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VI.

INTRODUCTION A L'ÉTUDE DES COMPOSÉS DU CARBONE, OU CHIMIE ORGANIQUE, par IRA REMSEN, professeur de chimie à Johns Hopkins University à Baltimore. Traduit de l'anglais par H. DE GREEFF, S. J., professeur de chimie au Collège N.-D. de la Paix à Namur.- Petit in-8° de x11-384 pp.- Namur,WesmaelCharlier, 1895

Cet ouvrage s'adresse à ceux qui débutent dans l'étude de la chimie le titre à lui seul en prévient le lecteur. Il y retrouvera le caractère essentiellement didactique de tous les manuels dus à la plume du professeur de Baltimore. (Voir, dans la livraison de janvier 1895, p. 237, notre analyse de l'Introduction à l'étude de la chimie.)

Ce n'est pas une encyclopédie chimique. On ne doit y chercher ni des descriptions interminables des dérivés du carbone, ni le catalogue complet de leurs applications médicales, pharmaceutiques ou industrielles, ni l'examen approfondi des relations qui existent entre les corps organiques et les phénomènes de la vie. On n'y rencontre même pas certaines conclusions prématurées au sujet de la constitution intime des composés du carbone. Le principal but du professeur Remsen est de faire saisir aux jeunes étudiants les principes fondamentaux de la chimie organique. Voici sa méthode :

Chaque série d'hydrocarbures peut fournir, sous l'action de certains réactifs, plusieurs classes de dérivés, et les relations qui rattachent un hydrocarbure à ces dérivés sont les mêmes, ou du moins très semblables pour tous. Partant de cette donnée expérimentale, l'auteur se borne à l'étude des composés les plus importants. Il en mentionne d'autres en assez grand nombre, mais uniquement pour montrer jusqu'à quel point se développe la série à laquelle ils appartiennent.

Le méthane et l'éthane, les deux premiers membres de la serie des hydrocarbures saturés, sont décrits assez en détail. On étudie ensuite leurs dérivés halogénés, oxygénés, sulfurės, azotés, phosphorés, etc., en faisant ressortir les relations qui les rattachent aux hydrocarbures fondamentaux et qui les relient entre eux. Enfin on parcourt brièvement les séries entières des hydrocarbures, en ne citant que les faits sans analogie avec

ceux que présentent le méthane, l'éthane et les composés résultants.

La série aromatique est passée en revue de la même manière dans l'espace de plus de cent pages. Le lecteur y voit constamment la pléiade des corps aromatiques graviter en quelque sorte autour de la benzine.

L'étude attentive de deux ou trois hydrocarbures typiques et de leurs dérivés fait connaître ainsi les principales fonctions des composés du carbone, leur classification logique et, dans bien des cas, leur dérivation réelle.

Malgré sa prudente réserve sur le terrain des hypothèses, M. Remsen n'a pas négligé complètement les questions qui se rattachent à la philosophie chimique.

En différents endroits (pp. 34, 122, 140, 176, 255, 273...) la question de l'isomérie est traitée avec une très grande lucidité et avec les développements que comporte un manuel élémentaire. Toutefois, à la p. 176, à propos de l'isomérie physique, nous aurions voulu quelques détails sur la stéréochimie, ne fût-ce que pour ouvrir une échappée sur les théories modernes. L'intelligence de l'isomérie physique elle-même en eût été plus facile et l'intérêt du cours n'en eût certes pas été diminué.

A travers tout le livre, la dérivation des différents composés a été mise en évidence avec un soin spécial. Cette préoccupation devait amener l'auteur à discuter presque toujours les formules de constitution, et à faire une magnifique synthèse de la chimie organique parfaitement à la portée d'un débutant.

