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III.

LES AURORES POLAIRES, par Alfred ANGOT, météorologiste titulaire au Bureau central météorologique de France. Avec gravures dans le texte. In-8°, cartonné toile, de la Bibliothèque scientifique internationale. — 1895, Paris, Félix Alcan.

Sous différents noms, les aurores boréales ont été connues de tout temps. Aristote, Pline, Sénèque, plus tard Grégoire de Tours, ont observé et décrit des phénomènes atmosphériques qui n'étaient autres. C'est Gassendi (1621) qui donna à ces phénomènes le nom d'Aurores boréales. Plus d'un siècle plus tard, en 1745, Antonio de Ulloa, en doublant le cap Horn, ayant observé plusieurs aurores semblables, il n'était plus possible de les nommer boréales, puisque ces dernières étaient australes. Le terme d'Aurores polaires, qui comprend les phénomènes semblables des deux hémisphères, est donc préférable dans sa généralité.

Le livre qui nous occupe est un traité des aurores polaires aussi complet que le comporte l'état des connaissances sur ce genre de météores. L'auteur y entre dans de grands détails sur leurs différentes formes, qu'il met au nombre de six, groupées en deux classes; sur leurs caractères physiques, leurs couleurs, le plus ou moins d'intensité de leur lumière et la nature de de celle-ci, voire sur le bruit et l'odeur, d'ailleurs fort problématiques, que certains observateurs ont cru leur reconnaître; sur leur position, leur plus ou moins grande extension, leur hauteur, leur fréquence, et sur la direction où on les aperçoit, laquelle, normalement septentrionale avec sommet voisin du méridien magnétique pour les aurores boréales, se voit pourtant quelquefois dans la partie sud de l'horizon, surtout dans les hautes latitudes. On y trouve également des observations aussi curieuses que délicates sur la périodicité, ou plutôt sur les périodicités des aurores polaires, périodicités diurne, annuelle et séculaire, et sur leurs relations avec les taches du soleil ainsi qu'avec la pluie et le beau temps, avec les nuages les plus élevés (cirrus, stratus et cumulus) et les halos, avec l'électricité atmosphérique, et enfin avec la distribution générale du magnétisme terrestre, les perturbations de l'aiguille aimantée et les courants telluriques qui se manifestent spontanément le long des lignes télégraphiques.

Ce rapide aperçu de la première moitié du volume qui nous occupe suffit, je pense, à faire connaître la manière dont l'auteur a compris et traité son sujet. Les chapitres relatifs à la locomotion, au système nerveux, aux maladies contagieuses, à l'hygiène de l'habitation, sont développés avec le même soin; aucun détail utile n'y est omis. En décrivant les maladies contagieuses les plus fréquentes, charbon, choléra, fièvre typhoïde, diphtérie, tuberculose, rage, variole, etc., il n'omet jamais d'en donner la prophylaxie, ainsi que les soins de désinfection à apporter aux lieux et objets ayant été en contact avec des sujets atteints de ces maladies.

Tout ce qui concerne l'hygiène de l'habitation est un traité, abrégé mais très complet, de ce qui importe pour être logé sainement capacité des chambres, aération, modes de chauffage à éviter et à préférer, éclairage, propreté, évacuations diverses, fosses et tout ce qui s'ensuit. Le tout suivi d'un appendice sur les désinfectants et leurs modes d'emploi.

Dans ce volume, que nous avons lu d'un bout à l'autre avec une attention soutenue, une seule inadvertance nous a frappé. Dans la partie relative à l'hygiène de la vue, page 123, on lit cette phrase "Qu'il s'agisse de myopie, d'hypermétropie ou d'astigmatisme, lorsque le mal est acquis, il faut avoir recours aux lunettes, dont les verres seront biconvexes dans le premier cas, biconcaves dans le second, taillés dans une masse à courbure cylindrique dans le troisième. „, On ne voit guère un myope avec des verres biconvexes devant les yeux et un hypermétrope avec des verres biconcaves. Il y a là, évidemment, un simple lapsus calami auquel personne ne se méprendra.

