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que d'une façon insignifiante. Un homme aidé par une femme exploite journellement de 80 à 100 caoutchoutiers, lorsque ces arbres ne sont pas trop dispersés dans la forêt.

Le caoutchoutier d'Asie, le Ficus elastica Roxb., étant une plante qui s'accommode assez facilement aux divers climats, même au nôtre, s'acclimaterait indubitablement au Congo, si on le plaçait dans des conditions convenables.

En 1851, Balard signalait déjà les essais de culture du Ficus elastica Robx. tentés à Hamma (Algérie) avec un succès tel qu'il avait été possible de récolter un caoutchouc de qualité moyenne.

Les Anglais l'ont introduit dans leurs colonies d'Afrique; mais comme le caoutchouc que cette plante fournit est inférieur au Para et aux caoutchoucs de Landolphia, je ne vois pas l'utilité qu'il y aurait à l'introduire au Congo.

Au reste, il existe en Afrique un Ficus produisant une gomme élastique considérée comme étant de très bonne qualité, le Ficus Vogelii Miq., dont il serait à mon sens beaucoup plus logique de tenter la culture.

La récolte de son latex est facile (un homme pourrait en recueillir 10 à 12 bouteilles par jour); il se multiplie très bien par boutures et croît avec facilité et rapidité.

ALFRED DEWÈVRE,

Docteur en sciences naturelles, en mission scientifique au Congo.

THOMAS HENRI HUXLEY

Dans l'opinion des lords Commissaires de l'Amirauté, il serait à l'honneur et à l'avantage de la Marine et dans l'intérêt général de la science de donner de nouvelles facilités et de nouveaux encouragements aux officiers désireux de fournir de nouvelles observations sur des sujets scientifiques, et spécialement aux officiers du service médical employés par la Marine de Sa Majesté dans les mers étrangères. Et ce sera aux lords de l'Amirauté à examiner si une récompense pécuniaire ou une promotion ne doit pas être accordée à ceux qui réussiraient d'une façon éminente à produire d'utiles résultats par leurs travaux (1). »

Cette épigraphe, qui se change en épigramme sous la plume de l'auteur, ouvre le premier grand mémoire publié par Huxley. Ce mémoire joue un rôle important dans la carrière de notre savant; il est le pôle autour duquel se déroulent les premières phases, assez pénibles, de sa vie scientifique.

L'ouvrage était écrit depuis plusieurs années, mais sa publication avait été retardée par le manque de ressources de l'auteur. C'était dans une condition assez modeste que Thomas Henri Huxley était né en 1825, à Ealing, dans le Middlesex. Son père était sous-instituteur dans l'école

(1) Extrait d'un mémorandum des lords Commissaires de l'Amirauté publié en 1849.

de son village natal. Après des premières études, faites en partie dans l'école paternelle, en partie d'après l'attrait de son inspiration personnelle, il suivit les cours de médecine à « Charing Cross Hospital ». Il ne tint pas cependant le premier rang dans les examens ; il dut le céder à Ransome, qui s'établit plus tard à Nottingham.

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Il entra ensuite comme assistant chirurgien dans la marine royale. C'est ici que commencent ses déboires. Mais laissons-lui la parole. Dans la préface à laquelle nous avons emprunté l'épigraphe citée plus haut, il raconte avec son humour habituelle les épreuves de son noviciat scientifique.

Dans l'automne de 1846, le Rattlesnake, vaisseau de Sa Majesté, fut donné en commission à feu le capitaine Owen Stanley, qui avait été chargé d'explorer le passage compliqué situé en dedans de la barrière de récifs formant ceinture autour des côtes orientales de l'Australie, et de relever la carte de la mer qui s'étend entre l'extrémité nord de ces récifs et la Nouvelle-Guinée et l'archipel de la Louisiade.

» Un naturaliste très compétent, M. J. MacGillivray, avait été attaché au vaisseau; mais le capitaine Stanley, appréciant à sa juste étendue la grandeur du champ qui s'ouvrirait pendant l'expédition aux amateurs d'histoire naturelle, désira accroître la force de son contingent sous le rapport de la science. A cet effet, il s'adressa à sir John Richardson, alors inspecteur médical de « Haslar Hospital, et le pria de lui désigner un assistant chirurgien possédant quelque connaissance de l'histoire naturelle ou capable au moins d'inspirer par son zèle et son amour pour cette branche une confiance légitime de le voir utiliser cette occasion au profit de la science.

