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chute profonde et accélérée du baromètre. Même, si mes souvenirs me servent bien, un service télégraphique avait été organisé, partant de l'Observatoire et aboutissant à différents centres de nos bassins houillers, pour annoncer sur l'heure les brusques variations de la pression atmosphérique. L'appareil Harzé-Closset le remplace; il vaut mieux, il est automatique : c'est la dépression elle-même qui trahit sa présence et sert d'avertisseur en ébranlant une sonnerie électrique placéé où l'on voudra, dans les bureaux du directeur ou de l'ingénieur de service, ou même dans la chambre des machines desservant le ventilateur.

La question à résoudre était d'obliger un baromètre à fermer un circuit dès que sa marche descendante dépasserait, en un temps donné, une valeur donnée. Voici le système.

Deux baromètres anéroïdes sont posés l'un à côté de l'autre sous un mécanisme de pendule ordinaire. Ils sont indépendants. Le premier, que nous nommerons A, est libre et commande une aiguille qui, sur le cadran, marque les hauteurs en millimètres. Le second, B, a son aiguille emprisonnée par un frein qui s'ouvre à intervalles réglés sous l'action de la pendule.

Les deux aiguilles tournent sur le même cadran l'une devant l'autre ; l'aiguille A porte à son extrémité une pointe de platine relevée à angle droit, puis inclinée encore à angle droit vers la gauche. L'aiguille B porte à même hauteur, relevé de même façon, un disque de platine.

Les deux aiguilles, isolées de leurs axes, font partie d'un circuit électrique qui comprend la sonnerie.

Partons du moment où le frein de l'aiguille B est ouvert: les deux aiguilles se superposent, et l'on règle la pointe de A de manière à ce que, dans cette position des aiguilles, elle soit à distance voulue, à un millimètre par exemple, du disque de B. L'appareil est en état.

Le frein mord. L'aiguille B est immobilisée pendant tout le temps que durera l'action du frein. Mettons que,

dans cet intervalle, la pression barométrique diminue d'un millimètre: l'aiguille de A, libre, tournera vers la gauche, touchera le disque de B et fermera le courant. La sonnerie donnera l'alarme.

C'est simple, on le voit, mais très ingénieux et très sûr. Le frein, jouant tous les quarts d'heure ou toutes les demiheures, comme on voudra, remet chaque fois l'aiguille prisonnière en coïncidence avec l'aiguille libre et, suivant ainsi par secousses l'allure de la pression, ramène chaque fois l'appareil en son état initial.

Mais, la dépression annoncée, que faire ?

Mr Hanarte, de Mons, qui expose non loin de là des appareils divers se rattachant à l'exploitation des mines (perforatrices à air comprimé, compresseurs d'air, ventilateurs à force centrifuge, etc.), propose, dans un remarquable mémoire, le procédé que voici : « Il est évident, dit-il, que la ventillation ordinaire employée seule, qu'elle soit aspirante ou foulante, ne peut remédier que très imparfaitement, même par un surcroît d'activité, au danger créé par une dépression notable de l'atmosphère. Mais si, conjointement à la ventilation soufflante, on diminue l'orifice de sortie de l'air de la mine proportionnellement aux variations barométriques, l'on pourra maintenir, dans les travaux souterrains, une pression constante qui les rendra indemnes des changements de pression de l'atmosphère extérieure. L'obturateur serait manœuvré à la main ou automatiquement par le baromètre au moyen d'une connexion électrique. »

Cette idée nouvelle a été développée par l'auteur dans une conférence aux ingénieurs des écoles de Liége et de Mons. Elle a été réalisée dans le ventilateur convergent dont il expose les plans, et je pense qu'on pourrait la trouver en germe dans les nombreuses études qu'il a faites sur l'air comprimé et l'air raréfié (1).

(1) Résultats théoriques et pratiques sur l'air comprimé, par G. Hanarte. Mons, Dacquin, 1879. — L'Air raréfié, sa production, sa trans

I SERIE. T. VII.

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Je ne sais si elle donnera la solution du problème ; je crains fort que pour longtemps nous en restions à la situation qu'indiquait, il y a quelque vingt ans, M. Guibal.

L'ingénieur, disait-il, est aujourd'hui suffisamment armé pour que des explosions générales ne dussent jamais avoir lieu, parce qu'elles supposent ou bien des poussières qu'il faudrait abattre, ou une infection complète qu'une surveillance suffisante devrait prévenir. Par contre, ajoutait-il, les coups de feu partiels et locaux tiennent à des causes si diverses, si multiples et si inopinées, que l'on ne doit pas espérer pouvoir jamais se considérer comme assuré contre elles. "

