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Les autres métaux se prêtent beaucoup moins bien aux expériences que le platine, et l'effet maximum s'obtient par un écartement des électrodes variable d'un métal à l'autre.

Parmi les liquides, la solution de nigrosine s'est montrée particulièrement sensible. En général, les liquides colorés et très absorbants se comportent d'une manière analogue, mais moins marquée. En même temps que le caractère de la décharge se modifie, le ménisque terminal du liquide se transforme: il s'allonge, comme s'il subissait une forte attraction de la part de l'électrode positive.

En résumé, à la pression atmosphérique, l'électrode négative seule paraît sensible à l'éclairement; la source lumineuse doit être riche en rayons ultra-violets; l'effet produit est une diminution de la différence de potentiel nécessaire pour amener une décharge entre les extrémités de l'excitateur.

L'allure générale du phénomène reste la même quand on opère sous faible pression, en éclairant les électrodes de platine d'un tube de Geissler. A mesure que la pression décroît, le son rendu par le téléphone intercalé dans le circuit s'élève; il dépasse la limite des sons perceptibles quand la pression est réduite à 5mm environ, mais il renaît à la pression de 1mm, et baisse quand on pousse le vide plus loin; dans le vide extrême, l'influence de l'éclairement devient inappréciable. Il semble donc que le résidu gazeux joue un rôle essentiel dans le phénomène; on sait d'ailleurs qu'aux pressions très basses, la différence de potentiel nécessaire pour produire une décharge grandit avec la raréfaction.

Les expériences relatives aux décharges transversales ont été réalisées de différentes manières, entre autres à l'aide d'une machine de Holtz. Une colonne gazeuse est traversée par un courant énergique capable de la rendre lumineuse; nous l'appellerons le courant primaire; un circuit indépendant, partant des pôles de la machine, amène la décharge transversale: celleci passe, avec plus ou moins de facilité, dès que la colonne gazeuse du circuit primaire est rendue phosphorescente; on le constate en entendant monter le son rendu par le téléphone relié au circuit transversal.

Le nombre des décharges entre les électrodes transversales augmente donc, et par conséquent le potentiel nécessaire pour provoquer une décharge diminue, quand le gaz qui les sépare est rendu phosphorescent; mais rien n'autorise à attribuer ce

phénomène à une conductibilité électrolytique propre aux gaz électroluminescents. MM.Wiedemann et Ebert pensent qu'il faut le rattacher plutôt à des actions électriques proprement dites, qui auraient pour résultat de diminuer la résistance au passage de la décharge secondaire, et à l'influence des rayons ultraviolets que contiennent en abondance les gaz luminescents et qui agiraient sur l'électrode négative du courant transversal.

L'étude des phénomènes produits dans les tubes de Geissler montrant les spectres des combinaisons, ne semblent pas favorables aux vues théoriques de M. Arrhénius.

On admet généralement que les éléments d'un électrolyte, les ions, sont partiellement dissociés, et l'on considère cette dissociation préalable comme la condition même de la conductibilité électrolytique. D'autre part, des recherches dues à M. Peirce ont appris que le chlorure, le bromure et l'iodure de mercure montrent, dans les tubes de Geissler, des spectres spéciaux, caractéristiques de la molécule du composé et différents des spectres de ses éléments. Ce sont ces principes et ces faits d'observation qui servent de point de départ aux recherches de MM. Wiedemann et Ebert.

Ils ont introduit du chlorure ou du bromure de mercure dans des tubes de Geissler, et vaporisé ces sels, en plus ou moins grande abondance, par des décharges convenables de la machine de Holtz. Le spectre du composé s'est toujours montré très. intense; mais on n'a pu découvrir aucune trace du spectre de la vapeur de mercure. Il faut en conclure que, ici du moins, la décomposition en ions n'apparaît pas ce sont les molécules non dissociées du chlorure ou de bromure de mercure qui se chargent du transport de l'électricité, puisqu'elles seules deviennent électroluminescentes et que le mercure libre ne se manifeste pas.