Signalons encore à l'attention du lecteur les pages 251-253, où le professeur Remsen indique le moyen de prouver expérimentalement que les six atomes d'hydrogène contenus dans la benzine remplissent, par rapport au noyau de la molécule, des fonctions indentiques. On peut en rapprocher la page 31 consacrée à la démonstration de l'identité des quatre atomes d'hydrogène du méthane. Le traducteur y rappelle en note, avec beaucoup d'à propos, la méthode si élégante qui a permis à M. Louis Henry, professeur à l'Université de Louvain, de remplacer successivement dans CH4 les quatre H par le radical CN et de trouver aux quatre produits de substitution les mêmes propriétés physiques et chimiques.

Les observations personnelles tendent de jour en jour à prendre, dans la formation scientifique, une bonne part du temps absorbé jadis par des cours dictés ou des expositions abstraites. Le mouvement est général, et l'on ne saurait plus s'y soustraire sans se

condamner de gaîté de cœur à une humiliante infériorité. Pourtant, on se figure encore assez volontiers que les travaux pratiques de chimie organique sont l'apanage exclusif des aspirants au doctorat. Le livre du professeur Remsen, si élémentaire soit-il, est une protestation éloquente contre ce préjugé. Plus de quatre-vingts expériences, faciles à répéter dans le laboratoire le plus modeste, ont été intercalées et décrites avec détail dans le cours de l'ouvrage. L'innovation nous semble heureuse. Comme le dit l'auteur, " le temps nécessaire pour exécuter la plupart de ces expériences n'est pas fort considérable et, d'ailleurs, il sera largement compensé par les résultats obtenus: l'élève y puisera une connaissance plus nette et plus large des différents phénomènes chimiques „.

La traduction est très soignée, l'impression élégante; celle-ci fait le plus grand honneur à la librairie classique de M. WesmaelCharlier. A notre avis, le choix du papier, la composition du texte et les gravures donnent à la présente édition une supério rité marquée sur les éditions allemandes ou anglaises du même ouvrage.

VII.

FRANÇ. DIERCKX, S. J.

APPAREILS d'essai a froid et a chaud des MOTEURS A VAPEUR, par M. DUDEBOUT, ingénieur de la Marine. (Encyclopédie scienti fique des Aide-Mémoire.) Un vol. petit in-8° de 198 pages. —

Paris, Gauthier-Villars et G. Masson.

Ce traité résume tout ce qui est relatif aux essais de tout genre que l'on peut faire sur les moteurs à vapeur et leurs générateurs. L'auteur les a divisés en essais à froid et en essais à chaud, et a fait de chacune de ces deux catégories l'objet d'une partie de l'ouvrage.

Dans la première partie, il met d'abord en évidence la nécessité des épreuves à froid pour les récipients destinés à contenir un fluide expansible sous pression. De tels organes sont exposés, en effet, lors de la mise en marche, par suite du défaut de résistance d'une des pièces qui le constituent, ou d'un vice local du métal employé pour leur confection, à une rupture brusque accom pagnée de projections plus ou moins violentes pouvant entraîner mort d'homme.

On évite de si graves accidents en faisant supporter aux organes en question, avant tout emploi du fluide expansible, et au moyen d'un liquide, eau ou huile, qui, en cas de rupture, ne communiquerait aux pièces brisées aucune vitesse dangereuse, une pression au moins égale à la pression maxima que l'on prévoit devoir y exister plus tard, normalement ou accidentellement, et en veillant avec soin à ce que, pendant l'opération de l'essai, il ne se forme aucune poche ou chambre d'air dans l'organe que l'on remplit de liquide. Les organes que l'on doit ainsi soumettre aux essais à froid sont : les chaudières à vapeur, les cylindres, leurs boîtes à tiroir, toutes les boîtes de vapeur, enveloppes, tuyaux, les boîtes à soupapes, réservoirs d'air, et autres organes d'alimentation, les accessoires fixés directement sur les chaudières, les obturateurs placés sur les tuyaux de vapeur, etc., les condenseurs, bâches, pompes à air et autres pièces de l'appareil d'alimentation. L'auteur renseigne les taux de pression d'épreuve convenables à chacun de ces organes, la durée des essais, etc., et il s'étend tout spécialement sur les dispositions à prendre pour l'essai des chaudières à vapeur.

