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Madagascar. Le caoutchouc de Madagascar, nommé en langage indigène fingiotra, est produit par le L. madagascariensis (Boj.) K. Schum., identique au L. gummifera Lam. ; par le L. crassipes Radlk., et probablement aussi par d'autres espèces encore inconnues, car le résident français écrivait, en 1893, qu'une liane à caoutchouc, trouvée en 1891, facile à reproduire par boutures et par graines, n'était pas identique à celles exploitées antérieurement.

Le caoutchouc est récolté principalement sur la côte est, près de l'île Sainte-Marie, et dans le nord-ouest de l'île de Nossi-Bé; on cite aussi Fort-Dauphin, Diego-Suarez et le détroit de Jaillet.

Il arrive sous forme de boules noires recouvertes d'impuretés extérieurement, ou d'un rose allant jusqu'au brun-rouge, à surface propre. Leur volume varie de la dimension du poing à celle de la tête; leur section est

rosée.

La coagulation du suc laiteux est généralement faite au moyen d'agents chimiques, notamment à l'aide de jus de citron; cette dernière opération est habituellement si mal exécutée qu'on retrouve de nombreuses graines de ce fruit dans le produit obtenu.

Dans un article dû à M. d'Anthouard (Revue scientifique de 1891), on trouve à propos du commerce de caoutchouc à Madagascar les lignes suivantes : Le caoutchouc se rencontre dans toutes les forêts de l'ile, mais, dans les parties facilement exploitables, il commence à devenir rare et les prix ont singulièrement augmenté, surtout sur les marchés de la côte est.

A la côte ouest, où le commerce est moins actif et où les populations sont clairsemées, il est encore à bas prix et abondant. Cette diminution dans la production doit être attribuée, entre autres causes, à la négligence et à l'insouciance des indigènes, qui, sans se préoccuper de l'avenir, coupent les lianes au pied, pour en extraire plus facilement la totalité du lait.

» On le prépare de différentes manières; là où les Européens ont pu l'obtenir des habitants du pays, à l'acide; mais dans beaucoup de localités, soit qu'on n'ait pas voulu faire les frais d'achat d'acide sulfurique, soit que les accidents survenus, au début de la manipulation, l'aient rendu impopulaire, on emploie le sel marin, l'absinthe de traite, l'acide citrique, un extrait au tamarin ou encore l'eau chaude.

Ce produit, qui entre pour une forte part dans le chiffre de l'exportation, a besoin, pour donner tout ce qu'il peut rapporter dans un pays forestier comme Madagascar, que le gouvernement prenne en main le soin de sa conservation, interdise les incendies de forêts, et que les indigènes, abandonnant leurs procédés de récolte, se contentent d'inciser l'écorce et les fruits des lianes, et, outre cela, soignent la préparation. De la sorte, le caoutchouc de Madagascar pourra atteindre des prix plus élevés sur les marchés européens et lutter avec celui de Para. »

M. Héraud ayant trouvé, en 1891, à Farafangana (sud) de l'île), une nouvelle liane à caoutchouc, en fit recueillir le suc par les indigènes et réussit ainsi à obtenir une assez grande quantité du précieux produit.

D'après M. Ferrand, l'exploitation de la liane ne durera guère que pendant deux ans, car les Malgaches, suivant leur habitude, ont soin de couper la liane au lieu de l'inciser, et même de la déraciner afin d'en retirer le plus de latex possible.

Les premiers caoutchoucs de Madagascar furent importés en Europe vers 1851; l'Angleterre en reçut, en 1860, pour une valeur de 335 livres (8375 fr.), et en 1871, pour 31 000 livres (782 500 fr.). Le P. Abinal indique, pour 1881, fr. 1 125 000, ce qui, d'après Chapel, correspondrait à 375 000 kilogrammes.

En 1885, on a évalué les exportations à 200 tonnes. Iles Comores. Les îles Comores exportent un peu de

caoutchouc. Il est attribué au Landolphia comorensis

Boj., qui s'y rencontre en grande abondance jusqu'à une altitude de 1300 mètres ; les naturels le désignent sous le nom de Vaughinia.

La Réunion. - Cette île n'a guère d'importance au point de vue de l'exportation du caoutchouc. La gomme qui en est expédiée ne paraît même pas toujours y avoir été récoltée.

