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sont-ils aussi permanents dans toutes les races qu'on l'a supposé?

La tête augmente-t-elle en largeur et diminue-t-elle en longueur avec les progrès de la civilisation? Quels sont, sous ce rapport, les effets de la sélection naturelle ou sociale?

Jusqu'à quel point la coloration et la forme de la tête sontelles corrélatives dans l'Europe occidentale?

Quels sont les avantages ou les défauts psychiques en rapport avec telle ou telle forme longue ou courte ou telle couleur blonde ou brune?

La craniologie anglaise, qui n'est pas élucidée complètement, mais qui est moins complexe que celle des autres régions de l'Europe, se prête assez bien à l'étude de ces questions.

A l'époque néolithique, on trouve la race dite des long barrows, dolichocéphale avec un indice céphalique moyen égal à 72. Il devait y avoir, à cette époque, un type mésaticéphale affilié au type ougrien ou de Furfooz.

A l'âge du bronze, la race dite des round barrows accuse la prédominance des brachycéphales avec un indice moyen de 80. Au moment de la conquête romaine, on voit se produire un retour à la dolichocéphalie, probablement par suite d'un mélange de races. Indice moyen 75,5.

L'invasion anglo-saxonne donne naissance à une stratification très compacte, dans les régions orientales, avec un indice moyen égal à 75. La forme de tête des Anglo-saxons est une modification du type dit de Hohberg.

Les envahisseurs Danois et Scandinaves sont peu connus.

La conquête normande a pour effet de relever l'élément brachycéphale. Au moyen âge, la moyenne de l'indice céphalique pour cent hommes s'élève à 78, et pour 35 femmes à 80, chiffres supérieurs à la moyenne actuelle de la Grande-Bretagne qui n'est que de 77,64 et même de 76, si l'on enlève les Écossais, les Irlandais, les Maniens et les Gallois. Cependant, chez les lettrés, la moyenne s'élève à 78,94.

Les tailles élevées et la dolichocéphalie vont ensemble. Mais la coloration blonde n'accompagne pas toujours la haute taille. Le volume du crâne augmente avec la capacité intellectuelle ; mais le rapport des diamètres ne change pas, l'indice reste le même. M. Beddoe n'admet donc pas, avec MM. Ammon, de Lapouge, de Candolle, que la dolichocéphalie résulte de la culture. Il pense que les indices extrêmes tendent simplement à disparaître chez les hommes supérieurs.

Le type général des Anglais modernes, instruits ou non, tend à les rapprocher de celui des crânes des reihen graeben de Kollmann et von Hölder.

Les fouilles de Koptos (1). L'heureux explorateur de l'Égypte, M. Flinders Petrie, a fouillé pendant l'hiver de 1893-94 le temple de Koptos.

Il y a là six assises superposées, allant des Ptolémées aux temps préhistoriques. Sous les débris d'un temple datant de la XIe dynastie, on a rencontré des statues en pierre et en argile dont le style ne rappelle en rien l'art de l'Égypte historique. Les unes sont en argile du Nil, colorée en rouge avec de l'hématite. Elles seraient contemporaines des trois premières dynasties. Les autres sont en calcaire et d'un style primitif et grossier, que M. Flinders Petrie compare aux sculptures sur os de l'Europe préhistorique. Ces statues paraissent avoir été taillées au moyen de hachettes de pierre dont on a retrouvé un amas à 30 pieds de profondeur. Ces hachettes sont courtes et trapues comme celles de la Grèce et de l'Asie mineure.

On sait qu'en Égypte la fabrication et l'emploi des outils en pierre ont atteint leur apogée sous la XIe et la XIIe dynasties, à un moment où le bronze commençait à être connu. Cela nous reporte à 2500 ou 3000 ans avant J.-C. Peut-être 500 ans plus tôt, comme le fait remarquer M. Cartailhac, était-on en plein âge de la pierre polie dans la vallée du Nil, c'est-à-dire dans le plus antique foyer de civilisation du bassin de la Méditerranée.