Une réflexion en terminant. Ce livre, qui convient à tout le monde et qui sera surtout utile entre les mains des pères et des mères de famille, a été écrit pour les élèves de philosophie et des classes assimilées. S'ils se sont gravés tout son contenu dans la mémoire et savent le mettre en pratique, ce sera parfait. Mais n'est-il pas à craindre que, parmi les connaissances véritablement encyclopédiques dont on surcharge la mémoire de ces malheureux jeunes gens, il reste, dans leur esprit, bien peu de traces du Traité d'hygiène, une fois franchies les fourches caudines du baccalauréat ? Jadis, on était moins ambitieux d'instruire la jeunesse de omni re scibili; mais on formait des esprits cultivés. nourris d'humanités et de philosophie, et d'autant plus aptes à s'assimiler plus tard les branches du savoir ayant fixé leur choix.

C. DE KIRWAN.

III.

LES AURORES POLAIRES, par Alfred ANGOT, météorologiste titulaire au Bureau central météorologique de France. Avec gravures dans le texte. In-8°, cartonné toile, de la Bibliothèque scientifique internationale. — 1895, Paris, Félix Alcan.

Sous différents noms, les aurores boréales ont été connues de tout temps. Aristote, Pline, Sénèque, plus tard Grégoire de Tours, ont observé et décrit des phénomènes atmosphériques qui n'étaient autres. C'est Gassendi (1621) qui donna à ces phénomènes le nom d'Aurores boréales. Plus d'un siècle plus tard, en 1745, Antonio de Ulloa, en doublant le cap Horn, ayant observé plusieurs aurores semblables, il n'était plus possible de les nommer boréales, puisque ces dernières étaient australes. Le terme d'Aurores polaires, qui comprend les phénomènes semblables des deux hémisphères, est donc préférable dans sa généralité.

Le livre qui nous occupe est un traité des aurores polaires aussi complet que le comporte l'état des connaissances sur ce genre de météores. L'auteur y entre dans de grands détails sur leurs différentes formes, qu'il met au nombre de six, groupées en deux classes; sur leurs caractères physiques, leurs couleurs, le plus ou moins d'intensité de leur lumière et la nature de de celle-ci, voire sur le bruit et l'odeur, d'ailleurs fort problématiques, que certains observateurs ont cru leur reconnaître; sur leur position, leur plus ou moins grande extension, leur hauteur, leur fréquence, et sur la direction où on les aperçoit, laquelle, normalement septentrionale avec sommet voisin du méridien magnétique pour les aurores boréales, se voit pourtant quelquefois dans la partie sud de l'horizon, surtout dans les hautes latitudes. On y trouve également des observations aussi curieuses que délicates sur la périodicité, ou plutôt sur les périodicités des aurores polaires, périodicités diurne, annuelle et séculaire, et sur leurs relations avec les taches du soleil ainsi qu'avec la pluie et le beau temps, avec les nuages les plus élevés (cirrus, stratus et cumulus) et les halos, avec l'électricité atmosphérique, et enfin avec la distribution générale du magnétisme terrestre, les perturbations de l'aiguille aimantée et les courants telluriques qui se manifestent spontanément le long des lignes télégraphiques.

