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les soins de l'État et d'une compagnie commerciale, pour faire sortir de leur nébulosité les quelques données qu'on possédait sur le Katanga et amener la solution des intéressants problèmes hydrographiques qui étaient à résoudre dans cette contrée.

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En 1890, le capitaine Paul Le Marinel reçut mission du gouvernement de l'État Indépendant de faire la reconnaissance des régions situées dans les districts sud-est. Il partit du camp de Lusambo le 23 décembre 1890 (1). Après avoir remonté le Lubi l'espace de 165 kilomètres, soit du 5° au 6° 20' lat. S. (2), il se dirigea vers le sud-est, traversant le Buchimai, le Lubilasch, le Lubichi, le Luembé, le Lubudi et le Lualaba. Il faisait son entrée dans la résidence de Msidi le 18 avril 1891; dès qu'il eut établi un poste sur le Lovoï, chose fort importante, et obtenu du potentat africain une lettre par laquelle il exprimait implicitement sa soumission au souverain de l'État Indépendant, Le Marinel reprit le chemin de Lusambo par un itinéraire un peu plus septentrional. On mit deux mois à le parcourir, soit du 11 juin au 11 août 1891.

La route suivie couvre 5° 30' en latitude méridionale et 4° en longitude orientale. Elle traverse tout entière des pays neufs et croise seulement aux sources du Luvoï (* 9° lat. S.) l'itinéraire du regretté Cameron.

Au point de vue scientifique, les résultats de cette exploration ne sont pas très considérables: reconnaissance d'une bonne partie du cours du Lubi, de courtes sections du Buchimai, du Lubilasch, du Lubichi, du Luembé, du Lubudi, du Lualaba, de la Likuluwe; premières notions sur le plateau des Sambas et sur les sources du Lomami, enfin importance de la ligne de faîte Lufira-Lualaba.

(1) Les adjoints européens de l'expédition étaient le capitaine Descamps, Legat, lieutenant de la force publique, et le sergent Verdickt.

(2) Dans le cours de ce travail, nous marquons d'un astérisque les coordonnées astronomiques qui ne sont qu'approximatives.

II SÉRIE. T. VIII.

3

Les expéditions Stairs, Delcommune et Bia-Francqui sont plus importantes au point de vue géographique pur. En 1889, le Conseil général de la Compagnie du Congo pour le commerce et l'industrie, dont le siège est à Bruxelles, avait porté ses vues sur le Katanga. Les voyageurs vantaient le climat et les richesses minières et agricoles du pays; elle chargea de la vérification de ces faits, comme aussi de l'étude des voies de communication, une expédition placée sous le commandement de Al. Delcommune. Cet explorateur s'embarqua à Lisbonne le 6 juillet 1890, et quitta Kinchassa, sur le Stanley-Pool, le 17 octobre 1890, en destination du Lomami (1); il arriva le 30 novembre à Bena-Kamba.

Pendant que Delcommune agissait en Afrique pour le compte de la Société congolaise, celle-ci créait à Bruxelles une société filiale: La Compagnie du Katanga. Aux termes des statuts, cette nouvelle firme avait partiellement pour but l'exploration commerciale de la partie de l'État du Congo située en amont de Riba-Riba, et où l'État venait de lui faire de larges concessions (convention du 12 mars 1891). Pour atteindre cette fin, elle reprit pour son compte tous les frais faits et à faire, et les résultats acquis et espérés de l'expédition Delcommune. Le capitaine du génie Stairs, de l'armée anglaise, ancien compagnon de Stanley dans la marche de secours à ÉminPacha, devait arriver au Katanga par le nord-est via Tanganyika, et le capitaine Bia, du 2° régiment de guides belges, par le nord-ouest, en prenant pour base d'opérations Lusambo. Delcommune pérégrinait entre ces deux colonnes, en partie par le Lomami. Voyons l'itinéraire et les résultats de ces trois missions.

(1) Ses compagnons de route étaient le lieutenant Hakansson, de l'armée suédoise; il fut assassiné avec les douze hommes de l'arrière-garde, non loin du Kassali; le médecin Briart (Belgique); l'ingénieur des mines Norbert Diderrich (Belgique); le sergent Cassart (Belgique); le baron de Roest d'Alkemade (Belgique); M. Protsch. Les deux derniers, malades, durent quitter la caravane à N'Gongo Lutita, sur le Lomami, et furent rapatriés.

L'expédition Stairs (1) quittait Londres le 11 mai 1891; elle arrivait le 21 juin à Zanzibar, le 9 octobre à Karema, sur le Tanganyika, et le 12 novembre sur les bords du Luapula, à deux journées au nord de Mpueto.

Le 14 décembre, Stairs faisait son entrée à Bunkeia, où Al. Delcommune l'avait précédé au commencement d'octobre.

Stairs s'efforça de restreindre les cruautés de Msidi et de lui faire accepter l'autorité de l'État; plusieurs palabres furent tenues à cette fin. C'est au cours d'une de ces réunions que le capitaine Bodson, se voyant menacé, tua Msidi d'un coup de revolver; il tomba lui-même sous la balle d'un chef présent à la palabre.