Chronologie babylonienne. Un cylindre babylonien, connu sous le nom de Bingani-sar-Ali, représente la lutte d'Izdubar contre le taureau divin, qu'Anum, à la prière d'Iztar méprisée, avait envoyé contre le héros d'Erech. D'après M. Oppert, ce cylindre, trouvé à Niffar, serait antérieur à Sargon l'ancien, c'est-à-dire à 4000 ans avant J.-C. (2).

Or les faits auxquels il est fait allusion sont empruntés à un poème épique qui fit l'enchantement des peuples de la Babylonie et dont on a retrouvé les fragments sur les tablettes de Nimrod-Epos (3). La date minimum de ce poème se trouverait

(1) ACADEMY, 1894, I, p. 421. — L'ANTHROPOLOGIE, 1894, p. 683. — REVUE ARCHÉOLOGIQUE, t. XXV, 1894, p. 111, et t. XXVI, 1895, p. 127.

(2) REVUE ARCHÉOLOGIQUE, t. XXV, 1894, p. 107.

(3) D'Alfred Jeremias, Izdubar-Nemrod, Eine alt babylonische Heldensage nach den Keilschrifftfragmenten dargestellt, Leipzig, 1891.

fixée, si les évaluations de M. Oppert sont exactes, ce qui n'est pas prouvé.

M. François Lenormant et après lui M. Quentin ont fait remarquer, d'autre part, qu'il existe une relation intime entre les douze signes du zodiaque et les douze chants du poème d'Izdubar (1). Y aurait-il, comme on l'a prétendu, une relation chronologique entre ces trois ordres de faits, le cylindre de Niffar, le poème d'Izdubar et l'invention du zodiaque?

Le zodiaque paraît avoir été composé à une époque où la constellation du Taureau était à l'état héliaque, c'est-à-dire où le soleil se trouvait, à l'équinoxe du printemps, dans la constellation du Taureau. Si l'on s'appuie sur le phénomène de la précession des équinoxes, ce phénomène du passage du soleil, à l'équinoxe du printemps, dans la constellation du Taureau, nous reporterait à une époque comprise entre l'an 2150 et l'an 4200 avant J.-C.

Il y a une marge assez grande entre ces deux chiffres extrêmes. ADRIEN ARCELIN.

SCIENCES SOCIALES.

Le système de Gothembourg (2). — La question de l'alcool se pose dans presque tous les pays. Quelques-uns ont tenté de la résoudre. Les essais faits dans les pays scandinaves sont particulièrement intéressants.

La Suède a passé par les régimes suivants : d'abord, monopole, au profit de la couronne, de la fabrication et de la vente de l'alcool. Depuis 1788, liberté du commerce et de la fabrication, de sorte que toute ferme se trouve transformée en distillerie et en débit de boissons. Des abus naît la réaction, et l'on arrive au système de l'option locale dans son double sens de prohibition et de contrôle.

D'après la loi de 1855, la prohibition absolue ne peut être établie que dans les villages. Le conseil de la paroisse décide. S'il

(1) REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS, mars-avril 1895, p. 163.

(2) England and the Gothenburg Licensing System, by Edwin Goadby. FORTNIGHTLY REVIEW, février 1895.

tolère la vente en détail, il doit fixer le nombre des licences, et exercer la surveillance. Ses décisions doivent être approuvées par le gouverneur. Remarquons que les achats faits par les villages prohibitionnistes augmentent souvent de façon notable le débit de l'alcool dans la ville voisine. Dans les villes, c'est le conseil de la ville qui est chargé d'exécuter la loi. Il fixe le nombre des licences, et les met en adjudication pour un an ou pour trois ans. La soumission doit être accompagnée d'un certificat de respectabilité personnelle.

Ce qu'il y a de plus caractéristique, c'est la façon dont la loi a été exécutée à Gothembourg d'abord, en 1865, et depuis lors dans d'autres villes de Suède. Les deux sociétés les plus importantes qui exploitaient les débits de boisson se fusionnèrent et obtinrent de la ville la concession de toutes les licences. On voulait mettre le monopole de la vente entre les mains d'hommes de probité. Le gouverneur approuva la décision. Appliqué ainsi, l'Act de 1855 avait un effet réellement prohibitif et régulatif. Le nombre des débits de Gothembourg était de 61 en 1865; il n'était plus que de 19 en 1885; et la consommation, par tête, était tombée de 38 litres d'eaux-de-vie à 17 en 1892.

