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La Société ne doit plus aux créditeurs divers que fr. 183 648,94. Les marchandises inventoriées ont une valeur de plus de 100 000 fr. Les immeubles et installations, quittes et libres de toute hypothèque, valent 300 000 fr. Les amortissements atteignent aujourd'hui 85 000 fr., et la réserve 16 000 fr.

Ces merveilleux résultats seront bons à méditer pour beaucoup de catholiques qui se demandent encore s'il est utile de faire de la coopération.

L'industrie laitière en France.

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M. Georges Michel étudie

dans l'Économiste français du 18 mai la situation de l'industrie

laitière en France.

Le tableau de l'exportation (commerce général) peut se présenter comme suit:

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Il y a donc, en général, tendance à une diminution d'exportation. "Deux causes principales, dit l'auteur, ont contribué à nous faire perdre la place prépondérante que nos beurres occupaient sur les marchés étrangers, ceux d'Angleterre principalement. D'une part, des pays qui, comme le Danemark, ne produisaient autrefois que pour leur consommation, exportent maintenant à l'extérieur, et d'autre part certains de nos produits, trop souvent mélangés de matières étrangères, telles que la margarine, ne jouissent plus de la même réputation. Comment ces pays de production sont-ils arrivés à nous égaler ou même à nous dépasser? C'est qu'ils ont su organiser scientifiquement la production du lait et la fabrication du beurre. En Danemark et en Belgique, la fabrication du beurre chimiquement pur a été poussée à un haut degré de perfection, grâce à une organisation rationnelle de l'exploitation des vaches laitières, grâce aussi à l'emploi de procédés nouveaux. L'auteur cite avec éloge la laiterie coopérative établie dans l'arrondissement de Bruges par M. le Bon Piers, et celles de la Charente-Inférieure.

Pour ce qui regarde la Belgique, les lignes citées plus haut pourraient facilement sembler trop flatteuses. Mettre côte à côte le Danemark et la Belgique est singulièrement osé. On va le voir par un bout de statistique. D'après les rapports du Board

of Trade, sur 111 333 tonnes de beurre introduites en Angleterre en 1892, le Danemark en a envoyé 44 000, soit 39 p. c.; la France 27 000, soit 24,5 p. c.; l'Australie et la Nouvelle-Zélande, 8900, soit 8 p. c.; la Suède, 11 600, soit 10,5 p. c.; la Hollande, 7200, soit 6, 5 p. c.; les autres pays, 11 800, soit 10,5 p. c.

En 1893, sur 118 000 tonnes, le Danemark en envoie 47 000 ou 40,2 p. c.; la France. 23 800, soit 20,1 p. c.; l'Australie et la Nouvelle-Zélande, 21 807, soit 16,6 p. c.; la Suède, 13 500, soit 10,4 p. c.; la Hollande, 8400, soit 6,4 p. c.; les autres pays, 10 400, soit 7,3 p. c.

Comme on le voit, la Belgique ne paraît point sur ces statistiques, tandis que le Danemark y tient la première place.

C'est sous ce titre

La révolution rurale en Angleterre. que M. Richard Heath nous présente, dans le Contemporary Review (février 1895), une étude sur les résultats des élections locales du 4 et du 22 décembre 1894 en Angleterre. Ces élections sont la suite du Local Government Act de 1894. D'après M. Heath, elles montrent l'émancipation de deux classes asservies jusqu'ici le travailleur et la femme.

:

Un des faits les plus caractéristiques serait la réprobation du pouvoir clérical, prouvée par le petit nombre de clergymen élus. Les documents qu'a pu réunir l'auteur sont malheureusement incomplets ils ne portent que sur 929 des 7260 paroisses d'Angleterre et de Galles.

Dans ces 929 paroisses, 2139 conseillers appartiennent aux classes laborieuses: 988 au travail rural, 1246 à d'autres formes de travail.

Dans le Suffolk, sur 927 conseillers dans III paroisses, 38 seulement sont noblemen ou gentlemen, et 29 clergymen. En Norfolk, sur 1011 conseillers, 29 sont gentlemen, et 24 clergymen.

