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ment cette composition en différera peut-être énormément. Les latex des différentes espèces du genre n'ont pas une composition chimique identique, ainsi qu'on peut le déduire des quelques données que l'on possède au sujet de certaines d'entre elles; ainsi le latex du L. owariensis P. de Beauv. se coagule avant l'ébullition, alors que celui du L. comorensis var. florida ne se coagule guère qu'après évaporation; la première espèce donne un excellent caoutchouc très élastique; la seconde, une gomme élastique mêlée à une telle dose de résine qu'elle est absolument inutilisable. J'ai eu l'occasion de voir ces deux produits chez M. Lecomte, qui les avait préparés lui-même; je puis donc affirmer la chose avec certitude et dire que le L. comorensis var. florida, contrairement à l'opinion. généralement admise, ne mérite pas d'être exploité, tout au moins comme plante à caoutchouc. On doit, je pense, attribuer la méprise commise au sujet de cette plante à ce que les indigènes désignent sous le même nom ces deux lianes et mélangent souvent leurs latex.

Une autre preuve que les latex des divers Landolphia ne sont pas identiques nous est fournie par ce fait, qu'abandonnés à eux-mêmes ils se comportent très différemment; ainsi celui du L. Kirkii se coagule au fur et à mesure qu'il sort de la plante, alors que d'autres restent liquides pendant un temps plus ou moins long.

D'après M. Lecomte, la teneur en caoutchouc du latex des Landolphia varie de 20 à 50 p. c. suivant les époques, et naturellement aussi suivant les espèces.

M. Baucher renseigne le L. senegalensis D. C. comme pouvant fournir de 2 à 3 kilogrammes de caoutchouc par pied.

IV. ESSAI DES LATEX.

Il est, paraît-il, toujours possible de reconnaître d'avance et facilement si c'est la résine ou le caoutchouc qui domine dans un latex. M. Lecomte a, en effet, observé

que les latex résineux prennent, au moment de la solidification, une apparence nacrée, ce qui n'a jamais lieu avec les latex riches en caoutchouc. Les Noirs distinguent les bons latex des mauvais, ce qui semble indiquer que lorsqu'ils ajoutent un latex résineux à un latex à caoutchouc, c'est dans un but de fraude et non par ignorance. Au Congo français, pour s'assurer de la qualité d'un suc laiteux, les Noirs font autour de leur bras un ruban à l'aide de ce liquide, puis, lorsqu'il s'est solidifié, ils retroussent les bords de la lamelle formée et en font une sorte de bracelet; s'ils réussirent à obtenir un bracelet élastique, ils considèrent la liane comme bonne, dans le cas contraire ils la rejettent.

Dans plusieurs localités de l'État indépendant, c'est en s'enduisant de latex certaines parties du corps et en examinant la qualité du produit laissé après l'évaporation du liquide, qu'ils jugent de la valeur de la liane.

V. RÉCOLTE DU LATEX.

Pour obtenir le suc laiteux qui tient en suspension le caoutchouc, il est nécessaire de lui créer une voie de sortie. Les indigènes incisent le végétal de façons très diverses, suivant les régions, mais, généralement, ils procèdent très mal. Les uns donnent des coups de couteau ou de hache dans le tronc, sans tenir compte de la profondeur des entailles ou de leur direction; d'autres, plus expéditifs, coupent les lianes; or, il paraît à peu près certain que presque toujours les lianes coupées périssent, à moins que la section n'ait été faite au moins à trois mètres du sol.

En tout cas, la récolte par ce procédé doit être prohibée de la façon la plus absolue. Les lois de l'État tolèrent seulement les incisions, et encore faut-il qu'elles ne soient pas trop profondes. De légères incisions suffisent pour la

Ile SÉRIE. T. VIII.

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récolte, attendu que les vaisseaux laticifères se trouvent placés à une faible distance de la surface externe. Pour pratiquer ces incisions, des couteaux courts, aigus, solides et bien aiguisés me paraissent suffisants. On admet que la meilleure figure de saignée à adopter consiste en une fente verticale, sur laquelle viennent se raccorder 2 ou 3 paires d'incisions obliques. On pratique un nombre plus ou moins grand d'incisions semblables, d'après la dimension de la liane, en ayant soin de ne point les faire toutes du même côté, mais, au contraire, en quatre points différents, opposés deux à deux.

Les saignées ne doivent point être répétées trop souvent, afin que la liane ne s'épuise pas et puisse refabriquer du latex; le temps de repos doit varier suivant l'espèce, l'individu, la saison, etc. ; c'est l'observation attentive des plantes productrices, sur les lieux, qui permettra de le fixer.

