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délimitent les grands bassins hydrographiques; sur le continent africain, les grandes lignes de faîte présentent souvent un caractère d'indécision tout à fait remarquable. Trois des principaux fleuves de l'Afrique, Nil, Congo et Chari, menant leurs eaux dans trois mers différentes, enchevêtrent les branches de leurs affluents supérieurs au point que certains géographes ont supposé qu'elles pouvaient parfois s'anastomoser. Yunker a montré la réalité de ce fait pour les arbres hydrographiques de l'Ubangi, du Bahr-el-Ghazal et du Chari. L'altitude atteint 480 à 760 mètres.

Vers le sud, même absence de relief quelque peu prononcé à la limite des bassins du Congo et du Zambèse. La région d'où descendent, d'une part le Lualaba, le Lubudi, le riche faisceau des tributaires du Kassaï, et quelques affluents du Luapula, et d'autre part le Zambèse et bon nombre des artères qui le grossissent dans son cours supérieur, se présente comme une suite de plateaux légèrement ondulés, et d'une altitude moyenne assez considérable, soit 1200 à 1600 mètres. Ils consistent en massifs surbaissés, arasés, de terrains anciens fortement plissés, accompagnés de massifs granitiques très étendus.

La tranche des couches redressées est généralement recouverte d'un épais dépôt d'altération jaunâtre ou rouge, peu perméable, qui efface encore les éminences et les dépressions du sous-sol. Les pluies torrentielles de l'été, ne trouvant guère de voie d'infiltration sur ce sol argileux, entretiennent, pendant des mois, d'immenses. flaques ou étangs. Sans souci de la ligne de faîte, qui n'est ici que théorique et fictive, ceux-ci servent de sources communes à des ruisseaux appartenant aux bassins du Congo et du Zambèse.

A la saison sèche, les branches-mères de ces fleuves sortent parfois d'un même marécage. Le cas se présente au sud du mont Natal. On y voit sourdre, dans un petit

rayon, un affluent de la Lufila, un sous-affluent du Luapula et un tributaire du Zambèse (le Loengue ou Kafué).

Ces ruisseaux coulent d'abord lentement dans des vallées larges, marécageuses, à peine déprimées sous le niveau général. A mesure qu'ils s'éloignent de leurs sources, ils augmentent d'importance, se réunissent et creusent des vallées qui s'encaissent de plus en plus.

Abstraction faîte des districts sans écoulement, l'Afrique se divise en deux immenses régions hydrographiques: l'une est presque entièrement tributaire de l'océan Indien; l'autre, dont l'aire géographique est bien plus considérable, déverse ses eaux dans l'Atlantique, soit directement, soit par la mer Méditerranée.

La ligne de faîte, ou la dorsale séparative de ces deux régions, part de l'isthme de Suez et longe la côte occidentale de la mer Rouge et la falaise abyssinienne : après avoir suivi le tracé de la grande ligne de fracture de l'Afrique orientale, elle aboutit entre le Tanganyika et le Nyassa, se confond alors avec la crête de partage CongoZambèse, et va rencontrer à l'ouest la chaîne côtière des Monts de Cristal.

A l'extrême frontière sud-est de l'État Indépendant, la crête de partage Congo-Zambèse décrit une vaste courbe qui donne au bassin du Congo une extension méridionale beaucoup plus grande qu'on ne le supposait : elle atteint 13° 57 31 lat. S. (1).

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A l'ouest de cette courbe se dressent les hauteurs qui limitent le bassin du Kafué, affluent du Zambèse; elles courent du 12°30' lat. S., vers 13°30' lat. S., et * 28°65' long. E. de Gr. (2), où elles se soudent aux Kalera Hills (4500 pieds d'altitude ou* 1370 mètres). Les Kalera Hills déversent leurs eaux au nord dans le

(1) Les limites de l'État Indépendant ont été définitivement fixées de ce côté par une convention passée avec la Grande-Bretagne.

(2) Capello et Ivens les franchirent par * 12°45' lat. S.

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Moengashe, au sud dans le Lunsefwa. La ligne de faîte suit alors le 14° lat. S. sous le nom de Irumi Monts (5000 pieds), Mafulwe Monts (5000 pieds), Malungu Monts, Nosawapansona Monts. M. Thompson relève à Kwachavira, au pied du versant méridional de ces crêtes, des altitudes de 3813 pieds (par 13°57′31′′ lat. S.), et plus à l'est des altitudes de 3614 pieds (par 13°56'52" lat. S.) et de 2104 pieds.

A partir du 30°25′ long. E. de Gr., les montagnes longent la rive gauche du Lusiwaze, affluent du Loangwa et déversoir probable du lac Moir, dont la superficie est de 30 milles environ. Ce nom lui a été donné par M. Thompson, in compliment to the two brothers who have done so much in and for Nyasaland La partie nord de ce réservoir est par 12°58′45′′ lat. S. La longitude orientale de sa rive gauche est par* 30°45'. Nous sommes ici en pleine ligne de faîte orientale du bassin du Congo.

".