Après avoir ainsi tracé le tableau de tout ce qui a pu être observé jusqu'ici sur cet ordre de phénomènes météorologiques, l'auteur expose les diverses théories au moyen desquelles on a cherché à les expliquer, sans négliger les objections qu'elles peuvent soulever. Théories cosmiques, considérant les aurores polaires comme produites, soit par des poussières sidérales, soit par la lumière zodiacale: ces théories sont incompatibles avec la périodicité diurne, constatée dans les formes de l'aurore boréale, nulle dans ses mouvements. Toutefois si l'aurore polaire est un phénomène essentiellement terrestre, il peut être influencé par des causes extra-terrestres, les taches du soleil, par exemple. Théorie optique, d'après laquelle le phénomène résulterait de la réflexion de la lumière solaire sur les particules glacées existant dans les hauteurs de l'atmosphère : il faudrait, pour qu'elle pût être admise, attribuer aux régions atmosphériques supérieures un pouvoir réfléchissant hors de proportion avec tous les faits constatés; pourtant il se pourrait que la fluorescence jouât, comme effet, un certain rôle dans le phénomène. Théorie magnétique, beaucoup plus satisfaisante que les précédentes et comptant encore un grand nombre de partisans, mais à laquelle l'auteur croit devoir préférer les théories électriques : d'après Fischer, les aurores polaires proviendraient de décharges électriques rétablissant l'équilibre entre l'atmosphère et le sol par l'intermédiaire des particules de glace flottant dans l'air. Lorsque ces particules glacées sont trop rares ou trop éloignées du sol, comme aux régions équatoriales par exemple, l'équilibre ne peut se rétablir sous forme d'aurores et se rétablit sous forme d'orages. Une théorie beaucoup plus compliquée est celle de M. Edlund; mais elle explique très bien: 1o la direction des rayons de l'aurore, 2o l'existence, la forme et la position de la zone du maximum de fréquence, 3o la déviation du sommet de l'arc en dehors du méridien magnétique, 4o les déviations accidentelles; quant aux variations diurne et annuelle, si la théorie n'en donne pas encore une explication immédiate, elle permet de prévoir qu'on parviendra à y rattacher cette explication.

Il est enfin une théorie plus récente que toutes les autres et qui semble s'accorder avec la plupart des phénomènes observés, mais qui s'appuie sur une base purement hypothétique et non susceptible de vérification. C'est celle d'un savant allemand, M. Unterweger. Cette hypothèse se rattache à la trajectoire en hélice elliptique que décrit la terre dans l'espace en suivant le soleil dans sa course vers la constellation d'Hercule, et à la compres

sion qu'en subirait l'éther cosmique, plus condensé en avant de la terre, plus rare à sa suite.

Il me semble, au moins à première vue, qu'une telle hypothèse implique quelque contradiction. Si, comme on l'admet généralement, l'éther est un fluide impondérable, comment pourrait-il être ici comprimé, là raréfié par le mouvement des astres ? Si on le considère comme un fluide infiniment raréfié mais pondérable, les calculs de M. Hirn n'ont-ils pas démontré que de très grandes perturbations, qui d'ailleurs ne se vérifient pas, en résulteraient dans notre système planétaire ? C'est là une objection que nous présentons sous toute réserve, et telle que, à première lecture, elle s'offre à l'esprit.

Un appendice, qui ne comprend pas moins de 85 pages, clôt le volume en donnant un catalogue de toutes les aurores boréales observées en Europe, de 1700 à 1890, au-dessous de la latitude de 55o.

C. DE KIRWAN.

IV.

LA GÉOLOGIE COMPARÉE, par Stanislas MEUNIER, professeur de géologie au Muséum d'histoire naturelle de Paris. Avec 35 figures dans le texte. Un vol. in-8° cartonné toile, de la Bibliothèque scientifique internationale. 1895; Paris, Félix

Alcan.

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Sous le titre de Géologie comparée, c'est une sorte de synthèse de l'astronomie physique, de la géologie, de la météorologie et de ce que l'on pourrait appeler la physique planétaire, que tente le savant professeur de géologie au Muséum d'histoire naturelle de Paris. Il prend soin, du reste, de nous avertir, dans sa préface, que le sujet qu'il va traiter " a pris entre ses mains une ampleur de plus en plus grande, (p. 7), et l'on doit reconnaître, dût la modestie de l'auteur en souffrir, que cette assertion est conforme à la vérité.

Ce n'est pas d'aujourd'hui que M. Stanislas Meunier se livre à l'étude géologique, ou plutôt sidérologique, des météorites, ces fragments de planète qui tombent sur notre globe quand ils sont rencontrés par sa sphère d'influence attractive. Sans parler de

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