Sayfadaki görseller
PDF
ePub

ANTHROPOLOGIE.

L'Homme tertiaire (1). - L'homme tertiaire fait de nouveau parler de lui. Dans la contrée de Burma (Indes anglaises) (1), audessous de couches pliocènes, dans un conglomérat non remanié, appartenant soit au pliocène inférieur soit au miocène supérieur, M. le Dr Notling a recueilli une douzaine de silex qui paraissent taillés. L'un d'eux présente la forme d'un grattoir avec des retouches sur les bords. Mais j'ai eu si souvent l'occasion de recueillir, dans les formations tertiaires, des silex naturels offrant les apparences d'une taille intentionnelle, qu'il me semble prudent d'attendre d'autres preuves, avant d'affirmer que ces silex sont un produit de l'industrie humaine.

Les silex des plateaux du Kent (2).— Je ferai les mêmes réserves au sujet de silex soi-disant taillés, mais très grossiers, recueillis dans des graviers à la surface des plateaux du comté de Kent en Angleterre, et sur lesquels M. Prestwich attire l'attention depuis quelques années. D'après M. Prestwich et d'autres géologues, la formation où ils se trouvent serait préglaciaire, pliocène. Mais, outre que ces silex peuvent être naturels, il n'est pas impossible que la zone superficielle, où ils se trouvent, soit l'équivalent du limon des plateaux du nord de la France, qui est quaternaire. Cette zone aurait pu se former aux dépens d'une alluvion plus ancienne, sous-jacente.

Le Pithecanthropus erectus (3). Un savant hollandais, M. le Dr Dubois, a recueilli à Java, dans un dépôt quaternaire, ou pleistocène, les débris d'un fossile décrit par lui sous le nom de Pithecanthropus erectus et qu'il considère comme un type intermédiaire entre l'homme et les anthropoïdes, un grand

(1) Dr Fritz Notling, On the Occurrence of chipped Flints in the upper Miocene of Burma. RECORDS OF THE GEOLOG. SURVEY OF INDIA, Vol. XXVII, Part III, 1894, pp. 101-103.

(2) Voir L'ANTHROPOLOGIE, 1894, p. 689; compte rendu de différents mémoires par MM. T. Rupert Jones, Shrubsole, A.-M. Bell.

(3) Dr Eug. Dubois. Pithecanthropus erectus, Eine menschenaenliche Uebergansforme aus Java. Batavia, 1894, in-40, 2 pl.-Voir L'ANTHROPOLOGIE, t. VI, 1895, p. 65.

singe à l'attitude verticale. Ce serait le précurseur de l'homme, l'anthropopithèque rêvé par les évolutionnistes. Il est représenté par trois pièces, une molaire, un fragment de crâne et un fémur, qui n'ont pas été recueillis ensemble, mais à quelque distance les uns des autres, et à des époques différentes. Le crâne est dolichocéphale et d'une faible capacité difficile à évaluer exactement. Il est probable qu'elle ne dépassait pas 1200 centimètres cubes. Ces différentes pièces ont plus de rapports avec l'homme qu'avec aucun singe anthropoïde connu; en sorte qu'on est en droit de se demander si elles n'appartiennent pas tout simplement à l'homme.

L'homme interglaciaire en Suède (1).--D'après M.A.-M.Hansen, l'homme remonterait dans les pays scandinaves à la dernière période interglaciaire qui serait représentée par les kjoekkenmoeddinger. Il s'appuie sur ce que les mollusques des kjoekkenmoeddinger sont identiques à ceux des dépôts interglaciaires. Mais on peut objecter que la faune mammalogique de ces dépôts ne renferme aucune des espèces qui, dans le reste de l'Europe, caractérisent l'époque interglaciaire des géologues. C'est une faune essentiellement récente et post-glaciaire. D'ailleurs il n'y a pas de kjoekkenmoeddinger en Suède.