Les petits paysans

Le repeuplement des campagnes (1). ont mieux résisté à la crise agricole que les grands fermiers; de même les pays de propriété morcelée ont moins souffert que les pays de grande propriété. Des essais pour développer la petite propriété ont été tentés dans différents pays, notamment par des particuliers en Angleterre, et ont produit d'excellents effets;

(1) Repeopling the Land, by H. W. Wolf. CONTEMPORARY REVIEW, May 1895.

mais l'expérience la plus remarquable a été faite en Allemagne. Elle a son origine dans le désir du gouvernement de germaniser la Pologne. La situation précaire des landlords polonais facilita la chose. En 1886, le gouvernement se fit allouer un crédit de 5 000 000 1. s. pour exproprier des biens de seigneurs polonais ⚫et y installer des paysans allemands. D'après ses calculs, il pourrait acheter 250 000 acres et, à 50 acres par tenure, placer 5000 familles, soit 40 000 allemands en Pologne.

Financièrement, l'opération a été mauvaise. Le Bureau de colonisation estime que des 5 000 000 l. s., 1 500 000 ou 2 000 000 ne seront jamais recouvrées en argent. Mais il faut tenir compte des routes, ponts, drainages, écoles, églises.

L'argent déboursé jusqu'à présent ne rapporte à l'État que 1 3/4 p. c.; mais la contrée a été enrichie, il y a plus de valeur en terres, plus de vie, d'affaires, de taxes.

Au point de vue politique, la tentative n'a pas réussi. Cette immigration a été un stimulant pour les Polonais, à qui la coopération a permis de grands progrès. Au point de vue économique, au contraire, cette expérience a été couronnée de succès.

En 1879, le Conseil de l'agriculture avait proposé la suppression des obstacles légaux qui s'opposaient à la réintroduction de la tenure à rente perpétuelle. Ce que le paysan désire, disait le rapport, c'est avant tout d'acquérir la possession ou la propriété, La possession de droits temporaires n'a pas pour lui une attraction suffisante, depuis que l'émigration lui donne l'espoir d'acquérir rapidement une propriété.En 1890, l'obstacle légal à la tenure perpétuelle fut levé, mais le résultat fut nul.

Quelques particuliers avaient essayé déjà de vendre la terre à de petits occupeurs moyennant payement par annuités. Un capitaliste de Kolberg, en Pomeranie, le fit en se contentant d'un profit modéré. Il choisit ses gens. A l'automne de 1892, il avait divisé et colonisé 19 biens, couvrant 27 500 acres. La prospérité du district augmenta, et, tandis que la population de tous les autres districts de Pomeranie diminuait, celle du district de Kolberg augmentait de 5 p. c.

En Saxe, M. Sombart divisa son bien de Steesow, de 2000 acres environ, de manière à ne faire ni profits, ni pertes. La moitié fut partagée en tenures de 160 acres environ; le reste, en tenures plus petites, qui furent les premières achetées.

En 1886, le gouvernement prussien acheta la terre et la revendit, payable par annuités. Pour attirer les Allemands, il fit le mieux possible. La commission de colonisation pouvait drainer,

construire, faire des routes, améliorer, réparer les petites fermes, vendre à prix raisonnable. En général, on favorisait les colons qui construisaient eux-mêmes. Ils devaient prouver un capital suffisant, un tiers, ordinairement, du prix d'achat ; mais ils pouvaient en réclamer la moitié pour l'appliquer à des acquisitions de fumier et de bétail. Les tenures sont, d'ordinaire, d'environ 40 acres. Elles étaient d'abord plus grandes, mais les gens s'aperçurent que ce n'était pas l'étendue, mais l'argent et le travail qui faisaient le profit, et restreignirent leurs demandes. Ce que le gouvernement a voulu établir, ce sont des paysans pouvant vivre uniquement du travail de la terre. Il ne veut ni seigneurs, ni trop petits occupeurs, sauf là où la situation de la ferme permet l'exercice d'un métier. En cas de non payement, le gouvernement se réserve le droit de reprendre la ferme. Quelques-uns ont acheté au comptant; certains, moyennant une rente annuelle ; mais 95 p. c. payent par annuités. Jusqu'à la fin de 1893, la commission avait acheté 188 500 acres pour 51 043 806 marks. 58 000 acres étaient colonisés et occupés par 1387 familles. Cela remplaçait 20 ou 30 familles avec leurs serviteurs.