Le suc laiteux qui s'écoule des incisions devra être l'objet de soins spéciaux. Les indigènes qui le laissent couler par terre obtiennent un produit absolument impur; ceux qui se le frottent sur le corps, puis l'enlèvent avec la main nue ou enduite de sable, récoltent une matière mélangée de corps gras et autres substances pour le moins inutiles.

Lorsque le latex se coagule immédiatement sur la plaie, les indigènes de Mozambique, ainsi que ceux de certaines parties du Gabon, d'après M. Lecomte, saisissent la portion solidifiée et l'attirent doucement à eux, de façon à ce que le latex, sortant de la plante sous forme de trainée et se solidifiant aussitôt, produise des filaments qui sont ensuite enroulés en boule ou en fuseau autour d'un fragment de bois, au fur et à mesure de leur formation. Un caoutchouc obtenu de cette manière doit nécessairement être bon, s'il n'est pas, dans la suite, retravaillé dans un but de fraude.

On peut rapprocher de ce procédé la récolte du caout

chouc de Ceara, qui se fait en recueillant les larmes provenant de la dessiccation du latex sur les incisions mêmes.

Beaucoup de sucs laiteux jouissent de la propriété de se coaguler presque instantanément; on n'en connaît point encore la cause.

VI. COAGULATION.

Les latex ne se coagulent pas toujours spontanément; il est souvent nécessaire de les recueillir et d'en déterminer ensuite la coagulation.

Pour les recueillir, on fixe à la base de l'entaille, au moyen d'argile ou de liens, un récipient quelconque, par exemple un tube de bambou ou une calebasse, dont la principale condition sera d'être propre. Lorsqu'on a obtenu une quantité suffisante de liquide, on le verse dans une auge où l'on fera conguler le tout.

Les procédés employés pour faire prendre le latex en masse sont des plus variés. Au Para, on se sert d'un instrument en bois affectant la forme d'un battoir de blanchisseuse, pourvu d'un manche très long afin de pouvoir le manier avec plus d'aisance et à deux mains; on en plonge l'extrémité élargie dans le latex, puis on l'expose sous toutes ses faces à un feu alimenté par les graines d'un palmier (Maximiliana regia). Ce feu dégage une fumée. très abondante qui, tout en déterminant la solidification du caoutchouc, l'imprègne de principes antiseptiques qui l'empêcheront dans la suite de subir des fermentations. putrides semblables à celles des caoutchoucs africains.

En Afrique, cette méthode n'est guère usitée; la coagulation s'y fait de façons très diverses suivant les régions, mais tous les procédés employés rentrent dans les catégories suivantes : 1o par les acides; 2° par les sels; 3o par l'alcool; 4° par la chaleur.

1o. Par les acides. En divers points, on utilise les acides pour opérer la coagulation; tantôt on s'adresse au suc de citron (Madagascar, Sénégal, Rivières du Sud), d'autres fois à l'acide tartrique; là où les Blancs ont pu conseiller le Noir, ils lui ont indiqué l'acide sulfurique dilué (Madagascar et certaines républiques américaines); parfois, enfin, les indigènes font usage de sucs végétaux, obtenus par expression de plantes grasses (Congo), d'Euphorbes, sans doute, ou de décoction de Tamarin (Madagascar). Ces deux derniers procédés, bien qu'ayant l'avantage de recourir à des substances qui existent sur place et de ne nécessiter aucun frais, ne me semblent guère convenables, par suite des impuretés que ces sucs ne manquent pas d'introduire dans le caoutchouc (tannin, matières azotées, sucres, acides).

Au Congo, on utilise quelquefois le fruit de certains Amomum. Le caoutchouc obtenu par ce procédé est excellent; sa valeur oscille entre fr. 6,60 et fr. 6,80, alors qu'avant l'emploi de cette méthode le caoutchouc de ces mêmes régions (district de l'Équateur) valait seulement de fr. 4,60 à fr. 4,80; étant donné ce résultat, l'État indépendant du Congo a pris des mesures pour généraliser ce procédé sur tout son territoire. C'est M. le capitaine Fiévez qui, le premier, l'a renseigné au gouvernement.

Le jus de citron, outre qu'il est coûteux, a le même défaut que les méthodes précédemment citées; toutefois, les quantités de ce suc nécessaires pour déterminer la coagulation sont si minimes qu'on pourrait n'y point faire attention, si l'opération était bien faite; malheureusement il n'en est pas ainsi, car on trouve fréquemment des graines de citron dans le caoutchouc ainsi traité.

En Sénégambie, les Noirs s'y prennent d'une manière tant soit peu différente : ils font une incision, puis ils lavent la plaie avec une solution de sel marin ou de jus

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