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de ce lobe en bas et en dehors. Le cervelet et les autres parties du cerveau sont à l'état sain. (VELPEAU, DELPECH.)

Citons encore l'observation de Blaquière qui relate les lésions d'une partie des lobes antérieurs du cerveau sans altération des facultés intellectuelles (1).

On connaît l'histoire légendaire du carrier américain qui, après avoir eu le crâne complètement traversé dans la région frontale antérieure par une grosse tige de fer, ne présenta pas le moindre accident moteur. Tous les médecins ont eu l'occasion de voir dans leur pratique des cas semblables, et nous avons rapporté ailleurs celui que nous avons eu le bonheur d'étudier et de guérir en 1890 (2).

De telles observations sont décisives contre la thèse matérialiste et contre l'opinion vulgaire elles prouvent que l'intelligence ne réside pas dans les lobes frontaux; elles prouvent encore que ces lobes ne participent pas directement à la sensibilité ni au mouvement. Quoi de plus saisissant et de plus démonstratif que l'exemple de ces individus dont la partie antérieure du cerveau est écrasée, désorganisée, détruite même, et qui continuent à agir et à parler sans aucun trouble sensitif ou moteur, sans aucun trouble psychique! N'est-ce pas la preuve flagrante que l'intelligence n'est pas une fonction cérébrale, que l'exercice de la pensée n'est pas lié nécessairement à l'intégrité de l'encéphale?

Comment le matérialisme échapperait-il à la condamnation que ces observations lui imposent? Des deux théories qu'il a imaginées, aucune ne trouve grâce devant les faits.

La première, nous l'avons vu, cantonne l'intelligence dans le lobe frontal. Tous les arguments invoqués en sa faveur sont mauvais, controuvés.

La seconde prétend que l'intelligence n'est localisée

(1) Comptes rendus Acad. des sciences, t. XIX, 1844.

(2) La Doctrine des localisations cérébrales, Revue thomistä, janvier

:

nulle part, mais dépend de l'intégrité du cerveau tout entier (Brown-Séquard, Goltz, Laborde, etc.). Elle n'est pas neuve et nous ramène en somme à la vieille thèse de Flourens Nil sub sole novum. L'esprit serait une fonction cérébrale supérieure basée sur l'ensemble des représentations sensorielles (Munk, Meynert, etc.), ce qui est contradictoire. Mais n'insistons pas sur ce défaut de logique et contentons-nous de dire que les faits cités plus haut donnent tort à la nouvelle hypothèse. Les délabrements les plus étendus de la substance cérébrale ne mettent pas nécessairement obstacle à l'exercice de l'intelligence. L'esprit ne dépend pas de l'intégrité du cerveau.

V

L'existence de la zone latente ou silencieuse dans les lobes antérieurs du cerveau est définitivement établie par la science. Nul auteur ne songe à la contester. Son importance est considérable au point de vue philosophique: en ruinant la thèse matérialiste, elle apporte à la doctrine traditionnelle le plus précieux appui. Mais il faut avouer que sa signification physiologique reste profondément obscure. A quelle fonction servent les lobes antérieurs du cerveau? On l'ignore absolument et on doit se borner à indiquer le problème aux chercheurs.

En attendant sa solution, que nous souhaitons prochaine, l'antique préjugé, que nous avons combattu et tenté de déraciner, risque de vivre encore, de garder sa faveur et de prospérer. Les matérialistes se plairont longtemps à localiser l'esprit dans la cervelle. Le vulgaire ne cessera pas de confondre les fronts droits avec les fronts intelligents, et les jeunes mamans se réjouiront dans leur cœur des grosses têtes de leurs enfants. Nous l'avons dit, les préjugés flatteurs sont de ceux qui résistent à toutes les preuves et sont presque indéracinables.

