeur. On sait le but que le P. Schmitz s'est proposé en organisant cette collection spéciale: dans sa pensée, le musée du Collège de la Paix, dont la création remonte à quelques années, est destiné à faciliter l'étude monographique de chaque veine des cinq bassins administratifs qui se partagent les gisements houillers de Belgique. Poursuivie avec un soin scrupuleux des moindres détails, la méthode monographique promet, de l'avis de géologues et de praticiens éminents, de jeter un jour nouveau sur la synonymie des couches, sur la question encore obscure de l'origine et de la formation de la houille et, probablement, sur l'histoire évolutive du règne végétal.

Le four à coke et à récupération du système SemetSolvay. Sa description et la comparaison qu'il faudrait en faire est trop technique pour que j'ose l'aborder. Elle fait d'ailleurs l'objet d'une brochure très complète et très intéressante envoyée gracieusement à la moindre demande par la Société Solvay.

Enfin un appareil avertisseur des dépressions rapides du baromètre, appareil imaginé par MM. Harzé et Closset, mais construit par Richard frères. Toute dépression du baromètre favorise les dégagements de grisou, et quand la dépression est brusque, le dégagement devient assez intense pour constituer un danger imminent. Depuis longtemps déjà on avait constaté que presque toutes les grandes catastrophes dans les mines coïncidaient avec une

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