J'ai réservé pour la fin l'exposition des charbonnages de Bascoup et de Mariemont, d'abord parce que son installation est très complète: plans, coupes, diagrammes, tout y est parfait; ensuite parce qu'elle a donné aux visiteurs une vraie leçon de choses en dressant au large, en un modèle réduit mais de très grandes dimensions, toute l'organisation d'un puits de charbonnage, la fosse n° 5 de Bascoup. Un moteur électrique caché dans les soubassements de l'édifice donne le mouvement à tous ces organes, et l'observateur peut suivre sans peine, avec tout l'outillage qu'il comporte, toutes les pérégrinations d'un bloc de houille, depuis la fosse jusqu'au wagon qui va l'emporter, en passant par les claies de triage. Enfin et surtout parce que cette Société puissante a établi, grâce à l'initiative de son directeur, M. Lucien Guinotte, et d'un de ses ingénieurs, M. Julien Weiler, le grand instrument de pacification sociale que sont les Conseils de conciliation et d'arbitrage. Leur établissement a soulevé dans nos bassins de grandes contradictions et d'amères critiques, mais le temps et les résultats en ont

mission et son utilisation, par G. Hanarte. Mons, Daequin, 1886.— Transmission a distance de l'air raréfié par l'air comprimé. REVUE UNIVER SELLE DES MINES, 1891.— Théorie nouvelle sur la ventilation des mines. Mons, Dacquin, 1893.

eu raison. Il reste un vrai succès et une institution sociale de tout premier mérite.

Dans la petite industrie, les rapports entre l'ouvrier et le patron sont journaliers et faciles. Dans la grande, ils sont à peu près impossibles : la séparation est trop large; de la séparation à la division il n'y a qu'un pas, et un pas plus petit encore de la division à la haine. De là vient que pour l'ouvrier de la grande industrie, trop souvent le patron c'est l'ennemi !

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Comment les rapprocher l'un de l'autre et par suite les faire se connaître et s'estimer ?... On m'indiquera vingt procédés celui que MM. Guinotte et Weiler ont établi se trouve excellent, parce qu'il donne à l'ouvrier, là où il est capable d'intervenir, la part de collaboration qu'il revendique, et là où il a le droit de parler, le moyen et l'heure de se faire entendre.

Tous les ans, les ouvriers sont convoqués pour l'élection de leurs délégués. Ils en nomment un nombre déterminé : mineurs, ouvriers au chantier, ouvriers au triage, ajusteurs, accrocheurs de wagons; le Conseil de Bascoup comptait en 1893 toutes ces catégories.

La Société de son côté nomme un nombre égal de délégués choisis parmi ses ingénieurs, ses chefs de sections et ses porions. Voilà le conseil formé. Il se réunit tous les mois, et, dans ces assemblées, sont écoutées les propositions des ouvriers comme celles de l'Administration, leurs réclamations, les modifications qu'ils demandent, soit dans les travaux, soit dans l'outillage, les projets d'augmentations de salaire, les seuls naturellement qui viennent d'eux, etc., etc.

La séance du 25 juillet 1893 est singulièrement instructive à ce sujet, et je me permets d'en reproduire le rapport.

Séance du 25 juillet. - La Commission chargée de l'examen des bases des salaires des raccommodeurs et des meneurs dépose son rapport; l'accord n'a pu se faire sur la proposition d'établir les salaires des meneurs d'après

leur âge; elle n'a trouvé d'autre base admissible que le travail utile qu'ils fournissent; elle a reconnu également que la capacité de travail des raccommodeurs peut seule être adoptée comme base pour fixer les salaires de ces derniers. La Commission propose toutefois d'uniformiser la prime de tous les meneurs d'un même puits, en calculant cette prime sur la moyenne de production de toutes les tailles. Le Conseil donne son adhésion à cette proposition.

> Les calculs faits par la Commission des salaires, qui sont communiqués à l'assemblée, établissent que les salaires actuels sont encore près de 5 p. c. trop élevés par rapport au prix de vente et à l'effet utile.

» L'Administration propose l'application d'une baisse de 5 p. c. Le Conseil, après discussion et tenant compte des observations présentées par la Commission des salaires, décide d'appliquer à partir du 1er août : une baisse de 5 p. c. sur les salaires de tous les ouvriers à l'entreprise et des chargeurs (1); 2 p. c. seulement aux deux premières catégories de meneurs; 4 p. c. aux autres catégories de

meneurs.

» Les ouvriers raccommodeurs travaillant à la journée n'ayant pas profité des hauts salaires au même point que les autres ouvriers, ne subiront pas cette fois de diminution. Les ouvriers du jour ne seront diminués que proportionnellement à l'augmentation qu'ils ont reçue par rapport à celle qu'ont touchée les ouvriers du fond.

» Il est donné lecture du nouveau projet de règlement sur le coupage des voies, présenté par la Commission chargée de l'étude des modifications à apporter au règlement existant. Ce projet est adopté et sera mis en vigueur à partir du 1er août.

(1) Cette diminution portait à 33 p. c. la réduction des salaires depuis 1891. Les ouvriers, à qui on en faisait voir l'urgence et la nécessité, et qui étaient appelés à la discuter, l'ont acceptée sans murmure. Que d'autorité absolue on l'eût imposée, on soulevait la grêve.

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