Bodson délivra l'Afrique d'un misérable tyran. Le royaume fut partagé équitablement entre divers petits potentats que Stairs rallia à sa cause. L'officier anglais, devenu gravement malade, reprit le chemin de la côte sur les conseils du capitaine Bia, arrivé le 30 janvier à Bunkeia. Dès le 4 février, il se mit en marche pour Mpueto; il se trouvait le 25 avril à Abercorn, station anglaise située à la pointe sud du Tanganyika. Après avoir traversé le Nyassa, le Chiré et le Zambèse, Stairs atteignait le 5 juin la côte de l'océan Indien, où il succombait le 8 juin à une attaque de fièvre bilieuse. Le marquis de Bonchamps et le docteur Moloney rapatrièrent les 200 Zanzibarites de leur caravane et débarquèrent à Marseille le 24 juillet.

Le bilan de l'expédition Stairs comprend quelques renseignements scientifiques sur la région comprise entre Bunkeia et le lac Tanganyika, et des résultats politiques considérables: paix et sécurité substituées à la guerre et aux atrocités d'une affreuse barbarie, et reconnaissance de l'autorité de l'État par les chefs les plus importants d'une immense

(1) Commandant de l'expédition, capitaine Stairs; adjoints: capitaine Bodson, du régiment des carabiniers (Belgique); marquis Christian de Bonchamps (France); docteur Moloney (Angleterre); et Robinson, charpentier (Angleterre).

région qui consentent à arborer dans leurs villages le drapeau bleu à étoile d'or.

Nous avons dit que Delcommune était arrivé à BenaKamba le 30 novembre 1890; l'expédition se remit en route le 30 janvier 1891. Après avoir séjourné à N'Gongo Lutita (4° 48' 36" lat. S.), du 3 au 18 mai 1891, on se dirigea sur Lupungu, visité par Wissmann en 1887, et l'on fit, les 13 et 14 juillet, par 7° 30' 29" lat. S., la traversée du Lomami.

A Kilemba-Museya, résidence de Kassongo-Kalombo, on séjourna un mois pour l'étude géologique du territoire. Une excursion fut dirigée au nord sur le lac Morhya, remarquable par ses habitations lacustres, et au sud sur le lac Samba, signalé pour la première fois. Le 27 août, on atteignit le lac Kassali et on fit près de son extrémité septentrionale la traversée du Lualaba. Le séjour se prolongea quelque temps sur les hauts plateaux des monts Kibala, où l'on connut les souffrances de la faim; puis on descendit vers la Lufila; on la remonta jusqu'à la chute de Djuo, découverte en 1884 par Reichard; il lui donne 25 mètres de hauteur et 100 mètres de largeur.

Au delà de la Likuluwe, on parvint le 6 octobre 1891 à Bunkeia, d'où Le Marinel s'était éloigné le 11 juin 1891. Delcommune y resta douze jours et vint au poste du Lovoï. Il se remit en route vers le sud le 11 novembre; le pays étant désolé par la guerre et par la famine, il eut hâte de se jeter vers l'ouest pour atteindre le Lualaba; la colonne, réduite au tiers de son effectif par le manque de vivres et les désertions, était réunie à Mussima le 20 décembre. Vingt-sept canots, creusés à grand'peine dans des troncs d'arbre, y furent lancés dans la rivière; on commença la descente le 25 février 1892; les rapides rendirent la navigation pénible et dangereuse; les chutes de Nzilo, rencontrées le 11 avril, la rendirent impossible.

Delcommune s'efforça de traîner les embarcations à travers les massifs montagneux. Seize kilomètres seulement

furent franchis en un mois. A ces fatigues sans nom sont venus s'ajouter de nouveau la famine et son corollaire, les désertions. Il fallut se résigner à l'abandon des canots et, pour éviter un complet désastre, à reprendre la route de Bunkeia. On revit cette localité le 8 juin. Que d'événements depuis le mois d'octobre 1891! Arrivée à Bunkeia de l'expédition Stairs, mort de Msidi et de Bodson, retour précipité de l'officier anglais à la côte, et arrivée plus récente de la colonne Bia, qui s'était scindée, comme nous le verrons tout à l'heure.

Au bout d'un mois, Delcommune se remit en route pour le lac Moëro, où il se trouva le 3 août, et pour le Tanganyika, qu'il atteignit le 20 août à Rumbi. Il apprit la position critique du capitaine Jacques aux prises avec les Arabes. Le voilà aussitôt volant à son secours en compagnie de Joubert, Diderrich, Cassart et 20 soldats. Un assaut fut livré au boma occupé par l'ennemi. La panique dont furent prises les forces antiesclavagistes rendit cet effort infructueux, mais non pernicieux. Jacques se maintint dans son fort. On sait le brio qu'il a mis à rester maître de la place et les défaites que ses lieutenants et lui ont infligées aux Arabes, dont ils ont enlevé les positions fortifiées.

La situation de ses amis étant relativement favorable, Delcommune quitta Mpala le 6 octobre 1892. La marche fut continuée vers Kassanga, et Makalumbi situé sur la Lukuga.

L'explorateur suivit le cours de cette rivière jusqu'à son confluent avec le Congo; après avoir remonté le fleuve jusque Ankorro, point de rencontre du Lualaba et du Luapula, il redescendit le 1er décembre à l'embouchure de la Lukuga. De ce point il gagna le confluent du Lukassi et du Lomami, et arriva à N'Gongo Lutita le 19 décembre 1892. Le 7 janvier 1893, il entrait à Lusambo sur le Sankuru, où le rejoignaient, le 10 janvier, Francqui et l'expédition sous ses ordres.

On doit à la mission Delcommune des observations sur

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