L'acclimatation du Ficus elastica Roxb. et de l'Hevea brasiliensis Muell. y a été tentée et a réussi ; le caoutchouc du Ficus est très bon, celui de l'Hevea est de qualité inférieure, ce qui doit être attribué à la façon dont il est préparé. En 1873, figurait à l'exposition de Vienne un échantillon de gomme élastique de cette provenance qui avait été préparé au moyen du latex du Periploca graeca Lin. (Chapel). En 1883, il a été exporté de cette île, pour la France seule, 15 536 kilogrammes.

centre

Ile Maurice. L'île Maurice n'est pas un producteur de caoutchouc, c'est tout simplement une sorte d'entrepôt où les navires arrivant de Madagascar, des Comores et d'autres régions, viennent déposer leur cargaison, laquelle est reprise par d'autres bâtiments et conduite ordinairement en Amérique.

La faible quantité produite par l'île même a été attribuée au Willugbeia edulis Roxb. et au Periploca graeca Lin.

ALFR. DEWÈVRE.

LA PLUIE EN BELGIQUE

Il y a sept ans, la Société belge de géologie, de paléontologie et d'hydrologie, fondée à Bruxelles en 1887, inscrivait cette question en tête du programme de la section d'applications géologiques: Déterminer comment et en quelles quantités les pluies tombent sur nos régions.

M. A. Lancaster s'est chargé d'y répondre. Météorologisteinspecteur à l'Observatoire royal, il avait sous la main une grande partie des observations pluviométriques recueillies en Belgique; chercheur érudit et infatigable, il avait su compléter ces données en dépouillant des recueils anciens bien oubliés; auteur de savantes et persévérantes études sur le climat de notre pays, il connaissait ces documents qu'il avait compulsés lui-même, qu'il avait interrogés souvent et dont il avait tiré déjà bien des indications utiles. Nul n'était donc mieux préparé à nous donner, sur un sujet qui nous intéresse tous au plus haut point, un travail complet et vraiment scientifique.

Il vient d'en publier la première partie.

Un volume de 224 pages de tableaux et de texte, avec une planche en couleurs, donne le relevé de toutes les observations pluviométriques recueillies depuis le siècle dernier jusqu'au 31 décembre 1892, et la répartition géographique de la pluie en Belgique. Une splendide carte pluviométrique au 400 000°,

publiée hors texte, met à la fois sous les yeux l'ensemble de ces données et les conclusions générales qui s'en dégagent (1). C'est à cette publication que nous voulons consacrer cet article ; mais avant d'analyser l'œuvre, qu'il nous soit permis d'exprimer toute notre admiration pour l'activité scientifique de l'ouvrier.

M. Lancaster réunit, à l'Observatoire royal, les fonctions de bibliothécaire et celles de météorologiste-inspecteur : il fait à la fois le plus grand honneur aux unes et aux autres.

Le bibliothécaire nous a donné le Catalogue des ouvrages d'astronomie et de météorologie qui se trouvent dans les principales bibliothèques de la Belgique ; il a dressé la Liste générale des observatoires et des astronomes, des sociétés et des revues astronomiques; il a signé, avec J.-C. Houzeau, la Bibliographie générale de l'astronomie, œuvre gigantesque dont la presse scientifique du monde entier a accueilli la publication des premiers volumes avec d'unanimes et très justes éloges.

Par son Traité élémentaire de météorologie et ses articles publiés dans la revue Ciel et Terre, dont il fut un des fondateurs et dont il est resté un des collaborateurs les plus actifs; par ses notices sur le climat de la Belgique, publiées chaque année dans l'Annuaire de l'Observatoire royal; par ses études sur les orages, etc., parues dans les Annales de l'Observatoire, le météorologiste n'a cessé de répandre à pleines mains les résultats de ses laborieuses et sagaces recherches, et il a réussi à attirer l'attention du public et du gouvernement sur l'utilité d'une science que des liens très étroits rattachent à nos préoccupations journalières, à nos intérêts, à notre santé, et qui exerce une si grande influence sur toutes les formes de la richesse publique, l'industrie, la navigation, l'agriculture, etc.

C'est à l'initiative et aux efforts persévérants de M. Lancaster que nous devons le service pluviométrique qui s'est si rapidement étendu, en Belgique, surtout depuis 1881 et 1882. M. Lancaster a

(1) La Pluie en Belgique, par A. LANCASTER, météorologiste-inspecteur à l'Observatoire royal, membre correspondant de l'Académie des sciences. Premier fascicule (avec une planche et une carte); Bruxelles, F. Hayez; mai 1894. - S'adresser à M. Nizet, bibliothécaire de la Société géologique, 43, rue de l'Orme, Etterbeek (Bruxelles).

Nous reproduisons ici une réduction au 1 100 000e de cette carte, uniquement pour donner au lecteur une idée de son aspect général. Cette réduction a paru dans le Mouvement géographique du 12 mai dernier, et nous devons la communication du cliché à l'obligeance de M. Lancaster.

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