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question sur laquelle les éranistes sont divisés. La plupart d'entre eux, avec M. West, se prononcent pour l'identité. D'autres, comme Spiegel et de Harlez, distinguent la religion avestique proprement dite de celle des rois Achéménides. M. Casartelli ne discute pas le fond de la controverse, mais il apporte des matériaux que d'autres pourront utiliser pour l'éclaircir. C'est le sommaire des données religieuses dogmatiques et morales fournies par les inscriptions en vieux persan des rois Achéménides. Elles sont groupées méthodiquement sous les rubriques suivantes : Dieu, noms divins; attributs divins, omnipotence, omniscience; les autres dieux,,, dieux des clans, Mithsa et Anâhita; Dieu créateur, cosmogonie; relations entre le Créateur et la créature, prière, culte, intercession; la loi morale, volonté divine, péchés; le mensonge, autres vices. Dans tout cela on ne relève aucune des doctrines caractéristiques de la religion zoroastrienne. M. Casartelli laisse au lecteur le soin de conclure, tout en le mettant en garde contre l'abus de l'argument négatif. Le petit nombre des documents conservés commande en effet la circonspection.

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L'origine égyptienne de la Kabbale. Deuxième partie. De l'âme humaine, par M. l'abbé Busson, professeur au collège de Sainte-Croix, Le Mans (pp. 46-85). Au congrès précédent, M. Busson avait présenté un premier mémoire sur l'origine de la kabbale. Ici il examine la doctrine de l'âme humaine, dont la mythologie égyptienne et la kabbale s'occupent beaucoup. L'origine et la nature de l'âme humaine, l'âme humaine en ce monde, la vie future, telles sont les divisions naturelles du sujet. Du parallèle suivi entre les idées des kabbalistes et des Egyp tiens sur les différents états de l'âme, M. Busson conclut que nous n'avons pas affaire à deux doctrines, mais à un seul et même systême. Ce résultat, très important pour l'histoire de la gnose, est établi sur une étude sérieuse des textes, et, autant qu'un profane peut en juger, il semble reposer sur une information aussi complète que sûre.

La date de l'Exode, par M. l'abbé F. DE MOOR, curé-doyen de Deynze (pp. 86-123). Ce mémoire est une contribution à la question si obscure de la chronologie biblique. L'auteur commence par établir l'importance de la date de l'exode des Hébreux, tant pour l'histoire profane que pour l'histoire sacrée. Son point de départ est le synchronisme assyro-biblique de la

prise de Samarie par Sargon II en 721. En comparant les sources assyriennes avec notre texte actuel de la Bible, on constate, dans les dates, un écart d'environ trois ans. Cette difficulté est, pour M. De Moor, le résultat d'une altération du texte biblique, et il l'écarte par une simple correction. La chute de Samarie doit bien se rapporter à l'année 721, et la neuvième année d'Osée et la sixième d'Ézéchias correspondent à l'an 723. Sur cette base, l'auteur construit le tableau synchronique des rois de Juda et d'Israël, en remontant jusqu'à la date du schisme, et de là jusqu'à l'exode. De ce calcul il résulte que cet événement doit être placé en 1500. En terminant, M. De Moor, revenant sur un travail antérieur, montre que cette date solidement établie, et la chronologie biblique élevée sur cette base, il devient possible de porter la lumière dans les antiques et ténébreuses époques de l'Égypte et de la Babylonie. Ceux qui liront cet érudit et copieux mémoire, dont les conclusions méritent d'être examinées par les spécialistes, auront de l'auteur l'idée d'un savant qui ne se dissimule pas les difficultés de son sujet, et qui, pour établir une thèse, ne recule pas devant les grands moyens.

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La frontière septentrionale de la Terre promise, par le R. P. J. P. VAN KASTEREN, S. J., professeur au collège de la Compagnie de Jésus à Maestricht (pp. 124-136). L'auteur entreprend de fixer les frontières nord, nord-est du pays occupé par les Israélites, telles qu'elles se trouvent déterminées dans le livre des Nombres, XXXIV, 7-12, et dans Ézéchiel, LVII, 15-18. Il admet que ces textes décrivent la même ligne de frontières. Une discussion détaillée aboutit à la thèse suivante : La frontière septentrionale indiquée dans les deux passages s'étend au midi du Liban et du grand Hermon, tandis que la frontière orientale, en partant du pied sud-est de l'Hermon, descend le long du Nahr er-Rouqquâd vers le lac de Tibériade, pour se confondre avec le Jourdain. Ces frontières ne sortent pas du pays occupé par les Israélites. Ce ne sont pas des frontières idéales, mais parfaitement réelles.