Celui dont nous parlons a trouvé dans Gall, au début de ce siècle, un puissant protecteur, l'auteur de sa fortune. L'inventeur original et fécond de la phrénologie voyait dans la prédominance des lobes antérieurs et dans la hauteur du front le signe infaillible de l'intelligence: il subordonnait tout à cette idée préconçue. Comparant la face de l'homme à celle des animaux, il avait été frappé du contraste et l'avait mis au compte de l'intelligence. Le front de la plupart des bêtes est bas, déprimé, fuyant en arrière au point de s'abaisser presque au niveau des os propres du nez. Gall avait décidément conclu de cet abaissement à la diminution correspondante de la partie antérieure du cerveau, sans remarquer que, chez les animaux, la cavité crânienne n'est pas, comme chez l'homme, au-dessus, mais en arrière des orbites, ce qui place le cerveau en arrière de la face et non au-dessus d'elle. De telles erreurs sont fréquentes chez Gall, mais indignes de la science; elles ont fait souche, et il n'est pas de phrénologiste qui s'en soit nettement dépouillé, comme en témoigne l'amusante anecdote racontée par Leuret.

Il m'est arrivé plusieurs fois, dit ce savant, en montrant ma collection de cerveaux à des phrénologistes distingués, de leur présenter en même temps un cerveau de chien de berger et un cerveau de mouton, en leur disant : << Des deux animaux porteurs des cerveaux que vous voyez, - l'un conduit l'autre ; montrez-moi le conducteur. » Tous, sans hésiter, ont désigné le cerveau du mouton. Et ils étaient conséquents en agissant ainsi ; car le cerveau de mouton est, à sa partie antérieure, bien plus élargi, bien mieux développé que ne l'est celui du chien (1). ›

"

L'erreur des phrénologistes est plaisante, mais grave; c'est l'erreur commune, l'erreur matérialiste. Nos savants

(1) Leuret, Anatomie comparée du système nerveux considéré dans ses rapports avec l'intelligence, 1839, t. 1, p. 555.

ne distinguent pas le corps de l'âme qui l'anime, le cerveau de l'intelligence qui s'en sert; ils observent bien les phénomènes, mais en confondent perpétuellement la cause et les conditions. Cette pensée spirituelle qui nous est propre et nous élève si haut au-dessus des bêtes, qui fait notre honneur et notre force, ils la matérialisent à plaisir; ils prennent pour une servante humiliée, pour une fonction organique, la faculté incomparable qui est la maîtresse du cerveau et la reine de tout notre être. Comment les détourner d'une si profonde et si pernicieuse. erreur? Comment éclairer leur esprit et dessiller leurs yeux? Tous les faits que la science recueille démontrent l'inanité de leur système. La logique le condamne avec une impitoyable rigueur. Ils n'en sont que plus obstinés, semble-t-il, à contester l'existence de l'esprit, à nier Dieu et l'âme, ces deux évidences qui s'imposent. Ils ressemblent aux insensés dont parle l'Écriture, ou plutôt ils sont ces insensés mêmes : « ils ont des yeux pour ne pas voir et des oreilles pour ne pas entendre. La peur du surnaturel et la haine du divin en font des aveugles et des sourds. volontaires. Il faudrait un miracle pour les convaincre, et un difficile miracle dont notre raison et notre foi sont heureuses et fières d'être incapables: il faudrait matérialiser l'esprit et confondre la raison même, rendre l'âme palpable et Dieu visible !

Dr SURBLED.

LE KATANGA

OROGRAPHIE, HYDROGRAPHIE, CLIMAT.

I.

LES DERNIÈRES EXPLORATIONS DU KATANGA.

Katanga est le nom d'un chef établi au sud de Bunkeia. D'après l'usage en Afrique, l'appellation a d'abord été donnée à sa résidence, puis au pays qu'il a soumis. Actuellement elle a pris de l'extension. On semble englober sous ce nom, sans souci des divisions administratives décrétées par la puissance souveraine, l'immense région située à l'ouest du Tanganyika et où se trouvent les concessions faites à la Compagnie du Katanga par l'État Indépendant du Congo (1).

Les premières données sur le pays remontent à Livingstone (1870). Nous enregistrons, de 1874 à 1882, les explorations de Cameron, Pogge, Wissmann, Buchner; en 1883-84, les docteurs Reichard et Böhme sont les premiers à pénétrer dans les territoires proprement dits du Katanga et à visiter Bunkeia; bientôt Giraud (1883), Capello et Ivens (1885), Arnot (1885), J. Thomson (1890-91), Sharpe (1890-91) marchent sur leurs traces. Mais il faut les quatre expéditions belges, armées et organisées par

(1) Ces concessions sont limitées au nord par une ligne passant par Riba

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