Dans un second chapitre, il reproduit toutes les dispositions et prescriptions réglementaires de la législation française actuelle, relatives aux essais à froid et aux visites tant intérieures qu'extérieures des appareils à vapeur.

La deuxième partie, consacrée aux essais dits à chauds, comporte tout ce qui touche à l'essai des rendements du générateur et du moteur.

Le rendement du générateur est le rapport de la quantité de chaleur communiquée à l'eau d'alimentation au nombre de calories qui seraient dégagées par la combustion parfaite de la quantité de combustible consommée. L'auteur passe d'abord en revue les diverses causes qui peuvent influer sur ce rendement, à savoir: la nature du combustible, la perfection de la combustion, l'étendue de la surface de chauffe, l'existence de dépôts ou incrustations, l'épaisseur des parois, l'étendue et la nature des surfaces rayonnantes, l'étendue, la nature et l'épaisseur des massifs ou berceaux qui supportent l'appareil, etc.; il insiste sur la nécessité de pouvoir disposer d'une équipe de chauffeurs expérimentés et d'un chef de chauffe attentif, de façon à faire produire à l'installation, dans les conditions d'établissement, son maximum d'effet utile. Puis il passe à la mesure des quantités nécessaires à la détermination de ce rendement: mesurage du charbon brûlé, jaugeage de l'eau d'alimentation et mesurage de la siccité de la

vapeur. Il reste à faire en outre des essais particuliers pour déterminer la part d'influence spéciale, sur ce rendement global, de la conduite plus ou moins parfaite de la combustion et de la chauffe; ce sont : l'analyse chimique des produits de la combustion au moyen de l'appareil Orsat, permettant de calculer la quantité d'air qui a servi à la combustion, et de vérifier si la composition des produits de cette dernière est conforme à celle qui décèle le fonctionnement le plus avantageux, la pesée des cendres et mâchefers, pour juger de la qualité du charbon, la mesure du tirage, celle de la pression d'air dans la chaufferie, en cas d'emploi du tirage forcé, la mesure des températures des gaz au moyen du pyromètre, pour contrôler surtout si les gaz arrivent au pied de la cheminée suffisamment refroidis.

Le rendement du moteur est composé du rendement calorifique interne et du rendement mécanique externe. Le premier est le rapport de l'équivalent calorifique du travail indiqué au nombre de calories précédemment communiquées à la quantité d'eau d'alimentation dépensée par la machine pour effectuer ce travail.

Il implique comme nouvelle mesure celle du travail indiqué. Ce rendement est très bas, et on pourrait inférer de là que la machine à vapeur n'est qu'un moteur thermique très grossier, d'une perfection toute rudimentaire; mais, comme le fait remarquer l'auteur, on ne peut, pour l'apprécier, que le comparer au rendement maximum pratiquement réalisable, qui est donné par le cycle de Carnot.

Le jaugeage de l'eau d'alimentation peut être remplacé, dans les machines à condensation par surface, par celui de l'eau de condensation; on peut même, lorsqu'on fait les deux à la fois. mesurer les pertes éprouvées par fuites aux soupapes, robinets et joints. Si l'on ne fait que le dernier, on arrive encore au même résultat en mesurant la quantité et la température de l'eau supplémentaire qu'il aura été nécessaire d'introduire dans les bâches pendant l'essai pour maintenir le niveau aux chaudières. On peut employer des récipients jaugeurs ou des compteurs automatiques. Si la machine n'est pas à condensation, l'auteur propose de procéder au jaugeage de l'eau condensée en installant à faux frais un condenseur à serpentin, et en tenant compte, d'après le diagramme, de la différence de contre-pression, et par suite de puissance, due à la modification du mode d'évolution de la vapeur à l'échappement.

La mesure du travail indiqué donne à l'auteur l'occasion de développements complets sur les indicateurs, leur construction.

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