Il est malaisé de mesurer la conductibilité des flammes, de celles surtout qui contiennent des vapeurs de sels métalliques; on a essayé maintes fois pour aboutir souvent à des résultats contradictoires. En abordant l'étude des décharges électriques dans les flammes colorées, le premier soin des auteurs fut de chercher à produire ces flammes dans des conditions bien déterminées. Ils y sont parvenus en répandant, à l'aide d'un pulvérisateur, une dissolution saline de concentration convenable dans l'air alimentant un brûleur Bunsen, de manière à savoir combien de milligrammes de vapeur métallique contenait à chaque instant l'unité de volume de la flamme.

Lorsqu'on intercale une simple flamme dans le circuit d'une machine de Holtz, contenant en outre un téléphone, le caractère des décharges se modifie: elles deviennent plus rapides, le son rendu par le téléphone s'élève. Vient-on à introduire dans la flamme une vapeur métallique, le changement est plus considérable encore et il dépend essentiellement de la nature du métal introduit. Le potassium, même en quantité très faible, rend la décharge presque continue: le téléphone surexcité est réduit au silence. Le magnésium est également très efficace. Le sodium, même en quantité considérable, ne produit qu'un effet beaucoup moindre, analogue à celui que l'on obtient en supprimant la vapeur métallique et en introduisant dans la flamme le bout d'un fil conducteur en communication avec le sol. Dans tous les cas, la décharge conserve son caractère disruptif : il ne peut donc être question d'une conductibilité proprement dite de la flamme. Il est probable d'ailleurs que le potassium et le magnésium doivent leur plus grande efficacité aux rayons ultra-violets plus abondants qu'ils émettent.

Recherches de M. W. Hallwachs (1). Elles reposent sur l'emploi d'une méthode complètement différente. Un plateau métallique, parfaitement isolé, est relié à un électroscope à feuilles d'or. L'ensemble est électrisé : les feuilles divergent, et, si l'isolement est convenable, la divergence peut se maintenir pendant un temps très long, dans les conditions ordinaires. Qu'arrive-t-il quand on projette sur le plateau métallique la lumière de l'arc voltaïque ? Si le plateau et l'électroscope sont chargés positivement, l'illumination est sans influence bien marquée l'allure de la déperdition de la charge ne se modifie pas d'une façon sensible pendant l'éclairement. Mais il en est tout autrement si la charge est négative: sous l'influence de la lumière, elle se dissipe et les feuilles d'or de l'électroscope se rapprochent très rapidement.

D'après M. Hallwachs, la déperdition positive ne serait, dans les mêmes conditions, que, environ de la déperdition négative. Lorsqu'on interpose sur le trajet des rayons lumineux qui tombent sur le plateau diverses substances transparentes, l'intensité du phénomène diminue. M. Hallwachs a dressé une

(1) WIEDEMANN'S ANNALEN, t. XXXIII, 1888, p. 301: Influence de la lumière sur les corps chargés d'électricité; - t. XL, 1890, p. 332: Étude d'une cause d'erreur dans l'excitation photo-électrique.

liste de corps se laissant traverser, plus ou moins facilement, par les radiations efficaces: le quartz, le gypse, le spath-fluor sont transparents; le verre, le mica sont opaques. M. Hallwachs va plus loin il détermine directement et d'une façon très simple la nature des radiations efficaces. Pour cela, il disperse la lumière de l'arc voltaïque à l'aide d'un prisme de quartz, et promène les différents rayons du spectre étalé sur le plateau : il constate que les radiations rouges et infra-rouges n'ont aucune action, et que les radiations violettes et ultra-violettes produisent seules le rapprochement rapide des feuilles d'or de l'électroscope.

Dans un second article, M. Hallwachs fait voir que les produits de la combustion des lampes employées pour l'excitation photoélectrique exercent une influence propre, indépendante de toute action lumineuse. Pour s'en garantir, il convient d'expérimenter dans une salle vaste et de ne laisser brûler la lampe électrique qu'aux instants d'observation.

Nous signalerons plus loin un troisième article du même auteur.

