Sayfadaki görseller
PDF
ePub
[ocr errors]

sécheresse, que le niveau atteint à peine le plafond du canal; le courant est alors presque invisible; » peut-être même, nous le verrons bientôt, est-il arrêté maintenant par une barrière de sables et de plantes aquatiques.

Occupons-nous un instant du Tanganyika. Nous disons Tanganyika et non Tanganika. Cameron, à qui l'on doit surtout le tracé du lac, et qui connaît le pays, ses habitants et leur langue, signale que le vocable Tanganika n'a aucun sens.

Ku Tanganya en effet veut dire faire un mélange, et Tanganyika, endroit où se fait le mélange. Cette dernière orthographe doit donc être conservée, puisqu'elle respecte l'étymologie du mot; mais, d'après Stairs, Cameron se trompe non pas pour l'orthographe du mot, mais pour son étymologie. Tanganyika vient de Tanga, mot kifipi, qui signifie lac, et de Nyika, qui en kifipi, kinyamwezi et kiswahili veut dire désert ou solitude.

Le Tanganyika a pour coordonnées * 3° 15' et *9° lat. S., 29° 10' et 31° 20' long. E. de Gr. La largeur, en face de Karéma, est de 37 kilomètres. L'altitude moyenne est de 812 mètres. La direction générale est nord-ouest sud-est. Le lac présente une superficie de 35 130 kilomètres carrés, une profondeur estimée par Giraud à 600 mètres, et un développement côtier supérieur à 1500 kilomètres. L'eau est fraîche, claire, douce, potable, de qualité inférieure à celle du Nyassa, mais supérieure, d'après Stairs, à celle du lac Victoria. Sans être saumâtre, elle est caractérisée par une petite saveur indéfinissable, à laquelle on se fait aisément.

Le bassin du Tanganyika est considérable. Au sud ses limites vont probablement au delà du 10° lat. A la pointe sud-ouest du lac se trouve Sumbu (8° 29' 20" lat. S.); l'altitude y est de 3300 pieds; à Pambete, dans les plus hauts sommets des plateaux, elle atteint 5000 pieds, soit 2300 pieds environ au-dessus du niveau du lac. A 3 milles à l'ouest de Sumbu coule le Mungela. Son lit est rocheux

et à sec en août. Il se jette dans le Tanganyika, à 3 milles au nord de ce village. Cette rivière doit être identifiée avec la Mongera de la carte de la partie sud-ouest du lac dressée par M. Hore. Dans la vallée du Lofu inférieur se trouve le district de Liendwe; il est d'une grande fertilité et constitue le grenier d'abondance du sud du Tanganyika.

Le bassin s'étend vers l'est jusqu'à plus de 400 kilomètres dans la direction de la côte. Il doit donc comprendre Tabora, que Cameron rattache à la vallée du Nil; la ligne de partage passe probablement à quelques milles au sud-est de ce centre. Le pays est drainé par le Malagarazi, le plus important tributaire du Tanganyika. Il a ses sources à l'ouest-sud-ouest du Victoria Nyanza vers 4o lat. S. Grossi, rive gauche, par* 5o lat. S., de l'Igombé, originaire de l'est de Tabora, il conflue au sud d'Udjidji.

Le Tanganyika, le lac Albert-Édouard (4480 kilomètres carrés de superficie) et le lac Albert s'étendent du nord au sud, au fond d'une faille énorme, mais d'assez faible largeur, des terrains primitifs et primaires de cette partie de l'Afrique. Ses bords sont constitués à l'est comme à l'ouest par des plateaux élevés dominés par des pics.

Entre le Tanganyika et l'Albert-Édouard la faille se resserre, mais l'altitude des parois ne diminue pas; leur point culminant atteint 3000 mètres. Des rivières en descendent qui s'écoulent à l'ouest vers le Congo, à l'est vers le nord.

Le fond de la faille est occupé par le lac Kiru. Il doit prendre la place du lac Oso, signalé mais non entrevu par Stanley, et devenu un tributaire de droite de la Lowa. Le Kivu est placé à mi-distance entre le Tanganyika et l'Albert-Édouard; il est aussi étendu que ce dernier, et est coupé par le parallèle 2o lat. S. Il a une forme ovale nord-sud. Dans sa partie méridionale se trouve la grande île de Kwiswi. L'altitude du lac est de 1500 mètres; ses

eaux se déversent dans la Rusiji. Elle doit être torrentueuse et encombrée de chutes et de cataractes, car à un développement latitudinal équivalent à peu près à un degré correspond, entre la source et l'embouchure dans le Tanganyika, une différence de niveau d'environ 700 mètres. La rivière coule dans une étroite vallée et est navigable aux pirogues dans son cours inférieur; sa direction semble nord-nord-ouest. Au nord du Kivu, et au sein des plaines ondulées constituant le fond de la faille, se dresse le massif du Mfumbiro, que couronnent cinq pics volcaniques isolés, rudes et abrupts. Ils constituent la ligne de partage des eaux du Nil et du Congo. Mesurés au sextant, ces pics se trouvent dans une direction estnord-est vers ouest-nord-ouest, entre 1° 2' et 1° 30' lat. S., et vraisemblablement tous sont placés entre 29° 30' et 30° long. E. de Gr. Le cône le plus occidental, qui est le plus élevé, est un volcan encore en activité. Il est appelé par les indigènes Kirunga Asha gongo, c'est-à-dire le lieu des sacrifices. Une colonne de feu et de fumée s'échappe de son cratère, qui s'ouvre à l'altitude de 3420 mètres.