Les statuts de la Compagnie de Gothembourg ont servi de modèle à d'autres villes; et quoique une loi postérieure ait permis à la commune de se réserver le monopole du débit de l'alcool, aucune ville importante n'a fait usage de cette autorisation.

La Compagnie n'a pas pour but de gagner de l'argent. Les actionnaires peuvent recevoir au maximum 6 p. c. Le bureau est composé de cinq directeurs au traitement de 38 1. 5 s. par an. Il y a de plus un secrétaire et quelques employés. Le capital est de 5500 l. Le profit brut est de 50 000 l. environ, dont 15 000 1. pour les dépenses d'administration, 15 000 de redevance fixe à la ville, et 15 000 payées à la trésorerie conformément à la loi, entre autres en subside pour l'encouragement de l'agriculture. Cela rapporte plus à la ville de Gothembourg qu'elle ne dépense pour les pauvres.

La Compagnie a le monopole de la vente des spiritueux dans la ville. Elle afferme un certain nombre de maisons dont les exploitants sont salariés, et non payés par la vente; ils peuvent toutefois faire des profits sur la vente de nourriture.

Les maisons sont inspectées deux fois par jour. Elles sont fermées, au plus tard, à 8 heures. Le dimanche, trois maisons sont ouvertes de 1 à 3 heures, et de 6,30 à 9 heures; mais on ne

donne à boire qu'à ceux qui prennent un repas. On refuse les spiritueux aux jeunes gens de moins de 18 ans. L'alcool est à 44 p. c., dix fois rectifié.

C'est, paraît-il, dans la classe ouvrière élevée que cette loi a eu les effets les plus heureux; mais la consommation est restée considérable parmi les ouvriers non qualifiés.

Chose curieuse ! Depuis peu de temps, le nombre des condamnations pour ivresse, à Gothembourg, recommence à augmenter. Peut-être la police est-elle plus sévère que par le passé. Mais la cause principale vient de l'augmentation de la consommation de la bière.

La loi ne s'applique pas au débit de la bière. La restriction de l'alcool a poussé au développement de la brasserie. La bière (lagerbeer) a maintenant 5 à 7 1/2 d'alcool comme en Angleterre, au lieu de 2 1/2 à 4.

Une agitation a été entreprise pour obtenir que la loi soumît la bière au même régime que l'alcool.

D'après l'auteur, actuellement, en Angleterre, la bière est la cause principale de l'alcoolisme.

Ce qui pourrait être approprié utilement à l'Angleterre, c'est l'option locale, avec, non seulement la tolérance ou la prohibition, mais le contrôle et l'affermage. Il faudrait, de plus, bien établir la notion existant en Suède, que l'établissement d'un débit de boissons n'est pas un droit privé, que la licence est la propriété de la commune qui l'accorde, et que, par conséquent, si elle n'est pas renouvelée, il n'y a pas lieu à indemnité.

La Maison du Peuple. Le Journal des coopérateurs belges (1er mai 1895) publie le dernier bilan semestriel de la Société coopérative ouvrière: la Maison du Peuple de Bruxelles.

Le total de l'actif est de 488 935 fr. Les bénéfices réalisés ont été de fr. 120 038,22. Ces postes se chiffraient respectivement, dans le bilan du 1er septembre 1893 au 28 février 1894, par fr. 466 113,83 et fr. 81 436,43, et dans celui du 1er septembre 1892 au 28 février 1893, par fr. 455 713,98 et fr. 60 607,80.

L'ensemble de ces fr. 120 038,22 de bénéfices est établi ainsi : marchandises diverses, fr. 341,20; boulangerie, fr. 104 812,34; charbon, fr. 7156.49; aunages, fr. 5599.97; Maison du Peuple (estaminet), fr. 1009,14; boucherie, fr. 589,37; beurre, fr. 529,24. Du 1er septembre 1894 au 28 février 1895, il a été fabriqué 2 676 191 pains.

Actuellement, la production atteint 115 000 pains par semaine.

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