Quand le bronze arriva en Scandinavie, la mer, d'après M. Hansen, aurait été de 7 à 8 mètres plus élevée qu'aujourd'hui. A l'âge du fer, elle occupait le même niveau que de nos jours; ce qui ne doit pas être rigoureusement exact, puisque la limite des terres et de la mer n'a pas cessé de se déplacer, sur les rivages de la Scandinavie. M. Hansen a cru pouvoir tirer, de ses observations géologiques, des évaluations chronologiques qui se résumeraient ainsi : Durée des temps post-glaciaires, 7000 à 9000 ans ; deuxième époque glaciaire, 15 000 à 25 000 ans. Période interglaciaire, 15 000 à 20 000 ans; première période glaciaire, 100 000 à 150 000 ans. Quelle valeur faut-il attribuer à ces nombres? Je l'ignore; je ferai remarquer seulement que la durée des temps post-glaciaires correspond à peu près aux calculs proposés par d'autres géologues.

L'Homme quaternaire à Predmost (Moravie) (2).

(1) Compte rendu dans L'ANTHROPOLOGIE, par M. Boule, d'après une note du JOURNAL OF GEOLOGY, vol. II, 1894, Chicago.

(2) K.-J. Maska, Nalez diluvialniho cloveka v Predmosti. CESKI LID, IV, 2; 1894. L'ANTHROPOLOGIE, 1895, p. 194, et 1894, p. 589.

MM. Wankel et Kriz ont fait connaître le loss de Predmost au point de vue géologique et paléontologique. C'est un dépôt puissant, riche en débris de la faune quaternaire de l'âge du mammouth. M. Kriz y avait relevé quelques traces humaines, cendres, os brûlés, os incisés, silex taillés, etc. M. Maska, bien connu par ses recherches archéologiques et anthropologiques, a découvert dans ce gisement les squelettes d'une dizaine d'individus, parmi lesquels se trouvent ceux de trois enfants. Il les considère comme quaternaires. Ces squelettes reposaient à 2m30 de profondeur, dans leur position naturelle, au-dessous de la couche à ossements quaternaires qui ne paraissait pas avoir subi de remaniements. Ils occupaient une surface de 6m de long sur 2m50 de large et 0,30 d'épaisseur. Une dalle calcaire de om30 sur om50 les recouvrait. C'était donc une sépulture. Il y avait autour des ossements quelques éclats de silex et de jaspe et des débris de charbon. Les crânes sont dolichocéphales, les arcades sourcilières très développées, mais moins saillantes que dans le crâne de Néanderthal. Un des squelettes mesure 1m80; les autres étaient beaucoup plus petits. Cette découverte aurait une très grande importance si la sépulture était vraiment quaternaire. Mais, au premier abord, elle ne se présente pas avec les caractères connus des rares sépultures de cette époque, et puis les remaniements sont parfois si difficiles à constater dans des terrains non stratifiés, comme le loss, qu'on ne peut s'empêcher de concevoir quelques doutes sur l'âge de ces précieux restes, malgré l'autorité du savant qui les a fait connaître.

La grotte des Hoteaux (1). La découverte d'une sépulture de l'âge du renne dans la grotte des Hoteaux, sur la rive droite du Furans, à Rossillon (Ain), se présente avec des caractères d'authenticité beaucoup plus sûrs. On doit cette belle trouvaille à M. l'abbé Tournier, déjà connu par ses recherches archéologiques dans le département de l'Ain, et à M. Charles Guillon. Une tranchée ouverte dans l'abri sous roche qui précède la grotte proprement dite a mis au jour une succession de six foyers superposés et régulièrement stratifiés sans aucune trace de remaniement.

Le renne abonde dans les 5e et 6e foyers. Il est associé au bouquetin et au cerf dans les 3e et 4e foyers. On ne le trouve plus dans les deux foyers supérieurs.

(1) Abbé Tournier et Charles Guillon. Les Hommes préhistoriques dans l'Ain. Bourg, Villefranche, 1895, broch. in-8°, 105 pp., 7 pl.

L'ensemble de la faune, comme l'a fait remarquer M. d'Acy (1), représente celle des assises tarandienne et élaphienne de M. Piette. Les trois foyers supérieurs ont leurs analogues à la grotte de Reilhac. C'est du quaternaire supérieur. On y trouve l'hyène des cavernes, la marmotte, le tétras lagopède, le choquard des Alpes. L'industrie humaine était bien représentée : silex taillés, lames, grattoirs, racloirs, perçoirs, burins; coquilles et dents percées de trous de suspension; aiguilles en os; pointes de trait à base taillée en biseau; bâtons de commandement, dont un orné d'une figure de renne habilement gravée au trait.

