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La Naissance des lettres chaldéennes, par M. l'abbé BOURDAIS. Les fragments de Bérose sont curieux à plus d'un titre pour l'histoire primitive de la Chaldée. Aujourd'hui que les peuples de cette région sont connus par leurs propres monuments, il n'est pas sans intérêt de confronter avec ceux-ci les données des anciens historiens. M. l'abbé Bourdais étudie surtout la fameuse légende d'Oannès, le dieu ichtyomorphe, et la tradition des archives de la mystérieuse ville de Pantibibloi.

Mélanges de linguistique, par le Cte DE CHARENCEY. - Dans ce mémoire, M. le Cte de Charencey parle d'abord du métamorphisme linguistique. C'est une exposition métaphorique empruntée à la minéralogie, et elle désigne les faits d'emprunt ayant modifié le fond même de la langue au point de transformer sa physionomie primitive. Pour M. de Charencey, le basque en Europe, et le mam, parlé dans la province mexicaine de Soconusco, offrent des exemples frappants de ce métamorphisme.

Sous le titre d'Etrusca, le même auteur donne des étymologies fort plausibles des mots Vibius, Mecenas, hister, mi et Tyrsênoi.

Enfin, nous avons encore de M. de Charencey une explication du nom de la ville mexicaine de Potonchan, très mal interprété par l'abbé Brasseur de Bourbourg.

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On sait l'importance des Éléments démonstratifs dans la constitution des langues. Comme le dit fort justement M. GIESSWEIN, "ce sont eux proprement qui réunissent les membres épars de la proposition en un tout ferme et harmonique Ces éléments peuvent se ramener à trois types principaux, t-, n-, l-, et ils servent ou de racine pronominale ou de suffixe pour les cas, les prépositions et les noms verbaux. M. Giesswein fournit les preuves de ce triple usage dans les idiomes ouralo-altaïques, indo-européens et sémito-chamitiques. Il n'a pu se défendre de faire remarquer la frappante ressemblance, du moins pour leurs formes, de ces éléments démonstratifs dans les trois groupes linguistiques dont il s'est occupé. D'après lui, cette concordance des éléments les plus essentiels et les plus primitifs des langues ne saurait être fortuite, et il y voit une preuve en faveur de la parenté originelle de ces langues. “ Il y eut, pour l'indo-germain primitif, comme pour la première langue sémitique, une période où la flexion n'était pas en usage. C'est de cette époque que date la parenté des éléments démonstratifs dans trois groupes de langues, si diverses par leur développement grammatical postérieur.,,

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Les études de M. Giesswein présentent un caractère de grande ingéniosité, mais nous n'avons pu nous empêcher de faire certaines réserves, à la réunion de la section de philologie où fut produit le mémoire de M. Giesswein. Les rapprochements établis par l'auteur ne nous paraissent pas tous également certains. Pour ne donner qu'un exemple, il est bien hasardé de comparer à la fois at dans le latin at-avus avec le sanscrit ati, le grec Ti et le ta du suomi al-ta, en dessous.

Le Livre de l'Ascension de l'esprit, par M. l'abbé NAU. M. l'abbé Nau s'est proposé de mettre en relief Bar-Hebreus (Grégoire Aboulfarag, 1226-1286), le professeur de géométrie et d'astronomie. Pour atteindre ce but, après une notice sommaire sur la vie de Bar-Hebreus, M. l'abbé Nau donne de larges extraits en syriaque de l'ouvrage principal d'Aboulfarag, le Livre de l'Ascension de l'esprit, ouvrage important pour la philologie, car c'est peut-être le seul écrit en syriaque qui nous reste et qui traite ex professo de l'astronomie. "C'est donc là qu'il faut aller chercher les termes techniques et les emprunts faits par les Syriens au vocabulaire astronomique des Grecs et des Arabes.

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Nous signalons donc aux syriacisants et aux historiens des sciences le travail de M. l'abbé Nau, qui n'est du reste qu'un avant-goût de la publication complète, par l'École des HautesÉtudes de Paris, du texte de Bar-Hebreus et de la traduction qu'en a faite M. l'abbé Nau.

