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grandement coopéré aussi à la création du réseau climatologique belge qui fonctionne sous sa direction et dont les observations sont publiées par ses soins dans le Bulletin mensuel de l'Observatoire. Grâce à lui, une foule d'observateurs de bonne volonté (ils étaient 5 en 1876, ils sont 230 aujourd'hui) apportent leur pierre à l'édifice commun et voient leurs efforts groupés en un faisceau par une organisation sage et entendue. La publication de la Carte pluviométrique est bien faite pour activer leur zèle et leur susciter des collaborateurs.

I.

Nous avons dit tantôt que le fascicule qui accompagne cette carte comprend toutes les données qui ont servi à la construire. Ces données ont été recueillies dans 282 stations qui ont fonctionné pendant un nombre total d'années égal à 2662, et dont 175 interviennent pour dix années au moins. Voici comment M. Lancaster groupe ces observations.

On sait qu'on estime la valeur d'une précipitation, pluie ou neige, par la hauteur à laquelle l'eau, ou la neige fondue, s'élèverait au-dessus du niveau de la surface arrosée, si elle ne s'écoulait, ne s'évaporait, ni ne s'infiltrait dans le sol. La quantité de pluie tombée uniformément sur une surface donnée est évidemment proportionnelle à la hauteur ainsi définie, le coefficient de proportionnalité dépendant du choix des unités de longueur, de surface et de volume. Ce sont ces hauteurs de pluie que l'on mesure à l'aide d'appareils spéciaux, appelés pluviomètres; il est assez ordinaire de les exprimer en millimètres. C'est ce que fait M. Lancaster.

Son relevé comprend, pour chacun des noeuds du réseau pluviométrique, le nom de la station, sa situation géographique, son altitude, le service dont elle dépend ou le nom de l'observateur, enfin les hauteurs des pluies qui y sont tombées pendant chaque mois de chacune des années d'observation. Mais comme il s'agit moins de réunir le plus possible de chiffres, que d'en dégager systématiquement des conclusions générales, disputées aux influences accidentelles, M. Lancaster prend, de toutes ces données, les sommes et les moyennes mensuelles et annuelles, expressions caractéristiques du phénomène dans chaque station, et qui, complétées et contrôlées à l'aide des résultats similaires obtenus par les stations voisines, lui permettront d'établir la

charpente des tracés graphiques destinés à synthétiser l'ensemble de ces renseignements et à peindre aux yeux les faits dominants qu'ils recouvrent.

Dans une seconde série de tableaux, M. Lancaster classe toutes ces stations par bassins hydrographiques. Il répète et complète, relativement à chacune d'elles, les données générales des tableaux précédents : altitude de la station, période d'observation, nombre d'années d'observation, hauteur moyenne des pluies de l'année, de l'hiver, du printemps, de l'été, de l'automne, de la saison froide (novembre-avril) et de la saison chaude. (mai-octobre), et la hauteur annuelle normale. Enfin les conclusions qui découlent de cette étude de la répartition géographique des pluies sont exposées en une vingtaine de pages de texte, dont l'intelligence est facilitée par une planche de huit cartes en couleurs, indiquant la situation et l'étendue de huit zones pluviales principales.

Ces indications suffisent à faire comprendre la marche suivie par M. Lancaster: il greffe la méthode graphique sur le procédé des moyennes, comme le fit Humboldt quand, réunissant par des traits continus, sur la carte du monde, tous les points du globe qui avaient la même température moyenne annuelle, il traça les premières lignes isothermiques qui permirent d'apprécier d'un coup d'œil la distribution de la chaleur sur les continents et sur les mers, comme on le fit plus tard pour les pressions, etc. Toutefois, il est amené par le but qu'il poursuit, par la nature même de l'élément climatologique qu'il étudie, par les données dont il dispose, à modifier l'application de la méthode en procédant par zones et non par lignes, comme nous allons le voir en étudiant la carte pluviométrique.

Cette carte, parfaitement conçue et admirablement exécutée, est la première réalisation d'un semblable travail graphique à une aussi grande échelle. Nous ne ferons que répéter ce qu'en ont dit toutes les revues qui s'en sont occupées en déclarant que c'est, à tous les points de vue, un véritable chef-d'œuvre. On y trouve le tracé, complètement revisé, de tous les cours d'eau de la Belgique; celui des crêtes de partage de leurs bassins et de ceux de leurs affluents principaux; les limites des provinces; un réseau correspondant à la division en planchettes de la grande carte au 20 000€, permettant de se reporter facilement aux cartes topographique et géologique publiées à cette échelle, etc. Les noms des stations pluviométriques figurent seuls sur la carte ;

M. Lancaster a eu la très heureuse idée de les faire imprimer en quatre caractères différents qu'une légende rattache aux nombres d'années d'observation de chacune de ces stations. Presque toujours le nom de la station est suivi de l'indication de la hauteur moyenne annuelle de pluie qu'on y a observée. Enfin, et c'est ici la partie essentielle, on y a tracé, d'une façon très claire et très précise, treize zones pluviales, dont la moins arrosée n'a pas reçu, en moyenne, 500mm d'eau par année, et dont la plus favorisée en a reçu plus de 1300mm. On est parvenu à distinguer très nettement ces treize zones par les dégradations d'une seule couleur, le bleu, ce qui donne à la carte un excellent aspect et la rend très parlante. Un premier coup d'œil fait saisir le procédé de l'auteur; les résultats généraux sautent aux yeux, et l'examen détaillé du nombre et de l'importance des stations de chacune des zones permet, jusqu'à un certain point, d'apprécier la valeur des données qui les caractérisent. Nous suivrons pas à pas, dans l'examen que nous allons en faire, la marche adoptée par M. Lancaster dans son commentaire.

Ce qui frappe immédiatement, c'est le contraste qu'offrent les deux moitiés du pays limitées par une ligne partant de la frontière française, à l'ouest de Mons, et allant aboutir à la frontière hollandaise, près de Maestricht. Cette ligne se confond sensiblement avec la crête de partage des eaux de nos deux grands fleuves, l'Escaut et la Meuse. Suivez-la, en partant de la frontière française à votre gauche, la hauteur annuelle de pluie a pour valeurs extrêmes 500 et 800mm, mais les valeurs comprises entre 650 et 750mm y dominent; à votre droite, les hauteurs de pluie croissent rapidement et varient de 700 à 1300mm, les hauteurs de 800 à 1000mm occupant les espaces les plus étendus. Nous avons donc d'une part le bassin de l'Escaut et la zone maritime comme régions de moindre hauteur de pluie, et d'autre part le bassin de la Meuse, l'Ardenne surtout, comme régions de plus grande hauteur de pluie. Les premières reçoivent en moyenne, annuellement, 680mm d'eau, les secondes 855mm : l'écart est donc de 175mm. La moyenne, pour le pays entier, est de 750mm.

Passons maintenant aux détails.

La zone maritime, qui comprend la Flandre-Occidentale presque tout entière et le coin N.-W. de la Flandre-Orientale, présente ce fait caractéristique, qui va à l'encontre de bien des idées reçues, d'être la partie du pays sur laquelle il tombe le moins d'eau. Cette zone, en effet, reçoit en moyenne une hau

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