Recherches de M. A. Righi. Les expériences que nous avons rappelées d'abord concernent l'influence des radiations ultra-violettes sur les décharges électriques à haute tension. Presque en même temps, M. A. Righi, en Italie, et M. Stoletow, en Russie, ont montré, par des procédés différents de ceux de M. Hallwachs, que cette influence se fait encore sentir sur des corps neutres ou chargés à des potentiels faibles. Nous parlerons d'abord des expériences de M. Righi (1). Voici la disposition expérimentale qu'il emploie et que nous retrouverons dans les recherches de M. Stoletow.

Un disque métallique plein A et un grillage métallique B sont disposés verticalement en regard et dans le voisinage immédiat l'un de l'autre; leur distance peut d'ailleurs varier au gré de l'opérateur. L'un des plateaux de ce condensateur à lame d'air, le disque plein par exemple, est relié à une paire de quadrants d'un électromètre d'une sensibilité convenable; le grillage communique avec l'autre paire de quadrants et avec la terre. Cent

(1) JOURNAL DE PHYSIQUE, seconde série, t. VII, p. 153: Phénomènes électriques produits par les radiations (traduction d'une note présentée, le 4 mars 1888, à l'Académie des Lincei de Rome);-t. VIII, p. 613;-t. IX, p. 541;-t. X, p. 49.- COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, t. CVI, 1888, p. 1349; t. CVII, 1888, p. 559. On trouvera un résumé des recherches de M. Righi dans la Revue générALE DES SCIENCES PURES ET APPLIQUÉES, t. I, 1890, p. 620: Courrier de Rome, no 2.

couples zinc-eau-cuivre maintiennent l'aiguille du galvanomètre à un potentiel constant.

On fait communiquer un instant A avec la terre, puis on l'éclaire à travers le grillage à l'aide d'une source lumineuse riche en rayons ultra-violets: l'aiguille dévie peu à peu jusqu'à une position finale, permanente, qu'elle atteint d'autant plus promptement que la source des radiations est plus proche et que les surfaces métalliques sont plus étendues. Cette déviation est négative si A est un disque de zinc et B une toile de laiton. Une charge préalable communiquée à la lame A ne modifie pas la déviation finale. Quand A et B sont très rapprochés pendant qu'agit l'éclairement, la déviation finale obtenue se maintient quand on éloigne brusquement A de B.

Si l'on recommence l'expérience en mettant A, au lieu de B, en communication avec le sol, on obtient encore, dans les mêmes conditions, la même déviation mais en sens contraire.

Le système des deux métaux A et B, soumis à l'illumination. se comporte donc comme un couple photo-électrique. On peut réunir plusieurs de ces couples pour en former une pile qui montre les phénomènes connus des piles en circuit ouvert.

Supprimons la toile métallique, et faisons tomber simplement les radiations sur la lame conductrice, reliée à l'électromètre : on obtient une déviation positive très lente; l'expérience réussit encore avec une lame isolante. Les corps qui l'entourent semblent jouer le rôle de la toile métallique: ils reçoivent l'électricité négative et la passent au sol. Ainsi, sous l'action des rayons ultra-violets, un corps conducteur ou isolant et non chargé peut s'électriser positivement.

L'intensité de la lumière restant constante, la charge atteint un maximum stationnaire, dont la valeur dépend de la nature du métal employé. Les métaux se rangent ici selon la série de Volta l'action est moindre sur les métaux électro-positifs, plus grande sur les métaux électro-négatifs. Le bois, le soufre, l'ébonite même se comportent comme les métaux.

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Si l'on porte préalablement le disque soumis à l'expérience à un potentiel positif supérieur à celui qu'il peut recevoir des radiations, l'éclairement rétablit celui-ci.

Si l'on opère sur un disque chargé négativement, la charge se dissipe peu à peu sous l'influence de la lumière; l'allure de cette diminution dépend de la charge initiale et de la nature du métal ou du corps isolant dans lequel la lame éclairée a été taillée.

Enfin, si le corps qui reçoit les radiations est chargé négati

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