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Recherches de phonétique expérimentale, par M. l'abbé ROUSSELOT. Depuis que M. l'abbé Rousselot a imaginé d'ingénieux appareils pour enregistrer les divers phénomènes phonétiques, la philologie ne se contente plus des documents écrits, elle opère sur le vivant. Les expériences de phonétique expérimentale continuent, surtout à l'Institut catholique de Paris, où l'heureux initiateur de ces travaux poursuit avec ardeur la tâche qu'il a entreprise; elles ont été commencées aussi à l'Université de Greifswald, où M. Koschwitz, le savant romaniste, a saisi du premier jour l'importance de pareilles recherches, et nous croyons savoir que très prochainement elles seront inaugurées aussi à l'Université de Louvain.

Au Congrès de 1894, M. l'abbé Rousselot a rendu compte des recherches faites, par cette méthode expérimentale, sur la marche des évolutions phonétiques dans quelques dialectes basallemands. Il n'est pas possible d'entrer ici dans le détail très ténu de ces constatations, il faudrait pour cela avoir sous les yeux

les 29 figures schématiques qui accompagnent le mémoire de M. Rousselot. Nous devons nous contenter de signaler les con-. clusions qui résultent des faits observés. Voici comment M. Rousselot les formule :

"Il résulte des faits observés :

1o Que les transformations phonétiques s'accomplissent par degrés, et que, si elles sont considérées sur un territoire assez étendu, elles échelonnent les traces de leurs diverses étapes.

2o Qu'elles nous apparaissent comme le produit de tendances physiologiques saisissables, avant même qu'elles n'aient agi d'une façon sensible sur la parole.

3o Qu'elles ne sont point tellement tyranniques qu'elles ne laissent aux sons frappés de destruction une sorte de survivance pendant laquelle ils échappent à la conscience du sujet parlant et cessent de répondre à une nuance quelconque de la pensée.

Dans les procès-verbaux des séances de cette section, troisième séance du jeudi 6 septembre 1894, on remarque une note de M. LÉON DE LANTSHEERE Sur La Métrique assyrienne. Partant des règles données par MM. Zimmern et Gunkel, M. De Lantsheere en a fait la vérification sur un certain nombre d'hymnes assyriennes. Il s'étend plus longuement sur la forme métrique de la descente d'Istar aux enfers, où il constate deux particularités intéressantes, la division strophique qui partage les onze premiers vers en trois strophes, la première de trois vers, les deux autres de quatre vers chacune, et l'incontestable présence de vers de trois pieds.

J. VAN DEN GHEYN, S. J.

ART CHRÉTIEN.

Cette section a été une des innovations du Congrès de 1894, et cette innovation a reçu la plus entière approbation." C'est la première fois, dit M. le Cte de Marsy, qu'une section d'art chrétien renfermant l'archéologie religieuse était formée dans les Congrès catholiques, et on voit que ces débuts ont été suffisants pour en montrer l'importance. „

Les mémoires présentés à la section d'art chrétien n'ont pas été nombreux, mais ils ont été de bon choix. Espérons qu'à une prochaine réunion ces études si intéressantes ne demeureront pas à l'arrière-plan, mais qu'une noble émulation s'emparera des

archéologues pour donner à leurs travaux un développement égal à celui des autres sections du Congrès.

Les Origines de la peinture de paysage dans l'art moderne, par M. JULES HELBIG. M. Jules Helbig a fourni de judicieuses observations sur les origines de la peinture de paysage dans l'art moderne. Le paysage est d'introduction relativement récente, il ne remonte pas au delà du xve siècle. C'est dans les miniatures marginales des livres d'heures et des manuscrits de toute nature'que se trouvent les prémices de cet art. Certains érudits allemands font honneur à Albert Dürer d'avoir enrichi de l'art du paysagiste le domaine de la peinture. M. Helbig réfute cette opinion. On voit déjà le paysage traité avec une singulière virtuosité par Jean van Eyck dans l'Adoration de l'Agneau. De plus, Dürer lui-même reconnaît la priorité à Joachim Patinier de Dinant, qu'avec son compatriote Henri Bles de Bouvignes on peut regarder comme les premiers artistes qui aient fait de la peinture de paysage l'objet principal de leurs études et de leurs créations. Le mémoire de M. Helbig se termine par quelques considérations générales sur le caractère de l'œuvre de ces peintres mosans.