Après avoir contourné la rive septentrionale du lac Moir, les crêtes vont rejoindre les Vimbe Hills (5500 pieds d'altitude) et atteignent vers l'est le prolongement septentrional probable non des Lokinga Monts, mais des Muchinga Mountains (1), où l'altitude atteint, d'après Livingstone, 2030 mètres ; ils bornent à l'ouest le cours de la rivière Loangwa, et forment l'escarpement du plateau Kafué-Loangwa.

Les monts Vimbe dépassent l'altitude générale de ce plateau de 500 à 600 pieds. Ils courent du nord au sud presque le long du 31° long. E. de Gr. ; le versant oriental alimente le Mpamanzi et autres affluents du Loangwa, le versant occidental alimente le Molembo, le Lulimalu et divers tributaires du Luapula.

Les Muchinga se soudent au nord-est aux plateaux de

(1) C'est un nom générique donné aux chaînes montagneuses de cette partie de l'Afrique.

Mambwe, de 4000 à 5000 pieds d'altitude et de 170 milles de largeur, qui s'étendent entre l'extrémité nord du Nyassa et l'extrémité sud du Tanganyika. Ce plateau,

pays de gneiss, micaschistes et schistes argileux avec massifs granitiques, appartient à la grande ligne de faîte du continent africain. Son versant oriental envoie ses eaux au lac Nyassa et à la rivière Loangwa, tous deux tributaires de l'océan Indien par le Zambèse. Son versant nord-ouest est dominé à l'altitude de 2000 à 3000 pieds par les montagnes de Chingambo. Il en sort de nombreux torrents qui coulent au sud et à l'ouest et se réunissent pour former le Tchambézi, la branchemère du Congo, tributaire de l'Atlantique. C'est donc à une cinquantaine de kilomètres de la pointe sud du Tanganyika que le grand fleuve a ses sources. Le plateau qui existe entre le Tanganyika et le Nyassa semble se prolonger par des plaines ondulées, qui forment ligne de faîte entre les lacs Tanganyika et Rukua (ou Léopold); ce dernier est d'ailleurs entouré à l'est et à l'ouest d'un amphithéâtre de montagnes. Cette ligne de faite a son point de départ vers le mont Sunzu, au sud du village de Zombe, bâti sur un petit affluent du Tanganyika; elle laisse Zombe à l'ouest et Mpenza à l'est et remonte vers le nord-ouest. Elle est alors formée par les monts de l'Ufipa (1800 mètres), les hautes terres de l'Uniamwesi (1300 mètres), et finalement par le puissant relief des montagnes de l'Urundi, où le Dr Baumann s'est trouvé à 2500 mètres d'altitude, et dont les plateaux aux gras pâturages vont rejoindre le Mfumbiro exploré tout récemment par l'officier allemand comte de Goetzen.

On voit que la ligne de faîte orientale du bassin du Congo contraste, nous ne dirons pas par la puissance, du moins par l'altitude du relief, avec les limites nord et sud de ce bassin.

Même situation à l'ouest. Les monts de Cristal se dressent à une faible distance de la côte et sont constitués

par des rangées de collines parallèles et de faible relief. Ils forment une succession de plateaux étagés. Du côté de l'océan les premières manifestations se montrent entre Boma et Mateba, et sur le haut fleuve dans les parages de Bolobo. Il y a en droite ligne, entre Boma et Bolobo, une distance de 550 kilomètres; la chaîne n'a pas de plus grande largeur dans le bassin du Congo. La ligne de faîte est constituée par des plateaux à l'est de Manyanga. L'altitude oscille entre 528 et 640 mètres, et atteint 1050 mètres au mont Uia.

Au milieu de ce vaste cirque de hauteurs se déroule l'admirable bassin congolais. Le pays est généralement plat, et il faut aborder les territoires du Katanga pour voir disparaître cette note caractéristique. C'est alors un enchantement de riches vallées et de vastes plateaux. Les uns, comme à Pania Mutombo et entre le Sankuru et le Lomami sous 7°40' lat. S., sont ondulés, herbus et souvent giboyeux; le sol, très fertile, est formé d'un sable gris ou jaune, mêlé à une petite quantité d'humus; d'autres, tel le plateau de Samba, présentent une surface unie, sabloneuse, à sol superficiel très perméable; ce plateau de 930 à 1100 mètres d'altitude est parsemé de petits lacs et d'étangs, sources d'autant de rivières le Lomami, le Luvoï, etc. Le paysage n'a rien d'africain. Il rappelle plutôt les sites de prédilection des pays civilisés : de grands arbres au feuillage épais, une herbe courte, une belle pièce d'eau. Parfois aussi le terrain se mamelonne fortement, et sur la crête des mamelons, comme pour égayer le paysage, se dressent à perte de vue des groupes de huttes, où abondent vivres et troupeaux de chèvres et de moutons. Mais c'est dans l'extrême sud-est de l'État Indépendant qu'on rencontre les grands accidents de terrain et les puissantes chaînes de montagnes et qu'on parcourt la partie la plus tourmentée de tout le bassin du Congo.

Deux grandes vallées d'érosion y sont dirigées à peu

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