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l'Europe orientale, c'est-à-dire en Russie, dans l'Asie et les îles de l'Australie que se rencontrent d'immenses gisements constituant la réserve de l'avenir.

JEAN D'ESTIENNE.

V.

RECHERCHES POUR SERVIR A L'HISTOIRE DES INSECTES DES TEMPS PRIMAIRES, précédées d'une étude sur la nervation des ailes des insectes, par CH. BRONGNIART. Deux vol. in-4° avec texte de 494 pp. et 1 atlas de 37 pl. Saint-Etienne, 1893.

Après avoir étudié minutieusement le mémoire de M. Charles Brongniart, je vais essayer de l'analyser et de faire connaître quels sont les désiderata de la paléoentomologie actuelle.

Le relevé historique est rédigé avec beaucoup de clarté et de précision. Il s'y trouve des renseignements très intéressants, et on constate que l'auteur a examiné sérieusement les névroptères, les orthoptères, les thysanoures et les hémiptères homoptères des temps houillers.

Cependant, il est prudent de ne pas admettre momentanément quelques-unes des opinions émises par mon ami M. Brongniart, au sujet d'espèces décrites antérieurement par M. S. H. Scudder. L'index bibliographique, où se trouvent catalogués 332 travaux, rendra de grands services à ceux qui s'occupent des êtres de ces antiques époques.

Arrivons maintenant à la deuxième partie de l'ouvrage, où l'auteur traite de la nervation des ailes des insectes.

Il signale le travail du Dr P. C. Amans et fait remarquer, avec raison, que cet écrivain s'est efforcé d'unifier la nomenclature des nervures alaires des différents ordres d'articulés, et il nous suggère un instant quelques idées de philosophie entomologique.

Hagen et Adolph se sont aussi prononcés en faveur de la simplification des termes devant désigner les nervures, et un éminent entomologiste autrichien, M. Redtenbacher, a publié des observations très minutieuses et entièrement inédites sur cette importante question. M. Brongniart résume les recherches de ce naturaliste, tout en critiquant sa conclusion générale qui ne se trouve pas confirmée par l'examen de nombreux restes d'insectes fossiles.

M. Redtenbacher avait écrit que les ailes très amples étaient parcourues de beaucoup de nervures, et qu'une disposition contraire se montrait dans le même réseau des petites espèces. On doit cependant faire remarquer que les orthoptères, les névroptères, les homoptères et les fulgorides ont les ailes avec plus de nervures que les autres ordres d'articulés. Comme le dit très justement M. Brongniart, on ne doit pas généraliser trop vite à ce sujet, et il est indispensable de connaître préalablement beaucoup mieux la paléoentomologie avant de formuler une loi sur le développement des nervures.

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L'auteur ne sort pas du domaine de la classification proprement dite pour tâcher de parcourir celui de la philosophie zoologique, et nous dire ce qu'il pense de la nervation des ailes d'autres insectes comme celle des Proctotrupides, Chalcidites, Cécidomydes, et Psychodides, pour ne citer que certains groupes particulièrement curieux à étudier. C'est ici qu'il aurait pu nous donner des renseignements sur la morphologie et la phylogénie des ailes chez les heterometabola et les metabola. M. Brongniart n'examine pas non plus les rapports qui peuvent exister entre les connaissances paléoentomologiques et embryogéniques actuelles. Avec les immenses matériaux qu'il a eus à sa disposition, il aurait pu faire l'esquisse de l'évolution probable des insectes de l'époque primaire. Il indique les travaux qui ont été entrepris sur la formation alaire. Arnold Lang écrit avec raison que le problème de l'origine phylogénétique est des plus complexes et loin d'être résolu „. Il me semble prudent de ne pas se prononcer aussi catégoriquement que Lang, lorsqu'il signale qu'on peut difficilement homologuer les ailes des insectes à certains organes, comme les branchies et les expansions dorsales des vers et des crustacés. C'est encore l'embryogénie comparée qui peut nous éclairer sur la question de l'origine des ailes. En ce qui concerne la plicature de ces organes, M. Redtenbacher croit que chez les premiers insectes ils étaient pliés en forme d'éventail. Il appuie sa manière de voir en disant qu'actuellement encore la même disposition existe pour l'aile postérieure des orthoptères et des névroptères. Malheureusement, les documents consultés par M. Brongniart ne permettent plus d'admettre l'hypothèse du savant entomologiste autrichien. Plusieurs naturalistes ont combattu la théorie d'Adolph sur la nervation. Il suffit de citer Brauer, Redtenbacher, Grassi et enfin Haase qui a étudié les lépidoptères à ce même point de vue. Enfin M. Brongniart émet une idée ingénieuse, et que des faits ultérieurs viendront

peut-être corroborer, lorsqu'il dit que la nervation était probablement homogène chez les insectes paléozoïques. Dans le chapitre II, il décrit très minutieusement les différentes nervures des névroptères vrais, des névroptères pseudo-orthoptères, des orthoptères et des hémiptères homoptères. Puis il s'occupe des insectes de Commentry, qu'il fait connaître avec le plus grand soin, et les diagnoses sont accompagnées de superbes planches nous donnant une idée de la faune pendant l'époque carbonifère. On doit cependant signaler qu'un certain nombre de figures semblent être un peu trop schématisées. Il est impossible de discuter quelle est la valeur scientifique des créations de genres nouveaux de M. Brongniart, sans entrer dans de longs détails qui ne peuvent trouver place dans une simple analyse.

