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Reconnaître et déterminer les substances chimiques qui, pendant l'asphyxie, compromettent notre existence, c'est un problème dont l'entière solution nécessitera sans doute les travaux de plus d'une génération de chimistes physiologistes. Les six expériences rapportées par M. le Dr Ide marquent un pas dans cette voie. Elles amènent à cette conclusion que l'asphyxie est un véritable empoisonnement dont l'oxygène est l'antidote. Le rôle que ce gaz joue dans les cellules de nos muscles consiste à détruire par oxydation les détritus chimiques résultant du fonctionnement vital. D'où l'adage: respirer c'est vivre, ne serait pas rigoureux; il serait plus exact de dire que c'est prendre un antidote contre les toxiques que notre organisme fabrique lui-même.

Mais quels sont ces toxiques, ces poisons de l'asphyxie? D'abord des produits de dédoublement insuffisamment oxydés,tels que des aldehydes qui, par une oxydation complète, deviennent inoffensifs; de plus un corps nouveau, un acide azoté que le Dr Ide a obtenu sur ses filtres et qui correspond à celui que Siegfried a isolé récemment de l'extrait de viande ; il aurait pour formules minima ClAz305H15, et, avide d'oxygène, dégagerait facilement de l'acide carbonique.

Des premiers essais tentés pour titrer cet acide dans les liquides organiques, il résulterait que sa quotité dépasserait fortement celle de la xanthine musculaire.

Ce premier résultat acquis donne l'espoir qu'on arrivera un jour à une main mise complète sur les substances qui, pendant l'asphyxie, compromettent notre existence, par suite de quoi le phénomène de la respiration sera pleinement expliqué.

Étiologie et prophylaxie des maladies contagieuses, par M. le Dr Willems, vice-président de l'Académie royale de médecine de Belgique.

Ce mémoire revêt un intérêt particulier du fait qu'il établit la priorité de la reconnaissance, par son auteur, du caractère contagieux des affections pleuropneumoniques. Avant lui, c'était seulement aux influences du climat et du sol qu'on en attribuait la cause. Ce fut par des expériences sur les animaux qu'il parvint à en constater le caractère contagieux, ayant réussi à leur communiquer le mal en leur inoculant le blastème pathologique des animaux malades. Poursuivant ses recherches, le savant docteur a obtenu cet important résultat de pouvoir appliquer l'inoculation non seulement à la transmission de la pleuropneumonie, mais encore à sa prophylaxie.

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Le Catalogue de la flore pliocène de Barcelone, par M. le chanoine Jaime Almera (1), offre un attrait spécial par sa composition. Cette flore où abondent, entre autres, les Peupliers, les Saules, le Hêtre, l'Aune, le Charme, huit ou dix variétés de Chêne, le Châtaignier, l'Orme, les Figuiers, le Platane et son voisin le Liquidambar, diverses Myricées, Laurinées, Eléagnées, Ericinées, Apocynées, le Plaqueminier, le Frêne à fleurs (Fraxinus ornus), le Cornouiller, les Erables, le Houx, le Sumac, le Noyer, le Buis, le Robinier et plusieurs Légumineuses des climats chauds, cette flore indique l'existence, aux temps pliocènes, d'une végétation forestière abondante et touffue. Elle permet aussi de constater à peu près la même différence de la végétation pliocène barcelonnaise à la végétation actuelle, que de celle des régions tropicales à celle des climats tempérés de nos jours. C'est sans doute sous le rapport de l'exubérance forestière que l'auteur établit cette comparaison; car parmi les essences qu'il énumère, le nombre de celles qui correspondent aux végétaux dont se composent aujourd'hui les forêts de nos climats tempérés surpasse sensiblement celui des plantes des climats chauds.

Aussi ne saisissons-nous pas très bien, au point de vue de la flore, cette conclusion de l'auteur, que, durant l'époque pliocène, les montagnes du pays de Barcelone devaient revêtir, pour le nombre et les espèces de plantes, la physionomie des pays tropi

caux.

(A suivre).

(1) Compte rendu du IIIe Congrès, VII, p. 319.

C. DE KIRWAN.

LES MOUND-BUILDERS

UNE MONOGRAPHIE.

Toutes nos études anthropologiques ou ethnologiques, toutes les découvertes que la science enregistre chaque jour, aboutissent à une même conclusion. L'unité du genre humain ressort éclatante au milieu de la variété souvent étrange de la faune zoologique.

