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quarante à cinquante femmes, voyagent à travers les forêts, ne suivant d'autre sentier que celui des animaux sauvages; ils s'installent auprès d'un ruisseau et rayonnent tout à l'entour, coupant les ébéniers et saignant les caoutchoutiers.

Les indigènes de Setté-Cama se livrent également au commerce du caoutchouc; mais au lieu de le recueillir eux-mêmes, ils se le procurent en l'échangeant avec des tribus de l'intérieur contre du sel, qu'ils fabriquent eux

mêmes.

Le P. Ussel dit à propos du commerce du caoutchouc au Congo français : « La population de Bongo est très nomade. Elle est composée principalement des Noirs des caravanes qui, chaque jour ou à peu près, apportent le caoutchouc dans les factoreries. Les contremaîtres, les chefs de ces caravanes sont des traitants noirs, des Occra, des Sierra-Léonais, des Lagos, des Gabonais, des Loangos ou des chefs du pays. Ils arrivent avec dix, vingt, cinquante porteurs, selon la valeur des avances qu'ils ont précédemment reçues du gérant.

On emploie ici beaucoup comme porteurs de caoutchouc des enfants des deux sexes. La marchandise, soigneusement renfermée dans des nattes, est placée dans des espèces de hottes; chaque garçon ou fille transporte. d'Ashira et d'au delà à Bongo des charges de 30 kilogr. C'est excessif pour leur âge et leur taille.

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L'interprète de la factorerie compte les boules de caoutchouc; l'Européen les pèse, puis, de nouveau, remet au traitant d'autres marchandises, étoffes, couteaux, assiettes, petites perles, chapeaux, tabac, etc., et du rhum. Lorsque toutes les avances sont distribuées, et que tous les porteurs ont reçu leur ration, chacun prend sa charge et on repart après un jour de repos. »

Le Dr Barret pense que les seuls végétaux exploités sont les lianes de la famille des Apocynées, désignées par les indigènes sous le nom d'Olambo, bien qu'il y existe

cependant d'autres végétaux pouvant donner du caoutchouc, notamment un Ficus (Mponde), une Urticée et une Euphorbiacée.

Les lianes sont des Landolphia et des Carpodinus, mais on n'a guère signalé comme végétaux exploités que les Landolphia; les espèces de ce genre qui y ont été rencontrées jusqu'à ce jour sont les L. comorensis (Boj.) K. Schum.; L. comorensis (Boj.) var. florida K. Schum.; L. Petersiana Th. Dyer; L. Petersiana var. crassifolia K. Schum.; L. Lecomtei A. Dew. ; L. owariensis P. de Beauv.

La récolte se produirait, d'après les uns, aux dépens de L. owariensis Pal. de Beauv., d'après les autres, aux dépens du L. comorensis var. florida K. Schum. ; les indications concernant les autres espèces manquent.

D'après des renseignements très détaillés que je tiens de M. Lecomte, botaniste qui a personnellement fait des essais sur les caoutchoucs du Gabon, le L. owariensis P. de Beauv. donnerait un excellent produit, alors que le L. comorensis (Boj.) var. florida K. Schum., malgré les idées courantes, ne fournirait qu'une substance inutilisable, tant elle est résineuse, mais que les naturels mélangent au bon caoutchouc, soit par inadvertance, soit dans un but de fraude. Ils y ajoutent généralement le latex de plusieurs autres lianes, qui ne sont pas toujours des Landolphia.

La première exportation de ce caoutchouc du Gabon remonte à une époque déjà lointaine, qui peut être fixée approximativement à 1850, car on le voit signalé dans le catalogue des produits ayant figuré à l'exposition de 1851.

J'extrais d'une lettre fort intéressante que m'a adressée M. Jardin, ancien inspecteur du service administratif de la marine française, botaniste distingué qui s'est occupé de la flore du Gabon, quelques renseignements prouvant qu'en 1846 le commerce ne se faisait pas encore dans cette

région A l'époque où je me trouvais au Gabon, c'està-dire en 1846, ce pays était à peine connu. Il n'y avait pas de commerçants à terre, si ce n'est un misérable marchand de bric-à-brac qui trafiquait avec les Noirs ; de temps en temps il venait soit du Havre, soit de Nantes, un navire qui restait à l'ancre quelque temps dans la rivière et qui échangeait avec les naturels des cotonnades bleues, des fusils de traite, etc., contre de l'huile de palme ou de l'ivoire. »

A cette même époque un naturaliste, M. Du Chaillu, s'y trouvait, habitant une case de Nègre et parcourant le pays en tout sens; c'est lui, je suppose, qui aura reconnu l'existence de végétaux à caoutchouc et qui aura engagé les indigènes à les exploiter.