C'est une heureuse idée qu'a eue M. le Cte DE MARSY de présenter dans une vue d'ensemble le Mouvement des études sur l'archéologie religieuse du moyen âge en France, de 1891 à 1894. On a souvent, au sein des commissions d'organisation des congrès, émis le vœu que semblables tableaux fussent dressés par des savants compétents pour les différentes branches du savoir humain. Nous espérons que l'exemple de M. de Marsy lui suscitera à Fribourg en 1897 de nombreux imitateurs.

Au début de son travail, M. de Marsy constate, avec une légitime satisfaction, qu'il s'est produit depuis quelques années un mouvement important sur l'architecture du moyen âge en France, mouvement en quelque sorte de renaissance, et qui, s'il est poursuivi pendant quelques années avec la même vigueur, nous promet un ensemble sérieux et réellement complet de travaux sur les divers monuments que les publications générales n'ont le plus souvent fait que signaler, ou qui n'ont été parfois de la part des érudits l'objet que de recherches, consciencieuses assurément, mais auxquelles a souvent manqué l'esprit de comparaison. „

L'étude de M. de Marsy est divisée en deux parties : la première est consacrée aux ouvrages généraux, la seconde aux monographies provinciales. Il y a recensé à peu près 150 ouvrages,

en indiquant, avec la compétence qu'on lui connaît, la nature et le caractère propre de chacun d'eux. M. de Marsy ne s'est pas contenté des livres, il a signalé également, dans les envois faits au salon des Champs-Élysées, les travaux de relevé et de restauration d'anciens monuments religieux. En outre, il a indiqué les différents cours auxquels, à Paris surtout, on peut s'initier à l'étude de l'archéologie monumentale du moyen âge.

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M. de Marsy termine par un vou tout pratique, auquel nous nous associons de grand cœur. Depuis longtemps, écrit-il, nous nous sommes efforcé de reprendre la campagne commencée, il y a plus de soixante ans, par Arcisse de Caumont, fondateur de la Société française d'archéologie, afin d'introduire l'enseignement de l'archéologie religieuse dans les grands-séminaires. Si les résultats n'ont pas complètement répondu à notre attente, nous sommes encore heureux de ceux que nous avons obtenus. Mais il nous reste à demander dans les chaires des instituts catholiques une place pour l'archéologie monumentale, parce que les professeurs ont plus souvent fait défaut que les élèves. Cet enseignement pourrait seul donner à ceux qui, comme prêtres, sont destinés à faire construire des églises, à en faire réparer et à veiller sur leur décoration et leur mobilier, les notions qui leur sont au moins indispensables. Depuis peu, Mer Dehaisnes fait un cours d'art chrétien à l'Institut catholique de Lille, et nous terminerons ce trop long exposé en exprimant le vœu que cet enseignement soit établi dans les autres instituts catholiques de France. „

Sous ce rapport, nous sommes peut-être plus favorisés en Belgique. L'enseignement réclamé par M. de Marsy existe aux séminaires de Malines et de Liége; et dans leurs cours aux universités de Louvain et de Gand, MM. Helleputte et Louis Cloquet, deux fervents d'art chrétien, lui font la part très large. On peut s'en apercevoir dans le mémoire donné au Congrès par ce dernier.

Essai de classification et d'appréciation des formes, par M. L. Cloquet. Dans ce travail, l'auteur a essayé de formuler les principes à l'aide desquels on peut apprécier la valeur esthétique des formes architectoniques. Cette étude a pour point de départ une classification des formes plastiques et linéaires, c'està-dire des combinaisons de lignes et de surfaces qui composent l'ordonnance et déterminent l'aspect des édifices et de leurs parties. Il y a des formes de convenance, d'autres qui sont de structure, et d'autres qui doivent traduire une expression : ce sont les formes

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