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président effectif du Congrès, aurait dû prononcer à la clôture du Congrès, mais que sa trop grande modestie a tenue sous le boisseau. Heureusement on n'aura rien perdu pour avoir attendu; les pages de M. le Dr Lefebvre comptent, à notre avis, parmi les meilleures qui soient sorties de sa plume. On en jugera par la péroraison : "Nous sommes les fidèles de deux sanctuaires, le sanctuaire de la foi et celui de la science. Dans ces deux temples, nous portons au même Dieu des adorations d'inégale valeur, sans doute, mais d'égale sincérité, car le Dieu de la révélation est aussi le Dieu des sciences.

,, La foi, c'est le temple chrétien, où le Dieu fait homme est vraiment, réellement, substantiellement présent, sous des voiles mystérieux que le regard illuminé du croyant pénètre.

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La science, c'est le temple de Jérusalem! Sanctuaire moins grand, mais bien beau aussi. Dieu n'y est pas aussi proche que dans nos tabernacles, mais sa majesté le remplit. La science qui sonde les profondeurs de l'édifice grandiose finira toujours par y rencontrer cette majesté sacrée, et saisie d'un religieux respect, elle s'écrie comme la foi: " Dieu! Voici Dieu! Deus! Ecce Deus! „ Plusieurs collaborateurs se sont partagé la tâche de faire connaître ici les travaux qui ont été présentés aux diverses sections du Congrès. Avant de leur donner la parole, il ne sera pas hors de propos d'émettre une appréciation générale sur l'ensemble de ces travaux.

D'avance on a essayé de jeter sur eux le discrédit. Un de nos adversaires a écrit qu'il était sorti du Congrès "navré et ravi (1)„. Navré pour la science des catholiques, qui, à l'entendre, aurait, malgré elle, trahi dans l'occurrence son absolue pénurie d'hommes de valeur. On voulait bien, et c'était, paraît-il, généreuse concession, admettre un maximum de dix savants notoires qui auraient brillé au Congrès! La liste alphabétique des collaborateurs du Congrès suffit seule à confondre cette assertion. Nous y lisons les noms de MM. d'Acy, Alphonse Allard, Paul Allard, Arcelin, Beurlier, Boulay, de Broglie, Carra de Vaux, Casartelli, de Charencey, R. P. Delattre, R. P. De Smedt, Cte Domet de Vorges, Duchesne, Duhem, Dr Ferrand, Paul Fournier, von Funk, Grauert, Guermonprez, Helbig, Louis Henry, Hermite, Charles Huit, Mgr d'Hulst, Mgr Keane, Lacointa, Mgr Lamy, de Lapparent, Dr Lefebvre, Paul Lejay, Mansion, Amédée de Margerie, Marx,

(1) L'Indépendance belge, no du 9 septembre 1894.

He SERIE. T. VIII.

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Mgr Mercier, de Nadaillac, Rousselot, Mgr de Waal, Dr Willems, Waltzing, etc., etc. Et combien il serait aisé de doubler cette liste ! Notre détracteur s'est, du reste, ménagé une porte de sortie, quand il déclare ne parler que des assemblées plénières du Congrès. Un mot à ce sujet. Les assemblées générales du Congrès à Bruxelles auraient pu, nous en convenons volontiers, être plus démonstratives du travail et de la compétence des savants catholiques, et ce sera le souci des organisateurs des prochains Congrès de donner plus d'éclat à ces assemblées, puisque c'est là que nos adversaires nous attendent et prétendent nous juger. Prétention, à notre avis, peu justifiée! Qui ne le sait? Par leur caractère trop spécial, la plupart des questions scientifiques se refusent à une exhibition en assemblée générale. Elles requièrent des initiés souvent peu nombreux. D'autre part, tous les savants ne sont pas des orateurs, et assez peu tiennent à exposer leurs découvertes à la foule. Ils préfèrent recourir à la plume ou aux communications plus familières d'un cours, d'une académie, d'une section de congrès.

C'est méconnaître, un peu sciemment, la nature d'un congrès que de juger de ses résultats uniquement par ses assemblées générales. Au contraire, pour les savants sérieux, l'intérêt réel d'un Congrès est toujours dans les travaux de sections, qu'ils ont grand soin de ne pas déserter tandis qu'ils s'absentent fréquemment des réunions plénières.