A l'heure actuelle, l'importation des caoutchoucs du Gabon en Europe doit être considérable, vu qu'en 1884 elle était déjà, d'après le Dr Barret, de 700 kilogr. (valeur 2800 fr.) pour la France et de 560 667 kilogr. (valeur 2 242 668 fr.) pour les autres pays. Ce caoutchouc est très peu estimé par suite de sa préparation défectueuse; sa valeur, qui n'était que de fr. 0,50 en 1860, s'est élevée jusqu'à 4 fr.

Dans le Bulletin de la Société de géographie commerciale de Paris, 1892, p. 154, M. J. Dybowski dit:

- Dans toute la région dite du Niari, le caoutchouc est exploité, çà et là, par les indigènes. C'est une liane qui le produit.

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D'après M. Berton (p. 155), le Fernan-Vaz, grande lagune déchiquetée qui s'étend de la côte au sud des bouches de l'Ogowe, renferme énormément de plantes à caoutchouc malheureusement les indigènes le travaillent fort mal, ce qui rend la qualité du produit très inférieure. M. Thoiré indique la présence du caoutchouc dans le district de Franceville; il ajoute qu'actuellement il y est peu exploité, faute de débouchés. Enfin M. Ravaud, dans un rapport sur le bassin de la rivière de Eyo ou Benito,

dit que le commerce de cette région consiste surtout en caoutchouc, huile et amandes de palme, ébène, bois rouge, et très peu d'ivoire. Angola et Loanda. Ces deux régions, situées au sud de l'État indépendant du Congo, appartiennent aux Portugais. Elles fournissent du caoutchouc dont l'origine doit être attribuée au Landolphia owariensis Pal. de Beauv., et d'après quelques auteurs au Landolphia comorensis (Boj.). var. florida K. Schum. ; d'autres espèces concourent certainement à sa production, mais on ne les connaît point

encore.

On a signalé dans les environs d'Ambriz et de Loanda. un arbre de 6 ou 7 mètres de hauteur, appartenant à la famille des Euphorbiacées, l'Euphorbia rhipsaloïdes Welw., appelé Cassoneira par les indigènes, et dont le latex renferme, paraît-il, du caoutchouc.

Les gommes élastiques de ces régions sont du même genre que celles exportées de l'État indépendant du Congo. La meilleure qualité d'entre les sortes exportées est le Loanda Niggers ou Têtes de Nègres, petites boules de 3 à 5 centimètres, puis viennent les Thimbles, et enfin les boules irrégulières de la grosseur du poing; ces dernières donnent jusqu'à 40 p. c. de déchets.

Il a été exporté de Saint-Paul de Loanda :
En 1873, pour 755 556 fr.

1874, 783 333 "

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La plus grande partie de la gomme exportée provient de l'intérieur du pays, notamment des régions avoisinant Malange, ville où se tiennent de grands marchés de caoutchouc, et du Bihé.

-

Benguela. Dans cette colonie portugaise, on récolte un assez bon caoutchouc, connu sous le nom de "Quicombo ; cependant il est considéré comme étant de qualité très inférieure.

Mossamedès. Territoire appartenant aux Portugais ; il exporte un peu de gomme élastique; en 1888, il en est sorti pour environ 300 fr.

Les caoutchoucs de la côte orientale sont :

Mozambique. Le caoutchouc du Mozambique provient au moins de deux plantes, L. Kirkii Th. Dyer et L. Petersiana (Kl.) Th. Dyer. Il est surtout récolté par les Makouas.

Son exportation a commencé en 1873, époque à laquelle il en fut envoyé en Europe pour environ 5000 fr. ; dans les six années qui suivirent, la vente s'éleva à 1 250 000 fr. pour le port de Mozambique seul; ensuite elle baissa, à cause de la destruction des lianes. Actuellement cette sorte n'arrive plus dans le commerce qu'en faible quantité. Elle se présente sous trois formes principales, d'après Morellet:

1° En marbles, boules plus ou moins grosses, ressemblant à celles qui proviennent du Sénégal.

2o En boules de 2 à 4 centimètres, formées par enroulement de fils de caoutchouc; leur chair est d'un blanc rosé. Rendement souvent très inférieur à 85 p c.

3o En fuseaux, obtenus en enroulant des larmes de caoutchouc autour d'une baguette de bois; ils sont tantôt roses, tantôt noirs. Ils donnent de 10 à 25 p. c. de déchet.

Zanzibar.- Les caoutchoucs de Zanzibar sont récoltés dans les immenses forêts qui bordent la côte en face de l'île. Ils sont probablement fournis par le L. Petersiana (Kl.) Th. Dyer et par le L. Kirkii Th. Dyer.

Une partie de cette gomme y est aussi amenée par les caravanes venant de la région des lacs. Victor Guiraud a évalué l'exportation du caoutchouc de Zanzibar à deux millions et demi de francs (1).

(1) Les Lacs de l'Afrique équatoriale, Paris, 1890, p. 37.

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