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obstacle aux fonctions respiratoires, peuvent et doivent favoriser le développement de la phtisie.

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Parmi ces causes, il faut ranger en première ligne le défaut de gymnastique pulmonaire, l'insuffisance ou l'impureté de l'air, le défaut de fonctionnement de la peau. C'est pourquoi l'hydrothérapie et les cures d'air dans les régions maritimes ou de montagnes produisent de si beaux résultats lorsqu'on s'y prend à temps. Malheureusement, le plus souvent on ne songe à ces remèdes si simples que lorsque l'équilibre est déjà rompu et que la misère physiologique, lentement établie par une violation continue des lois de la nature, a épuisé les ressources de l'organisme. On préfère s'en tenir aux vieux errements de la médecine empirique, au lieu de prêter l'oreille aux conseils des hygiénistes, et consommer sur place des médicaments qui font la fortune de spécialistes peu scrupuleux.

Si, par ces temps de surmenage universel où si peu de familles peuvent se targuer de n'avoir pas hérité d'une tare physique, où la dégénérescence de la race préoccupe à juste titre les savants et les philanthropes éclairés, les pédagogues et les parents avaient une juste notion du danger, nous sommes persuadé qu'on EXIGERAIT partout les réformes que nous préconisons et qu'on verrait se multiplier les écoles sanitaria à la campagne, au bord de la mer et dans les montagnes, au détriment des pensionnats où l'air, l'eau et le mouvement sont parcimonieusement mesurés (1).

L'exercice de la natation, par exemple, est rarement enseigné aux jeunes filles dans les internats, et produirait cependant un bien considérable en favorisant à la fois le travail des muscles, des poumons et de la peau, et en

(1) Le bureau d'hygiène de la ville de Bruxelles, dirigé par le M. Dr Janssens. a publié a ce sujet des prescriptions fort sages, notamment en ce qui concerne la prophylaxie de la tuberculose. Il serait désirable que ces instructions fussent répandues dans toutes nos écoles.

développant les soins de propreté, souvent trop négligés dans certains pensionnats où l'on s'inspire d'une pudeur exagérée frisant de bien près le jansénisme.

On ne se doute évidemment pas combien ces soins importent, non seulement à la santé physique, mais à la santé intellectuelle et morale de l'enfant à l'âge où doit s'établir ou se rompre définitivement l'équilibre physiologique.

En ce qui concerne le choix de la situation et des exercices d'une école, il est indispensable, dans bien des cas, de consulter le médecin de la famille au courant des infirmités ou des tares héréditaires dont nous parlions plus haut.

Ainsi, par exemple, un enfant prédisposé à l'asthme ne sera pas envoyé dans les montagnes où la pression de l'air est sensiblement réduite, tandis qu'un enfant dont les poumons n'ont besoin que d'exercice pour se développer et dont il importe de stimuler l'appétit se trouvera fort bien, au contraire, de ce qui nuit au premier.

A défaut de bassin de natation, un simple appareil d'hydrothérapie pourrait rendre de grands services dans les pensionnats de jeunes filles. Il se trouverait certainement dans tous, si les maîtresses avaient conscience du bien que peut produire ce traitement en dehors de toute médicamentation, dont elles ne constatent que trop souvent l'impuissance. Ainsi nous croyons, avec plusieurs médecins en renom, que le vin de quinquina, que l'on prodigue dans l'anémie, la chlorose, l'anorexie, et dont on discute sérieusement aujourd'hui l'efficacité, fait souvent beaucoup de mal parce qu'il empêche de songer à prendre à temps les mesures d'hygiène nécessaires.

N'est-ce donc pas un éloquent enseignement de la nature de voir des filles du peuple, surtout à la campagne, se fortifier, en dépit d'une nourriture grossière, indigeste, souvent insuffisante, parfois même d'un véritable surmenage physique ?

N'est-ce pas, à la lettre, la réalisation de la prédiction de l'Écriture: « Tu gagneras ta VIE à la sueur de ton front?" La classique maxime: Labor improbus omnia vincit » s'applique surtout au travail corporel, au point de vue de l'hygiène et de la conservation de l'individu et de la race. Dès que le travail musculaire cesse, la nutrition se ralentit, les besoins organiques augmentent l'intensité de de la combustion, la force vitale diminue, surtout lorsque le cerveau draine une bonne partie de la masse sanguine et suspend la respiration (1) pour se livrer à un travail continu, c'est-à-dire anormal.

Les voyageurs nous apprennent quelles privations endurent impunément certaines tribus sauvages, certaines peuplades vivant sous des climats mortels pour les Européens, et dont nous admirons la force et la souplesse, l'endurance et la longévité.