On dira peut-être encore qu'en parlant de dix savants que le Congrès aurait mis en relief, on entendait par là, et le mot a été dit, des savants notoires. Mince ressource en vérité! Celui qui déclarerait ignorer les noms que nous avons cités plus haut prouverait une chose, c'est qu'il n'a guère fréquenté les revues spéciales et les sociétés savantes.

La libre-pensée, en même temps que navrée, et nous venons de dire pour quelles vaines raisons, s'est déclarée ravie du Congrès de 1894: " ravie pour la science désintéressée auquel le Congrès rend un éclatant hommage par cela seul qu'il s'efforce de s'en approprier les méthodes indépendantes, affranchie de tout apriorisme de secte „.

La lecture des travaux du Congrès convaincra, pensons-nous, tout esprit impartial que les préoccupations à priori ne hantent guère, quoi qu'on en dise, le cerveau des savants catholiques. Quelle idée se font donc nos adversaires de l'état d'esprit d'un savant qui possède la foi religieuse?

Eh quoi, il a fallu le Congrès pour constater que même des

savants catholiques s'efforcent de s'approprier les méthodes indépendantes de la science!

Nous nous en doutions bien un peu. Oui, le vieux préjugé contre les savants catholiques demeure indéracinable dans beaucoup d'esprits! Voilà pourquoi toutes ces clameurs quand on parle de la banqueroute de la science! Voilà pourquoi ces étonnements naïfs quand on voit des catholiques faire œuvre scientifique !

On prétend faire de la science le domaine réservé à l'incrédulité. Il n'en sera pas ainsi.

Les catholiques vraiment dignes de ce nom auront à cœur de justifier de plus en plus, sur le terrain scientifique, comme le disait S. E. le cardinal Goossens au Congrès de Bruxelles, la fière parole de Job: Nec inferior sum vestri. Ils continueront à travailler d'une part aux progrès de la science en suivant les méthodes propres à chacune d'elles, et de l'autre à la glorification de leur foi en s'efforçant de briller dans toutes branches des connaissances humaines.

Dans cet ordre d'idées, nous croyons que l'ensemble des mémoires publiés par le Congrès de 1894 donnera satisfaction. Sans méconnaître certaines lacunes ni certaines faiblesses qu'il appartiendra aux futures sessions de combler et de faire disparaître, les travaux du dernier Congrès de Bruxelles accusent, dans la plupart des questions scientifiques débattues de nos jours, une réelle compétence. Telle sera la conclusion que fera ressortir le résumé des travaux qui va être présenté dans les pages suivantes.

SCIENCES RELIGIEUSES.

Ce n'est pas sans une vive curiosité que ce volume sera étudié par quiconque s'intéresse au progrès des sciences religieuses. Dans un congrès de savants catholiques, celles-ci occupent naturellement la première place; et lorsqu'on se trouve, comme ici, devant un recueil de travaux entrepris sans entente préa. lable, sans aucun programme à remplir, on peut être sûr d'y trouver un reflet de l'état des esprits, un écho des idées qui

s'agitent dans les écoles. La section du Compte rendu que nous allons analyser présente donc un intérêt tout particulier. Tout y a son importance, tout, jusqu'à la table des matières. Nous commencerons par celle-ci, si l'on veut bien. J'y trouve dix-neuf travaux. D'autres sections, pour le dire en passant, sont mieux. partagées pour le nombre. Ces dix-neuf numéros peuvent se classer sous quelques rubriques, comme suit: Histoire des religions, 4 mémoires; Écriture sainte, 2; Apologétique, 1; Épigraphie, 1; Patristique, 2; Histoire ecclésiastique, 4; Droit canon, 2; Chant liturgique, 3. Pareil morcellement laisse peu de chose à chaque branche. Néanmoins, la proportion dans laquelle chacune d'elles est représentée suggère quelques réflexions.