Dans aucune région, sous aucune latitude, si haut que nous remontions, nous ne voyons un homme différent de l'homme actuel par sa taille ou par sa structure osseuse, enseignements de la plus haute importance et les seuls qu'il soit possible de connaître. Mais si l'homme reste toujours semblable par son squelette, il ne l'est pas moins par l'intelligence qui préside à ses conceptions comme à ses actes. Partout, il taille la pierre pour en faire sa première arme ou son premier outil, et les instruments qu'il produit présentent une telle similitude que les archéologues les plus exercés ont peine à se prononcer sur leur origine (1). Partout, il obtient le feu par les mêmes procédés mécaniques; partout, il pétrit l'argile humide pour en tirer des vases qui auront la même forme et jusqu'à

(1) Une collection récemment rapportée de Tasmanie confirme cette conclusion les pierres taillées rappellent absolument celles provenant de la grotte du Moustier. Tylor, On the Occurrence of Stone Implements of the Australian Type in Tasmania. JOURN. ANTH. INST., May 1895.

II SÉRIE. T. VIII.

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des décorations identiques. Partout, il réduit les animaux qui l'entourent à être ses serviteurs et ses esclaves, et s'il cherche tout d'abord par la chasse ou par la pêche à assouvir sa faim, bientôt il demande à la terre une existence moins précaire: il sème le grain, il le récolte, il le conserve pour la mauvaise saison. Partout, il élève des abris, il creuse des tanières, il agrandit les cavernes, les anfractuosités des rochers qui lui serviront de refuge; il prépare les peaux des animaux, il file leur laine: ce seront ses vêtements. Partout, il crée un langage dont l'abondance s'accroît avec ses progrès. Ces langages si divers, avec une grande disparité de mots, montrent une singulière analogie de structure, et si le vocabulaire diffère, ils offrent une remarquable conformité dans leur aspect général.

Ce n'est pas tout: toujours et partout, l'homme recherche en dehors de lui et au-dessus de lui un protecteur et un maître; comme s'il sentait que cette terre ne saurait être le but final de son existence, il peuple le vaste univers, qu'il comprend à peine, d'êtres invisibles qui seront ses défenseurs ou ses persécuteurs dans la vie nouvelle qui se prépare pour lui. Toujours ses instincts et ses passions sont les mêmes; toujours le caractère moral, plus souvent encore immoral, se montre chez le sauvage comme chez le civilisé, dans les steppes glacées du nord comme dans les régions brûlantes de l'équateur.

Et cependant, au milieu de ces ressemblances si remarquables, nous notons des différences transmises par une longue suite d'ancêtres et qui caractérisent chaque race, chaque peuple et souvent chaque tribu. C'est ainsi que, dans l'Amérique du Nord, nous voyons l'immense territoire qui s'étend des Grands Lacs à la Floride, des Montagnes Rocheuses à l'Atlantique, couvert d'innombrables tumuli artificiels, sépultures des aïeux ou temples des dieux, s'élevant dans les vallées comme sur les éminences; nous rencontrons une suite de terrassements véritablement

gigantesques couvrant des kilomètres en superficie ou en longueur et exécutés avec un art qu'il est difficile de méconnaître.

Ce sont ces ouvrages si particuliers, si caractéristiques, inconnus sur tout autre continent, inconnus hier encore dans l'Amérique elle-même, que je voudrais décrire. Cette description, celle des objets que les fouilles ont donnés, aideront à rechercher la race à laquelle les terrassements sont dus, l'époque à laquelle il convient de les faire.

remonter.

I.

L'existence de tertres artificiels dans les vallées du Mississipi, de l'Ohio, du Missouri, dans celles formées par leurs nombreux affluents, avait échappé aux premiers pionniers de l'Amérique, uniquement préoccupés du butin que convoitait leur insatiable avidité. Garcilaso de la Vega (1) et le chroniqueur anonyme de la malheureuse expédition de Hernandez de Soto (2) y font, il est vrai, quelque allusion; mais ce ne fut que bien des années après, quand un commerce régulier se fut établi avec les Indiens, que l'on acquit quelques notions exactes sur ces monuments grossiers, mais imposants par leur masse et par leur nombre, seuls témoins qui subsistent d'une race dont le nom même reste inconnu !

La première mention que nous connaissons est due à un professeur suédois nommé Kalm, qui entreprit, en 1749, un voyage au Canada (3).

(1) Hist. de la Floride, publiée à Lisbonne en 1603, à Madrid en 1723, à Amsterdam en 1737.

(2) Hist. de la conquête de la Floride par les Espagnols, sous F. de Soto, écrite en Portugais par un gentilhomme de la ville d'Elvas, traduite en français et publiée à Paris en 1685. - On peut également consulter dans la collection Ternaux le récit du chapelain de cette expédition, qui eut lieu en 1539.

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(3) Peter Kalm, Beschreibung der Reise nach dem Nordlichen Amerika. Gættingen,

1764.

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