Les prophéties et les prophètes d'après les travaux du Dr Kuenen, par l'abbé DE BROGLIE, professeur à l'Institut catholique de Paris (pp. 137-178). Ce n'est pas sans tristesse que nous enregistrons le dernier travail de l'homme éminent qui vient d'être enlevé à la science et à la religion dans des circon

stances si tragiques. Une dernière fois il a tracé aux savants catholiques qui se sentent une vocation d'apologiste, la voie à suivre pour ne pas dépenser leurs efforts dans des luttes sans résultat. L'abbé de Broglie était un des rares hommes de son métier qui discutent avec compétence les opinions de leurs adversaires. C'était aussi un esprit élevé qui savait rendre justice aux qualités de ceux qu'il avait à combattre, et il ne s'imaginait pas qu'il suffisait, pour renverser une thèse, de prononcer le mot absurdissimum. Voyez avec quelle loyauté il rend hommage à la science du Dr Kuenen; mais aussi avec quelle critique péné trante et quelle logique serrée il le poursuit dans ses raisonnements et montre les vices de son argumentation.

L'œuvre de Kuenen est très complexe. Il met constamment en regard la conception traditionnelle du rôle des prophètes et la conception rationaliste, celle qu'il nomme historico-organique. Avec une précision que l'on cherchera en vain chez d'autres auteurs, il poursuit dans toute l'histoire d'Israël le développement de l'idée prophétique, les transformations qu'elle subit et qu'elle crée, le terme auquel elle aboutit et que nous appelons son accomplissement. L'abbé de Broglie conteste avant tout à Kuenen sa définition de la prophétie, qui fait de celle-ci une histoire de l'avenir connue distinctement par les contemporains du prophète. On peut très bien admettre, dit-il, une inspiration obscure et énigmatique, mal comprise des contemporains, et dont l'exactitude n'est reconnue qu'après l'événement. Nous ne pouvons suivre dans le détail l'analyse du système de Kuenen, et faire avec l'abbé de Broglie le départ des vues justes et accep tables qu'il renferme et des explications forcées auxquelles l'auteur est logiquement amené par la thèse rationaliste. Le mémoire est à étudier dans son entier. On en retirera la conviction qu'il est grand temps de soumettre à revision un des plus importants chapitres de l'apologétique chrétienne.

Nous ne prétendons pas que sur tous les points l'auteur ait opposé à son adversaire des réponses triomphantes, ni même toujours strictement satisfaisantes. Mais il a ouvert la voie; à d'autres d'y entrer, et de perfectionner une œuvre si bien commencée.

Les découvertes récentes dans la patristique des deux premiers siècles, par M. le Dr KIHN, professeur à l'université de Wurzbourg (pp. 179-198). A lire les cours de théologie les plus en vogue, on dirait que depuis le xvIe siècle la patristique

n'a pas fait un pas. Si de loin en loin ils portent quelque trace des découvertes récentes, c'est pour donner l'impression que celles-ci n'ont apporté qu'un appoint insignifiant à la science sacrée, ou que du moins la traditionnelle exposition du dogme n'a aucun profit à en tirer. Si l'on ne savait quel temps et quels efforts il faut dépenser pour s'assimiler la science du passé, on ne s'expliquerait pas cette indifférence pour le mouvement scientifique de l'heure présente. Aussi est-ce avec bonheur qu'il faut accueillir des travaux comme celui du Dr Kihn, qui résument en quelques pages les résultats des plus importantes découvertes et permettent aux professeurs les plus absorbés de s'ouvrir de nouveaux horizons. Afin de n'effrayer personne, le Dr Kihn s'est abstenu de parler de la Ay dont tout le monde, du reste, a parlé, et il s'est borné à trois séries de découvertes importantes.