Pourquoi ? Parce qu'elles ne violent pas constam ment les lois de la nature, parce qu'elles vivent au grand air, parce que la civilisation ne leur a pas imposé ces multiples exigences qui contribuent pour une si large part à la dégénérescence des races et dont nous avons trop longtemps méconnu le danger; mais aujourd'hui que les sciences physiques et naturelles, appliquées à l'étude de l'organisme humain, ont si largement et si rapidement déchiré les voiles qui dérobaient ce danger à nos ancêtres, ou tout au moins les empêchaient d'en avoir une juste notion, il serait coupable de ne pas prescrire les mesures nécessaires pour lutter, en connaissance de cause, contre les causes de destruction si multiples dont nous sommes

entourés.

N'est-ce pas tout d'abord à la femme, à la future mère de famille, à l'institutrice, qu'il faut prodiguer les lumières bienfaisantes de cette science nouvelle qu'on appelle la

(1) La physiologie nous enseigne que l'attention prolongée entrave singulièrement les mouvements respiratoires et la sécrétion des sucs gastriques, c'est-à-dire la combustion et la nutrition.

biologie et dont l'hygiène nous prescrit les lois? Cet enseignement n'a-t-il donc pas une tout autre importance que celui de la musique ou de l'histoire des aberrations humaines dans les âges d'ignorance et de barbarie? Il est vraiment stupéfiant de voir combien la puissance de la routine et le culte exclusif de la forme retiennent nos pédagogues enlisés sur ce point, malgré les avertissements réitérés des médecins et les cris d'alarme des philanthropes. Cet arrêt volontaire dans l'histoire des progrès de l'esprit humain ne sera certes point l'un des phénomènes les moins intéressants à méditer pour les philosophes de l'avenir. Il prouve une fois de plus que l'humanité comme l'individu est avant tout l'esclave de ses habitudes, et qu'elle commence toujours par s'insurger contre les vérités nouvelles, alors même que son bien-être et son avenir sont en jeu, quand elles contrecarrent la

MODE".

L'étude de la SUGGESTION ORGANIQUE et de l'OBSESSION MORBIDE devrait servir de base à la science de l'éducation, parce qu'elle nous permet seule de remonter à la cause des impulsions mystérieuses et des aberrations de la nature humaine contre lesquelles l'ancienne pédagogie empirique luttait jusqu'ici en aveugle. Combien de parents, d'institutrices, de maîtres et de maîtresses d'école continuent à punir sans le savoir la maladie, à s'irriter contre d'irrésistibles impulsions chez des enfants dont les tares héréditaires leur échappent absolument !

Quand comprendra-t-on enfin qu'il n'y a pas d'ENFANTS véritablement MÉCHANTS, qu'il n'y a que des malades, qu'il n'y a pas d'enfants possédés, mais obsédés, c'est-à-dire des êtres déséquilibrés par les fautes de leurs ancêtres et dont on pourrait très souvent rétablir la santé physique et morale, si on voulait se donner la peine de s'initier aux lois de la nature au lieu de perdre un temps précieux aux bagatelles de la forme, sous prétexte de former le goût, de cultiver l'esthétique et de développer le sentiment du beau?

Le Beau n'est que la splendeur de l'ordre, disait saint Augustin, infligeant ainsi d'avance un formel démenti et une sévère leçon aux esthètes modernes qui se réclament de la doctrine chrétienne.

En affirmant qu'il n'y a pas d'enfants méchants, nous n'entendons nullement confirmer la thèse de Jean-Jacques Rousseau prétendant que l'homme naît bon, mais que c'est la société qui le déprave. L'observation démontre au contraire, de la façon la plus éclatante, que l'homme naît, même à l'état sain, avec des instincts pervers et des appétits grossiers qu'il appartient à l'éducation de réprimer ou de corriger. Seulement nous tenons à mettre les parents et les instituteurs en garde contre ces impulsions morbides irrésistibles, ces mauvais instincts qui se manifestent avant l'âge de raison et que l'on confond trop souvent avec la perversité acquise.

Les lettrés qui passent leur vie à étudier le sens des mots et l'histoire des aberrations humaines, au lieu de remonter l'enchaînement des phénomènes naturels pour pénétrer le sens des choses, maudissent généralement les mauvais instincts de leurs enfants et maltraitent ceux-ci, ou les repoussent vainement sans les guérir; ils jugent sévèrement les insuffisants et les instables, parce qu'ils ne comprennent pas que l'intelligence puisse marcher de pair avec l'infirmité psychique ou morale. Ils ne sont pas éloignés d'attribuer à des puissances surnaturelles et diaboliques ces dispositions vicieuses et criminelles qui se manifestent souvent dès l'enfance.

» Ils ne songent pas que ces malheureux sont avant tout des infirmes qui méritent toute leur pitié et tous leurs soins, parce qu'ils sont atteints de monomanies impulsives ou de dégénérescences diverses du système nerveux, maladies où le diable n'a rien à voir, de l'avis des Pères de l'Église les plus savants, à commencer par saint Thomas.

"La nature, qui n'admet pas plus l'exception de l'ignorance que la loi civile, condamne sans miséricorde ces

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