«

D'après les découvertes du Dr Baumann, c'est la chaîne bordière orientale du bassin de la Rusiji qui représente probablement les Montagnes de la Lune dont Ptolé» mée d'Alexandrie a consacré le souvenir; mais il semble, depuis la fructueuse expédition du lieutenant de hussards allemands comte von Goetzen, que cet honneur échoit à la chaîne du Mfumbiro. C'est sur le versant oriental de ces montagnes (* 2000 mètres d'altitude) que le Kagera a ses sources. Stanley et Baumann y virent l'affluent le plus méridional du Nil. Pour M. A.-J. Wauters, le grand réservoir, la source-mère d'où s'échappe le fleuve d'Égypte, restera géographiquement le lac auquel Speke, son découvreur, a donné le nom de Victoria. Aucun affluent ne paraît assez important pour exercer une influence décisive sur le régime des eaux du lac. Un des tributaires du Kagera, le Luvironza (probablement le Ruvuvu de

Baumann), descend, par* 4° lat. S. et 30° long. E. de Gr., des massifs de grès qui limitent au nord le bassin du Malagarazi.

Les indigènes affirment que le Tanganyika subit des crues périodiques, et mettrait à se remplir 40 à 50 ans d'après Delcommune, trois lustres d'après Stairs. Cameron et Stanley témoignent de cet accroissement du volume des eaux qu'ils ont vues à leur plus haut étiage; en revanche, d'autres voyageurs ont constaté, depuis, le retrait de la nappe liquide. La position de la station de Karéma, construite par le major Cambier, en donne la preuve : cette station, établie sur une pente douce, se trouve aujourd'hui à 155 pieds au-dessus du niveau du lac. Lors de sa création, le pied de la rampe était battu par le flot, qui s'est retiré de 820 mètres. Quelle énorme déperdition de volume!

Quelle est la cause de ce phénomène, de ce mouvement alternatif de hausse et de baisse des eaux du lac? Elle réside dans la fermeture de la Lukuga. Cette fermeture est occasionnée par des dunes que le flux et le vent amoncellent à la bouche de la Lukuga et que consolide et agglomère la riche végétation tropicale. Vienne une crue exceptionnelle des eaux du lac, due à une saison particulièrement pluvieuse, et la digue sera rompue, les obstacles balayés, le déversoir rétabli dans ses fonctions.

Mais à la saison sèche, les affluents du lac sont taris, et son niveau descend fort bas par suite d'une évaporation active. Le barrage se reforme, et l'émissaire du lac cesse de fonctionner pour une période indéterminée, mais assez longue. Le lac s'élève, hausse en même temps par l'action des flots la barrière de sable et emprisonne ses eaux jusqu'à ce qu'un débordement, semblable à celui de 1878, se reproduise.

Cette année-là, Delcommune se trouvait à Boma dans le Bas-Congo. De mémoire d'indigène le fleuve n'avait pas subi semblable crue (à la saison des pluies). Les cataractes du

ciel ne furent pas seules à la provoquer; elle était due aussi au débordement du Tanganyika, dont la baisse rapide coïncide avec cette date.

Pour compléter l'hydrographie du Katanga, nous devons nous occuper du cours supérieur de deux gros affluents du Congo, le Lomami et le Sankuru.

Nous avons vu que l'expédition Francqui a quitté les rives du Lubudi au point où il avait été franchi par Le Marinel. Elle se dirigea vers le nord-ouest à la recherche des sources du Luembé; les explorateurs se sont élevés lentement sur un plateau immense et sans ondulations sensibles. Ils l'ont appelé plateau des Sambas, du nom de la tribu qui l'habite. Il est peu de régions aussi intéressantes au point de vue hydrographique. Bon nombre de cours d'eau y prennent naissance, sur un espace relativement restreint. Leurs sources se reconnaissent de loin à un bouquet d'arbres qui les entoure. Ce sont tantôt des étangs ou de grandes flaques d'eau, tantôt des marécages circulaires, envahis par des plantes aquatiques ou par un épais gazon flottant.

Ce plateau dépasse le niveau des mers de 1000 à 1100 mètres. La pointe nord du lac Kinda (9° 27′ 38′′ lat. S.) est à l'altitude de 980 mètres, et Sambas (9° 12′ 33′′ lat. S.) à l'altitude de 1100 mètres.

On y rencontre de grandes plaines; le sol, formé d'un sable gris, souvent chargé d'humus, est assez fertile. Il est couvert d'une herbe courte, de savanes plus ou moins boisées, et par place de denses forêts de fougères atteignant 2m 50 en hauteur.

Les étangs les plus considérables, restes probables d'un ancien lac, sont le Mussolu, le Kinda situé plus au nord et de plus grandes dimensions, enfin le Kalengue, qui l'emporte sur les deux autres par son étendue. Leurs eaux, profondes de quelques décimètres seulement, déversent leur trop plein dans la Luina, dont la source est

IIe SERIE. T. VIII.

7

« ÖncekiDevam »