Plus d'un lecteur aura constaté une lacune dans l'énumération ci-dessus. La théologie dogmatique n'y figure pas. La raison de ce fait est bien simple. Le règlement du congrès, tout en ouvrant un vaste champ à toutes les branches du savoir, formulait l'exclusion des " questions qui appartiennent au domaine proprement théologique,. L'expression est vague, et semble écarter à peu près tout ce qui est du ressort des sciences religieuses. Tout le monde, pourtant, en comprend la portée, et on a certainement voulu empêcher la théologie disputeuse, à peu près la seule qui porte le grand nom de théologie dans les écoles catholiques, de remplir de ses stériles discussions une enceinte réservée à l'exposition pacifique des résultats de la science. Sans cette exclusion, parfaitement justifiée du reste, le volume des Sciences religieuses eût été le plus fourni de tous. Mais il restait encore un vaste programme. Comment n'a-t-il pas été mieux rempli? N'est-il pas évident, une fois de plus, qu'un trop grand nombre de théologiens catholiques concentrent leur activité sur des exercices d'école, et passent leur vie, une vie souvent très laborieuse, à vouloir perfectionner une science qui depuis longtemps a dit son dernier mot? En attendant, on laisse aux mains des protestants et des rationalistes l'étude des sources de la théologie. On se cramponne, en tremblant, à une exégèse vieillie; on néglige la patristique, et si l'histoire ecclésiastique est un peu mieux cultivée, elle esquive trop souvent chez nous les questions brûlantes. J'aime beaucoup le chant liturgique, mais je regrette que, dans une réunion de théologiens, il prenne le pas sur l'Écriture sainte-trois mémoires contre deux; - et il est permis de s'étonner que, sur près de cent cinquante dissertations présentées au Congrès, deux seulement, trois tout au plus, s'oc cupent franchement de questions d'exégèse, et que pas une seule

ne touche aux ardentes controverses qui s'agitent ailleurs autour des origines chrétiennes. Cela dit, rendons hommage aux savants distingués qui ont fourni leur contribution au présent volume. Si beaucoup d'autres avaient pu suivre leur exemple, nous aurions fait de la section des sciences religieuses un éloge sans restriction. Nous allons donner de chacun des mémoires présentés une courte analyse.

Fragments d'eschatologie musulmane, par M. le Bon CARRA DE VAUX, professeur à l'Institut catholique de Paris (pp. 5-33).— Nous n'avons pas ici une étude des sources et du développement de l'eschatologie chez les musulmans, mais une série d'extraits propres à en faire saisir le caractère. Ils sont empruntés au livre d'Usyûti († 1505) intitulé: L'Ouverture des cours par l'exposé de la situation des morts et des tombeaux. M. de Vaux les a traduits sur le ms. 4587 de la Bibliothèque nationale de Paris. Usyûti, philosophe sérieux, s'écarte dans ce traité de sa méthode ordinaire. Il expose l'eschatologie à la manière du peuple, dans une suite de traditions bizarres sur le mystère de la mort. Partout il se montre préoccupé de citer ses sources. Les récits sont introduits par des formules comme celles-ci: “Tradition rapportée par Ibn Abî Chéïbah dans son Recueil, par l'imâm Ahmed dans la Vie ascétique et par Ibn Abî ed-Dunyâ remontant à Djâber Ibn 'Abd'allah et par lui au Prophète. „ Les légendes recueillies par le philosophe, bien que puériles en général, ne sont pas sans jeter quelque lumière sur les idées religieuses des musulmans. Elles manifestent en particulier la diversité des influences sous lesquelles l'islamisme s'est constitué, et le prolongement d'idées et de sentiments païens au sein d'une doctrine si rigoureusement monothéiste. A remarquer aussi combien le merveilleux de l'Islam manque de spontanéité, de vie et de richesse, et combien la supériorité du merveilleux chrétien est écrasante. En guise d'appendice, M. de Vaux reproduit, avec explications à l'appui, deux figures tirées d'un Traité des sciences imprimé à Boulaq en 1836 et en 1840. Elles représentent l'ensemble du monde, cieux, terre et enfer, selon les idées musulmanes.

La religion des rois Achéménides d'après leurs inscriptions, par M. L. C. CASARTELLI (pp. 35-45). La religion des grands rois, de Perse était-elle ou non la même que la religion Zoroastrienne de l'Avesta et des rois Sassanides? C'est une

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