Ces colons sont venus de tous les points de l'empire; de là une grande amélioration de la culture. La première expérience de colonisation ne fut faite que dans les provinces polonaises, Posen et Prusse-Occidentale. D'autres provinces désireraient des mesures analogues.

Une institution, d'ancienne date déjà, rend aussi de grands services pour le développement de la petite propriété. En 1811, quand Stein émancipa les paysans, il constitua les rent-banks (Rentenbanken). Les rent-banks avancent de l'argent, en échange d'une hypothèque sur la propriété rachetable par annuités. Les rent-banks s'administrent elles-mêmes; l'État les subsidie, mais jouit en retour de certains avantages. En même temps, Stein créa les commissions générales, bureaux administratifs pour les rent-banks de 2 ou 3 provinces. Ces commissions générales ne peuvent acheter la terre pour leur propre compte. Voici, d'après M. Wolfs, comment elles agissent: "Supposez qu'un propriétaire désire vendre son bien, et trouve des acheteurs désireux de le prendre divisé en petites tenures (car l'Act n'est applicable qu'aux petites et aux moyennes propriétés, c'est-à-dire jusque 150 acres). Après accord sur le prix, il est par l'intermédiaire de la commission générale mis à même de faire le marché au moyen de la rent-bank. Les 3/4 du prix d'acquisition sont changés en une rente par annuités au taux de

4 p. c. pour 60 1/2 ans, ou de 4 1/2 p. c. pour 56 1/2 ans. Pour ce montant, des land-bonds sont émis portant en tous cas 1/2 p. c. de moins d'intérêt. Quant au 1/4 restant du prix, le vendeur s'en assure lui-même le payement comme il lui plaît. Il peut en exiger le payement au comptant, ou bien n'en réclamer immédiatement qu'une partie et laisser le reste comme hypothèque additionnelle, à payer en land-bonds, s'il le désire, lorsque les bonds originaires seront rachetés. „

En résumé, si nous comprenons exactement la chose : la Banque avance à l'acheteur les 3/4 du prix d'acquisition, que celui-ci aura à lui rembourser par annuités. Mais cette somme, la banque ne la paie pas au vendeur en argent, mais en rentenbriefe. Ces renten-briefe sont des titres au porteur dont le payement ne regarde que la Banque elle-même. Ils rapportent 3 1/2 p. c. et sont généralement un peu au-dessous du pair, à cause de la hâte du premier détenteur de les vendre pour se procurer de l'argent.

La commission générale se charge, pour le prix modéré de 12 marks par hectare, de toutes les formalités. Elle ne prête son intermédiaire que pour les propriétés en bon état, de moyenne grandeur, suffisantes pour que le paysan y vive d'ordinaire entre 20 et 40 acres.

L'Act, d'où résultent ces applications nouvelles des institutions de Stein, ne fut mis en vigueur qu'à l'automne de 1891. A la fin de 1893, la commission générale pour les provinces de Posen, Prusse-Orientale et Prusse-Occidentale avait procuré des biens à 3800 familles. Chaque année, la situation des colons s'améliore.

Ce qui permet à ces banques de prêter les 3/4 du prix d'acquisition, c'est la plus-value que le morcellement donne à un grand domaine.

Pour finir,

La répartition de la richesse en Prusse (1). citons quelques statistiques relatives à l'impôt sur le revenu en Prusse. Ces statistiques montrent que la richesse est surtout développée dans les villes, et dans l'ouest. Le nord-est, les provinces de Prusse-Orientale et Occidentale et de Posen restent en arrière. Il est à remarquer que les villes comptent en Prusse II 940 000 habitants, soit 40 p. c. de la population.

(1) ZEITSCHRIFT DES KÖNIGLICHEN PREUSSISCHEN STATISTISCHEN BUREAUS, 1894, II.

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