"

Depuis le printemps de 1846, j'étais entré dans le service médical de la Marine; je me trouvais à Haslar sous les ordres de sir John Richardson, homme réfléchi, très serviable en action quoique fort économe de paroles

envers ses subordonnés. Il avait, je suppose, remarqué mes goûts; car déjà, pendant l'été, sans aucune sollicitation de ma part, il avait essayé de me trouver une place dans le Museum d'Haslar. Il échoua, mais je restai présent à sa pensée.

» Je n'oublierai pas facilement le jour où, la lettre du capitaine Stanley à la main, il vint m'offrir de participer à un voyage d'exploration. C'avait été le rêve de mon ambition enfantine; un vaste horizon était ouvert à mes facultés, ou, si l'on veut, aux goûts développés en moi avec l'adolescence. Inutile de dire avec quel bonheur j'acceptai l'emploi qui m'était offert.

» Le Rattlesnake leva l'ancre dans l'hiver de 1846. Une histoire très développée de l'expédition a été faite par M. MacGillivray. Aussi suffit-il de dire qu'après avoir effectué heureusement son voyage de circumnavigation et avoir exploré les régions qu'il avait mission d'examiner, le vaisseau regagna l'Angleterre et fut licencié le 9 novembre 1850.

» Dans plusieurs occasions, on ne fut pas sans quelque anxiété, mais aucun accident sérieux ne vint frapper le Rattlesnake ou son équipage jusqu'à son dernier retour à Sidney au printemps de 1850. Alors seulement la santé du capitaine, déjà éprouvée par le climat énervant de la Nouvelle-Guinée et par la responsabilité plus énervante encore de son office, se mit à décliner avec une lamentable rapidité.

Je ne veux pas rappeler certaines circonstances d'ordre privé qui augmentèrent la douleur de ce coup soudain pour tous ceux qui en furent témoins; mais je puis hardiment affirmer que rien ne pouvait être plus triste pour les intérêts scientifiques de l'expédition et pour le bien-être personnel des officiers qui y avaient pris part et en avaient supporté les fatigues.

» Le capitaine Stanley possédait une grande influence, et c'était un de ses grands mérites d'appuyer toujours

ses officiers. Et, s'il eût vécu, il n'y a pas de doute que ses lieutenants, hommes de caractère et d'expérience, n'auraient pas été laissés des années sans promotion, ses travaux hydrographiques et les leurs n'auraient pas été noyés, sans distinction possible, dans ceux d'autres personnes, le naturaliste attaché à l'expédition ne se serait pas vu refuser les moyens de publier la narration du voyage, et, suivant toute probabilité, cet ouvrage-ci n'aurait pas fait son apparition si longtemps après coup, en 1859.

"

En réalité, le but de la présente préface est uniquement de faire ressortir que les dessins originaux des gravures remontent à une époque comprise entre 1847 et 1850, et que toutes mes observations, sauf celles relatives à Porpita, sont déjà de date fort ancienne.

"

Voici les faits tels qu'ils sont. Je fis assez bien d'observations pendant le trajet et j'envoyai plusieurs notes à la Société Linnéenne et à la Société Royale. Mais de ces pigeons, ou plutôt de ces corbeaux, je n'entendis plus parler jusqu'au moment de mon retour. Et n'était-ce l'aimable et cordial encouragement que ne cessait de me prodiguer l'illustre William MacLeay chaque fois que mon arrivée à Sidney me ramenait dans le rayon de son hospitalité, je ne sais si j'aurais eu le courage de continuer des travaux dénués, autant que je pouvais en juger, de toute valeur.

A mon retour en Angleterre, non seulement je trouvai que la Société Royale avait jugé mon mémoire sur les Méduses digne de la publicité, mais de toutes parts me furent tendues des mains secourables, et, parmi les hommes de science, je rencontrai beaucoup d'amis généreux dont la sympathie et les appréciations dépassèrent de beaucoup la mesure de mes mérites. Parmi eux Edward Forbes, cet esprit noble et génial, m'aida avec cette énergie qu'il avait coutume de dépenser au service des jeunes gens, et maintenant que je lui ai succédé, sans le remplacer, hélas!

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