Le squelette d'un adolescent gisait dans le foyer inférieur, le sixième à partir de la surface. Les jambes étaient repliées sous le corps; les fémurs se trouvaient intervertis, ce qui indique que le squelette avait été inhumé après décharnement préalable. La terre qui l'entourait était mêlée d'ocre rouge, suivant un rite funéraire déjà constaté dans d'autres sépultures du même âge. Le squelette était accompagné de divers objets, une dent de cerf percée d'un trou de suspension, des silex taillés, lames, perçoir, burin; une pointe également en silex, finement retouchée sur les bords; enfin un bâton de commandement en bois de renne, percé d'un trou, décoré de quelques stries effacées.

MM. Tournier et Guillon ont établi que les foyers qui recouvraient la sépulture n'avaient subi aucun remaniement. Ils sont donc postérieurs à l'inhumation, dont l'âge se trouve ainsi fixé d'une manière certaine.

Au-dessous de la sépulture, il y avait une épaisseur de 0,35 centimètres de terre jaunâtre argileuse stérile, et, à la base, sur la roche en place, des galets alpins du terrain erratique. On voit par là qu'un intervalle de temps plus ou moins long sépare la fin de la période glaciaire du moment où l'homme quaternaire établit ses premiers foyers dans les montagnes du Bugey.

La grotte de Brassem

La station de Brassempouy (2). pouy (Landes), découverte en 1880 par MM. du Moulin et de Poudenx, a été fouillée successivement par MM. Dubalen, de Laporterie, Dufour, Piette. Ce dernier a publié récemment dans L'Anthropologie le compte rendu de ses recherches, accompagné d'une étude très intéressante sur les ivoires sculptés que cette station lui a fournis. J'ai eu déjà l'occasion d'en entretenir les

(1) REVUE ARCHÉOLOGIQUE, 1895.
(2) L'ANTHROPOLOGIE, 1895, p. 129.

lecteurs de la Revue (1). L'importance de ces trouvailles m'engage à rendre compte du nouveau mémoire de M. Piette.

La stratigraphie de la grotte est bien établie maintenant. A la surface, il y avait un gisement considéré par M. Piette comme néolithique, mais renfermant des silex taillés du type solutréen bien caractérisé. Au-dessous, régnait une assise magdalénienne, avec os gravés, et silex taillés suivant les types magdaléniens et solutréens. Plus bas se trouvait la zone spécialement étudiée par M. Piette, nommée par lui l'assise éburnéenne. Cette assise renfermait abondamment des os de Rhinoceros tichorinus et de mammouth, des silex appartenant aux types de La Madeleine, de Solutré et du Moustier, et enfin des statuettes féminines en ivoire, sculptées en ronde bosse.

Ces statuettes constituent la partie la plus intéressante de la trouvaille. Elles sont au nombre de sept et représentent deux types un type adipeux, longinymphe, stéatopyge; et un type svelte, élancé. Les individus de la race adipeuse ne portent que des colliers et des bracelets. Ceux de la race svelte ont des rudiments de vêtements, une ceinture, une pèlerine, une capuche. La statuette à la capuche est particulièrement curieuse par les détails de la coiffure.

En résumé, la station de Brassempouy permet d'établir la persistance des types solutréens pendant une longue période qui va de l'époque du Moustier à l'époque néolithique. Ils ne sont donc pas caractéristiques d'un niveau déterminé. C'est un fait sur lequel j'ai appelé déjà l'attention. Les sculptures sur ivoire enrichissent d'une façon imprévue nos connaissances relatives à l'histoire de l'art dans les cavernes. Elles apportent une lumière nouvelle dans l'étude des races quaternaires, et complètent ce que l'ostéologie nous avait appris. Sans aller aussi loin que M. Piette, il ne faut pas cependant dédaigner cette source d'informations.

L'histoire de l'indice céphalique en Angleterre (2). — Le Dr John Beddoe s'est proposé de vérifier, par l'étude de la craniologie dans les Iles Britanniques, quelques propositions qui ont cours parmi les anthropologues et que voici :

La forme de la tête et plus particulièrement l'indice crânien

(1) Voir le numéro de janvier 1895, p. 256.

(2) L'ANTHROPOLOGIE, 1894, pp. 513, 658.

Ile SÉRIE. T. VIII.

20

« ÖncekiDevam »