Terminons en disant qu'il y a encore immensément à faire du côté de la philosophie paléoentomologique et de l'évolution générale des arthropodes; mais remercions M. Brongniart d'avoir doté la science du premier fascicule d'une admirable monographie des insectes fossiles primaires de l'Europe.

FERNAND MEUNIER.

VI.

LE VIN ET L'EAU-DE-VIE DE VIN, par HENRI DE LAPPARENT, inspecteur général de l'Agriculture. In-8° de 533 pages. Paris, Gauthier-Villars, 1895.

Cet ouvrage embrasse l'ensemble des questions qui se rattachent à la viticulture française. Nous allons le parcourir en nous arrêtant, de préférence, aux indications qui peuvent intéresser le consommateur de vins et d'eaux-de-vie.

L'auteur constate que la production du vin en France, si considérablement réduite par le phylloxera et les maladies cryptogamiques, est en pleine voie de relèvement, grâce à la reconstitution du vignoble à l'aide des cépages américains et au perfectionnement notable des procédés de culture.

Les viticulteurs français se préoccupent aussi de plus en plus d'améliorer la qualité de leurs produits.

Pour être bon, un vin doit être limpide, brillant, vif (fluide), franc de couleur, droit de goût (sans saveur étrangère), fruité

(rappelant bien le raisin par son parfum) et d'une digestion facile. Indépendamment de ces qualités absolues, que tout vin doit réunir, il est des qualités relatives qui dépendent du climat, de l'encépagement et du degré de maturité, et qui portent exclusivement sur la couleur ou robe, l'arome ou bouquet, et le goût (fraîcheur, verdeur, moelleux; vins durs, secs, astringents, plats, ayant du corps); et enfin des qualités commerciales, que le négociant peut avoir à rechercher dans un but de spéculation ou en vue des coupages et qui se résument le plus souvent dans le brillant, la neutralité de goût, la puissance ou l'absence de coloration (en cas de vin blanc) et enfin le degré alcoolique (vins légers, vins corsés).

Après avoir donné un aperçu des principaux territoires viticoles de France et d'Algérie, M. de Lapparent passe en revue les diverses causes qui peuvent influer sur la qualité des vins, indépendamment des procédés de vinification et des soins postėrieurs, à savoir : la nature des cépages, la constitution du sol et du sous-sol, le climat, la taille, l'âge du vignoble, les maladies cryptogamiques, les accidents météorologiques, le degré de maturité.

Les analyses faites par Boussingault sur les vins ordinaires présentés à l'Exposition de 1878 ont donné les résultats suivants :

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La densité d'un vin naturel n'est jamais inférieure à o 985. Le poids de l'alcool y est 4 à 4 1/2 fois plus grand que celui de l'extrait sec, et 10 à 14 fois plus grand que celui de la glycérine. La proportion d'alcool ne dépasse jamais 18 p. c. en volume.

Les vins sont souvent, au cours de leur préparation, additionnés de substances diverses, dans le but d'en compléter les éléments ou d'en modifier les caractères.

On y ajoute notamment du plâtre qui, réagissant sur la crème de tartre, donne lieu à la précipitation de tartrate de chaux et à

la formation de sulfate acide de potasse. Le vin étant ainsi dépouillé et clarifié, sa conservation est assurée et son transport est facilité; en même temps l'augmentation d'acidité avive sa couleur. Un autre effet utile du plâtrage est de rendre la fermentation plus rapide et plus complète. Cette addition de plâtre se pratique notamment dans les contrées du midi de la France. Toutefois, l'introduction dans le vin de sulfate acide de potasse, corps dangereux pour la santé, constitue un grave inconvénient au point de vue de l'hygiène. Aussi a-t-on limité à 2 grammes par litre, tant en France que dans la plupart des autres pays, la proportion de ce corps pouvant être tolérée dans les vins. En France, les fûts contenant des vins plâtrés doivent en porter l'indication en gros caractères.

On a proposé de remplacer le plâtre par du phosphate bicalcique; mais l'emploi de cette dernière substance n'a donné jusqu'à présent que des résultats incertains.

Pour relever l'acidité des moûts et rendre ainsi le milieu de fermentation plus favorable, on ajoute parfois de l'acide tartrique, lequel se convertit en tartre. Un excès d'acidité peut être corrigé par l'addition de tartrate neutre de potasse, qui se transforme dans le vin en bitartrate (crème de tartre).

Les moûts trop pauvres en sucre sont souvent additionnés de sucre de canne ou de betterave, qui se transforme en alcool par la fermentation c'est la "chaptalisation, des moûts. Parfois aussi on ajoute directement de l'alcool soit au moût, soit au vin lui-même : cette opération constitue le “ vinage

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La loi française tolère l'addition de sel ordinaire au vin jusqu'à concurence d'un gramme par litre.

Cette même loi considère comme falsification l'addition de matières colorantes quelconques, ainsi que celle de produits tels que les acides sulfurique, nitrique, chlorhydrique, salicylique, borique ou autres analogues. Elle interdit le mouillage des vins.

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On sait que, dans la fabrication du vin blanc, on élimine du moût, avant sa mise en fermentation, tous les éléments du marc rafle, pellicule et pépins. Pour empêcher le moût de fermenter pendant cette opération d'ébourbage, les viticulteurs pratiquent ordinairement le "mutage opération qui consiste dans l'addition d'acide sulfureux au moyen de mèches soufrées. En cas d'utilisation de cépages colorés, l'usage d'acide sulfureux est encore nécessaire pour obtenir des vins exempts de toute coloration. Cet acide est ensuite éliminé pour permettre à la fermentation de se développer.

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