1o Jusqu'en 1875, la Lettre de S. Clément aux Corinthiens n'était connue que par un manuscrit incomplet. Depuis lors, on a retrouvé le texte grec complet, une traduction syriaque littérale et une ancienne traduction latine. On comprend aisément les résultats de ces heureuses trouvailles pour l'établissement du texte. Le Dr Kihn signale l'importance du témoignage de la partie nouvellement découverte dans les questions de la primauté du Pape et de l'origine apostolique de la liturgie de la messe.

2o L'Apologie d'Aristide, dont les Mekhitaristes avaient fait connaître un fragment, en arménien, a été retrouvée dans une traduction syriaque. Peu après, J. Armitage Robinson découvrit que le texte grec nous a été conservé dans une légende fameuse, celle des SS. Barlaam et Joasaph. Le discours mis dans la bouche du roi chrétien Nachor n'est autre que l'Apologie que l'on croyait perdue. Notons en passant que les travaux personnels du Dr Kihn l'ont amené à identifier avec Aristide l'auteur de la Lettre à Diognète.

3o Enfin en 1892, M. Bouriant publia des fragments considérables de l'Evangile de Pierre, de l'Apocalypse de Pierre et de l'Apocalypse d'Hénoch trouvés dans un tombeau d'Akhmim. A propos de l'Évangile de Pierre se pose la question capitale du rapport de cet écrit avec nos évangiles canoniques. La critique rationaliste le considère comme indépendant; M. Kihn, après Robinson, Funk, von Schubert, ne doute pas que l'Évangile de Pierre ait eu recours à nos quatre évangiles.

Trente chapitres des Constitutions apostoliques, par M. le Dr VON FUNK, professeur à l'université de Tubingue,

(pp. 199-209). Le célèbre professeur auquel nous devons déjà une édition des Pères Apostoliques et quantité d'autres travaux qui ont fait époque, parce qu'ils sont basés sur une critique impartiale des sources et étrangers à toute préoccupation tendancieuse, se prépare depuis de longues années à combler une lacune vivement sentie par tous ceux qui s'occupent des antiquités chrétiennes. La future édition des Constitutions Apostoliques a été précédée par une étude d'ensemble. Voici un mémoire sur un petit écrit intitulé : Ἐκ τῶν διατάξεων κεφάλαια περὶ ἐπισκόπων, déjà publié par le cardinal Pitra (Juris eccl. græc., I, 96-110) mais d'une façon très défectueuse. M. Funk comprendra ce texte dans son édition. Pour le moment, il cherche à déterminer ses rapports avec les Constitutions Apostoliques, dont, à première vue, il s'écarte assez notablement. Presque tous les chapitres peuvent être ramenés au texte traditionnel. Les divergences de quelques-uns d'entre eux, du premier et du dernier surtout, ne remontent pas à une source primitive, mais doivent être mises sur le compte du rédacteur de l'écrit.

Les citations bibliques dans l'épigraphie africaine, par le R. P. A. DELATTRE, missionnaire à Alger, correspondant de l'Institut de France (pp. 210-212). Dans ce très court mémoire, l'auteur communique le texte de quelques inscriptions africaines renfermant des citations bibliques. Celles-ci sont presque toutes empruntées aux psaumes. On peut admettre que ces textes nous renseignent sur la version de l'Écriture usitée en Afrique aux Ive et ve siècles de notre ère. Mais, j'en demande pardon au savant archéologue, je ne comprends pas comment ils peuvent contribuer (p. 211) "à confirmer l'authenticité des divines Ecritures ,·

Le commentaire de Théodore de Mopsueste sur l'Évangile de saint Jean, par M. l'abbé J.-B. CHABOT (pp. 213-219). On explique par la condamnation du cinquième concile cu ménique la disparition de la plupart des ouvrages de Théodore de Mopsueste. Le peu que nous possédons de lui fait vivement regretter la perte des autres parties de son œuvre. Le Commentaire sur l'Évangile de saint Jean, dont M. Chabot prépare une édition, sera donc accueilli avec une vive satisfaction. Le texte grec n'a pas été retrouvé. Mais on connaît deux manuscrits d'une traduction syriaque, l'un à Berlin (Sachau 217), l'autre à Paris (308). Les copies sont récentes. Celle de Paris, dont le texte sera

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